vendredi, juin 29, 2012

 

Fraudes chez les aînés : risques accrus

Article de Denise Proulx, Journal de Québec, 16 juin 2012

Les fraudes financières des Norbourg, Earl Jones et Carole Morinville ne sont que la pointe de l'iceberg. Les plaintes pour fraudes contre les aînés sont en nette progression depuis une décennie.

Plus de 150 000 personnes âgées, soit 10 % à 15 % des aînés du Québec, auraient été victimes d'une fraude au cours des dernières années. Près de 60 % des abus dénoncés par les aînés sont d'ordre financier.

« Les fraudeurs inventent toutes sortes  de scénarios pour voler davantage de personnes. Surtout avec la technologie, c'est encore plus facile maintenant », a fait savoir le président du Réseau FADOQ, Danis Prud'homme.

Le phénomène n'est pas exclusif au Québec. Une récente étude de la compagnie d'assurance MetLife indique que les Américains âgés de plus de 60 ans ont perdu 2,9 milliards $ à la suite de fraudes financières en 2010, une hausse de 12 % depuis 2008.

SENSIBILISATION

La FADOQ, en collaboration avec la Sûreté du Québec et le Centre de santé et de services sociaux Cavendish, a créé le programme Aînés-Avisés, afin de sensibiliser les gens contre les fraudes financières.

Un peu plus de 17 000 conférences ont été présentées dans les CHSLD et les résidences pour personnes âgées autonomes.

« Cela a contribué à rendre la dénonciation moins tabou », a ajouté M. Prud'homme.

Par contre, 80 % des cas ne sont jamais signalés ou détectés, a affirmé le Réseau québécoise pour contrer les abus envers les personnes âgées. Ce pourcentage élevé pourrait s'expliquer par le fait que les aînés abusés connaissent leur agresseur dans deux cas sur trois.

RD

 

Le Régime volontaire d'épargne RVER : une bonne initiative ?

 (Article de  Guillaume Poulin-Goyer , Finance et Investissement , 21-03-2012)

En donnant naissance au Régime volontaire d'épargne retraite (RVER), le ministre des Finances Raymond Bachand satisfait l'industrie, mais déplait déjà à certaines PME et aux groupes sociaux.


Ainsi, le RVER s'appliquera obligatoirement aux employés qui n'ont pas de régime complémentaire avec leur employeur et sera disponible dès le 1er janvier 2013.

Toute entreprise qui a embauché plus de cinq personnes devra y inscrire ses travailleurs si elle n'offre pas déjà un régime de retraite, mais ne sera pas obligée de contribuer à leur épargne retraite. Les employeurs ciblés ont jusqu'au 1er janvier 2015 pour s'y conformer. Leur gestion sera confiée à des tiers, comme des institutions financières.

Les contributions faites par les clients seront déductibles d'impôts tant au Québec qu'au fédéral, au même titre que les REER. Les participants pourront déterminer eux-mêmes leur taux de cotisation, continuer d'y accumuler de l'argent lorsqu'ils changeront d'employeur ou se retirer à tout moment.

Pour les clients participants qui, initialement, ne voudraient pas faire de choix, un taux de cotisation par défaut s'appliquera. Celui-ci sera initialement fixé à 2 % du 1er janvier 2013 au 31 décembre 2015, à 3 % du 1er janvier 2016 au 31 décembre 2016 et à 4 % à compter du 1er janvier 2017.

Un pas dans la bonne direction

Les institutions financières appelées à offrir les RVER se réjouissent de son implantation. « C'est une excellente nouvelle. Ça va permettre potentiellement à un million de Québécois qui sont dans des entreprises qui n'offrent pas de régime de retraite d'avoir accès à l'option d'épargner avec des retenues à la source. Cette façon de faire, combinée à l'adhésion automatique, va permettre d'initier une démarche d'épargne pour beaucoup de personnes qui ont peu ou pas d'épargne-retraite », mentionne Sylvain Bouffard, directeur des affaires publiques et des relations gouvernement pour la Financière Sun Life. Il s'attend à ce que l'adhésion automatique au RVER fasse en sorte que les employés auront une participation supérieure à 80 %.

Sylvain Bouffard salue également le fait que les cotisations suggérées par défaut augmentent progressivement afin de favoriser un taux de remplacement de revenu adéquat des employés à la retraite. « Le mouvement à la hausse est une bonne façon d'essayer le RVER et de démystifier l'impact de l'épargne sur leur niveau de vie », ajoute-t-il.

« C'est un bon pas. Selon moi, plusieurs employés qui vont contribuer et plusieurs employeurs devraient faire la même chose. C'est une mesure administrative qui va cependant donner une charge importante pour les employeurs, mais c'est pour une bonne cause, parce que les particuliers n'épargnent pas assez pour leur retraite », ajoute Bernard Poulin, comptable agréé, associé et directeur du service de fiscalité chez Raymond Chabot Grant Thornton à Saint-Georges.

Puisque la cotisation au RVER de l'employé et de l'employeur vient réduire le revenu imposable du client, les plus hauts salariés qui auront le plus avantage à participer à ce régime, d'après Rémi Tremblay, associé en fiscalité chez PwC : « Ça permet aux gens d'avoir une économie d'impôt immédiate sur toutes les paies. De plus, le gouvernement vise à ce que les frais de gestion de ces placements soient moins importants. »...

 CRITIQUES

(Articles de Jean-François Cloutier, canoe.ca, 12  et 13 juin 2012)

Le RVER pourrait coûter plus cher que prévu


Le nouveau Régime volontaire d'épargne retraite (RVER) mis en avant par Québec pourrait réserver de mauvaises surprises à ses promoteurs.

Censé générer des économies pour ses prestataires grâce à la mise en commun de leurs ressources, le nouveau Régime volontaire d'épargne retraite (RVER) mis en avant par Québec pourrait réserver de mauvaises surprises à ses promoteurs. 
C'est l'avertissement qu'a servi Claude Leblanc, vice-président développement des affaires, régimes d'épargne et de retraite collectifs à la Standard Life.

Au cours d'un colloque sur l'état des régimes de retraite organisé par le Conseil du patronat du Québec (CPQ), le gestionnaire a jeté une douche froide sur les espoirs d'économie formulés par des intervenants en faveur du régime.

La Loi 80 sur le régimes volontaires d'épargne-retraite a été déposé le 12 juin à l'Assemblée nationale.

