lundi, mars 24, 2014

 

Pauline Marois, désespérée et en désarroi

Éditorial d' André Pratte, La Presse, 17 mars 2014, intitulé :  « Ce Livre blanc n'est pas blanc »

 Le livre blanc de Mme Marois est écrit... (Photo Jacques Boissinot, La Presse Canadienne)

Le livre blanc de Mme Marois est écrit depuis longtemps; il contiendra l'argumentaire que nous servent les indépendantistes depuis quatre décennies.


Quand, début février, Pauline Marois a annoncé à ses militants que, dans un second mandat, son gouvernement publierait un «livre blanc sur l'avenir du Québec», les péquistes ont réagi avec enthousiasme et se sont mis à scander: «On veut un pays! On veut un pays!». Madame Marois s'est jointe à eux: «On veut un pays!». Pour les péquistes, il était clair que ce livre blanc servirait à mousser la cause indépendantiste. Des ministres l'ont compris ainsi, eux aussi. Pour Pierre Duchesne, le document permettrait de faire «la pédagogie» de l'indépendance.

Depuis le début de la campagne électorale, madame Marois essaie pourtant de faire croire aux Québécois que ce livre blanc sera un document objectif: «Un livre blanc fait un état de la situation et identifie des pistes de solution par rapport aux situations qu'on évalue, aux problèmes qu'on peut soulever. Généralement, on porte différentes hypothèses. Et par la suite, ces orientations sont soumises à débat et discussion» a-t-elle expliqué la semaine dernière.» Elle a ensuite tenté d'évacuer la question: «On n'est pas en campagne sur l'avenir du Québec, on est en campagne électorale. Lorsque les Québécois iront aux urnes le 7 avril, ils voteront pour un gouvernement.»

En effet. Et ils auront le choix entre une formation politique qui consacrera beaucoup d'énergies à rédiger un pamphlet pour la séparation du Québec, puis à «consulter» (lire «convaincre») la population, et d'autres partis qui proposent plutôt de s'attaquer aux problèmes concrets de la population. En un sens, le livre blanc est écrit depuis longtemps: il contiendra l'argumentaire que nous servent les indépendantistes depuis quatre décennies, ajusté au contexte du jour.
Pourquoi le Parti québécois ne dit-il pas clairement que la démarche livre blanc/consultation vise à préparer un référendum sur l'indépendance? C'est simple: la séparation est tellement impopulaire que si madame Marois faisait preuve de franchise, ses chances d'être reportée au pouvoir le 7 avril seraient grandement diminuées.

Le chef libéral, Philippe Couillard, a pour sa part commis la maladresse de s'engager à oeuvrer pour la reconnaissance constitutionnelle de la spécificité du Québec. Les fédéralistes québécois ont eux aussi un devoir de franchise. Compte tenu de l'humeur du reste du Canada, une telle reconnaissance n'aura pas lieu dans un avenir prévisible.

Cette lacune n'empêche pas le Québec de trouver son compte au sein de la fédération. Le caractère distinct de la province est d'ailleurs affirmé concrètement toutes les fois qu'Ottawa et Québec concluent une entente particulière, encore récemment sur la formation de la main-d'oeuvre.

Madame Marois dit ne pas vouloir «bousculer» les Québécois sur la question nationale; cette attitude serait louable si, à la place, elle ne cherchait pas à les endormir.

COMMENTAIRE DE PHILOMAGE

Mme Marois a beau parler d'éthique ces jours-ci, il n'en demeure pas moins qu'elle ment aux Québécois comme elle respire; quel discours faible et partisan, sans argumentaire réel et de bas étage ! Les gens du Québec qui écoutent ces élucubrations ne doivent pas en revenir. Il n'y a rien de concret pour nous autres, les électeurs, électrices et « électricité » pour reprendre un vieux calembour à la  Duplessis.

Si nous devions subir encore 4 ans d'une telle gouvernance, le Québec en sortirait écrasé sur le plan économique et politique. Comment peut-on laisser divaguer une telle personne devant les caméras et les journalistes et ne pas réagir ? Franchement, il faudrait un peu de courage pour lui clouer le bec, avec des questions de fond sur les « vrais problèmes » vécus par le monde d'ici. Ses attaques personnelles sur M. Couillard, c'est de la pure démagogie. 

