lundi, mars 01, 2010

 

Le report de la retraite expliqué en quatre points


Un exemple à suivre ???

Article du journal les Affaires, 6 au 12 février 2010

Journaliste : Suzanne Dansereau

Planification financière : Plusieurs considérations entrent en jeu, les plus importantes sont le revenu et la situation familiale.

« Nous avons posé à des experts quatre questions essentielles à une prise de décision éclairée. »

Question # 1 Est-on pénalisé si on retourne travailler après avoir pris sa retraite ?

Chaque cas est unique. « Une foule de considérations entrent en jeu, les plus importantes sont le revenu et la situation familiale », dit Diane Rioux, planificatrice financière au Groupe financier RBC. En vertu du Régime des rentes de Québec (RRQ), il est moins pénalisant de prendre sa retraite avant 65 ans qu'il n'est payant de le faire après, constatent les actuaires.

Cependant, travailler plus longtemps peut entraîner une bonification de la rente RRQ, si vous n'avez pas déjà atteint le maximum prévu par la loi, indique Benoît Gaumont, fiscaliste et planificateur financier, président de Gaumont Groupe conseil.

Par contre, si vous retournez travailler après votre retraite, vous risquez de perdre le supplément de revenu garanti du gouvernement fédéral accordé aux personnes à faible revenu, et vous pourriez changer de fourchette d'imposition. Conséquence : vous paierez plus d'impôt. Cette hausse pourrait-elle annuler vos revenus? Ou rendre vos gains minimes, en regard du travail fourni? « C'est possible, répond Benoît Gaumont. C'est pourquoi, il faut vraiment faire ses calculs. Ce n'est pas une décision qui se prend à la légère. »

Question # 2 Quelles sont les stratégies à envisager pour payer moins d'impôt?

Si vous retournez travailler pour votre ancien employeur, il importe de discuter avec le service des ressources humaines afin de trouver la formule qui vous convient, que ce soit la retraite progressive, le travail à temps partiel ou le statut de contractuel, indique Diane Rioux. Mais faites attention : ne pensez pas que vous pourrez éviter des cotisations (à l'assurance emploi, au RRQ, etc.) au moyen d'un statut de travailleur autonome sivous n'en êtes pas un, prévient M. Gaumont. Le fisc vous rattrapera.

Par ailleurs, vous pouvez dans certains cas fractionner des revenus de pensions avec votre conjoint, jusqu'à hauteur de 50 %. La loi permet également d'utiliser l'âge du conjoint, s'il est plus jeune, pour convertir le Régime enregistré d'épargne-retraite (REER) en un Fonds enregistré d'épargne-retraite (FEER), étape obligatoire à partir de 71 ans.

Question # 3 Comment est la réglementation actuelle et vers quoi les gouvernements se dirigent-ils ?

Les mesures fiscales actuelles ont été conçues à une autre époque, pour pousser les gens vers la retraite, croit Mathieu Laberge, économiste auteur du Rapport La longévité, une richesse, cosigné par Claude Castonguay. M. Laberge cite ne exemple les crédits d'impôts, plus élevés à la retraite qu'à l'emploi : l'encaissement du REER obligatoire à 71 ans, et celui de la RRQ à 70 ans, de même que l'ensemble des gratuités à 65 ans…

« Le gouvernement encourage la perception qu'à un certain âge, le travail, c'est fini », dit-il. Les conventions collectives ont le même effet : le Québec est la province canadienne qui compte le plus de personnes de 55 ans ou qui ont 30 ans de services à avoir pris leur retraite.

Le gouvernement a commencé à renverser la vapeur. M. Laberge estime toutefois que la nouvelle réglementation est timide et trop rigide. Ainsi, la loi 68 sur la retraite progressive permet à un employé de varier sa rente en fonction du nombre de journées travaillées. Par contre, cette innovation ne s'applique pas si l'employé change d'employeur, alors que nous sommes à l'ère de la mobilité de la main-d'œuvre. De plus, il faut avoir au moins 60 ans pour avoir droit à la retraite progressive, ou être admissible à une pleine retraite. Dans un mémoire récent, l'Institut des actuaires du Canada a mentionné que les employeurs trouvaient cette réforme compliquée à appliquer. Autre problème : les programmes actuels de formation de main-d'œuvre ou de réinsertion au travail ne répondent pas aux besoins des 45 ans et plus. Ceci dit, mathieu Laberge croit que Québec poursuit son travail. Le gouvernement souhaite notamment réduire certains avantages du régime de retraite des employés de l'État dans le cadre des négociations pour le renouvellement des conventions collectives.

Question # 4 Quels genres de cas les planificateurs financiers rencontrent-ils de nos jours ?

Des gens inquiets, mais pas nécessairement prêts à retourner travailler pour améliorer leur sort. « Cela viendra peut-être dans cinq ans », dit Mme Rioux. Des gens « qui ne comprennent pas encore qu'il se dirigent vers un mur », ajoute Benoit Gaumont.

De son côté, Mathieu Laberge, l'auteur du Rapport La longévité, une richesse, a reçu plusieurs appels de gens « qui veulent retourner sur le marché du travail mais ne savent pas où aller pour avoir du soutien ».

Commentaire de Philomage

Il semble clair que les gouvernements tant au fédéral qu'au niveau du Québec n'ont pas prévu réagir à temps face au déficit démographique sur le marché du travail qui doit prendre plein effet à partir de 2013. C'est la date de sortie des premiers baby-boomers en masse. Entretemps, l'ajustement des lois du travail et les incitatifs pour rester au travail sont minimes et pénalisent le futur retraité. Car rendu à un certain âge, aucun travail rémunéré n'apportera un aussi grand bien-être que le loisir sous toutes ses formes. L'obligation de retourner sur le marché du travail est très souvent reliée à des niveaux de revenus à la retraite insuffisants pour maintenir le niveau de vie d'avant la retraite. Avis aux futurs retraités de bien préparer leur retraite. C'est une tâche de longue haleine qu'il ne faut pas négliger si on veut enfin profiter de la vie à son meilleur.

RD

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