Le RVER, annoncé dans le dernier budget Bachand, s'adresse aux employés et travailleurs autonomes non encore couverts par un régime de retraite collectif, soit environ deux millions de travailleurs.
Toute entreprise de cinq employés ou plus n'offrant aucun régime de retraite sera tenue de l'offrir à ses employés à partir du 1er janvier 2013.

En regroupant l'épargne de travailleurs, Québec fait le pari que des économies d'échelle seront obtenues au chapitre des frais de gestion chez les sociétés financières. On veut aussi encourager l'épargne pour la retraite en implantant une adhésion automatique avec droit de retrait pendant 60 jours.

« Nous, l'industrie privée, on sera là (pour la mise en place du RVER). On va se conformer à la structure de coûts que veut le gouvernement. Mais c'est possible que dans quatre ans, on se rende compte que ce n'est pas rentable de fournir le service au coût prévu », a-t-il mentionné.

M. Leblanc a expliqué que dans les premiers temps, les gestionnaires du régime devront administrer de très petits montants, versés à une fréquence élevée. « La plupart des employés sont payés aux deux semaines. C'est 26 versements par année », a-t-il dit.

Selon M. Leblanc, les entreprises n'auront guère d'autre choix que d'informatiser le maximum de tâches pour éviter d'être submergées par les demandes des clients.

« Ce ne sont pas les frais de gestion des sommes reçues qui m'inquiètent. Ce sont les frais de service.

Ce n'est pas banal, offrir ces services, mais le gouvernement semble penser que oui », a-t-il dit.
Selon M. Leblanc, un régime de retraite similaire mis en place en Grande-Bretagne n'a pas donné les résultats escomptés. « Après quatre ans, c'était la catastrophe. C'était beaucoup plus cher que prévu », a-t-il souligné.

Il est aussi loin d'être assuré que de nombreux employés décident de ne pas se retirer volontairement du régime. « Les ponctions risquent d'être ressenties, étant donné le salaire moyen des personnes visées », a-t-il signalé.

Le président du CPQ, Yves-Thomas Dorval, s'est toutefois montré plus optimiste, se disant convaincu que des employeurs, même s'ils ne sont pas tenus de contribuer au RVER de leurs employés, le feront. « Avec le vieillissement de la population et la pénurie de main-d'œuvre spécialisée, ce sera un facteur d'attraction et de rétention non négligeable », a-t-il avancé.

DE LA MANNE AUX MAUX DE TÊTE

Le nouveau Régime volontaire d'épargne-retraite (RVER) risque de causer des maux de tête aux petits entrepreneurs, qui verront s'alourdir leur fardeau administratif.

 Alors que l'industrie financière se frotte les mains et voit s'ouvrir un marché de deux millions d'épargnants, le nouveau Régime volontaire d'épargne-retraite (RVER) risque de causer des maux de tête aux petits entrepreneurs, qui verront s'alourdir leur fardeau administratif.

C'est du moins l'opinion de Martine Hébert, porte-parole de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI) pour le Québec.

Tout en se disant soulagée de constater que Québec avait exempté les entreprises de moins de cinq employés de l'obligation d'offrir un RVER, elle s'est dite inquiète de la charge de travail additionnelle qu'il fait peser sur des créateurs de richesse.

« Les employés vont certainement poser des questions sur ce qui arrive avec leur argent, et ce sont les employeurs qui devront répondre », a-t-elle prédit.

De 2013 à 2017, la ponction additionnelle automatique sur le chèque de paie d'un employé d'une entreprise qui n'offre en ce moment aucun plan de retraite passera de 2% en 2013-2015, à 3% en 2016 et à 4% en 2017.

Selon Mme Hébert, la gestion du RVER sera plus complexe que d'autres programmes, dans la mesure où il faudra effectuer une déduction à la source personnalisée.

« Un employé pourra dire qu'il réduit sa cotisation parce qu'il prévoit des vacances. Un autre pourra l'augmenter à loisir», a-t-elle prédit.

C'est sans compter le taux de roulement élevé dans certaines PME, qui pourrait rendre fastidieux le transfert d'avoirs accumulés dans un RVER d'une entreprise à l'autre. Règlements encore non définis
En entrevue, la vice-présidente, épargne et retraite collectives à l'Industrielle Alliance, Renée Laflamme, a souligné qu'on ne savait pas encore à quels frais de gestion précisément s'attendait Québec. « Le gouvernement veut que nous offrions des frais de type institutionnel, mais on attend encore les règlements précis », a-t-elle exprimé.

Selon Mme Laflamme, la concurrence devrait permettre d'offrir des solutions relativement économiques. « Ça dépend à quoi vous comparez. Si vous comparez un RVER à un REER individuel, il y aura des économies parce que vous n'aurez pas un conseiller par personne », a-t-elle expliqué.

La plateforme informatique mise au point par les assureurs devrait aussi permettre d'intégrer les nouveaux cotisants sans trop de tracas, a-t-elle prédit.

Mme Laflamme a reconnu que le RVER représentait une « occasion d'affaires » pour l'industrie financière, notamment les assureurs, qui offriront tous le nouveau produit aux entreprises à partir de 2013. Le nouveau régime devrait toucher deux millions de travailleurs au Québec.

La FTQ réagit


Par voie de communiqué, la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ) s'est insurgée contre le RVER, elle qui aurait préféré qu'on augmente les cotisations à la Régie des rentes du Québec.

« Nous l'avons souvent dit, les RVER sont la pire des solutions pour assurer un niveau de vie décent à l'ensemble de la population québécoise. Non seulement le gouvernement déresponsabilise-t-il les employeurs face à leur obligation de cotiser dans des régimes de retraite, mais il se décharge de ses responsabilités sociales », a tonné son président, Michel Arseneault.

RD

mercredi, juin 27, 2012

 

Les personnes âgées, souvent privées de sexualité en institution

 Source : LaPresse.ca, 26 juin 2012

Les personnes âgées placées dans des institutions devraient pouvoir continuer à avoir des relations sexuelles consenties, même lorsqu'elles présentent des signes d'Alzheimer, estiment des spécialistes du grand âge.

Le manque d'attention apporté par les institutions réservées aux personnes âgées aux besoins sexuels de leurs résidents est préoccupant, alors même que la sexualité et l'intimité jouent un rôle central dans la santé et le bien-être des individus jusqu'à un âge avancé» relève un article publié mardi par Journal of Medical Ethics (du groupe britannique BMJ).

