jeudi, juin 28, 2007

 

La quête de soi.

Qui suis-je en réalité? Voilà une grande question qui m’a préoccupé toute ma vie. Parce que je ne suis jamais resté le même. J’ai évolué tout le temps. Dès que le quotidien me laissait des moments de réflexion, c’est quelque chose que j’aimais travailler dessus. Savoir qui l’on est en réalité.

Ce qui me frappe d’abord, c’est la conscience d’être unique. Je suis entouré d’êtres humains qui sont comme moi et qui ont le sentiment d’être uniques. Je regarde les autres qui sont semblables mais différents de moi et je me demande qu’est-ce que je fais là. Ce moi que les autres regardent, je le sens unique dans toute l’éternité de ce qui vais vivre sur cette terre et peut-être dans l’univers. Sur ce dernier point, je n’en sais rien pour l’instant.

Je me suis découvert graduellement quand j’étais jeune et aussi parce que mes parents m’ont donné un nom particulier et je suis devenu une personnes qui s’est développée parmi les autres humains. C’est sûr que je suis un humain, mais je suis différents des autres humains. Mon existence est mienne et distincte des autres depuis ma naissance et dès ma conception.

Est-ce que cette personne qui suis moi a quelque chose de particulier qui fait en sorte que je ne devrais pas me confondre dans la foule des humains? Voilà une des grandes questions qui me vient souvent à l’esprit. Parce que, une fois mort, j’aurai existé et fait beaucoup de choses, dont la plupart auront un écho personnel qui sera perdu par le fait que je ne serai plus vivant, à moins de perpétuer mon souvenir par divers moyens comme l’écriture, les photos, les vidéos, les films, les écrits, les souvenirs de mes proches, etc.

J’ai longtemps senti ce besoin de me comprendre et de me situer dans cette existence qui m’a été donné. J’ai demandé à mon père quand j’avais 19 ans pourquoi il m’avait fait. Il n’a pu me répondre ou n’a pas voulu me répondre. Je l’ai appris beaucoup plus tard en l’écoutant parler et en recoupant ses paroles avec celles des autres personnes qui le connaissaient bien. C’était tout simplement parce qu’il voulait une famille comme la plupart des gens de son époque. Avoir une famille, ça signifiait prendre sa place dans la société, devenir adulte et donner un sens à sa vie. C’était donner une direction aux actions que l’on allait poser dans le futur. Mais, moi, qui suit né de ce geste et de cette décision, je ne suis que le résultat d’un acte de deux personnes qui se sont mariées et qui m’ont conçu comme moi je l'ai fait aussi en donnant naissance à deux enfants, un garçon et une fille.

Le résultat net, l’enfant qui est né et qui est devenu moi, c’est le fruit de la combinaison des gènes de mes parents et c’est là que mon identité personnelle et originelle s’est réellement formé. Pour arriver à un tel résultat, je sais aujourd’hui, qu’il a fallu des générations d’hommes et de femmes qui me précèdent et qui m’ont transmis l’étincelle de la vie.

Finalement, j'ai fait la même chose en transmettant mes gènes, avec l'intention que mes enfants aient une vie longue et heureuse. Ai-je bien fait? Je ne suis qu'un humain parmi les autres et mes gestes avaient tout d'un don, celui de la vie.

Pourquoi ai-je le sentiment d’être unique dans l’univers et de ne pas savoir où je m’en vais dans la vie de demain? Les autres humains qui m’entourent sont en général moins préoccupés que moi par ces questions. Je les regarde vivre comme je me regarde vivre et je reste sur ma faim. J’ai besoin de savoir où mon moi et tout ce qui va avec s’en va. Je suis devenu un sexagénaire et je sens que je n’avance pas sur ce sujet. Pourtant, j’ai connu tellement de monde dans ma vie, que j’ai regardé dans les yeux avec l’espoir qu’un d’entre eux serait préoccupé par ces questions.

Je me rappelle avoir été préoccupé par ce genre d’interrogations dès mon enfance. Je voulais savoir pourquoi on avait des membres comme on a, pourquoi sommes-nous là, dans cet environnement terrestre? Pourquoi avions-nous une pensée personnelle, distincte, des sens qui nous permettaient de regarder partout et de chercher des réponses à tout ce qui nous entouraient, à l’extérieur comme à l’intérieur de soi.

Et le temps s’est écoulé, sans que je puisse mieux saisir toute la portée de mon existence. C’est sûr que je me suis bien formé, que j’ai une culture étendue, que j’ai accompli toutes sortes de réalisations dans la société dans laquelle j’ai évolué. Mais, je n’ai jamais senti le besoin d’avoir de l’ambition, d’être un personnage important, plus grand que les autres. Ce qui ne m’empêchait pas de ne pas vouloir être moins que les autres. J’ai travaillé fort, respecté mes échéanciers, j’ai essayé de ne jamais nuire à mes semblables, sans que les autres ne comprennent bien mes façons d’agir.

J’ai compris une chose toute particulière : la liberté, le sentiment de disposer de soi-même à sa guise était accordé aux gens qui vivaient à l’intérieur du cadre des lois et qui maintenaient leurs appétits à l’intérieur de ces frontières. Ainsi, je n’ai jamais rien volé de ma vie, ne sentant pas le besoin de m’approprier le bien des autres. Pour moi, ces choses étaient faciles. Je n’en sentais nul besoin. Je n’ai jamais rien eu à faire avec la justice. Pas parce que j’étais parfait, mais parce que j’ai su corriger le tir quand je m’étais écarté de la bonne conduite.

Par contre, j’ai trouvé difficile de vivre dans la société des hommes. Surtout, ceux qui prétendaient avoir de la supériorité sur moi, qui voulaient me dominer et me soumettre à leur bon vouloir. Je voyais dans leurs yeux le peu de respect de leurs semblables et surtout, ce besoin de domination et de dominer d’autres hommes. Moi, j’avais des besoins d’accomplissements et de réussites de projets, jamais de prendre les autres en otages et de leur faire exécuter des tâches. J’aime bien occuper ma place dans la société et laisser aux autres leur place.

Cette façon de regarder les autres a été payante pour moi. J’ai toujours eu le regard interrogateur et même aujourd’hui, ma plus grande satisfaction est d’écouter les autres et d’apprendre ce que eux savent et que moi, je ne sais pas. Cette quête de soi, constamment présente chez moi, m’a permis de m’enrichir de l’expérience des autres et de toujours vouloir en savoir plus. Je déplore souvent de ne plus rencontrer beaucoup de gens qui peuvent m’en apprendre plus, surtout en profondeur sur les choses de la vie et de la survie.

Comme disait Hegel, le présent, c’est là que se situe l’éternité. Le passé n’est plus que des souvenirs et l’avenir, c’est l’aléatoire, pour ne pas dire le néant. L’instant présent est ce qui doit le plus nous préoccuper dans la quête de soi. Parce que c’est ce moment-là qui fait en sorte que l’on se sent vivre là, maintenant, avant de tourner son esprit vers quelques autres occupations, qui nous privent de la conscience de son existence.

Le sommeil est un répit, une pause, une renaissance quotidienne de son soi, qui réapparaît quand notre corps s’est libéré de ses toxines. Si nous le voulions, nous pourrions faire le compte de ces instants de conscience qui nous rendent conscients de notre existence personnelle, dans un univers d’hommes qui passent, vivent dans notre environnement et trépassent, sans que l’on ne recroise leur chemin de vie.

Combien de temps, ce moi unique va-t-il rester présent dans ma conscience, intact et toujours à la recherche d’un plus dans la quête de soi? Le plus longtemps possible, je l'espère.

