lundi, avril 23, 2007

 

L'homme peut-il être heureux sachant qu'il doit mourir ?

Voici un texte écrit par un professeur de philosophie, M. Eric Delassus et publié sur Internet (http://edelassus.free.fr/).

S’il y a une question qui nous préoccupe, une fois dépassé la soixantaine, c’est bien la précarité de la vie ou le fait que nous savons que nous allons mourir un jour. Malgré tout, nous sommes tous les jours à la recherche du bonheur sous toutes ses formes.
Mais qu’en est-il réellement? M Delassus disserte de long en large sur ces sujets délicats et nous trace un tour d’horizon qui m’apparaît réconfortant, malgré tout.


« Si parce qu'il est conscience de soi l'homme est le seul être vivant à savoir qu'il va mourir, contrairement à l'animal qui comme l'écrit Rousseau : jamais (...) ne saura ce que c'est que mourir, tandis que la connaissance de la mort et de ses terreurs et l'une des premières acquisitions que l'homme ait faites en s'éloignant de la condition animale ; c'est aussi cette conscience de soi qui rend possible pour l'homme le bonheur. Pour pouvoir jouir pleinement de l'existence il faut en effet avoir conscience de cette existence.

Pour qu'il y ait accord, harmonie de soi avec soi et avec le monde il faut qu'il y ait nécessairement présente la possibilité d'une prise de distance par rapport à soi-même et au monde.

Pouvoir se penser soi-même, penser le monde, se penser dans le monde, n'est-ce pas le propre de l'homme qui en conséquence de cela se recrée un monde dont le forme n'est pas identique à celle qu'il possédait originellement.
Ainsi en tant qu'être vivant possédant une aptitude à se penser lui-même l'homme est le seul à pouvoir jouir pleinement de l'existence tout en ayant conscience de la finitude de celle-ci.

N'est-ce pas là l'un des paradoxes les plus tragique inhérent à la conscience humaine qui apparaît comme incapable de tenir la promesse du bonheur dont elle est porteuse ?

Puis-je en effet jouir d'une existence dont je sais qu'elle est finie, d'une vie qui comme toute vie a comme issue la mort ; issue certaine et incertaine quand à son moment, et donc source de crainte et d'angoisse, sentiments qui semblent, au moins à première vue, nuire à ce bonheur auquel nous aspirons tous ?

Faut-il pour être heureux ici bas feindre l'immortalité ou feindre de connaître ce qu'est la mort, mais peut-on être heureux dans la mauvaise foi, en se mentant à soi-même, en faisant semblant de savoir ce que l'on voudrait croire afin de ménager l'espoir d'une vie qui serait heureuse ; car en ce qui concerne la mort il ne peut être question que de croyance, de foi considérée comme telle avec tout le poids de doute et d'incertitude qui accompagne la foi.

Comment accepter cette incertitude et vivre en accord avec elle ?

Telle est la question à laquelle il faut répondre pour décider si le bonheur est pour l'homme, soit une simple illusion, soit un horizon vers lequel il peut tendre et auquel il peut donner une certaine réalité.

Si le bonheur peut être considéré comme la fin même de l'existence, il n'est le plus souvent qu'un rêve auquel chacun aspire en se résignant le plus souvent à ne pas l'atteindre. Le bonheur est le plus souvent perçu comme l'état que procure la satisfaction de tous nos désirs, comme une accumulation quantitative de plaisirs le plus souvent sensibles. Cette quantité ne pouvant être infinie puisqu'elle peut toujours, ou s'accroître ou diminuer ou s'anéantir, il semble impossible de parvenir au bonheur total. Le bonheur ainsi conçu n'est donc comme le fait remarquer Kant dans Les Fondements de la Métaphysique des moeurs qu'un idéal de l'imagination, autrement dit une fiction vers laquelle on tend sans jamais l'atteindre :

Le concept de bonheur est un concept si indéterminé, que, malgré le désir qu'a tout homme d'arriver à être heureux, personne ne peut jamais dire en termes précis et cohérents ce que véritablement il désire et il veut. La raison en est que tous les éléments qui font partie du bonheur sont dans leur ensemble empirique, c'est-à-dire qu'ils doivent être empruntés à l'expérience ; et que cependant pour l'idée du bonheur un tout absolu, un maximum de bien-être dans mon état présent et dans toute ma condition future est nécessaire. Or il est impossible qu'un être fini, si perspicace et en même temps si puissant qu'on le suppose, se fasse un concept déterminé de ce qu'il veut véritablement.