Rédigé par Laura Tarzia et plusieurs autres spécialistes australiens, l'article critique les établissements qui ont des attitudes très conservatrices sur la question, conduisant de facto à priver de relations sexuelles leurs pensionnaires âgés, même lorsqu'ils ne sont atteints que de démence légère.

Parmi les démences, qui apparaissent en général après 60 ans, figurent principalement la maladie d'Alzheimer (70% des syndromes démentiels).

«Les recherches montrent que les personnes âgées veulent une reconnaissance de leur sexualité et pensent que les professionnels devraient s'enquérir de leurs besoins», notent les auteurs de l'article.
Mais les établissements australiens mettent généralement en avant la sécurité des patients, des locaux peu adaptés (chambres qui ne ferment pas à clé ou dotés de lits simples), ou la crainte d'éventuelles réactions négatives des familles ou de procédures judiciaires.
 
Des «chambres d'amour» au Québec

La situation n'est guère différente en France. «Les enfants ont toujours beaucoup de difficultés à imaginer l'activité sexuelle de leurs parents. Quand ce sont des parents malades, voire atteints d'Alzheimer, c'est encore pire», relève Françoise Forette, professeur de gériatrie et directrice de la Fondation nationale de gérontologie.

Les patients atteints d'Alzheimer représentent 70% des pensionnaires des maisons de retraite en France.

Le manque d'adaptation des locaux est l'autre frein, selon Mme Forette, qui cite l'exemple du Québec où on trouve des «chambres d'amour» qui ferment à clé dans certaines maisons de retraite.

 «On voit de plus en plus de nouveaux couples dans les maisons de retraite, et même si la plupart se forment sur le mode de l'amitié et de l'affection, il faut leur laisser la liberté d'avoir des activités sexuelles s'ils le souhaitent et si tout s'y prête», ajoute la gérontologue.

Parmi les autres entraves figure la qualité du consentement requis de la personne âgée malade qui, selon les auteurs de l'article australien, est beaucoup trop rigide dans de nombreux établissements. Il faut pouvoir tenir compte de signes non verbaux, comme l'expression du visage lorsque la démence est encore modérée.

 Mais les choses ne sont pas toujours simples, selon l'étude australienne : «Lorsqu'il ne s'agit pas d'un couple constitué mais de personnes qui ne se connaissent pas très bien, le personnel peut se demander ce qui peut se passer, est-ce que l'activité sexuelle sera normale, est ce que la personne qui consent va consentir tout le temps, ou est-ce qu'elle va être forcée par la force physique du partenaire masculin?».

Selon une étude australienne citée par la revue médicale britannique, les risques physiques restent pourtant minimes, avec un taux d'abus sexuels infime (0,3%) dans les établissements accueillant des malades atteints d'Alzheimer, contre 2 à 4 % pour les autres types de violences, mais ces statistiques restent probablement sous-évaluées.

COMMENTAIRE DE PHILOMAGE

 Les personnes âgées sont un peu, beaucoup victimes de la mentalité qu'elles avaient dans leur jeune temps et qu'elles ont inculqué à leurs enfants.  Au Québec, la religion catholique et surtout, sa rigidité face à l'expression de la sexualité, sous toutes ses formes, ont contribué à nier des aspects fondamentaux de la dignité humaine, notamment, celle d'avoir du plaisir sexuellement, en dehors de la procréation. En vieillissant, ces gestes de faire l'amour et d'exprimer de la tendresse qui nous apparaissaient tout à fait normaux deviennent des tabous dans nos institutions remplies de règlements et d'interdits. C'est le retour aux lois du monastère et des Soeurs Cloîtrées : la vie régulière d'une personne âgée doit s'inscrire dans la monotonie et la complaisance des Autorités du lieu de résidence, en attendant le paradis qui se fait attendre avec l'accroissement de la longévité,....

La libre expression de la sexualité est un fait nouveau dans nos sociétés occidentales. La phase de débroussaillage semble remonter aux années 70, moments cruciaux du « Peace and Love).

Enfin, selon moi, cette libéralisation des moeurs va s'imposer au fur et à mesure que les nouveaux retraités feront valoir leurs droits et dicteront leurs valeurs à la société d'aujourd'hui, avec des périodes de transition extrême, comme on le vit présentement.

RD

 

Euthanasie Belgique et Pays-Bas : la porte reste ouverte

Article de Diane Tremblay, Journal de Québec, 26 juin 2012

Le professeur Jean Mercier, de l’Université Laval a rencontré des experts en Europe.
 
Dix ans après la légalisation de l’euthanasie, les Pays-Bas et la Belgique ne sont pas prêts à revenir en arrière. Le professeur Jean Mercier, de l’Université Laval, revient d’un séjour en Europe où il a rencontré de nombreux spécialistes de la question.

Que l’on soit pour ou contre, personne n’est indifférent face à ce sujet. Le gouvernement du Québec vient d’ailleurs de créer un comité d’experts chargé d’étudier le cadre légal.

Bien que ce débat soulève des vagues, l’euthanasie concerne un faible nombre de décès, soit de 1 % à 3 %, où la pratique est permise.

« En Belgique, il y a eu un pic au cours des premières années, car les gens attendaient depuis un certain temps, mais au fil des ans, la demande s’est estompée », affirme le professeur de science
politique.

La fameuse « pente glissante » évoquée par les opposants, qui pourrait mener à la mort non souhaitée de patients, ne constitue pas un risque en soi, selon lui.

« Je n’ai jamais vu ça. Les décès par euthanasie sont rapportés aux autorités. Les médecins ont l’obligation de remplir un rapport spécifique. Il existe des moyens de contrôle », assure-t-il. Dans les pays développés, les médecins pratiquent déjà des actes qui accélèrent la mort; retrait de traitement, sédation terminale, morphine à forte dose en sont des exemples.

« Ce n’est pas l’euthanasie, mais l’effet est le même », ajoute M. Mercier.

Aux Pays-Bas, il n’y a pas eu d’amendements au Code criminel. Pour éviter d’être poursuivis, les médecins ont cependant l’obligation de remplir certaines conditions : le patient doit être conscient, avoir fait la demande de façon répétée, être informé des options possibles en soins palliatifs, etc.
Curieusement, les patients qui font une demande, même écrite, n’exigeront pas systématiquement sa mise en œuvre.

