mardi, septembre 07, 2010

 

Reprise du débat sur l’euthanasie, première étape à Montréal


Le député de Jacques-Cartier Geoffrey Kelley et la députée de Joliette Véronique Hivon, respectivement président et vice-présidente de la Commission spéciale sur la question de mourir dans la dignité.
(Photo Véronique Demers)

Certains des sujets les plus sensibles des dernières années au Québec seront débattus à compter d'aujourd'hui, 7 septembre 2010, à Montréal.

Article de Jean-François Cyr, Journal de Québec, le 7 septembre 2010

L'euthanasie, le suicide assisté, les soins de longue durée et la maladie seront des thèmes délicats abordés par la commission spéciale sur la question de mourir dans la dignité.

D'entrée de jeu, son président, le député libéral de Jacques-Cartier, Geoffrey Kelly, et sa vice-présidente, la députée péquiste de Joliette, Véronique Hivon, ont discouru hier, en conférence de presse, quant à la pertinence et la façon de faire de cette commission qui se tiendra pendant une trentaine de jours, dans huit villes de la Province.

« Nous sommes en mode écoute. Ce sont des questions fort complexes qui exigent énormément de respect. Rien n'est décidé d'avance. Nous demandons à la population et aux professionnels de nous éclairer dans ce processus non partisan. Bien entendu, ce seront des moments de grandes émotions », a affirmé M. Kelly.

Les 15 membres de la Commission entendront les personnes et organismes qui ont présenté un mémoire ou formulé une demande d'intervention sur ces enjeux de société.

« Les Québécois sont mûrs pour débattre de ces enjeux, qui proviennent d'abord de questions humaines. On veut prendre leur pouls tout en respectant les points de vue quels qu'ils soient », a ajouté Mme Hivon.

Une motion

Le 4 décembre 2009, l'Assemblée nationale a adoptée à l'unanimité une motion en vue d'étudier la question de mourir dans la dignité. Deux mois, plus tard, la Commission de la santé et des services sociaux entendait une trentaine d'experts issus de disciplines variées, dont la médecine, le droit, l'éthique, la sociologie et la psychologie.

Par la suite, un document de consultation a été produit pour informer et inciter les Québécois à participer à la consultation publique. Il a été déposé à l'Assemblée nationale le 25 mai 2010.

Depuis, 200 mémoires et une soixantaine de demandes d'intervention ont été envoyés aux responsables de la Commission. Par ailleurs, 3 627 personnes ont répondu au questionnaire en ligne ; il s'agit là d'un nombre extrêmement élevé selon le président.

Donnée assez étonnante, des 200 mémoires déposés, seulement neuf d'entre eux, soit environ 4 %, proviennent de regroupements religieux.

La loi, la réalité

La loi est toujours très claire : l'euthanasie active n'est pas permise au Canada.

Pourtant, la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ) apprenait, en octobre 2000, que l'euthanasie est devenue pratiques courante dans les hôpitaux. Son président, le Dr Gaétan Barrette, avait alors affirmé que « les médecins spécialistes sont au diapason avec la population qui, elle, est fin prête à en débattre ».

En fait, un sondage interne rendu public démontrait que les mentalités ont énormément changé puisque la majorité (84 %) des médecins spécialistes est prête à débattre de la pertinence de l'euthanasie alors que les trois quarts sont carrément favorables à sa légalisation dans un cadre législatif balisé.

RD

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