L'homme en tant qu'être fini ne peut donc accéder au bonheur ainsi conçu, il n'est donc pas étonnant que la conscience qu'il a de sa condition d'être mortel soit perçue comme un obstacle au bonheur et se manifeste le plus souvent sous la forme de la mauvaise foi (on vit comme si l'on était pas mortel) ou de la conscience malheureuse (on se sent écrasé par l'absurdité de l'existence). L'opinion a donc tendance à envisager la conscience de la mort comme un obstacle à la vie heureuse. Pourtant le bonheur reste toujours notre souci au-delà même de notre conscience de l'impossibilité de satisfaire tous nos désirs et même l'ascète peut trouver le bonheur dans le renoncement, cela ne signifie-t-il pas que le bonheur signifie pour nous autre chose.

Ainsi si l'on analyse l'étymologie de ce terme ainsi que toutes les connotations qui s'y rattachent, la notion de bonheur évoque également l'idée d'une certaine plénitude et d'une certaine harmonie, bonheur signifiant rencontre favorable, accord parfait entre deux termes en relation. Un homme heureux serait donc un être en accord avec lui-même (ne désirant pas une chose tout en voulant la fuir comme celui qui est esclave de ses passions) et avec le monde extérieur, autrui. On retrouve donc ici la conception antique du bonheur telle qu'elle est développée chez les stoïciens et les épicuriens qui présentent le bonheur comme ataraxie, c'est-à-dire absence de troubles, autrement dit dans une transparence de l'homme vis à vis de lui-même, vivant dans la pleine conscience de sa propre nature.

Comment parvenir à un tel état ?

Pour les stoïciens tel Epictète , c'est avant tout l'usage que nous faisons de notre jugement et ce nos représentations qui nous permet de prendre en main notre existence, d'être heureux ou malheureux. Ce ne sont pas les choses en elles-mêmes qui sont source de trouble et de souffrance, mais l'attitude que nous avons à leur égard qui, quant à elle, est affaire de volonté, ainsi une chose est douloureuse parce que je la juge telle, si je choisis de la juger autrement elle me sera indifférente et ne provoquera aucun trouble. Il n'y a donc de bien et de mal que dans l'usage des représentations.

Souviens-toi que l'outrage ne vient pas de l'homme qui insulte ou qui frappe, mais de l'idée qu'on se fait en se croyant outragé. lorsque donc quelqu'un t'a mis en colère, sache que c'est ta propre opinion qui est cause de ta colère. C'est pourquoi tâche avant tout de ne pas te laisser entraîner par cette idée fausse, car si tu peux gagner du temps, tarder un peu, tu te domineras assez facilement.

La conscience de la mort, source d'une angoisse qui apparaît insurmontable. Il est pourtant une cause de trouble qui semble difficile à surmonter, il s'agit de la conscience de la finitude de notre existence.

Face à la mort nous ne pouvons rien, celle-ci se présente à nous comme un destin inéluctable, elle est l'inconnaissable, l'inexplicable, ce dont nous ne pouvons rien dire, cette certitude incertaine qui nous hante. Certitude incertaine en effet, car je sais que je mourrai, mais je ne puis dire quand et surtout je ne puis connaître ce que c'est que la mort. La mort est l'au-delà, c'est-à-dire ce qui se situe hors de tout ce avec quoi je puis rentrer en contact, ce avec quoi je ne puis entretenir aucune relation, ce dont je ne puis avoir aucune expérience.

Quelle attitude avoir face à la mort pour ne pas la craindre ?

Pour ne pas être affecté par cette angoisse qui mine la conscience et l'éloigne du bonheur qu'elle poursuit, suffit-il comme le conseille Epictète de simplement agir sur la représentation de la mort, de modifier le jugement que portons sur elle :
Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les événements, mais l'idée qu'ils se font des événements. Ainsi la mort n'est pas une chose effrayante, sinon Socrate lui-même l'aurait jugé telle ; mais l'idée que la mort est une chose effrayante, voilà ce qui est effrayant.