« Ils sont sécurisés par le fait que si les choses tournent mal, la possibilité existe. Ce n’est pas prouvé scientifiquement, mais souvent, ils vivent plus longtemps. Ça leur permet d’avoir une fin de vie plus heureuse. »

Étant donné l’importance de la décision, celle-ci devrait être discutée entre le patient et son médecin, sans autre intervention, conclut le chercheur.

RD

 

Euthanasie : Québec crée un comité d'experts.

Article de Jean-Luc Lavallée, Journal de Québec, 14 juin 2012

Le gouvernement Charest hésite à donner le feu vert à l'euthanasie. Il appelle en renfort des juristes réputés pour obtenir un «éclairage approfondi» sur cette question fort complexe.

Trois mois après le dépôt du rapport de la Commission «Mourir dans la dignité», le ministre de la Justice Jean-Marc Fournier a dit chercher à obtenir une «assurance juridique» avant de se prononcer.
Voilà pourquoi, en compagnie de son collègue à la Santé Yves Bolduc, il a annoncé la création d'un comité d'experts qui sera présidé par Me Jean-Pierre Ménard, un avocat émérite spécialisé en droit médical.

Deux autres juristes externes, dont le criminaliste Jean-Claude Hébert, participeront aux travaux du comité qui devra soumettre son rapport au plus tard en octobre 2012. Des juristes du ministère de la Justice les épauleront dans leurs travaux.

Le modèle belge?

Les membres de la Commission spéciale, composée d'élus de tous les partis politiques, avaient unanimement recommandé, en mars dernier, de s'inspirer du modèle belge en légalisant l'euthanasie dans des circonstances bien précises. Seule une personne souffrant d'une maladie grave et incurable et dont la condition ne présente «aucune perspective d'amélioration» pourrait demander qu'un médecin mette fin à ses jours dans un environnement contrôlé.


Contourner le code criminel

Le Code criminel est toutefois de compétence fédérale et prohibe l'aide au suicide. Plaidant qu'il ne s'agit pas d'un «obstacle», la Commission avait suggéré au Procureur général (le ministre Fournier) d'émettre une directive au Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) afin qu'un médecin ne puisse faire l'objet de poursuites au Québec. «Il faut s'assurer que c'est le bon chemin», a déclaré M. Fournier, affichant une grande prudence. «Nous souhaitons qu'il y ait une participation de l'Assemblée et un débat là-dessus», a-t-il ajouté.

«Le comité du Barreau concluait qu'il y avait une marge, un espace suffisant pour que Québec puisse le faire. C'est un rapport qui était unanime aussi (...) mais c'est clair qu'on va peut-être ré-étoffer encore davantage ça, même si j'ai peu de doute que notre idée change», a commenté Me Ménard qui a déjà une connaissance pointue du dossier.

Le PQ est déçu

Visiblement déçue que le ministre n'ait pas envoyé de «signal clair» et ne se soit pas formellement engagé à donner suite aux recommandations de la Commission, la députée péquiste Véronique Hivon a dit néanmoins rester positive. «Au moins, la porte n'est pas fermée et le rapport n'est pas tabletté.»

Les membres de la Commission ont réclamé le dépôt d'un projet de loi pour juin 2013. «On est encore à l'intérieur des délais», a souligné Mme Hivon.

RD

 
 Article de Diane Tremblay, Journal de Québec, 15 juin 2012

(Ghislain Leblond veut pouvoir choisir le moment de la fin avant qu’il ne soit trop tard.)

 L’ancien sous-ministre de l’Industrie, ­Ghislain Leblond, qui est atteint d’une maladie dégénérative depuis de nombreuses années, estime que le gouvernement du Québec avance prudemment mais sûrement dans le dossier de l’aide médicale à mourir.

M. Leblond, de Québec, qui est cofondateur du Collectif mourir digne et libre, fait confiance au processus entamé par le gouvernement visant à étudier le cadre juridique de cette délicate question. À cet effet, les ministres de la Justice et de la Santé ont annoncé la création d’un comité de juristes experts présidé par Jean-Pierre Ménard, avocat spécialisé en droit médical.

« M. Ménard a été un membre très actif dans la définition de la position du Barreau dont s’est beaucoup inspirée la commission parlementaire pour rédiger son rapport. Il n’est pas question pour lui de remettre en question les recommandations de la commission, mais plutôt de voir comment attacher les dernières ficelles. » En établissant un échéancier pour le mois d’octobre, M. Leblond obtient l’assurance que le dossier ne sera pas reporté sine die.

Mourir en paix

Cet ancien haut fonctionnaire est cloué à un fauteuil roulant depuis huit ans. Au nom du Collectif mourir digne et libre, il a déposé un mémoire lors des travaux de la commission parlementaire.

Ce groupe préconise que des soins particuliers soient prodigués en fin de vie dans des conditions spécifiques, à l’intérieur d’un cadre médical.

« Le scénario probable, pour moi, c’est que je me retrouve un jour complètement paralysé avec toutes mes facultés intellectuelles intactes. Je pourrais rester dans cette situation pendant de nombreuses années, totalement dépendant des autres et sans aucune qualité de vie. »

Peu d’autonomie

Âgé de 67 ans, M. Leblond souffre d’une maladie qui s’apparente à la sclérose latérale amyotrophique. « Savoir qu’une telle éventualité serait possible me permettrait d’envisager, avec plus de sérénité, le chemin qui me reste à parcourir. »

M. Leblond a besoin d’aide pour sortir du lit, pour s’habiller, pour sa toilette, pour ses déplacements, etc. Son autonomie s’amenuise graduellement.

Avant qu’un patient puisse faire une demande et l’obtenir, il reste plusieurs étapes à franchir dont le dépôt d’un projet de loi.

Le Dr Yves Robert, porte-parole du Collège des médecins, ne s’attend pas à ce que ce choix soit disponible avant 2015 ou 2016.

COMMENTAIRE DE PHILOMAGE

Ayant connu le sous-ministre Leblond lorsqu'il était en poste au Ministère de l'Industrie et du Commerce, je suis convaincu que les choses vont aboutir, connaissant sa ténacité. Et ce, pour le plus grand bien des personnes en état de dépendance ou exigeant des soins de proximité intensifs.