RD

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Le besoin d’un DIEU dans notre vie.

Qui est DIEU? Y-a-t-il un DIEU? Que faut-il penser de cette question existentielle d’un DIEU attentif aux besoins des humains? La Foi en diverses croyances est-elle suffisante pour répondre ces questions et passer à autre chose? Est-ce qu’une forme de religion est plus vraie qu’une autre? En fait, objectivement, que doit-on penser de DIEU comme le créateur de l’univers? Sommes-nous capables d’appréhender cette notion de DIEU dans toutes ses dimensions?

Au cours des dernières années, la question de l’existence de DIEU m’est apparue comme un sujet de réflexion d’une très grande importance. Accaparé par la lutte pour la survie et le gagne-pain quotidien, les questions religieuses avaient été laissé en suspends dans ma vie.

Dès mon adolescence, je me suis aperçu que l’enseignement religieux catholique que j’avais reçu me laissait largement sur ma faim. On me disait de croire aux dogmes que l’on m’avait enseignés dès mon enfance et la Foi allait faire le reste. Mais, une année d’étude au Séminaire de Québec et la curiosité naturelle firent en sorte que je rejetai du revers de la main tout le charabia de l’Église catholique. J’acceptai de ne pas savoir ce qui était VRAI, car je ne pouvais me contraindre à croire à des choses qui m’apparaissaient comme des fabulations. Je me fis une raison existentielle qui était fondée sur un DIEU omniprésent, invisible à mes yeux mais « intériorisé » et à caractère galactique. S’il existait et s'il avait créé l’univers dans toute son immensité, il était tellement grand qu’il ne pouvait nous être perceptible, compte tenu de nos sens limités. Voilà où mes réflexions m'ont conduit.

Le fait de voir les choses autrement m’amena à avoir des conflits avec les autorités religieuses catholiques qui ne pouvaient tolérer dans leur institution de formation et d’enseignement un libre penseur, un adolescent sur qui l’idéologie chrétienne n’arrivait pas à subjuguer son esprit. À leurs yeux, si on continuait à me former, je serais éventuellement un de leurs détracteurs et mon influence pouvait, professionnellement parlant, leur faire perdre du Pouvoir temporel sur notre digne société québécoise des années 60.

C’était me prêter beaucoup d’importance. Ils me montrèrent la porte à la fin de l’année académique et mirent des embûches pour faire en sorte que mes études ne se poursuivent pas ailleurs. Malheureusement pour eux, DIEU était plus fort ou le sort m’a favorisé parce que, malgré leurs tentatives pour me détruire, je m’en sortis allégrement.

Je peux dire aujourd’hui, avec le recul dans le temps, que je participais sans le savoir à la marche collective du Québec pour se sortir de son cléricalisme séculaire. Ce qui fait en sorte qu’aujourd’hui, personne ne peut s’imaginer qu’un tel monde de répression de la pensée et de la conduite humaine ait existé au Québec.

Cette digression m’était nécessaire pour expliquer pourquoi DIEU m’est devenu une préoccupation existentielle, à telle enseigne que, malgré toutes les années qui ont passées, j’en suis encore aux interrogations de ma jeunesse.

RD

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Les conditions de vie des aînés s'améliorent au Québec.

Article paru dans la Presse canadienne
Le mercredi 27 juin 2007

Source : www.cyberpresse.ca

Québec

« La contribution des personnes âgées de 65 ans et plus au financement des dépenses publiques est de plus en plus forte, selon une nouvelle étude de l'Institut de la statistique du Québec.

Le document intitulé « Vie des générations et personnes âgées: aujourd'hui et demain, volume 2 » laisse entrevoir des tendances encourageantes pour l'avenir des baby-boomers québécois. Si l'étude constate que certains groupes demeurent vulnérables, elle conclut aussi que les conditions de vie des aînés s'améliorent au Québec. Ainsi, les travailleurs âgés seront mieux formés et comprendront une proportion de plus en plus grande de femmes. La proportion de ménages âgés qui sont propriétaires de leur résidence devrait aussi augmenter. Par ailleurs, de plus en plus d'hommes et de femmes âgés sont titulaires d'un permis de conduire et possèdent une automobile.

Mais il existe aussi des groupes vulnérables, particulièrement du côté des ménages locataires, des immigrants et des personnes faiblement scolarisées. Ainsi, on apprend que 42 pour cent de ces ménages ayant un soutien de 65 à 74 ans consacrent 30 pour cent et plus de leur revenu pour se loger.

L'étude de l'Institut de la statistique du Québec constate également que les aînés contribuent davantage à l'économie. La contribution moyenne d'une personne de 65 ans et plus au financement des dépenses publiques, comparativement à celle d'une personne de 20 à 64 ans, est passée de 50 pour cent en 1981 à 61 pour cent en 2004.

Compte tenu du vieillissement démographique, une part de plus en plus importante des revenus de l'État dépendra du revenu des aînés. À profil constant selon l'âge, ceux-ci assureront plus de 20 pour cent des recettes de l'État dans environ un quart de siècle. »

RD

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dimanche, juin 03, 2007

 

Le suicide assisté (3) : en guise de conclusion.

Que faire face à la maladie ?

Source : AFEAS, femme en mouvement. « Suicide assisté : choisir pour soi ? »,
Guide d’animation 2006-2007, Québec.


On doit toutes et tous, un jour ou l’autre, faire appel à notre système de soins de santé. C’est inévitable. La maladie nous tombe dessus ou sur l’un de nos proches. Dans le pire des cas, la mort se met à nous rôder autour …

Alors, que faire ? Ce n’est pas toujours facile, quand on est malade, de bien communiquer avec l’équipe soignante, ni de faire respecter ses besoins ou ses volontés…Mais en tout temps, il faut se rappeler que, comme malades, vous avez des droits ! Il ne faut donc pas hésiter à poser des questions. Sur les traitements proposés, leurs bienfaits, leurs risques...

Au besoin, si l’un de vos proches est hospitalisé, vous pouvez demander, comme famille, une rencontre avec le médecin et l’équipe soignante, pour bien comprendre toute la situation. Surtout, il est important de garder en tête que c’est à vous, comme patientes, de décider, avant de dire « oui » à certains soins. Avant de donner son accord, il faut demander à son médecin : est-ce vraiment un traitement utile ? Ou un traitement futile, compte tenu de mon état ?

Donc, la Loi sur les services de santé et les services sociaux reconnaît aux citoyennes et aux citoyens du Québec des droits. Il s’agit :

- du droit à l’information sur les services et les ressources disponibles dans son milieu en matière de santé et de services sociaux ainsi que sur les modalités d’accès à ces services et ces ressources;

- du droit aux services de santé et des services sociaux adéquats sur les plans à la fois scientifique, humain et social, avec continuité et de façon personnalisée et sécuritaire, et ce, en respect des ressources disponibles;

- du droit de choisir le professionnel ou l’établissement qui vous dispensera les services, tout en tenant compte de l’organisation des services de l’établissement et de la disponibilité des ressources dont il dispose;

- du droit d’être informé sur votre état de santé et de bien-être, sur les options possibles compte tenu de votre état et sur les risques et les conséquences associés à chacune des options avant de consentir aux soins;

- du droit de consentir aux soins ou de les refuser;

- du droit de participer à toute décision qui concerne votre situation;

- du droit de recevoir des soins appropriés en cas d’urgence;

- du droit d’être accompagné ou assisté d’une personne de votre choix lorsque vous désirez de l’information sur les services offerts ou au cours d’une démarche de plainte;


- du droit d’accès à votre dossier d’usagère ou d’usager;

- du droit à des services en langue anglaise pour les personnes d’expression anglaise, dans la mesure où le prévoit le programme d’accès à ces services établi pour la région;

- du droit d’exercer un recours en raison d’une faute professionnelle ou autre.