Mais sont-ce vraiment les représentations que nous formons de la mort qui nous angoissent, ne sont-ce pas plutôt ces représentations qui sont des tentatives pour conjurer cette angoisse, angoisse provenant précisément de ce que je ne puis jamais produire une représentation certaine de la mort. Je ne puis à son sujet qu'émettre des conjectures, des hypothèses ne pouvant être que des objets de foi.
Ainsi même la logique implacable de l'argumentation d'Épicure n'est que l'expression de sa foi matérialiste au primat qu'il faut accorder à la sensation dans la connaissance :

Ainsi celui de tous les maux qui nous donne le plus d'horreur, la mort, n'est rien pour nous puisque, tant que nous existons nous-mêmes, la mort n'est pas, et que, quand la mort existe nous ne sommes plus. Donc la mort n'existe ni pour les vivants, ni pour les morts, puisqu'elle n'a rien à faire avec les premiers, et que les seconds ne sont plus.

Mais n'est-ce pas précisément cette absence de sensation, qui, loin de nous rassurer, nous angoisse ?

Faut-il alors, fuir l'idée de la mort ? La chasser ?

Les hommes n'ayant pu guérir la mort, la misère, l'ignorance, ils se sont avisés, pour se rendre heureux de n'y point penser.

Mais finalement, s'il refuse d'y penser, n'est-ce pas qu'ils y pensent trop ?
Qu'on s'imagine un nombre d'hommes dans les chaînes, et tous condamnés à la mort, dont les uns étant chaque jour égorgés à la vue des autres, ceux qui restent voient leur propre condition dans celle de leurs semblables, et, se regardant les uns et les autres avec douleur et sans espérance, attendent à leur tour. C'est l'image de la condition des hommes.

Dans de telles conditions, la poursuite du bonheur nécessite que chacun affronte non seulement la mort, mais sa mort en face.

Comme le fait remarquer Heidegger, dire on meurt, ce n'est pas véritablement prendre conscience de sa mort, de ma mort, c'est en quelque sorte fuir cette conscience.

La mort, la conscience de la mort sont donc fondamentalement source d'inquiétude.
L'homme ne peut être heureux sachant qu'il doit mourir, s'il vit avec l'obsession du bonheur. Le bonheur ne peut venir que de lui-même comme par surcroît, si l'homme parvient à dépasser sa condition particulière en s'orientant vers l'universel.

- L'universalité de la loi morale
- Connaissance de l'universel et foi en Dieu ou en la Raison qui par la philosophie maintient cette tension qui favorise la vie.

L'homme est alors cette inquiétude en accord avec elle-même, qui au contraire maintient cette tension valorisant la vie par une interrogation permanente sur sa condition.

Lorsque Spinoza affirme que la philosophie est une méditation sur la vie et non sur la mort, il n'entend pas bien entendu par là qu'il faut nier la mort, mais plutôt qu'il faut l'accepter pour mieux vivre.

Bibliographie

Jean Jacques Rousseau, Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes.

Epictète, Manuel, Maxime X.

Épicure, Lettre à Ménécée.

Pascal, Pensées (168 - éd Brunschvicg, 133 - éd. Lafuma)

... Heidegger
Qu'est-ce que la métaphysique

RD

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lundi, avril 09, 2007

 

Pâques pour les croyants et les non-croyants.

Pour les Chrétiens. Pâques est la fête suprême, celle de la résurrection de Jésus Christ. C’est sur ce dogme que s’appuie toute la chrétienté : Dieu s'est fait chair, est mort sur la croix pour racheter les péchés des hommes et est ressussité des morts pour leur assurer un salut éternel.

Le renouveau évangélique en Amérique du Nord

Il y a actuellement en Amérique du Nord un mouvement de renouveau évangélique qui touche les jeunes comme les moins jeunes. En bref, c’est un retour à un « Jésus » ressuscité, réactualisé, présent dans la vie de tous les jours et qui promet de les sauver en rachetant les péchés des hommes et en leur offrant un paradis à la fin de leurs jours.

Diverses sectes protestantes, dont les évangélistes et les Mormons, lancent de grandes croisades de conversion en organisant diverses manifestations à caractère religieux (prédications, temples de prières dédiés, émissions de télévision, cérémonies religieuses, etc.) en vue d'exalter la Foi religieuse et d'accroître le nombre de leurs adeptes.