Pire! Récemment, l'Élite péquiste (dont, Bertrand St-Arnaud = le ministre de la Justice et Procureur général du Québec) a mobilisé toute la Presse québécoise pour faire accroire que des étudiants de Mc Gill, d'origine ontarienne, allaient modifier le résultat du vote québécois le 7 avril prochain, s'ils persistaient à vouloir s'inscrire pour aller voter. Et c'est cette grande Dame qui va sortir le Québec du marasme économique, faire l'indépendance, et quoi d'autres encore ?  À mon avis, on devrait lui appliquer un remède de cheval, à la Parizeau, pour la faire taire. Ça lui conviendrait parfaitement. Hue-là, hue-là!

RD

lundi, mars 17, 2014

 

L'impact de la candidature de Pierre Karl Péladeau sur l'élection


Article de Jean-Paul Gagné, Journal Les Affaires, 15 mars 2014


Ceux qui doutaient que l'enjeu des prochaines élections n'était pas l'indépendance du Québec ont eu leur réponse.


C'est pour «faire du Québec un pays», a déclaré le nouveau candidat du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau, afin d'expliquer sa décision. Il rejoint plusieurs autres candidats péquistes qui ont pris le même engagement. Cette candidature confirme que l'indépendance du Québec est le lien qui unit tous les péquistes, qu'ils soient des militants de gauche, des radicaux, des idéologues, des idéalistes, des gens de droite ou des personnes fortunées.

Les citoyens aimeraient entendre parler d'économie, de finances publiques, de fiscalité, d'entrepreneuriat, d'innovation, de productivité, de santé, d'éducation, etc., autant de domaines où il est urgent de trouver des solutions.

Or, à voir l'accueil favorable qu'a reçu le roi du lock-out (PKP en a compté 14, selon la FTQ) par des syndicalistes de gauche (Marc Laviolette, Claudette Carbonneau) et des ex-journalistes ayant eu à en découdre avec lui (Pierre Duchesne, Jean-François Lisée, Alexis Deschênes, Dominique Payette), il est clair que les convictions du passé ont pris le bord pour la mère de toutes les causes, l'indépendance du Québec.

Ce contexte amènera bien des électeurs à se poser la question suivante : «Suis-je disposé à voter pour un parti qui veut une majorité de sièges pour lancer le processus qui conduira à un référendum sur l'indépendance du Québec ?»

Bien entendu, Pauline Marois ne veut pas discuter de sa stratégie à ce sujet, si ce n'est pour dire qu'elle consultera les Québécois. Cette prudence et ce manque de transparence s'expliquent en partie par le fait que l'option indépendantiste ne recueille que 40 % d'appuis et qu'un troisième échec référendaire serait catastrophique pour ce projet. On peut toutefois être sûr qu'un gouvernement péquiste majoritaire prendra tous les moyens possibles pour faire monter la sauce : études, escarmouches avec le fédéral, référendums d'initiatives populaires, etc.

Une élection non justifiée

C'est en vertu de sondages d'opinion favorables à son parti que Pauline Marois a demandé la dissolution de l'Assemblée nationale, bien que son gouvernement ait fait voter le principe de la tenue d'élections à date fixe. Ce n'est pas parce qu'elle ne pouvait pas gouverner. Au contraire, son gouvernement n'a pas vraiment voulu faire de compromis avec la Coalition Avenir Québec (CAQ) sur le projet de loi 14 sur le renforcement de la Charte de la langue française, ni sur le projet de loi 60 sur la laïcité de l'État. Le projet de loi 14 a été mis de côté malgré une ouverture significative à des amendements de la part de la CAQ. Pour sa part, le ministre Bernard Drainville a statué dès le départ qu'il n'était pas question de diluer sa charte sur la laïcité. Il a ensuite concédé certains amendements, mais c'était pour la rendre plus contraignante pour les universités, les hôpitaux et les municipalités.

Quant au dernier budget du ministre des Finances, on n'en a même pas débattu. Le chef de la CAQ, François Legault, a avancé des pistes de solutions pour atténuer le déficit budgétaire, mais Nicolas Marceau a fait la sourde oreille.