Même s’il n’a pas force de loi, faire son testament biologique peut quand même être utile. Vos volontés seront connues, une fois pour toutes. Le testament biologique, rappelons-le, est un document dans lequel une personne exprime sa volonté face aux soins et aux traitements qu’elle aimerait recevoir ou refuser ou faire cesser, vers la fin de sa vie. Le testament biologique facilite les échanges avec votre médecin et les membres de votre famille. On recommande de le mettre à jour une fois par année. Pour vous aider à le remplir, vous pouvez aussi vous adresser à votre médecin.

Pour plus d’informations à ce sujet, veuillez consulter les sites Internet suivants :

http://www.onf.ca/mourirpoursoi/doc.html (documents disponibles)
http://www.onf.ca/mourirpoursoi/prtestbio.html
http://www.santepub-mtl.qc.ca/Aines/maladie/volonte.html

De plus, dans le mandat en cas d’inaptitude- un autre document utile si, un jour, vous devenez incapable de prendre vos propres décisions- il y a une section intitulée « Volontés de fin de vie ». Cette section permet aussi de préciser les soins que l’on veut ou non recevoir à la fin de sa vie. La différence avec le mandat en cas d’inaptitude, c’est qu’il a, contrairement au testament biologique, une force légale réelle, une fois qu’il a été homologué (validé) par la Cour.

Pour consulter le dépliant à ce sujet ou pour obtenir un modèle de mandat en cas d’inaptitude, consultez le site du Curateur public du Québec :

http://www.curateur.gouv.qc.ca/cura/html/rengen/depliants.html

On peut aussi commander des brochures d’information sur le mandat en cas d’inaptitude à Services Québec (anciennement Communications-Québec), au numéro sans frais suivant : 1-800-363-1363.

En guise de conclusion

Les sondages sont clairs là-dessus. La plupart des gens veulent contrôler la fin de leur vie. Partir dans les meilleures conditions possibles. Mais comment ?

Pour les unes et les uns, c’est de demander à nos gouvernements que le testament biologique prenne désormais force de loi, que les directives données aux médecins soient plus claires, que le Québec se mette (enfin) à la fine pointe des soins palliatifs et du traitement de la douleur… Selon eux, il faudrait aussi rendre plus disponibles les services et les soins destinés aux mourantes et mourants, en plus d’améliorer l’hébergement des malades chroniques ou des personnes handicapées. Finalement, il faudrait étudier davantage les raisons qui poussent les gens à réclamer la mort. Pour eux, à ce chapitre, tout n’a pas encore été fait. D’où leur opposition à ouvrir la porte au suicide assisté sur demande.

Pour les autres, la vraie solution, face à une souffrance impossible à apaiser, c’est aussi de permettre à des malades, dans des cas exceptionnels, d’être aidés à mourir…. L’aide au suicide, pour eux, ne s’oppose pas aux soins à donner à la fin d’une vie, elle en fait partie. À leurs yeux, « partir » à l’heure de son choix permettrait enfin de « mourir dans la dignité ». Loin de la mainmise du monde médical, entouré de ses proches, selon ses désirs, sans combats inutiles, sans acharnement…

Partout dans le monde, il y a maintenant des groupes qui militent pour rendre légal le droit de mourir à l’heure de son choix. Certains sont connus sous le nom d’ « associations pour le droit de mourir dans la dignité ». D’autres sont aussi appelés « associations pour l’euthanasie volontaire ». Il existe même une Fédération mondiale des sociétés pour le droit de mourir.

Tout ce débat sur le suicide assisté est donc loin d’être fini. Mais quelle qu’en soit l’issue, il reste un point à ne pas perdre de vue : les besoins des personnes, à la fin de leur vie. Une étude canadienne vient de révéler que ce qui compte le plus pour elles, avant de partir, c’est d’abord la confiance envers les médecins. Leurs autres priorités sont :

- de ne pas être maintenues en vie de façon artificielle lorsqu’il n’y a pas d’espoir de guérison; que le médecin communique honnêtement les informations au sujet de leur état;
- avoir le temps de mettre leurs affaires en ordre;

- résoudre les conflits;
- faire leurs adieux aux gens qu’ils aiment;

- ne pas être un fardeau pour leurs proches.

D’ici là, c’est à chacune d’entre nous de se faire une idée sur le suicide assisté, afin de participer au mieux aux décisions que notre société devra prendre, tôt ou tard, face à la mort et au sort réservé aux personnes à la fin de leur vie….

LE DÉBAT RESTE ENTIER!

RD

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Le suicide assisté (2) : L’expérience des pays ou États qui ont pris position.

Trois pays européens ont pris position sur la question du suicide assisté et de l'euthanasie : Les Pays-Bas (Hollande), la Belgique et la Suisse.

En Amérique, seul l'État de l'Orégon a statué sur ces questions.

Au Québec, beaucoup reste à faire au niveau des soins palliatifs. On est encore loin de pouvoir trancher légalement sur ces alternatives.

Source : AFEAS, femme en mouvement. « Suicide assisté : choisir pour soi ? »,
Guide d’animation 2006-2007, Québec.

LE QUÉBEC

Les soins aux mourants : un aperçu

C’est vrai qu’au Québec, seulement 5% des malades ont accès à des soins palliatifs à la fin de leur vie. La majorité des gens désirent mourir à la maison, mais la plupart (90 %) décèdent à l’hôpital.

Pour remédier à la situation, le ministère de la santé et des Services sociaux vient de sortir sa toute nouvelle Politique en soins palliatifs de fin de vie. Un plan d’action sur cinq ans, adapté à chacune des régions du Québec, l’accompagne. Comme le ministère le constate lui-même : « Dans son ensemble, la société québécoise n’est pas prête à assumer ce nombre important de décès sur une aussi courte période de temps [ …]. Par conséquent, de l’avis des experts, la mise en place de services adéquats constitue un défi majeur et urgent. » Car, en ce moment, même si la population vieillit, il y a des manques un peu partout : manque de lits pour les mourantes et les mourants; manque de formation et d’intérêt de la part des médecins pour offrir ces soins; manque d’argent pour donner plus de services… À tel point que, dans les établissements :

« Lorsque les usagers séjournent plus longtemps que prévu, une pression indue s’exerce alors sur ceux qui, en toute fin de vie, ne meurent pas « dans les délais prévus ». Ils se sentent rejetés à un moment où leur dépendance à autrui est maximale. »

Et que dire du traitement de la douleur ? La souffrance des gens, à la fin de leur vie, n’est pas toujours soulagée comme elle le devrait : « [ …] il arrive souvent qu’on n’administre pas suffisamment de médicaments au patient pour apaiser ses souffrances. [ …] c’est à cause d’un manque de formation du personnel médical dans ce domaine. [ …] certains membres du corps médical craignent [aussi] d’engager
leur responsabilité si, en administrant des médicaments pour calmer la douleur, ils accélèrent la mort. [ …] parfois, c’est par crainte de créer une accoutumance qu’on ne donne pas suffisamment de médicaments au patient pour calmer sa douleur.28»
Vu la situation, les opposants ont peur qu’en autorisant le suicide assisté, on laisse tomber de plus en plus les soins aux mourants. Ils ne voient pas non plus pourquoi il faudrait autoriser le suicide assisté, même pour des cas « rares »…. C’est impossible, selon eux, même avec une loi, d’éviter tous les abus. Verra-ton, un jour, des patients euthanasiés sans leur accord ? Et comment saura-t-on si « l’aide pour mourir » n’est pas, dans certains cas, un meurtre déguisé ? D’autre part, si l’on accorde aux unes et aux uns le droit de se faire aider pour mourir, pourquoi ne pas l’accorder aux autres ? Si les mourantes et les mourants sains d’esprit gagnent, en effet, le droit d’être aidés à mourir, peut-être qu’un jour d’autres groupes dans la population réclameront ce même droit, au nom de l’égalité. La porte sera maintenant grande ouverte !

