samedi, février 21, 2015

 

Et le droit de vivre ?


 Ariel Sharon hôpital



Article de Myriam Ségal, Journal de Québec, 14 février 2015

La mort reste un rendez-vous solitaire avec l’inconnu. Il n’y a pas plus de dignité à l’accélérer qu’à la retarder

La Cour suprême a reconnu le droit à celui qui souffre irrémédiablement de se faire aider médicalement à mourir plus vite. Bonne chose qu’un être lucide, condamné, ne soit pas obligé de s’expatrier ou de jeter ses proches dans une saga judiciaire pour abréger sa vie.

Mais il ne faut pas porter aux nues ceux qui font ce choix, les encenser parce qu’ils meurent «dans la dignité». Cela passe perfidement le message qu’il est méprisable d’aller au bout de son souffle, de consommer sa vie jusqu’à la dernière goutte. La mort reste un rendez-vous solitaire avec l’inconnu. Il n’y a pas plus de dignité à l’accélérer qu’à la retarder. Il n’y a de dignité que dans la liberté de choix.
Notre société confirme donc sa compassion pour ceux qui veulent mourir; étrange qu’elle n’exprime pas la même pour ceux qui veulent vivre.

Pétition

Une jeune femme de 26 ans agonise dans un hôpital en attendant une greffe des poumons salvatrice. Sa mère fait courageusement campagne pour que nous signions notre carte de dons d’organes. Elle multiplie les entrevues, les suppliques. Ils sont 1250 à espérer une greffe vitale, à mettre leur fragile vie entre parenthèses, attendant le miracle... Chaque année, il en meurt 10%. Ironiquement, chaque fois qu’on améliore le bilan routier, on condamne à mort des malades.

Au Saguenay, l’an dernier, la mort d’une jeune atteinte de fibrose kystique avait poussé ses amis étudiants à lancer une pétition sur le site de l’Assemblée nationale: 20 000 signataires. Un député l’a déposée, sans insister.

Ils proposaient que tout citoyen consente par défaut à donner ses organes en cas de mort subite, sauf s’il s’inscrit à un registre pour s’y soustraire. Parce que la vie est plus importante que les superstitions et les rituels autour de la mort, au lieu de signer pour donner, on signerait pour ne pas donner, comme en Belgique, en France, au Luxembourg, au Portugal, en Espagne.

Un signal attendu

Chez nous, même avec la carte de don d’organes signée (pas évidente à trouver en cas de décès subit), il suffit qu’un membre de la famille s’oppose pour supplanter la volonté du défunt. Dans le choc du chagrin, 40% des familles refusent. Pourtant selon un sondage, 80% des citoyens veulent donner leurs orga­nes en cas de décès pour sauver des vies. Mais seule la moitié d’entre eux signent la carte.

Le ministre de la Santé Gaétan Barrette attend un mouvement, une pression sociale pour bouger. «Le “mourir dans la dignité”, tout le monde nous en parlait, dit-il. Le don d’organes automatique, vous êtes la première!»

Normal: la douleur de l’agonie nous touche tous personnellement. Mais le don d’organes, purement altruiste, restera toujours un sujet peu populaire dans notre société individualiste. Jusqu’à ce qu’une mère éplorée nous émeuve à la télé, mais trop fugacement pour que les politiciens quittent la zone de confort de leurs querelles partisanes, pour s’occuper d’humanité et de compassion.

Nous avons reconnu le droit de mourir... Et que faisons-nous du droit de vivre?
 

 COMMENTAIRE DE PHILOMAGE

Sujet très difficile à débattre. Chose certaine, les contemporains québécois, qui n'avaient pas le droit et les moyens de s'épargner les souffrances de fin de vie, l'auront désormais. C'est toujours ça de plus qui a été gagné sur la mort.

RD

 


 

Un couple «Centenaire» et toujours amoureux

Article de Valérie Bidégaré, Journal de Québec, 15 février 2015

Marié depuis 1943, un des plus vieux couples de Québec célèbre encore et toujours son amour 

Centenaires et amoureux


Malgré les épreuves, les défauts de chacun et le quotidien parsemé de hauts et de bas, l’un des plus vieux couples de Québec n’a pas baissé les bras, si bien qu’elle et lui soulignaient, hier, leur amour toujours aussi intense à l’occasion de la Saint-Valentin.

«Les petits chocolats ont ressorti, c’est l’fun, ça attise pour la prochaine Saint-Valentin. On peut maintenant se calmer, a lancé avec amusement Jean-Paul Lefrançois, âgé de 100 ans. La première boîte de chocolats que j’ai achetée, à l’époque, c’était pour elle. Ça ravive la passion, des attentions comme ça»

L’amour qui unit ce couple de centenaires, marié le 24 août 1943, perdure depuis 71 ans. Même s’ils vivent depuis plus de deux ans à la résidence Les Jardins du Haut Saint-Laurent, à Saint-Augustin-de-Desmaures, ils ne manquent pas l’occasion de souligner la Saint-Valentin à grands coups de chocolats, de ballons et de fleurs.

«C’est plaisant. On peut être fiers de ce petit record qu’on a établi. Pour nous, c’est acceptable. C’est quelque chose, je pense», a exprimé M. Lefrançois.

Souvenirs heureux

Il a rencontré sa tendre moitié, Virginie Arseneault, maintenant âgée de 102 ans, dans le petit village de Beaupré. «On s’est attachés l’un à l’autre. D’une affaire à l’autre, ça se trouvait que l’amour était là, c’était évident, mais il faut faire attention. Au final, on est jamais totalement l’élu. Il faut aller chercher le cœur de l’autre, le gagner et en profiter.»