Ces refus avaient pour but d'appuyer la stratégie du gouvernement : aller en élections sur la question identitaire et sa carte maîtresse, l'interdiction du port de vêtements et de signes religieux ostentatoires dans la fonction publique, les services municipaux, les universités, les cégeps, les écoles, les garderies, les établissements de santé et autres organismes, aux dépens de salariés sans pouvoir d'autorité et qui, dans certains cas, ne sont même pas des fonctionnaires.

Non seulement ce projet discriminatoire divise les Québécois, accroît l'intolérance, nuit à l'intégration sociale des personnes affichant un signe religieux et les privera même d'un emploi, mais voilà que la campagne risque aussi de polariser l'électorat sur la question nationale et de l'amener à choisir soit le camp fédéraliste, représenté par le Parti libéral, soit le camp indépendantiste, représenté surtout par le PQ.

Au-delà du rêve d'un nouveau pays, ce choix requiert une réflexion sur les risques de l'indépendance, en partant par exemple du fait que le Québec (le gouvernement, les personnes, les entreprises, les universités, etc.) a reçu du fédéral en subventions, péréquation, prestations diverses, etc. 16 milliards de plus en 2012 que tout ce que le fédéral a perçu au Québec (impôts, taxes, droits, etc.).

L'indépendance du Québec signifierait aussi que le nouvel État devrait assumer sa part de la dette fédérale, soit environ 125 G$. En ajoutant cette part à sa propre dette (198 G$), un Québec souverain se retrouverait avec un endettement qui équivaudrait à environ 90 % de son produit intérieur brut. Cela pourrait amener les investisseurs à exiger un taux d'intérêt plus élevé pour financer la dette québécoise.

Ajoutez à cela les négociations longues et pénibles par lesquelles il faudrait passer pour casser le Canada en deux, et vous avez la recette d'une longue période d'instabilité.

COMMENTAIRE DE PHILOMAGE

Regardez évoluer Mme Marois. Ses façons de faire ne démontrent aucune transparence. Il est évident que son discours, partout où elle va, en ville ou en région, à la télé ou en plein public, reflète une démagogie qui remonte au temps de Duplessis. Les Péquistes prennent les Québécois pour des valises, des personnes qui ne voient pas clairs ou qui sont d'une ignorance crasse.  En somme, des « homards » comme disait, si bien, Jacques Parizeau, lors du dernier référendum. Le problème, c'est simplement de les faire entrer dans la cage de reculons...........

Avec l'arrivée de PKP, toute la stratégie de camoufflage des « vraies affaires » a pris un autre tournant. Il est maintenant évident qu'un gouvernement péquiste majoritaire va nous priver de nos droits démocratiques et nous entraîner dans un cirque infernal de manoeuvres politiques visant à nous faire quitter notre pays, le Canada. Mme Marois n'a pas de parole et ne respecte rien. C'est bien connu de tous ceux qui l'ont fréquenté, de près ou de loin, durant sa très longue carrière politique. Avec l'arrivée de PKP, l'arnaque est enfin révélée aux yeux de tous. Protégeons-nous et votons pour les meilleurs candidats, loin de ces faussaires et démagogues. Notre avenir à tous en dépend !

RD

samedi, mars 01, 2014

 

Le Québec, un État à bout de souffle et de plus en plus dépendant d'Ottawa




 VOICI UNE ANALYSE DE LA SITUATION ÉCONOMIQUE DU QUÉBEC, SUITE AU DÉPÔT DU BUDGET MARCEAU ET PRÉCÉDANT DE PEU LA PROCHAINE CAMPAGNE ÉLECTORALE
 
Article de Jean-Paul Gagné, Journal Les Affaires, 1er mars 2014

Même si le deuxième budget du ministre Nicolas Marceau est mort-né en raison d'un rendez-vous électoral immiment, il s'avère instructif sur le plan budgétaire.


Oublions les petits engagements, qui ne survivront peut-être pas au budget que présentera le prochain gouvernement, et regardons les enjeux financiers de l'État et les stratégies présentées pour les respecter.

Premier constat, le gouvernement n'a pas de marge de manoeuvre réelle. Malheureusement, cette situation n'a pas empêché le gouvernement Marois d'annoncer en 44 jours des engagements de 2,1 milliards de dollars, selon une compilation de La Presse. Un geste irresponsable ? Certainement en partie, puisque des subventions sont destinées à acheter des votes, alors que d'autres appuient des projets discutables (comme la cimenterie).