RD 

mercredi, juin 13, 2012

 

Québec néglige la gestion des CHSLD




Jocelyne Richer, La Presse Canadienne, 31 mai 2012

(Photo ci-contre : Michel Samson)

Malgré les promesses, les beaux discours et les plans d'action, Québec gère mal les ressources d'hébergement destinées aux personnes âgées en perte d'autonomie, constate le vérificateur général.

Dans un rapport accablant rendu public mercredi, le vérificateur général par intérim, Michel Samson, énumère toute une série de lacunes observées dans la gestion des Centres d'hébergement de soins de longue durée (CHSLD), publics et privés, le tout ayant pour effet de miner la qualité du service offert aux personnes âgées ne pouvant plus prendre soin d'elles-mêmes.

Malgré ses engagements, Québec tarde à implanter certaines mesures promises depuis sept ans, déplore le vérificateur. Ainsi, une proportion importante des mesures incluses dans le plan d'action 2005-2010 ne sont toujours pas en place, en tout ou en partie.

Et comme on a omis de tracer un portrait général des besoins, il est bien difficile de distribuer les ressources d'hébergement de façon optimale, dit-il. Conséquemment, les ressources disponibles sur le terrain ne correspondent pas nécessairement aux besoins de la population.

«Actuellement, les usagers sont davantage hébergés selon la disponibilité des ressources plutôt qu'en fonction de leurs besoins», peut-on lire dans le rapport.

Ainsi, certaines personnes attendent une place dans un établissement destiné en fait à une clientèle plus lourde que ne requiert leur condition. Pire, on peut devoir attendre entre cinq mois et quatre ans pour obtenir enfin la place souhaitée.

Faute de places suffisantes, les aînés incapables de rester à la maison encombrent les lits d'hôpitaux normalement réservés aux soins de courte durée. Le vérificateur général a noté en trois ans une augmentation de 21 pour cent d'utilisation des lits de courte durée pour des vieux qui devraient normalement se retrouver en CHSLD.

Le vérificateur général note également que la qualité et la quantité des services peuvent varier beaucoup d'un endroit à l'autre, nommément le nombre d'heures de soins consacrées à chaque usager, et ce, «sans que les écarts aient été expliqués».

Par exemple, la nuit, le week-end, le nombre moyen de minutes consacrées aux soins quotidiens d'un usager peut varier entre 10 et 32 d'un CHSLD à l'autre, un écart de 222 pour cent. À certains endroits, il n'y a aucune infirmière en fonction le soir et la nuit.

Le contrôle de la qualité par le gouvernement est à l'avenant. Certains établissements n'ont fait l'objet d'aucune visite d'inspection depuis 2009.

Pourtant, chaque année, Québec consacre 2,9 milliards $ de fonds publics pour prendre en charge cette clientèle, qui compte parmi les plus vulnérables de la société.

De plus, le processus d'attribution de contrats aux promoteurs privés ne respecte pas nécessairement la réglementation en place. Par exemple, un contrat de 6,5 millions $ par année sur 20 ans a été accordé, sans appel d'offres, pour l'achat de places d'hébergement par l'Agence de santé de la Capitale-Nationale.

Pas moins de trois ministres sont responsables du dossier: Yves Bolduc (Santé et services sociaux), Dominique Vien (déléguée aux Services sociaux) et Marguerite Blais (responsable des Aînés).

 Interpellés en Chambre par les partis d'opposition, les membres du gouvernement ont fait valoir pour leur défense qu'ils misaient d'abord et avant tout sur l'ajout de places en ressources intermédiaires et l'augmentation des budgets versés aux soins à domicile pour permettre aux personnes âgées de demeurer chez elles le plus longtemps possible.

D'ici mars 2013, Québec aura fermé 697 lits en CHSLD. Par contre, le gouvernement a annoncé dernièrement la création de 850 places en CHSLD et 480 en ressources intermédiaires, d'ici 2017.
M. Bolduc a expliqué les délais d'attente pour une place en CHSLD de façon assez particulière.
«On ne peut pas faire mourir les patients plus rapidement», a commenté le ministre Bolduc.

Un ministre de la Santé qui justifie «une mauvaise gestion de son gouvernement en expliquant qu'on ne peut pas faire mourir les patients plus rapidement est très certainement indigne de sa fonction», a commenté la porte-parole de l'opposition péquiste, la députée Carole Poirier.

L'Association québécoise d'établissements de santé et de services sociaux (AQESSS) dit partager les recommandations du vérificateur général.

Selon l'AQESSS, le développement des services offerts à domicile pour les personnes âgées permettrait d'éviter de diriger plusieurs personnes vers des ressources plus coûteuses comme l'hébergement ou les ressources intermédiaires.

RD

vendredi, juin 08, 2012

 

Recensement 2011 : la population canadienne vieillit et par l'Est

 Article de Guillaume Bourgeault-Côté, le devoir.com, 30 mai 2012

L'Ouest s'établit comme les forces vives du pays.

Entre 2006 et 2011, la population âgée de 65 ans et plus a augmenté de 14,1 % pour s’établir à près de 5 millions de Canadiens (soit 14,8 % de la population totale, un record).


C’est aux extrêmes des échelles que l’on note les records : jamais depuis 50 ans le Canada n’a-t-il connu une plus forte progression de sa population de marmots que depuis 2006. À l’inverse, jamais n’a-t-il recensé plus de centenaires que maintenant. Mais au final, les petits ne font pas le poids par rapport au boom des vieux qui frappe le pays, selon le deuxième volet du recensement 2011 dévoilé hier.

Celui-ci confirme donc que le pays vieillit (surtout au Québec et dans l’Est) et que le phénomène s’accentuera dans les prochaines années, ce qui renforcera du coup la place de l’Ouest au cœur de la vie du pays. «La tendance est lourde, dit Johanne Denis, directrice de la division de la démographie à Statistique Canada. La proportion de personnes âgées augmente plus rapidement que le reste de la population, et peu importent les scénarios, le vieillissement va se poursuivre ».

Les indicateurs sont limpides. Entre 2006 et 2011, la population âgée de 65 ans et plus a augmenté de 14,1 % pour s’établir à près de 5 millions de Canadiens (soit 14,8 % de la population totale, un record). C’est un taux de croissance plus de deux fois supérieur à la hausse totale de la population canadienne (+ 5,9 %). Impact concret de ces variations : le groupe des 0-14 ans ne représente plus que 16,7 % de la population totale, en baisse d’un point.