À prime abord, ces courants religieux chrétiens n’augurent rien de bon pour les laïques progressistes, les non croyants ou les athées et les scientifiques qui ont défini des modes de vie basés sur le rationalisme et la pensée scientifique, qui ont comme principales caractéristiques d'exclure la pensée magique et les croyances de tout acabit pour résoudre les problèmes existentiels des hommes et des femmes sur cette planète.

Quand on regarde les excès des intégristes musulmans, on est porté à croire qu'il ne serait pas souhaitable de revenir collectivement à de tels conditionnements religieux dans le monde occidental.

Comment expliquer alors cette remontée des sectes religieuses chrétiennes ou appartenant à d’autres dénominations du même genre ? Il y a certainement à la base de tout ce renouveau chrétien, un grand vide spirituel à combler au sein de nos sociétés occidentales où les plus grandes valeurs sont axées sur l’acquisition de richesse, la renommée, la réussite sociale, la jeunesse éternelle, ...

Le peu de place laissé à la famille et aux valeurs traditionnelles créent aussi un besoin de se retrouver dans des activités de groupe qui ont des affinités et des croyances communes.

La chaleur humaine qui se dégage de ces cérémonies à caractère religieux montre à quel point notre monde bâti sur la compétition et l'exclusion néglige ceux qui ont besoin de se sentir acceptés, aimés et encadrés face aux aléas de la vie. Ce qui nous amène à conclure que toute société bâtie uniquement sur le matérialisme ne peut répondre adéquatement à l'ensemble des besoins fondamentaux de l'homme.

Le cheminement des non-croyants

Face à la vision des croyants, quelles avenues s’offrent aux non-croyants de ce monde? À mon avis, plusieurs et non les moindres.

À la base de tout, il y a ce besoin intérieur de spiritualité et de recherche des vraies valeurs qui conditionnent la vie humaine dans toutes ses formes d'expression.

L’humain est un être qui veut donner un sens à sa vie, être heureux et utiles pour ses semblables. Mais, ultimement, l’homme se retrouve toujours face à lui-même. Il a le sentiment d’être unique et se sait mortel. Alors, quand la plus grande partie de sa vie est écoulée, qu’il voit s’avancer l’inévitable fin de sa vie, que lui reste-t-il comme avenir et espoir de survie?

C’est la réponse que les hommes recherchent au fond d’eux-mêmes depuis toujours et que la Religion avait résolu en disant que Dieu était venu sur terre pour sauver les hommes et leur donner une vie dans l'au-delà, soit au ciel, soit en enfer.

Pour ceux qui ont remis en question ces utopies et qui ne voient plus Jésus Christ comme leur sauveur, alors s'installe un grand vide qui nous ramène à nos grandes angoisses existentielles : y-a-t-il quelque chose après la mort? Allons-nous vers un sommeil éternel, bercé par l’absence de sensations, une forme de repos sans fin auréolé par nos descendants immédiats qui gardent le souvenir de notre existence passée? En somme, le lendemain de la vie serait pour l'homme une désintégration corporelle et une renaissance spirituelle au sein de l'univers en tant que matière et énergie.

Voilà véritablement matière à réflexion en ce temps de Pâques!

RD

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Prier et travailler pour devenir centenaire.

D’autres personnes ont des façons bien à eux de se bâtir leurs propres recettes de longévité et de devenir centenaire. À vous de juger de leurs pertinences.

« Lorsqu’on demande à George Reed sa recette de longévité, ce centenaire de 102 ans, qui nourrit les oiseaux et fait ses mouvements de gymnastique tous les matins, répond : « je prie »

« Je ne plaisante pas ! Si on me demandait un conseil pour vivre longtemps, je dirais priez beaucoup et travaillez dur », affirme cet ancien technicien. Ce célibataire endurci et catholique converti vit depuis sept ans dans une maison de retraite de la banlieue de Washington.

La foi et la spiritualité son souvent cités comme un facteur de longévité parmi les centenaires. Dans une enquête sans valeur scientifique réalisée en 2006 aux Etats-Unis par la société de soins Evercare, 23 % des centenaires interrogés attribuaient leur longue vie à leur spiritualité alors que seulement 3 % mettaient en avant les gènes et les soins médicaux.