Le gouvernement contrôle plutôt bien la croissance de ses dépenses, malgré la hausse annuelle prévue de 2 % des dépenses liées aux programmes pendant trois ans ; mais il y a une limite à ce qui peut être ajouté. Dans l'ensemble canadien, le Québec est de loin le plus généreux à l'égard de ses citoyens : droits de scolarité les plus bas, programme de garderie à 7 $/jour, assurance-médicaments universelle, congés parentaux universels d'un an, etc. Même les provinces les plus prospères ne se considèrent pas assez riches pour en offrir autant à leurs citoyens.

Le panier de programmes sociaux du Québec serait peut-être finançable si la croissance de son économie était forte. Or, celle-ci est anémique, ce qui nuit aux rentrées fiscales.

Une solution simpliste serait de vouloir accroître encore les impôts, comme a tenté de le faire le ministre Nicolas Marceau en octobre 2012. Il a dû reculer quant à son projet de hausser fortement et rétroactivement le taux marginal de l'impôt sur le revenu et des impôts sur les dividendes et les gains en capital. Après un débat musclé avec les milieux d'affaires, il a abandonné la rétroactivité, a fait passer de 24 % à 25,75 % le taux marginal maximum d'impôt sur le revenu et a porté de 200 $ à 1 000 $ la contribution santé pour les plus fortunés. Puisque les Québécois sont déjà de loin les plus taxés du Canada, ce serait encourager l'exode des plus riches que d'accroître les impôts payés par les particuliers.

Il n'y a pas davantage de marge du côté des entreprises, puisque celles-ci investissent déjà trop peu pour accroître leur productivité. Il faudrait au contraire réduire leur fardeau fiscal si on veut qu'elles agissent sur ce plan.

Peut-on attirer davantage d'investisseurs de l'extérieur ? Nous avons des ressources, une main-d'oeuvre instruite, des systèmes d'éducation et de santé de bonne qualité. Nous sommes créatifs, démocratiques et pacifiques.

Malheureusement, nous ne sommes pas assez accueillants. Les lois de la ministre Martine Ouellet sur l'activité et la fiscalité minières ont créé de l'incertitude et envoyé à l'industrie des messages inhospitaliers. Quand un investisseur norvégien nous dit qu'il préfère investir en Afrique («ils veulent exploiter leurs ressources, eux») plutôt qu'au Québec, cela en dit long sur l'image qu'on projette. Les projets de loi inutiles sur la langue (mis de côté pour le moment) et le port de signes religieux sont des irritants non négligeables pour des dizaines de milliers de personnes. L'indépendance du Québec, que propose toujours le Parti québécois malgré deux échecs référendaires, est une d'épée de Damoclès pour un fort pourcentage de la population.

Même si on reconnaît que la concurrence internationale en matière d'investissements est très vive, on se refuse à admettre que le capital est très frileux et très mobile. Pourtant, ce dernier a besoin de stabilité et d'un climat prévisible.

La position du gouvernement sur le pétrole sera interprétée favorablement. La hausse des tarifs des garderies à 9 $ en deux ans et leur indexation par la suite sont aussi de bons signaux.

Déficit structurel

En 2014-2015, le gouvernement en sera à sa sixième année consécutive de déficit et rien ne dit que la prévision d'un retour à l'équilibre en 2015-2016 est réaliste, puisqu'il y aura alors un écart de 530 millions de dollars à résorber. Il n'entre plus assez de revenus dans les coffres de l'État pour les choix de sociétés qu'il nous a imposés. Attendons-nous à des avertissements désagréables de la part des agences de notation de crédit.

Autre vérité difficile à entendre, le fédéral a fourni cette année 24 % des revenus du gouvernement du Québec, soit une somme de 16,7 G$, en hausse de 6,1 % sur l'année précédente.

La dette brute du gouvernement croîtra de 7 G$ à 206 G$ en mars 2014, alors qu'elle représentera 54,4 % du PIB du Québec. Les frais de 8,6 G$ sur cette dette sont tolérables grâce à la faiblesse des taux, mais préparons-nous à vivre un moment de vérité quand ceux-ci monteront.

Voilà des enjeux qui mériteront d'être débattus lors de la prochaine campagne électorale.

 RD

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