Devra-t-on étendre le droit d’être aidé à mourir aux personnes lourdement handicapées ? Aux personnes qui souffrent mentalement, autant que physiquement ? Aux enfants gravement malades ou handicapés ?

En résumé, c’est pour toutes ces raisons qu’à leurs yeux : « la réponse au désespoir de ceux qui ne veulent plus vivre, c’est de les aider à supporter leur condition, non de les encourager à quitter l’existence. »

Portraits d’ailleurs

Ils ne sont pas les seuls à être contre l’idée d’aider les gens à précipiter leur mort. Dans le monde, seulement quatre pays ou États permettent, ou tolèrent, une forme ou une autre d’aide pour mourir. Il s’agit de la Hollande, de la Suisse, de l’Orégon et de la Belgique.

Voyons d’abord, plus à fond, le cas de la Hollande qui a une plus grande expérience à ce sujet.

La Hollande (Pays-Bas)

En Hollande, l’euthanasie et le suicide assisté se pratiquent, plus ou moins au grand jour, depuis plus de vingt ans. On dit toujours que la Hollande a légalisé l’euthanasie et le suicide assisté en 2002. En réalité, c’est toujours interdit par la loi, sauf si c’est un médecin qui les pratique. Le médecin ne sera pas poursuivi en justice, s’il respecte des conditions strictes : les « critères de minutie » (aussi appelés les critères de rigueur). Le médecin doit, entre autres, s’assurer que la demande de sa patiente ou de son patient est volontaire. Que sa souffrance est intolérable, sans espoir d’amélioration. Il doit aussi faire voir son patient par un autre médecin indépendant.

Ce qui ressort en Hollande :

En Hollande, ce qui prime, d’abord et avant tout, c’est de soulager la personne qui souffre. D’où la possibilité de recourir à l’euthanasie et au suicide assisté.

On tend à ne pas faire de différence, ou de discrimination, entre la souffrance physique et la souffrance psychologique. Pour bénéficier de la loi, le ou la malade doit éprouver des douleurs physiques ou mentales aiguës, sans espoir de soulagement. Il n’a pas besoin non plus d’être en phase terminale.

Avant d’aider quelqu’un à mourir, un principe de base a été établi par les tribunaux : une relation étroite doit exister entre le médecin et sa patiente ou son patient. Un médecin peut euthanasier seulement une personne qui est sous ses soins. Par contre, si le médecin traitant ne veut pas lui-même aider sa patiente ou son patient à mourir (à cause de ses valeurs ou de ses propres croyances, par exemple), il doit le référer à un autre médecin qui, lui, accepte de procéder à l’euthanasie ou d’aider au suicide. Mais en principe, le médecin doit connaître suffisamment bien sa patiente ou son patient pour être capable d’évaluer sa demande de mourir.

Il faut dire que le système de santé en Hollande est différent de celui du Québec. Les
Hollandaises et les Hollandais, en général, sont suivis depuis longtemps par leur médecin de famille. Le médecin vit dans le même quartier que sa clientèle. Il se déplace à domicile et traite parfois des familles entières.

Les défis rencontrés dans ce pays :

Avant l’application de cette loi, on avait estimé que, dans environ 1000 cas par année, des médecins avaient accéléré la mort de leurs patientes ou patients, par dose mortelle, sans que ceux-ci l’aient clairement demandé, au préalable. En 2001, ce taux n’avait pas changé35. En permettant aux médecins de pratiquer l’euthanasie et le suicide assisté, l’État voulait donc les encourager à déclarer ouvertement leurs actes, pour exercer un meilleur contrôle36. Selon la loi, les médecins doivent, en effet, rapporter leurs actes aux autorités concernées. Mais près de la moitié des cas d’euthanasie et de suicide assisté (46%) restent encore non déclarés.

On suppose que certains médecins ne signalent toujours pas leurs actes parce que:
selon eux, les « critères de minutie » (ou de rigueur) n’ont pas tous été respectés;
ils considèrent qu’il s’agit là d’une question privée avec leur patient; ou ils veulent éviter le stress et les soucis d’une déclaration officielle.

Le gouvernement hollandais compte d’ailleurs étudier de plus près l’attitude des médecins à cet égard. Il veut se pencher sur les moyens d’augmenter leur volonté de signaler leurs actes.

En 2001, plus de la moitié (57%) des médecins avaient, durant leur carrière, procédé à l’euthanasie d’une patiente ou d’un patient ou aidé à son suicide.

L’euthanasie et le suicide assisté sont surtout pratiqués sur des malades atteints du cancer. Il y a aussi beaucoup plus de demandes pour l’euthanasie que pour le suicide assisté. En partie, à cause de la faiblesse physique des patientes et patients ou de leur incapacité. Des études démontrent aussi que les gens, en général, préfèrent l’euthanasie, plutôt que le suicide assisté, pour ne pas avoir à poser eux-mêmes le geste qui met fin à leur propre vie. Les médecins, de leur côté, préfèrent l’option du suicide assisté, car cela exige, de leur part, une moins grande implication dans le geste causant la mort de la personne 40.

De 1990 à 2001, on estime qu’il y a eu, en gros, de 25 000 à 35 000 demandes « générales » d’euthanasie et de suicide assisté 41. Il s’agit ici de personnes ayant abordé à l’avance la question avec leur médecin. Elles l’envisageaient peut-être pour plus tard, en cours de maladie, si leur état en venait à trop se dégrader.

Par contre, sur ce nombre, il y a eu de 8 900 à 9 700 demandes claires et nettes d’euthanasie et d’aide au suicide. C’est-à-dire qu’à un moment précis de la maladie, des patientes et patients en souffrance ont clairement demandé à leur médecin de les aider à mourir. Mais on n’a pas répondu à toutes ces demandes, loin de là ! Selon une analyse des certificats de décès, il y a eu, en 2001, à peu près 3650 cas d’euthanasies et 280 cas d’aide au suicide42 (sur 140 377 morts, au total, en Hollande). Cela représente, en pourcentages, 2,6% de tous les décès, pour l’euthanasie. Et 0.2% pour le suicide assisté.

En 2004, selon les cas rapportés de façon officielle par les médecins : il y a eu 1886
cas d’euthanasie et de suicide assisté. Dans 1714 cas, il s’agissait d’euthanasie. Dans
141 cas, d’aide au suicide. Et dans 31 autres cas, d’une combinaison des deux44.
Même avec une loi, la situation continue d’évoluer en Hollande. Par exemple, une personne souffrant de la maladie d’Alzheimer a été récemment euthanasiée45. Cette pratique peut donc maintenant s’étendre, sous certaines conditions, aux personnes atteintes de démence.

De plus, la loi hollandaise donne le droit aux enfants de recourir à l’euthanasie ou à l’aide au suicide. Les mineurs âgés de 12 à 15 ans peuvent les demander, mais le consentement des parents ou du tuteur est requis. Les mineurs âgés de 16 ou 17 ans peuvent, en principe, prendre leur décision tout seuls, bien que leurs parents doivent être consultés.