« La spiritualité apparaît être un élément très important pour bien vieillir », assure la directrice d’Evercare, Sherri Snelling, responsable de l’étude.

À l’occasion d’un récent party tenu en faveur des centenaires de Washington, plusieurs invitées ont témoigné en ce sens : « J’ai essayé de vivre une vie de chrétienne », explique Ella Bampfield, 101 ans également.

« Je pris Saint Antoine tous les jours », affirme pour sa part George Reed, « mais tous les saints sont bons, simplement je ne peux pas prier pour tout le monde », dit-il. »

Source : Cet article a été publié dans le Journal de Québec du 8 avril 2007 et origine de l’agence AFP Washington.

À vous de juger!

RD

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Rester dans le vent pour bien vieillir.

Cet article, publié dans le Journal de Québec d’hier, porte à réfléchir sur les meilleures façons de vieillir.


« Ils ont beau être centenaire, ils regardent MTV, certains sont allés sur Internet et savent ce qu’est un iPod tandis que presque tous ont mangé au « McDo »

Une enquête menée auprès des centenaires américains montre qu’il faut savoir rester dans le vent pour bien vieillir. « Rester dans le ton aide à maintenir la santé », résume Sherri Snelling, directrice d’Evercare, une organisation de services de santé pour personnes âgées aux États-Unis qui a réalisé l’étude.

Cette enquête sans valeur scientifique a été réalisée auprès d’un échantillon d’une centaine de centenaires particulièrement alertes puisqu’ils devaient répondre au téléphone pour exprimer leurs façons de voir les choses.

« Cela donne un instantané et des informations anecdotiques précieuses sur ce qui aide à vieillir heureux, indépendant et en bonne santé ». a ajouté Mme Snelling interrogée par l’AFP.

Jusqu’à 70 % de ces vaillants centenaires américains vivent encore chez eux, selon cette enquête publiée au début d’avril 2007 et réalisée pour la deuxième année de suite.

Comme pour le reste de la population, la télévision est leur première source d’informations (68 %), mais ils lisent encore les journaux (40 %). La radio qui, il y a 50 ans, était un média privilégié (45 %) n’est plus écoutée pour les informations que par 10 % d’entre eux.

Il y a 80 000 centenaires aux États-Unis mais avec le vieillissement des baby-boomers, ils seront 580 000 en 2 040, selon les données du Bureau du recensement américain.

Participant aux activités « contemporaines » plus de sept centenaires sur dix ont mangé dans des fast-food (72 %), trois sur dix regardent les shows de téléréalité (31 %) et les vidéoclips sur MTV (27 %).

Un centenaire sur quatre (24 %) s’est acheté des CD tandis que 15 % ont déjà joué à des jeux vidéo, 6 % sont allés sur Internet et 4 % ont écouté des chansons sur un iPod. »

Source : Washington, États-Unis (AFP)

Très inspirant pour l'avenir!

RD

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mardi, avril 03, 2007

 

Les nouveaux retraités : Quoi faire pour une vieillesse meilleure?

J’ai lu récemment un livre intitulé « Les nouveaux retraités ». Les auteurs en sont Marguerite Hogue-Charlebois et Raymond Paré (Édition Fides, 1998, 191 pages). Cet écrit n'est pas parmi les plus récents, mais certaines parties du volume demeurent tout à fait d'actualité.

Quand on prend sa retraite, la première chose que l’on veut faire, c’est s’assurer d’une bonne retraite, tant sur le plan physique que mental, surtout qu’elle dure le plus longtemps possible, dans les meilleures conditions souhaitables.

Les règles pour y arriver sont souvent simples et à la portée de tout le monde. Mais, il faut les découvrir à temps et les appliquer à sa propre vie. En feuilletant ce volume, un certain nombre de passages me sont apparus très intéressants comme lignes directrices pour les nouveaux retraités. J’ai retenu les deux sections suivantes :


1) FACTEURS FAVORABLES À UNE VIEILLESSE MEILLEURE


2) L’IMPORTANCE DE POURSUIVRE SON DÉVELOPPEMENT


1) FACTEURS FAVORABLES À UNE VIEILLESSE MEILLEURE


L’organisme qui vieillit normalement conserve, jusqu’à un âge avancé, la capacité de s’adonner à des activités physiques multiples et variées telles la marche, la danse, la natation et certains travaux manuels.