Le Canada continue certes de présenter une population plus jeune que celle des autres pays du G8 : près d’un Japonais sur quatre est par exemple âgé de plus de 65 ans. Mais la situation ne durera pas, indique Johanne Denis. « Le mouvement va s’accélérer au Canada dans les prochaines années, avec l’espérance de vie qui allonge. Aucun autre pays industrialisé n’a connu un baby-boom aussi important que le Canada, et ces boomers commencent à peine à arriver à l’âge de la retraite. Le taux de fécondité a augmenté dans les dernières années [il est de 1,7 enfant par femme], mais ce n’est pas suffisant pour atteindre le seuil de remplacement [établi à 2,1 enfants]. »

Officiellement, les premiers baby-boomers ont eu 65 ans en 2011. Des millions d’autres vont bientôt franchir ce cap et quitter progressivement le marché du travail — trois Canadiens sur dix appartiennent à cette large génération née entre 1946 et 1965. « Dans la population en âge de travailler [15-64 ans], on a 42 % de gens qui ont 45 ans et plus, un niveau record », explique Mme Denis. En 1990, le même indicateur donnait 28 %.

Le recensement montre déjà que pour la première fois, il y a légèrement plus de Canadiens âgés de 55 à 64 ans (donc près de la retraite) que de jeunes de 15 à 24 ans prêts à intégrer le marché du travail. Il y a 40 ans, le ratio était de 2,3 jeunes pour une personne du groupe 55-64 ans. « Plus les années passent, et plus notre population en âge de travailler diminue », note Mme Denis.

L’Ouest triomphe… encore

Le phénomène du vieillissement se fait principalement sentir au Québec, dans les Maritimes et en Colombie-Britannique, montre le recensement. Dans ces provinces, près de 16 % de la population pourrait actuellement être abonnée à un club de l’âge d’or. À l’autre bout de la pyramide, l’Alberta ne compte que 11 % de personnes de plus de 65 ans. Les provinces du centre du pays s’en sortent aussi en deçà de la moyenne nationale. Les conditions économiques plus favorables favorisent les migrations internes, estime à ce sujet Statistique Canada.

En février, le premier volet du recensement avait déjà consacré l’Ouest comme nouveau pôle démographique du pays : pour la première fois, plus de Canadiens habitent en effet à l’ouest de l’Ontario qu’à l’est. Le volet dévoilé hier ajoute que l’Ouest est aussi le creuset des forces vives du pays.

Non seulement la population en âge de travailler (15-64 ans) est ainsi plus élevée en Alberta (70,1 %) qu’au Québec (deux points de moins), mais la province enregistre aussi la meilleure performance en matière de relève à long terme. Car c’est l’Alberta qui affiche le plus fort taux de croissance du nombre d’enfants âgés de 0 à 4 ans par rapport au dernier recensement (+ 20,9 %).

C’est d’ailleurs là une des statistiques les plus étonnantes du document qui s’attarde à l’âge et au sexe de la population : la progression de la population de jeunes enfants est la plus forte enregistrée depuis… la période 1956-1961. À l’échelle nationale, le taux s’établit à 11 %, une croissance attribuée à la hausse du taux de fécondité et à une augmentation du nombre de femmes âgées de 20 à 34 ans. Le Québec fait ici bonne figure, au troisième rang national (+ 17,5 % de sa population de 0-4 ans).

Les prochaines données tirées du formulaire court obligatoire du recensement seront dévoilées en septembre (familles et ménages) et en octobre (langue).

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Des milliers de centenaires

Corollaire du vieillissement général de la population, le nombre de centenaires canadiens n’a jamais été si élevé : on en dénombrait 5825 au moment du recensement de mai 2011. C’est là une augmentation de plus de 25 % par rapport à 2006. La progression de cette population de vénérables n’est pas terminée : on estime qu’ils seront 17 000 dans 20 ans, et pas moins de 78 000 d’ici 50 ans…

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Faits saillants

  • La proportion de la population âgée de 65 ans et plus a atteint un niveau record : 14, 8 %.
  • Plus de 42 % des gens en âge de travailler (15-64 ans) sont âgés de plus de 45 ans, un sommet.
  • Dans la région de Trois-Rivières, près d’une personne sur cinq a plus de 65 ans.
  • De manière générale, le vieillissement se fait plus rapidement dans les milieux ruraux. À l’intérieur des centres urbains, c’est en banlieue que la population est la plus jeune.
  • La population d’enfants âgés de 4 ans et moins a augmenté de 11 % en cinq ans, la plus forte proportion depuis 50 ans.
 RD

 

Si on ne fait pas d'enfants, il va falloir faire de l'argent


Article de René Vézina, Les Affaires, 9 juin 2012

Au diable le débat sur les droits de scolarité. Le Québec est confronté à un enjeu beaucoup plus lourd, et potentiellement bien plus dévastateur pour la génération Y (les 15-30 ans) : le vieillissement accéléré de la population.

À Trois-Rivières, une personne sur cinq a aujourd'hui 65 ans ou plus. À Québec, l'âge médian atteint 43,5 ans, tandis qu'il n'était que de 36,4 ans en 1997.

Au total, 16 % de la population québécoise peut maintenant demander sa carte de l'âge d'or. Les aînés sont désormais plus nombreux que les jeunes de 15 ans et moins. Du jamais vu. Et ils entendent vivre encore longtemps.

En soi, ce n'est pas un drame. Les gens sont en meilleure forme qu'avant et ils n'assiègent pas les cliniques et les hôpitaux. Du moins, pas encore... Tôt ou tard, le grand âge exigera son tribut. Il faudra veiller sur une cohorte toujours plus imposante de personnes âgées qui s'attendront, avec raison, à être décemment traitées.

Qui va payer la note ?

En théorie, lorsque la pyramide d'âge est bien structurée, la base est naturellement plus large que le sommet. Les jeunes prennent massivement le relais de ceux et celles qui prennent leur retraite, et l'État peut compter sur leur contribution fiscale pour participer au financement des services aux aînés.

Ce n'est déjà plus le cas au Québec. Notre profil démographique tient moins de la pyramide que du rectangle. Désormais, les gens qui quittent le marché du travail sont au moins aussi nombreux que ceux qui y entrent. Et même le mini baby-boom des années récentes - Dieu merci - ne suffira pas pour rétablir la situation. Le carré gris va finir par s'imposer à son tour et il ne sera pas commode à gérer.