Pour les enfants de moins de 12 ans, il faut faire appel aux tribunaux47. Le gouvernement compte aussi autoriser, en respectant des règles strictes, l’euthanasie des nouveaux-nés victimes de souffrances incurables et insupportables, avec l’accord des parents48. On s’en doute, cette question est loin de faire l’unanimité…

La Suisse

En Suisse, l’euthanasie est toujours interdite. Mais un article du Code pénal tolère la mort assistée, sous certaines conditions. « L’assistant », qu’il soit ou non un médecin, ne doit pas avoir de « mobiles égoïstes » et la mort doit découler du suicide en tant que tel 49. Mais la loi ne précise pas comment l’aide au suicide peut être apportée.

Profitant de cette tolérance dans la loi, il y a maintenant en Suisse des organismes bénévoles, comme Exit ou Dignitas, qui accompagnent les personnes qui veulent mourir.

Les membres d’Exit, par exemple, s’assurent que la personne est vraiment décidée à mourir et qu’elle peut signer la demande à cet effet. Ensuite, cette personne est aidée à se donner la mort, en suivant la méthode qu’elle souhaite : en absorbant de ses propres mains, ou par intraveineuse, une dose prescrite. La police vient ensuite constater les faits. La participation d’un médecin n’est pas nécessaire.

Depuis 2006, un hôpital public en Suisse a même autorisé la pratique du suicide assisté dans son établissement. Cette mesure s’applique à des patients en phase terminale qui sont trop malades pour retourner chez eux. C’est une première ! Mais ce sont les bénévoles d’Exit qui assistent les patients désirant mourir, et non les médecins de l’hôpital51. D’autres hôpitaux en Suisse s’interrogent à savoir s’ils doivent ou non ouvrir leurs portes à de telles pratiques…

Ce qui ressort en Suisse :

En 2005, 354 patientes et patients, au total, auraient reçu une aide au suicide de la
part d’Exit et de Dignitas.

Pour obtenir de l’aide pour son suicide, le malade n’a pas besoin d’être en phase terminale. Il suffit d’un diagnostic assez grave.

Malgré les débats, la Suisse ne compte pas, pour l’instant, clarifier davantage sa loi. À son avis, ce serait trop compliqué de chercher à tout prévoir. Et elle ne veut pas non plus trop se prononcer sur ces questions morales. Mais elle s’inquiète du contrôle exercé sur les activités des organismes bénévoles, comme Exit et Dignitas. Étant donné que ce sont des organisations non gouvernementales, elles n’ont pas vraiment de comptes à rendre aux autorités.

La pratique du suicide assisté ne fait pas l’unanimité en Suisse. Comme des étrangères et des étrangers viennent au pays pour se faire aider à mourir, certains dénoncent ce qu’ils qualifient de « tourisme de la mort ».

Au fil du temps, d’autres cas sont venus nourrir la controverse. Par exemple, l’organisme Dignitas a parfois apporté son aide à des gens souffrant de maladies mentales. Cet organisme fait aussi l’objet d’une enquête judiciaire, en Allemagne, car il est soupçonné d’avoir aidé une femme à mourir, sans avoir fait, au préalable, des vérifications médicales jugées suffisantes. À cause de l’activité de ces organismes bénévoles, plusieurs craignent finalement de voir l’aide au suicide devenir un acte « ordinaire » ou banal, en Suisse55.

La Belgique

La loi permet l’euthanasie, depuis 2002. Elle encadre de manière stricte le médecin, qui ne commet pas d’infraction si la ou le malade est affligé d’une situation médicale sans issue. Il peut s’agir d’une souffrance psychique comme d’une souffrance physique impossible à apaiser.

La ou le malade doit faire sa demande de façon consciente et répétée. L’avis d’un deuxième médecin est obligatoire.

La loi sur l’euthanasie, en Belgique, a été adoptée en même temps que la loi sur les soins palliatifs. Cette dernière permet à toutes et à tous d’avoir accès à des soins palliatifs. Chaque patiente ou patient qui réclame l’euthanasie doit donc d’abord se faire offrir, ou avoir accès, à des soins palliatifs.

En Belgique, un malade par jour, en gros, choisit de quitter la vie au moyen de l’euthanasie. La majorité des personnes qui y ont recours souffrent du cancer et sont âgés entre 60 et 79 ans. Près de la moitié des décès par euthanasie se passent à domicile.

Maintenant que ce bref tour d’horizon est complété, pouvons-nous en tirer des leçons ? À l’heure des choix, cela nous aidera peut-être à éclairer notre chemin ! Mais en attendant que notre société décide d’ouvrir, ou non, la porte au suicide assisté, que faire, si la maladie frappe à nos portes ? Comme nous le verrons, il y a des précautions à prendre pour éviter une fin de vie trop pénible…

L’Orégon

Dans cet État américain, une personne peut, dans certaines circonstances et sous certaines conditions, obtenir de son médecin une prescription pour une dose mortelle de médicaments (des sédatifs).

La loi ne permet cependant pas l’euthanasie, ni le meurtre par compassion. Seul le suicide assisté est permis, uniquement pour des malades en phase terminale (avec une espérance de vie de moins de 6 mois) et considérés comme sains d’esprit. Les personnes âgées en bonne santé, les handicapés physiques et les malades chroniques ne peuvent pas se prévaloir de cette loi.

Ce qui ressort en Orégon :

Le médecin ne peut pas administrer les médicaments à sa patiente ou à son patient. C’est le malade lui-même qui doit avaler la potion mortelle. Le rôle du médecin est bien précisé dans la loi. Il doit recevoir la demande d’aide, vérifier la santé mentale et émotionnelle de sa patiente ou de son patient, lui offrir des solutions de rechange (comme un meilleur traitement contre la douleur, plus de soins à domicile ou l’entrée au service des soinspalliatifs de l’hôpital), obtenir l’avis d’un deuxième spécialiste et finalement, rédiger l’ordonnance pour la dose mortelle.

Il y a eu deux référendums sur cette loi, en Orégon. La dernière fois, en 1997, la loi a été appuyée à 60% par la population. Cette loi a aussi été contestée, jusqu’en Cour suprême par le gouvernement du président américain Georges W. Bush. Mais la Cour suprême a validé cette loi, en 2006. Selon elle, le gouvernement fédéral (ou central) n’a pas le droit d’interdire, aux médecins de l’Orégon, d’aider des patientes et patients en phase terminale à se suicider, car c’est à chacun des États américains de décider de ses pratiques médicales. En huit ans, de 1998 à 2005, 246 patientes et patients, au total, sont morts par suicide assisté, en Orégon. La majorité souffrait de cancer. Ils étaient âgés, en moyenne,de 70 ans, et étaient plus instruits que la plupart des autres mourantes et mourants. En moyenne, la durée de la relation entre le médecin et sa patient ou son patient, avant sa mort, était de huit semaines. Ce n’est pas à cause de la souffrance que les patientes et patients demandent de l’aide pour mourir. Les principales raisons sont la baisse de la capacité à profiter de la vie (grâce à ses activités), la perte de la dignité et de l’autonomie. Les critiques disent qu’en Orégon, il y a peu de contrôle sur la pratique du suicide assisté.Toutes les données connues reposent uniquement sur les formulaires remplis par lesmédecins qui prescrivent des doses mortelles. Les situations qui pourraient se passer en dehors de la loi ne sont pas examinées. D’autres, par contre, voient des avantages à la loi, même pour ceux qui n’y ont pas recours. Depuis cette loi, les soins en fin de vie sont au coeur des préoccupations, en Orégon. La population y est plus sensible car elle a peur que le recours au suicide assisté augmente, si les soins pour les mourants diminuent.