Beaucoup de recherches démontrent qu’un certain niveau de mobilité physique est un facteur déterminant du bon vieillissement. Plus spécifiquement :

− Que la satisfaction face à la vie est significativement reliée au maintien ou au changement du niveau d’activité physique;
− Que les sociétés qui permettent aux personnes âgées de continuer à travailler et à jouer un rôle dans la société sont celles qui favorisent le mieux leur épanouissement.

Le phénomène physiologique du vieillissement est en interdépendance avec l’environnement socioculturel. Plusieurs facteurs ont pour effet d’accélérer le vieillissement et d’en accentuer les symptômes et les malaises, soit le stress intense et soutenu qui est associé à des conditions de travail pénibles (travail trop exigeant, épreuves personnelles et familiales, pauvreté), soit l’usure précoce due à un manque d’hygiène tant mentale que physique.

En définitive, les malaises causé par le vieillissement proviennent à la fois du bagage génétique de chaque personne, du type de carrière ou de métier qu’elle a exercé, de son habitat, de son éducation, de ses loisirs, de sa façon de vivre, de son équilibre psychique.

De plus en plus d’aînés sont conscients qu’il est important d’adapter certaines habitudes de vie à leur évolution physiologique, et c’est ainsi que les aînés canadiens boivent moins d’alcool, fument moins et ont amélioré leurs capacités physiques plus que tout autre groupe d’âge.

Des études indiquent encore que la longévité est en relation étroite avec l’estime de soi. Celle-ci s’acquiert grâce à des activités comportant des éléments de :

Plaisir : comme aînés, avons-nous du plaisir à faire telle ou telle activité (physique, culturelle, sociale) ?
Capacité : sommes-nous aptes à réaliser des activités qui répondent à nos intérêts?
Appartenance : sommes-nous soutenus par un groupe (famille « élargie », milieu social, association) ?
Liberté : avons-nous la possibilité de choisir la plupart de nos activités?

Le comportement psychologique

Les étapes de la crise

La vieillesse se présente comme une situation existentielle de crise, résultant d’un conflit intime expérimenté par l’individu entre son aspiration naturelle à la croissance et le déclin biologique et social consécutif à son avancement en âge. Le défi de la vieillesse réside dans l’art de bien vieillir qui consiste à résoudre cette « crise ontologique ».

Encore peut-on observer qu’une telle crise n’apparaît pas chez nombre d’aînés, particulièrement chez ceux qui s’adonnent à des activités stimulantes et créatrices. La conservation de la santé et de la forme physique se révèle très importante mais ne constituent pas en soi « la solution de la crise de la vieillesse ». Il faut y trouver la satisfaction d’atteindre la maturité. C’est pourquoi la vieillesse peut être considérée comme un échec ou une réussite selon qu’elle est vécue comme une période de stagnation puis de régression ou comme une période de développement. Il faut faire en sorte que l’aspect de la croissance l’emporte sur celui du déclin, compte tenu (Erikson) que la maturation de la personnalité doit se poursuivre pendant le cycle entier de la vie, la vieillesse étant la dernière étape d’un processus de développement qui serait incomplet sans elle.

Il s’agit donc d’une attitude positive qui conduit non pas à la résignation et au désespoir, mais à la dignité, à la satisfaction que procure un sentiment de parachèvement. La vieillesse est considérée et vécue comme le point d’arrivée d’un processus de croissance initié au début du cycle de la vie; ce point d’arrivée est l’émergence et l’actualisation de toutes les dimensions de la personnalité désormais intégrée en un tout original et unique. La composante essentielle, c’est l’acceptation du cycle de sa propre vie comme quelque chose d’unique, c’est la perception de la dignité de la vie.