Ce n'est pas désespéré. Nous pouvons pallier ce déséquilibre apparent dans la mesure où nous créons plus de richesse. Mais il va quand même nous falloir du monde pour y parvenir. Le Québec, comme le reste du Canada, a pu compter au fil des siècles sur l'apport d'immigrants industrieux. On pourrait croire que notre situation relativement avantageuse demeure un argument de poids pour attirer ici des gens talentueux et déterminés. C'est malheureusement plus compliqué qu'on ne l'imagine.

Les immigrants courtisés plus que jamais

Dans une présentation au congrès de l'Association des Centres locaux de développement du Québec, la semaine dernière à Shawinigan, l'économiste Mario Lefebvre a bien résumé la tâche qui nous attend si nous voulons du renfort. Il est le directeur du Centre des études municipales au Conference Board du Canada, qui analyse entre autres le degré d'attractivité des villes canadiennes dans une étude régulièrement remise à jour, City Magnets, ou Villes aimants.

Il a d'abord signalé que la course aux immigrants qualifiés va s'intensifier, parce que tous les pays industrialisés connaissent le même problème : leur population vieillit. La crise qui ébranle actuellement l'Europe entraîne un chômage important chez les plus jeunes, mais c'est un phénomène conjoncturel. La crise va finir par se résorber. Le vieillissement, lui, est structurel. Il est bâti dans le système. L'Italie, par exemple, est l'un des pays les plus vieux. Quand son économie va redémarrer, elle sera en manque, autant de bras que de cerveaux.

Nous avons nous aussi besoin de renfort. Or, comme le soulignait Mario Lefebvre, deux des pays récemment les plus «généreux» en immigrants, l'Inde et la Chine, se portent de mieux en mieux, et leurs citoyens seront de moins en moins portés à émigrer. L'offre va diminuer au moment où la demande, elle, va exploser. On devra donc être plus attirants pour espérer accueillir ici les personnes dont nous avons besoin.

Dans City Magnets, on s'intéresse aux facteurs qui influencent le choix des personnes qui migrent, que ce soit d'un pays à un autre ou d'une région à une autre. Comme on s'y attendrait, l'état de l'économie est en tête de liste. Mais en deuxième place, on trouve un autre facteur d'importance, surtout aux yeux des diplômés universitaires qui le classent ex æquo avec l'état de l'économie : le milieu de vie. Autrement dit, ils vont choisir leur lieu de résidence autant pour son potentiel économique que pour son environnement global.

C'est à retenir. Nous avons à cet égard un bon bilan et une bonne réputation. Il faut maintenant veiller à les conserver, mieux, à les améliorer à la face de la planète. Notre avenir en dépend.

COMMENTAIRE DE PHILOMAGE

Les gens en Europe ne s'imaginent pas la qualité de vie qu'offre un pays comme le Canada. Peut-être que s'ils s'en souvenaient, on verrait des vagues d'immigrants comme au début du XXe siècle, avec l'arrivée en masse des Irlandais et des Italiens.

C'est sûr qu'il y a une adaptation à faire, mais les opportunités sont là, présentes dans tous les domaines d'activités. Il n'y a qu'à les saisir.

Enfin, les moyens de communication ou de télécommunication comme Internet font en sorte que l'on peut se retrouver tous les jours et converser en personne, d'un continent à l'autre.

Peut-être qu'il vaut mieux ne pas trop parler si l'on veut éviter de perdre notre paradis sous-peuplé aux immenses espaces !!!!!!!

RD

 

Marie-Thérèse Bradet, doyenne Europe, s'est éteinte à l'âge de 114 ans


La bretonne Marie-Thérèse Bardet, qui était devenue doyenne connue des Français et des européens en janvier 2012, est morte vendredi matin, une semaine seulement après avoir fêté ses 114 ans dans sa maison de retraite de Pontchâteau (Loire-Atlantique).


La bretonne Marie-Thérèse Bardet, qui était devenue doyenne connue des Français et des européens en janvier 2012, est morte vendredi matin, une semaine seulement après avoir fêté ses 114 ans dans sa maison de retraite de Pontchâteau (Loire-Atlantique).

"Arrivé à cet âge-là on se doute bien que la fin est proche", a reconnu vendredi son petit-fils Hervé Bardet, 58 ans, qui venait d'aller voir son père, Léon Bardet, 90 ans. "Mon père a eu un choc, il ne s'y attendait pas parce qu'elle était en forme samedi dernier : il est un peu surpris et un peu choqué", a-t-il ajouté.

Le vieille dame, qui était devenue la sixième personne la plus âgée du monde connue, sera enterrée mardi à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique). Le premier ministre Jean-Marc Ayrault a présenté à sa famille "ses sincères condoléances".

"Ce matin une aide-soignante l'a retrouvée décédée dans son lit, après le petit déjeuner", a-t-on indiqué à l'AFP à la maison de retraite de la Châtaigneraie où Mme Bardet réside depuis le début des années 90.

Une petite fête avait été organisée le 2 juin dernier pour ses 114 ans. Alors qu'un groupe folklorique local entonnait, parmi les refrains d'antan, "Que reste-t-il de mes amours, que reste-t-il de ma jeunesse ?", Mme Bardet avait soufflé une bougie, à côté d'un bouquet contenant 114 roses multicolores.

Elle était entourée de plusieurs membres de sa famille dont son fils Léon.
Mme Bardet, qui n'entendait, ni ne s'exprimait presque plus depuis environ deux ans, s'était en revanche animée alors qu'une des ses petites-filles lui présentait les photos de bébés qui étaient ses arrière-arrière-petits-enfants.

En tout, elle avait une descendance de deux enfants, sept petits-enfants, quinze arrière-petits-enfants et six arrière-arrière-petits-enfants.

"une petite vie tranquille"

La célébrité de la fin de son existence contrastait fortement avec ses débuts difficiles, car le 2 juin 1898, c'est à l'hospice civil de Lorient (Morbihan) qu'avait vu le jour la petite Marie-Thérèse Louise Jégat. Sa mère, Marie Louise Jégat, était célibataire, "domestique" de son état. Ce statut de mère célibataire étant difficile à assumer à la fin du XIXème siècle, elle confia sa fille à l'Assistance publique.

A 15 ans, Marie-Thérèse avait échappé de peu à une sévère fièvre typhoïde puis elle avait passé la Première guerre mondiale placée dans une ferme "à faire un travail d'homme", avait raconté Léon, son fils.