PEUT-ON MAINTENANT TIRER DES CONCLUSIONS DE CES EXPÉRIENCES ?


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Le suicide assisté (1) : des éclaircissements sur cette question.

Vendredi dernier, on annonçait avec beaucoup d’emphase sur Radio-Canada Internet que le « Docteur la Mort sort de prison »

La nouvelle était la suivante : « Au Michigan, Jack Kevorkian retrouve ce vendredi sa liberté, après avoir passé huit années de sa vie en prison. Il avait été condamné pour avoir aidé un homme de 52 ans à se suicider et pour avoir diffusé les images de ce meurtre sur les ondes de l'émission 60 minutes. Thomas Youk, le défunt, était alors atteint de la maladie de Lou Gehrig.

L'État impose au médecin de 79 ans une série de conditions à respecter pendant deux ans. Notamment, il devra s'abstenir de partager avec ses patients, mais aussi publiquement, ses conseils sur les meilleures façons de réussir un suicide. Il ne pourra pas non plus traiter des patients de plus de 62 ans ou atteints d'une maladie grave.

Selon Jack Kevorkian, « Le suicide assisté doit être légalisé. Je continuerai à militer en sa faveur, mais sans enfreindre la loi. »

Les groupes catholiques qui s'opposent au suicide assisté aux États-Unis ne sont pas rassurés pour autant. Ils soutiennent que M. Kevorkian a déjà promis d'arrêter par le passé, mais a continué en secret à aider des gens très malades à mourir jusqu'à sa condamnation à la prison.

Une mission controversée

Fervent défenseur du droit des malades à disposer de leur vie, M. Kevorkian affirme avoir aidé au moins 130 personnes à mourir entre 1990 et 1998. Selon ses détracteurs, plusieurs d'entre elles n'étaient pas en phase terminale de leur maladie.
Toute sa vie, le docteur aura forcé les États-Unis à se poser la question de la dignité humaine et du suicide assisté. Au Michigan toutefois, où il pratiquait, la population a adopté par voie de référendum, en 1998, une loi qui interdit aux médecins d'aider à mourir.

Selon un sondage du Pew Research Center, 46 % des Américains sont en faveur du suicide assisté, 45 % s'y opposent.

Seul l'Oregon donne aux patients en phase terminale le droit de demander une assistance médicale pour mourir. Toutefois, les malades doivent avoir moins de six mois à vivre pour se prévaloir de cette disposition. »

PEUT-ON FAIRE LA LUMIÈRE SUR CETTE QUESTION?

Cette question du suicide assistée de même que celle de l’euthanasie prend de plus en plus d’importance dans l’actualité. Elle est fortement liée au phénomène du vieillissement de la population mondiale et aux graves décisions qu’il faut prendre quand il s’agit de faire face aux maladies dite terminales et aux souffrances physiques ou psychiques qu’elles entraînent. Le Québec n'échappe pas à ces débats controversés qui vont devenir courant dans un avenir rapproché.

D’abord, entendons-nous sur la terminologie.

LA TERMINOLOGIE

Source : AFEAS, femme en mouvement. « Suicide assisté : choisir pour soi ? »,
Guide d’animation 2006-2007, Québec

Devrions-nous avoir le droit de choisir notre mort ? La médecine peut-elle prolonger notre vie au-delà des limites de l’endurable ? Avons-nous d’autres choix ?
Avant de débattre du suicide assisté, commençons par démêler certaines notions. Face à la maladie, aux soins et à la mort, la loi permet certaines choses, alors qu’elle en interdit d’autres.

Voici donc quelques explications:

Le suicide assisté : Le suicide assisté se produit lorsque quelqu’un donne à une autre personne les moyens de se suicider ou de l’information sur la manière d’y arriver. Par exemple, un médecin qui fournit à son patient la prescription des médicaments nécessaires pour entraîner la mort. Mais en bout de ligne, c’est la personne malade qui met fin elle-même à sa propre vie. C’est-à-dire qui pose elle-même le geste causant sa mort. Au Canada, en vertu du Code criminel (l’article 241), le suicide assisté est interdit par la loi.

L’euthanasie : L’euthanasie, c’est l’acte de mettre fin, en toute connaissance de cause et volontairement, à la vie d’une autre personne, par compassion, pour mettre fin à ses souffrances. Par exemple, à la demande de son patient, le médecin lui injecte une substance qui cause sa mort. Avec l’euthanasie, la mort est causée par le geste d’une autre personne. C’est une autre personne qui doit donc exécuter l’acte qui entraîne la mort du malade. L’euthanasie est aussi un acte illégal, en vertu du Code criminel canadien.

Le refus ou l’arrêt de traitements : Selon la loi, une personne doit donner un consentement libre et éclairé aux soins qu’elle doit recevoir. Elle ne peut pas être soumise à des soins sans son accord, que ce soit pour des examens, des prélèvements, des traitements ou toute autre intervention. Le patient peut donc refuser des soins. Il peut même décider de faire cesser ses traitements, comme débrancher un respirateur ou arrêter une chimiothérapie. Même si sa survie est en jeu et que la mort peut s’ensuivre peu de temps après, on ne peut pas parler, dans ce cas-ci, d’euthanasie ni d’aide au suicide. Car le fait, pour un malade, de refuser des soins ou de vouloir arrêter des traitements en cours est permis par la loi.

L’arrêt ou le refus de traitements est un acte légal, en vertu du Code civil du Québec. Un comité spécial du Sénat canadien s’est penché, en 1995, sur la question du suicide assisté. Il a confirmé cette position : « Il n’y a ni suicide, ni aide au suicide, dans les cas de refus de traitement, ou lorsqu’on administre un traitement destiné à soulager la souffrance, [même] au risque d’abréger la vie. »

Soulager ne veut pas dire « aider à mourir »

Dans cette optique, quand un médecin donne des médicaments ou un traitement quelconque à son patient, à la fin de sa vie, dans le but de soulager sa douleur, il ne l’aide pas à se suicider. Même si ce traitement risque, en bout de ligne, de raccourcir sa vie…

C’est ce qui a été confirmé, devant le Sénat, par le ministère de la Justice et l’Association du Barreau canadien: « [ Le Code criminel ] n’interdit pas les soins palliatifs [ de fin de vie ] nécessaires qui sont prodigués conformément à l’exercice généralement accepté de la médecine, que ces soins entraînent ou non la mort du malade. »

Même dans le cas où le médecin doit recourir à une technique médicale poussée, appelée la « sédation complète, terminale ou continue», un long coma provoqué par les médicaments : « [ … ] On peut soutenir que le Code criminel ne s’applique pas à la sédation terminale; il n’y a pas intention de donner la mort [ … ]. Cette pratique ne saurait donc donner lieu à des poursuites. »

En clair, quand ces traitements visent à soulager la souffrance, ils font partie des soins efficaces à la fin d’une vie, que cela accélère ou non la mort du patient.

Cependant, les soignants, qui travaillent auprès des mourants, veulent obtenir des règles plus claires à ce sujet. La « sédation », en particulier, leur pose parfois problème, du point de vue moral. Car, quand elle dure jusqu’au décès du malade, elle risque d’être mêlée avec le fait d’infliger intentionnellement la mort à quelqu’un…

LES CAS DE CONSCIENCE

Malgré tout, il semble bien que les malades, comme les médecins, ont une certaine « marge de manoeuvre », pour affronter des épreuves comme la maladie et la mort.
Ainsi, compte tenu des droits des malades, l’acharnement « thérapeutique » ne devrait pas, en principe, avoir cours dans nos hôpitaux. Bien des gens ont peur, en effet, d’être « étirés », sans bon sens, à la fin de leur vie, par des médecins un peu trop consciencieux… Ils redoutent de souffrir pour rien.