Les principaux dangers (Jacques Laforest) qui menacent la sérénité du processus de vieillissement :

− D’abord, la crise d’identité personnelle qui consiste en une détérioration de l’image de soi et empêche de garder le sentiment de sa propre continuité à travers les pertes liées au processus du vieillissement (problèmes de santé, mise à la retraite et perte d’un rôle social, incidents de toute nature qui affectent l’image de soi). À cet égard, la réminiscence, activité courante et utile des personnes âgées, est souhaitable dans la mesure où elle permet de percevoir l’unicité de sa personnalité, d’avoir une perspective d’ensemble et de trouver ainsi le « fil conducteur de sa vie » ;
− Puis, la crise d’autonomie, qui résulte d’une détérioration de l’identité personnelle et d’une attitude d’abandon du pouvoir de décision. Il s’agit ici d’une crise d’autonomie d’ordre psychique, différente en soi de la perte d’autonomie physique, bien que le déclin de l’organisme puisse y contribuer;
− Enfin, la crise d’appartenance est ultimement un retrait du courant de la vie et une mort sociale. Cette crise se traduit par l’ennui, la solitude et par un désintérêt complet de la vie.

Des attitudes positives


Plusieurs recherchent démontrent que le développement de certaines attitudes se révèlent fort positives pour assurer un meilleure vieillissement :

La capacité d’adaptation au changement se révèle parfois plus grande chez les aînés;
Les activités sociales, qui encouragent à sortir de la routine, et qui amènent à prendre des initiatives et à être actifs favorisent un vieillissement réussi;
La capacité de lier des relations chaleureuses, de pouvoir échanger affection et tendresse constitue un dynamisme positif.

La santé physique est un élément primordial, mais ne suffit pas à elle seule. L’état d’esprit est tout aussi important et comporte plusieurs éléments :

La motivation
− La confiance en soi
− Un bon moral
− La prise en charge de soi
− La capacité d’établir des rapports sociaux
− La curiosité et la capacité d’apprendre
− La souplesse d’esprit

De même, certains dynamismes s’améliorent avec l’âge :

− La capacité de donner un sens global à son existence;
− La disposition à demeurer optimiste et à être heureux;
− Une plus grande aptitude à intégrer les diverses composantes du moi et à découvrir un sens global à l’existence;
− La propension à vivre davantage dans le présent et à manifester plus de tolérance et plus de courage.

En considérant la problématique de la personne vieillissante à la lumière de la psychologie du moi, on considère deux types de personnes âgées, sur une échelle allant du plus grand équilibre aux déséquilibres graves, et cela en rapport avec plusieurs critères :

· Personne âgée dont le moi est intégré :

Relation aux autres comme objets séparés du moi.
Moi établi ; les buts et les idéaux de la jeunesse se sont transformés avec les temps; sagesse; créativité; acceptation de la finitude et de la mort; réserve d’estime de soi et de confiance.

Regret devant la diminution des capacités, mais compensation dans les forces du moi; capable de deuil; peut tolérer le sentiment de rage ou de tristesse quand ses buts sont contrariés.

Goût de partager son expérience avec les plus jeunes; sens de l’humour; capacité de tolérer les pertes, d’avoir de la peine sans perdre le respect ou l’estime de soi.

· Personne narcissique vieillissante

Vacillation de l’estime de soi; hypocondrie; dépendance extrême dans les autres pour maintenir l’estime de soi; etc.

Une plus grande stabilité des fonctions mentales

Les fonctions mentales se révèlent moins vulnérables chez les personnes vieillissantes, malgré un léger déclin dans les performances aux teste de psychomotricité et aux tests sensoriels.

On sait maintenant, par diverses recherches expérimentales que :

· Il n’y a pas de relation entre l’âge et la capacité d’apprendre, d’évoluer, de s’adapter et de changer, ces aptitudes variant beaucoup plus en fonction de la personnalité que de l’âge;
· La production scientifique ne commence à décliner de manière prononcée que vers 70 ans et celle des experts, pas avant 80 ans; les artistes connaissent un déclin prononcé après 70 ans;
· Par l’exercice, les personnes âgées peuvent améliorer significativement leur vivacité mentale et leur mémoire.

2) L’IMPORTANCE DE POURSUIVRE SON DÉVELOPPEMENT


La capacité de réfléchir sur ce que nous vivons éveille la conscience, multiplie nos ressources.