Celui-ci était né en 1922, suivi en 1924 d'une fille, de l'union de Marie-Thérèse avec leur père Léon Bardet qui travaillait aux chantiers navals. Après cela, "elle a mené une petite vie tranquille", selon son fils.

Léon Bardet père était décédé en 1953, laissant sa femme veuve à 55 ans. Deux ans plus tard, elle s'était installée chez son fils, avant d'entrer en maison de retraite à ses 84 ans.
Son âge avait été validé le Gerontology Research Group (GRG), qui répertorie les actes de naissance des personnes âgées de plus de 110 ans, surnommés "supercentenaires", sur son site (www.grg.org).
Selon Laurent Toussaint, membre français du GRG, contacté vendredi par l'AFP, la nouvelle doyenne connue des Français serait désormais Paule Bronzini, née le 7 juillet 1900 et résidant dans le Vaucluse.

"Mais comme elle a un âge modéré, 111 ans, il est très possible que dans les prochaines semaines une nouvelle doyenne plus âgée soit déclarée par ses proches", a tenu à préciser M. Toussaint.

La nouvelle doyenne d'Europe connue serait "une italienne de 113 ans, Maria Redaelli Granoli", née le 3 avril 1899, a également indiqué M. Toussaint.

RD

 

Retraite à 60 ans : François Hollande tient ses promesses



LE PLUS. Il l'avait martelé durant sa campagne. Élu, François Hollande étendrait le dispositif de départ à la retraite à 60 ans. C'est chose faite. Marisol Touraine a présenté un décret dans ce sens. Pour notre contributeur, le timing n'y est pas pour rien, à quatre jours du premier tour des législatives.

Il ne l’a pas dit, mais il aurait pu le dire. Cela aurait été sa seizième anaphore : "Moi, président, je tiendrai mes promesses sans vous mentir, ni vous décevoir." Il s'était engagé à mettre en œuvre "immédiatement" le rétablissement du droit à la retraite à 60 ans pour certains assurés. Un mois pile après son élection, voilà qui est fait.

Pendant les premières semaines, les décisions étaient des mesures d’affichage (réduction des salaires des ministres et du chef de l’État, voyages des ministres, fin du cumul d’une fonction ministérielle avec un mandat exécutif local...), puis il a fallu entrer dans le vif.
  
Législatives J-4 : ce n'est pas un hasard

Après l'annonce de Cécile Duflot sur le blocage des loyers, celle de la revalorisation de l'allocation de rentrée scolaire et celle de la création de 1.000 postes supplémentaires dans le primaire dès la rentrée, il fallait passer au "lourd". Le lourd, c’était la réforme des retraites.

La promesse, c’était d’étendre le départ à la retraite à 60 ans, réservé jusque-là aux salariés ayant commencé à 17 ans, à ceux qui avait commencé à 18 ou 19 ans et qui avaient cotisé 166 trimestres. 110.000 personnes supplémentaires devraient profiter de ces mesures. Il est clair que cette annonce n’a pas été faite par hasard à quatre jours du premier tour des législatives.

Une mesure moins chère que prévue

C’est que les premiers sondages de cette campagne législative morne et sans relief montrent que la gauche, si elle réunit 45,5% des suffrages (6,5 points de plus qu'au lendemain de l'élection de Nicolas Sarkozy), obtient pour l’instant moins que les 47% des législatives de 1997 qui donnèrent naissance à la gauche plurielle.

Il faut donc un coup de rein supplémentaire avant dimanche, surtout si le PS compte constituer une majorité qui ne dépende pas du Front de gauche et des écolos. Mais les socialistes, qui, pendant la présidentielle, furent d’une prudence de sioux sur leur chiffrage de la réforme des retraites, ont eu une bonne surprise : le chiffrage demandé montrait que l’extension du dispositif "carrières longues", réservé aux salariés ayant commencé à travailler à 17 ans ou avant, coûterait bien moins cher que prévu !

D’où des marges de manœuvres supplémentaires qui ont permis de satisfaire les organisations syndicales en étendant ce dispositif. On peut être un peu dubitatif, puisque même les meilleurs économistes ont quelques difficultés à se repérer dans le dédale de nos 35 régimes différents.

Deux catégories seront concernées. D'une part, les femmes qui, travaillant à temps partiel ou dont les carrières avaient été interrompues par des maternités, ne pouvaient pas atteindre les 41 annuités requises pour pouvoir partir à 60 ans. D'autre part, les chômeurs, surtout les seniors chômeurs de longue durée, à qui il manquait un ou deux trimestres pour partir en retraite anticipée. Des mesures qui ont immédiatement suscité les protestations du Medef, la compétitivité des entreprises étant menacée par la hausse des cotisations, alors que l’UMP redoute évidemment un plan caché de "matraquage fiscal".

COMMENTAIRE DE PHILOMAGE

Suite à la décision française, notre Premier ministre Harper aurait sûrement intérêt à réviser sa prise de position concernant la pension des aînés où l'accessibilité passera, d'ici 2024, de 65 ans à 67 ans.

Au Canada, nous sommes loin, même très loin de la Législation française. Pourquoi ne pas faire un retour en arrière et redonner aux Canadiens et Canadiennes le droit à une retraite bien méritée, une récompense pour le fait d'avoir contribué à accroître la richesse de leur pays et/ou d'avoir bien servi leur pays ? Malgré le fait qu'il y ait allongement de la longévité au Canada, il n'en demeure pas moins que les personnes qui ont travaillé toute leur vie demeurent fragiles et sentent le besoin d'un repos prolongé rendues à l'étape de la retraite. C'est tout à fait normal!

C'est en vivant cette période de la vie que l'on se rend compte de la nécessité de vivre à son rythme et de profiter de sa retraite. Sinon, c'est la fatigue, l'épuisement, la maladie qui prend le dessus, ... quoiqu'en pensent des multimilliardaires comme notre Stephen A. Jarislowsky qui veut retarder la mise à la retraite en suivant la courbe de l'allongement de la vie. 

Il y a une limite à rire du monde des seniors, surtout si l'on est un senior plus que bien nanti.

Il faudra probablement attendre l'arrivée au Pouvoir d'un Parti comme le NPD pour que le peuple Canadien revienne à ses valeurs traditionnelles fondées sur le Bien Commun et le Mieux-Être pour tous ses citoyens. Nous sommes assez riches comme pays pour se le permettre!

RD

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