L’idée de dépendre des autres ou d’avoir à se battre pour faire respecter ses dernières volontés n’a rien de réjouissant non plus… En fait, nous sommes nombreux à vouloir que nos derniers moments se passent dans les meilleures conditions possibles. C’est ce qui serait souhaitable, dans un monde idéal. Malheureusement, dans la réalité, les choses ne se passent pas toujours ainsi.

Des familles, ayant assisté à l’agonie pénible d’un proche, en ont témoigné8. Des gens ont été réanimés, ou soignés, avant d’avoir pu exprimer clairement leur volonté. D’autres sont morts en proie à une grande souffrance. Soit parce que leur douleur était mal contrôlée par les médicaments. Soit parce que leur maladie entraînait des souffrances que même la médecine n’arrivait pas à soulager.

Même le testament « biologique » n’offre pas toutes les garanties. Ce document décrit, à l’avance, les soins qu’une personne veut ou non recevoir à la fin de sa vie. Au cas où, par exemple, quelqu’un serait un jour plongé dans le coma et incapable d’exprimer ses volontés. En cas de besoin, la famille et l’équipe médicale peuvent s’y référer. Mais ces directives n’ont pas force de loi. À l’hôpital, on s’efforce d’en tenir compte. Mais on peut passer outre. Selon le Code civil du Québec, on est seulement tenu de respecter les volontés exprimées « dans la mesure du possible ». À l’approche de la mort, donc, les malades et leurs proches ont parfois du mal à se faire entendre. C’est peut-être parce que personne ne partage la même vision des choses, quand arrive la fin d’une vie…

Choisir de quitter ce monde

« Il est injuste de contraindre quelqu’un à vivre contre son gré. Une loi qui n’autorise pas une telle personne à demander de l’aide manque de compassion. […] la loi doit être changée de manière à traiter avec compassion les désirs clairement énoncés des personnes qui estiment que leur maladie incurable sape leur dignité et la valeur de leur vie. » Conseil unitarien du Canada, au Sénat, 1995. 15

Pour les gens qui sont favorables au suicide assisté, même si la vie est importante, ce qui prime d’abord et avant tout, c’est l’autonomie des personnes. Le pouvoir de prendre ses propres décisions et de choisir sa destinée, jusqu’au bout. Chaque personne devrait donc prendre ses décisions concernant sa propre mort, en accord avec ses valeurs et ses croyances, sans se les faire imposer par d’autres. Pour eux, c’est une question de liberté et d’égalité face à la mort.

Permettre le suicide assisté, c’est aussi, à leurs yeux, avoir le droit de mourir dans la dignité. Les mourants devraient pouvoir choisir de quitter ce monde, s’il est clair pour eux que leur qualité de vie est nulle et que leurs souffrances sont intolérables. Certaines personnes ne veulent pas voir leur état se dégrader, à cause de la maladie, ni être à la merci des médecins. Elles ne veulent pas non plus perdre leur autonomie et le contrôle qu’elles ont sur leur vie. Pour elles, c’est une atteinte intolérable à leur dignité. Le suicide assisté, s’il était permis, donnerait, à tous ceux et celles qui le désirent, la « chance » de vivre leur mort dans des conditions plus dignes et respectueuses. Étant donné que se suicider n’est plus un crime, et qu’en plus, on peut refuser ou faire cesser ses traitements, certains estiment qu’on devrait aussi, en toute logique, reconnaître aux gens le droit d’être aidés pour mourir. Pour eux, cela ne fait pas une grande différence, si, au bout
du compte, le résultat est le décès …

Certains pensent également que le système actuel condamne quelques malades à des suicides ratés ou à des morts qui se passent peut-être en secret, au risque des pires abus. Des suicides arrivent peut-être même trop tôt. Parce que les gens ont peur de trop attendre et de ne plus en être capables physiquement. Ou bien parce qu’ils ne n’osent pas demander à leurs amis, à leur famille ou à leur médecin de commettre un acte illégal. En autorisant le suicide assisté, on en contrôlerait mieux la pratique. On fermerait ainsi la porte aux abus et à la discrimination.

D’autres avancent que l’opinion populaire est déjà en faveur du suicide assisté. C’est ce que disent les sondages. Certaines personnes doutent cependant de leur validité :
« Dans des sondages [ …] il ressort constamment que les gens veulent de plus en plus contrôler les derniers moments de leur vie. Toutefois, il n’est pas toujours évident que les personnes interrogées comprenaient bien la nature exacte des questions abordées ».

Mais, en bout de ligne, la plupart aimeraient que les personnes gravement malades puissent bénéficier d’une autre option face à la mort : « Il se peut que seul un petit nombre de Canadiens aient besoin, le moment venu, de d’un médecin pour mettre fin à leurs jours. Toutefois, [ … ] de très nombreux Canadiens trouveraient très réconfortant et très sécurisant de savoir que, s’ils en avaient besoin, ils pourraient obtenir l’aide d’un médecin compatissant pour mourir avec dignité 18. »

Vivre jusqu’au bout

Le suicide assisté n’est toutefois pas une option envisageable pour tout le monde. Pour les gens qui s’y opposent, le respect de la vie doit primer sur le droit de choisir sa mort. À leurs yeux, la protection de la vie est une valeur fondamentale de notre société. La société ne peut pas survivre si cette valeur n’est pas protégée.

D’autres jettent un regard plus religieux ou spirituel sur la question. Pour eux, c’est le caractère sacré de la vie qui est en cause : « [ …] la vie n’est pas une chose dont on décide, [ …] c’est un cadeau et [ …] nous n’avons pas plus le droit de l’enlever que nous avions le droit de la demander. »

Il serait dangereux, selon eux, d’accepter la suppression de la vie. Ils craignent qu’en ouvrant la porte au suicide assisté, on s’engage sur une « pente glissante ». Après le suicide assisté, pourquoi, en effet, ne pas autoriser l’euthanasie ? Avec, ou même sans l’accord du malade ? Quel serait alors le sort réservé aux personnes les plus faibles de notre société ? Est-ce qu’on ne risque pas d’ouvrir la voie aux gens qui veulent se débarrasser d’un proche devenu « encombrant » ?

Pire encore, dans une société où les ressources en santé manquent déjà, est-ce qu’on ne risque pas d’en arriver, un jour, à vouloir sacrifier les vieux ou les mourants ? Il ne faut pas oublier que la population vieillit. L’État devra bientôt payer des coûts en soins de santé de plus en plus élevés… Le suicide assisté, comme l’euthanasie, seront-ils un jour perçus comme un moyen d’économiser sur les frais de santé ?

C’est ce que laissent entendre ses opposants : « [ …] je peux dire à ceux qui revendiquent si éloquemment ces droits que, sur le terrain, les premiers à mourir seraient les faibles et les non-instruits, les personnes sans défense, et non pas ceux et celles à la volonté farouche […] En effet, ce serait les personnes ordinaires dont la poursuite de l’existence est mal acceptée par les parents ou par un système de soins de santé incompréhensif et peu compatissant.» D’autres s’interrogent sur le sens à donner à l’agonie. Doit-on, à tout prix, éviter la souffrance associée aux derniers moments de la vie ? Ces moments ne sont-ils pas précieux, pour la personne qui se meurt ? Pour résoudre ses conflits ou se rapprocher de sa famille ? Quelles valeurs, finalement, souhaitons-nous mettre de l’avant, comme société ? Certains prédisent que : « Dans un monde qui ne cherche pas à donner un sens positif à la vieillesse et à la souffrance, il deviendra «normal» de demander d’en finir et «anormal» de vouloir vivre, malgré les pressions subtiles du milieu. Il faudra alors justifier sa propre survie22. »

Plusieurs, enfin, se posent des questions sur les vrais motifs qui poussent une personne à demander la mort. Selon l’un des témoins entendus par le Sénat canadien : « J’ai déjà vu [des] patients atteints du sida qui avaient été totalement abandonnés par leurs parents, par leurs frères et soeurs, et par leur conjoint. Complètement isolés, et privés de toute source de vie et d’affection, la mort leur semblait être la seule forme de libération possible. Dans de telles situations, des pressions subtiles peuvent amener le patient à demander une mort immédiate, rapide et sans douleur, alors que ce qu’il souhaiterait en fait serait de l’amour, de l’affection et du soutien.»