L’éducation qui s’entend en termes de construction du « soi » donne des outils conceptuels pour articuler la pensée sur l’expérience de la vie et la comprendre. Elle permet de saisir l’histoire des humains et n’est jamais un acquis figé des « savoir ». Le savoir-être nourri par l’éducation aiguise la curiosité, ouvre l’esprit à la soif du beau, du bon et du vrai. En d’autres mots, l’éducation nourrit la conscience morale et spirituelle.

Jeune, l’intelligence sert à acquérir des connaissances, à apprendre à s’équiper pour la vie. À l’âge mûr, elle est pratique, savoir-faire. Nous nous servons de nos connaissances, surtout pour la vie au travail. Au troisième âge, l’intelligence vise à approfondir, à intégrer le savoir au pourquoi. Ce processus dynamique devient conscience et transcendance, i.e. sortir du « soi », individualiste.

L’éducation après 50 ans permet de saisir l’essentiel et favorise l’aptitude à vivre plus profondément et à s’engager plus humainement. L’aîné goûte probablement mieux qu’un jeune le pathos d’un roman, la vérité d’un poème, les subtilités de la musique.

L’éducation devient un moteur de l’évolution. La personne qui refuse le pouvoir de la parole, de l’agir, de l’engagement s’endort. Peu à peu ses désirs et ses projets lui échappent. Les pertes d’autonomie se font plus rapides et plus visibles. L’indice de satisfaction envers la vie s’en trouve diminué.

Souvent plus vulnérables, les aînés sont la cible des marchands de rêves, ou attirés par une sécurité payée à fort prix dans des maisons de retraite qui ne répondent pas toujours à leurs attentes.

Le défi des aînés consiste à faire de l’éducation continue une partie intégrante de leur vie sur les plans individuel, social et collectif. Il est entendu que cette volonté d’apprendre conduit à de multiples voies en dehors de la formation institutionnelle et peut trouver sa satisfaction dans des lectures, des activités d’apprentissage de toutes sortes et des relations enrichissantes, voilà le mandat que tout être humain doit se donner jusqu’à la fin de sa vie.

En définitive, les aînés qui s’actualisent bien, qui développent inlassablement leur potentiel mûrissent et s’épanouissent davantage. Ils présentent plusieurs indices fondamentaux de l’ « art du bien vieillir » :

· Les personnes qui s’actualisent bien vivent sereinement le temps que leur donne la retraite et font preuve de créativité dans la manière d’organiser leurs activités;
· Ces personnes âgées sont satisfaites de leur passé et elles ont une attitude positive vis-à-vis de l’avenir; elles ne condamnent pas la société, bien que ses valeurs puissent différer des leurs;
· Elles n’ont pas peur de mourir; elles sont très actives sur tous les plans : physique, intellectuel et social;
· Elles aiment le contact avec les autres et entretiennent des relations enrichissantes;
· Elles trouvent, dans les valeurs, l’assise du sens qu’elles donnent à l’existence;
· Elles acquièrent une certaine sagesse en s’attachant aux valeurs les plus essentielles de l’existence humaine, valeurs qui confèrent un sens profond à la vie.

Des aînés actifs

Pour demeurer actifs, les aînés doivent apprivoiser leur vieillissement à mesure qu’il se fait plus marqué. Encore faut-il qu’ils apprennent à composer avec les défis qui sont particuliers à cette étape de la vie. Ainsi vieilliront-ils « en beauté ».

Vieillir est un art qui oblige à s’adapter à des transformations d’ordre individuel, physique, culturel et social. Il est impératif de s’adonner à des activités qui apporteront pouvoir, plaisir, liberté et sentiment d’appartenance à un lieu, à une famille, à un groupe.

L’isolement est à fuir, car il mène à l’ennui, à la dévalorisation de soi, au « mal de vivre ».

Pour chacun et sur divers plans, des valeurs ont été acquises par l’expérience, d’autres valeurs sont à acquérir. Cependant, l’être humain a une dimension sociale incontournable. On apprend et on s’épanouit au contact des autres. On apprend à « bien vieillir » avec et par les autres. Le danger du « mal vieillir » surgit de l’isolement et de la négation de ses besoins d’expression, de contribution, d’influence et de l’absence d’un sens à la vie.

Que voilà de bonnes recettes de vie! Il n'y a plus qu'à passer aux actes et à « bien vieillir en beauté et en sagesse ».

RD

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