Un autre ajoute que la peur de manquer d’argent si la maladie dure trop longtemps et de devenir un fardeau pour sa famille influence aussi le désir d’une personne d’avoir recours au suicide assisté : « Il peut arriver que des personnes prennent des décisions qui ne sont pas au mieux de leurs intérêts, avec l’intention plutôt de protéger leur famille des pressions émotives et financières qui peuvent s’ensuivre.» Finalement, un grand nombre d’opposants suggèrent d’améliorer d’abord la qualité de nos soins aux mourants et aux mourantes, avant même de penser au suicide assisté….

REGARDONS DANS LA DEUXIÈME PARTIE DE CE TEXTE, LA SITUATION DES PAYS OU ÉTATS ONT PRIS POSITION SUR CES QUESTIONS.

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En vieillissant, y-a-t-il un espoir d’avenir?

L’attitude face aux aléas de la vie est déterminante pour asseoir sa longévité.

Tous les jours, on rencontre plein de gens qui n’ont plus d’espoir, qui regardent la vie courante comme un sursis, une prolongation de l’inévitable, soit la mort.

L’apprentissage de la vie est long. Dès le début de l’existence, l’homme doit reconnaître son impuissance à survivre seul. Ses parents et toutes les ressources de la société sont nécessaires pour atteindre l’âge adulte. Même rendu à l’âge adulte, il ne saurait survivre seul. L’espèce humaine est nécessairement grégaire.

Que ce soit pour le bébé naissant, l’adolescent, le jeune adulte, l’homme mature ou le vieillard, toutes les phases de la vie sont remplies d’incertitudes, d’aléas qui font en sorte que la durée de la vie et surtout sa qualité sont des objets de spéculation et soumis à toutes sortes de risques.

Quand on sent s’accumuler le poids des ans, on prend encore plus conscience de notre fragilité et de notre précarité, alors que les lendemains deviennent moins sûrs et que les jours s’amenuisent. Si la maladie prend le dessus, alors le regard devient inquiet et se fixe encore plus longtemps au loin. C’est souvent un passage où la vie est perçue comme aléatoire, sans balise et sans espoir de futur. Que l’on ait foi ou pas dans un au-delà, l’esprit humain demeure préoccupé par ses chances réelles de survie à plus court terme. Pour beaucoup de personnes, c’est un moment d’appréhension et d’angoisse parce qu’ils ne savent plus ce qui va leur arriver. Ils ont perdu ce sentiment d’éternité et d’insouciance que donne la jeunesse. Pour eux, la vie devient encore plus précieuse et hors de la vie, il n’y a plus rien de sûr. La fin de l’existence devient une véritable catastrophe pour l’individu qui n’a pu l’apprivoiser.

Mais, est-ce bien ainsi que tout cela se passe dans la réalité? Pour chaque individu, il y a toutes sortes de scénarios possibles. Il y a le pire comme le meilleur. En fait, heureusement pour nous, rien ne se passe habituellement comme on se l’imagine. Mieux vaut alors prendre notre quotidien comme une certitude et le lendemain comme le plus grand bonheur qui peut nous arriver.

L’attitude face à la vie est un élément fondamental à considérer dans tout cela. Il y a des individus qui ont vécu les pires extrêmes, qui s’en sont sortis et qui sont devenus plus forts. D’autres, sur de petits riens vont trébucher et oublier de vivre leur vie de tous les jours. Alors comment réagir? Finalement, le meilleur juge face à la vie et à la mort devrait être nous seulement, personne d’autre. Et, le meilleur, c’est de laisser la vie s’occuper de la mort.

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La peur de ne plus exister.

En vieillissant, on regarde autour de soi et on prend conscience que notre existence va avoir une fin. Est-ce la fin du monde?

Cette peur de mourir est plus présente à l’esprit quand on franchit le cap de la soixantaine parce que l’on a plus de temps pour y penser. La retraite nous laisse beaucoup de temps pour faire de l’introspection. Notre santé en général détermine nos capacités physiques et mentales. C’est un paramètre fondamental qui nous indique si notre existence personnelle a de fortes chances de se poursuivre plus avant, vers le Grand âge.

Il est courant d’envisager la mort comme la pire chose qui pourrait nous arriver. L’inéluctable événement est perçu comme une catastrophe, quelque chose que l’on voudrait éviter à tout prix, mais qui va nous arriver un jour, on ne sait pas quand.

Devrait-on s’en faire autant avec cela? Bonne question! C’est évidemment très traumatisant pour toute personne qui souffre d’angoisse proche d’un tel échéancier ou qui pense constamment à sa propre fin.

Mais, la mort nous côtoie tous les jours. En ouvrant le journal du matin, il y a plein de nouvelles racontant des histoires d’horreur, des accidents de toutes sortes où des gens de notre entourage ou un peu partout dans le monde perdent la vie. Les catastrophes naturelles ou encore les conflits armés sont sans doute les plus dévastateurs à ce chapitre. Les accidents de la route occupent une place non négligeable. Il y a aussi la page nécrologique, composée principalement de décès naturels, dû à la maladie ou au grand âge. Nous prenons tous conscience de ces événements. Parfois, ce sont des parents qui disparaissent, des amis de longue date ou de grands hommes qui finissent eux aussi par s’éteindre, comme tout le monde. Et nous, dans tout ça? Pour l’instant, nous sommes spectateurs des oeuvres de la Grande Faucheuse.

Il est clair que la perte de notre moi, de notre conscience d’exister est à la base de l’angoisse de la mort. Toute notre vie, nous avons essayé de survivre, de protéger notre santé et bang, nous pouvons tout perdre en quelques instants suite à un accident, une maladie ou pour toutes sortes d’autres raisons. Et alors, me direz-vous, ça ne m’est pas encore arrivé? Alors, pourquoi s’en faire?

Il est rare que l’on meure deux fois. C’est habituellement un événement unique et très personnalisé : il n’y a pas deux personnes qui meurent de la même façon. Vous me direz qu’il n’y a rien de réconfortant là-dedans.

Lorsque l’on est en santé et que l’on se sent bien, on est rarement préoccupé par la peur de mourir ou celle de ne plus exister. C’est toujours une éventualité lointaine. Mais, quand la maladie frappe, alors l’appréhension devient vite palpable. Personne n’y échappe. C’est la vie comme on dit couramment.

La réponse à tout cela est à la fois simple et complexe. Si l’on suit les traces des Anciens, il faut être épicurien et se laisser envahir le plus possible par les joies de la vie et ne pas s’en faire outre mesure. Nos semblables sont toujours près de nous et ils sauront nous aider à franchir cette étape, de la même manière que l’on est arrivé dans ce monde, nus et sans moyen de défense, prêts à affronter la vie. Il sera toujours temps de mourir!

RD

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