«Sa vérité» aura pour sa part charmé Mme Arsenault qui garde précieusement en souvenirs les nombreux voyages qu’ils ont effectués, les croisières, les excursions de pêche et les parties de cartes.


Surmonter les épreuves

Et même si gagner le cœur de celle pour qui il avait «un petit touché» a été relativement «facile», M. Lefrançois est très fier de ne pas avoir baissé les bras devant les «petites imperfections» du quotidien, mais plutôt de les avoir surmontées. «Il faut faire attention parce que ça peut se gâter vite. Il n’y a personne de parfait, il y a toujours des lacunes. L’imperfection, ça existe, c’est facile de tomber dedans, mais il ne faut pas baisser les bras.»

Toujours aussi amoureux, le couple se souhaite tout plein d’autres Saint-Valentins. «Cent ans, ça passe vite. Mais on est encore jeunes. [...] Elle est fine, sociable. On est bien tous les deux, on se rend service et qui sait jusqu’où ça ira.»

 En plus d’être «un bel exemple d’amour» pour les résidents des Jardins du Haut Saint-Laurent, l’union du couple de centenaires n’est rien de moins qu’un exploit rarissime pour les membres de sa famille.

«Le fait que les deux soient encore en vie après 100 ans est extrêmement rare. Et qu’ils s’aiment encore...», a partagé l’un des fils du couple, Richard Lefrançois.

En compagnie de sa conjointe, ils ont profité de la fête de la Saint-Valentin pour aller souligner cet exploit qu’est celui de ses parents. «C’est vraiment un bel exemple. C’est admirable», a-t-il lancé, ajoutant que l’amour de ses parents prouve bel et bien que les contraires s’attirent.

« Tragédie et comédie »

«Ma mère a toujours été plus soucieuse de la solidarité familiale, du bien-être de ses enfants et en même temps, quand il arrivait des événements, c’était toujours tragique. Mon père, lui, c’est la comédie, l’humour. Ils se complètent, c’est une union entre la comédie et la tragédie.»

 Si le couple de centenaires vit aujourd’hui dans une résidence pour personnes âgées, ils étaient, jusqu’à tout récemment, encore très actifs. «C’est une femme de caractère, très solide, féministe avant l’âge. Elle avait vraiment du chien jusqu’à il y a deux ans. Ils s’étaient même acheté des cannes à pêche et une tente pour aller en camping. Il n’y avait rien à leur épreuve», a confié Yvonne Bertrand, la belle-fille du couple.

COMMENTAIRE DE PHILOMAGE

Comment ne pas être émerveillé devant un tel exemple de vie prolongé et en plus, toujours en couple. C'est un exploit que peu d'humains auront la chance de vivre.

Bonne Saint-Valentin!

RD 

 

Les Québécois craignent de manquer d'argent à la retraite


Retraités Souhaits - Enfin ce repos bien mérité

Article de Lise Millette, Agence QMI, Journal de Québec, 18 février 2015


Les travailleurs canadiens sont moins confiants que leurs aînés à l'égard de la retraite, à un tel point qu'ils craignent de ne pas pouvoir en profiter de manière aussi confortable que souhaité.

Un sondage de la Financière Sun Life qui vient d'être publié tend à démontrer que de nombreux travailleurs ont peur de manquer d'argent à la retraite. Plus du tiers des gens sur le marché du travail estiment que leur épargne-retraite sera insuffisante, alors que ce genre de doute touche à peine un retraité sur sept.

Depuis sept ans, la Financière Sun Life dévoile les attentes des travailleurs canadiens en ce qui concerne la retraite, mais cette année, elle a inclus pour une première fois dans le sondage des personnes déjà retraités, ce qui apporte une perspective nouvelle aux résultats.

On apprend que la crainte que les fonds viennent à manquer de son vivant a progressé. « Évidemment, on s'ajuste. Une personne qui réalise qu'elle n'a pas épargné suffisamment adapte son mode de vie, mais dans le pire des scénarios, si la personne maintient son rythme, elle risque de voir toute son épargne disparaître », a expliqué Robert Dumas, président, Financière Sun Life pour le Québec.

SERVICE D'UN PROFESSIONNEL

Selon lui, s'il est vrai qu'il est possible de se constituer, par la discipline personnelle, une partie du portefeuille d'épargne nécessaire pour la retraite, le fait de s'adjoindre les services d'un professionnel contribue à développer un sentiment de confiance et diminue le stress associé à une telle planification.

« Il n'est jamais trop tard pour passer à l'action et chercher à mieux comprendre nos options pour la retraite, surtout en période d'instabilité des marchés. Établir un plan financier, participer à son régime de retraite au travail et demander des conseils financiers sont d'ailleurs de bonnes stratégies », a commenté M. Dumas.

TRAVAILLER UN PLAN DE RETRAITE ?

L'âge de la retraite représente de moins en moins une période de repos complet. Pour 53,5 % des personnes sur le marché du travail, travailler après l'âge de 65 ans fait partie des plans de retraite. Pour 27,1 %, il s'agira de poursuivre à temps plein, contre 26,4 % à temps partiel.

COMMENTAIRE DE PHILOMAGE

Il est dommage qu'un pays comme le Canada, avec un des plus hauts niveaux de vie au monde, ne récompense pas à sa juste mesure ceux ou celles de ses concitoyens qui ont contribué à créer cette richesse collective.

S'il y a une période de la vie où les moyens peuvent venir à manquer pour assurer sa subsistance, c'est bien au moment de prendre sa retraite. Après toute une vie au travail, l'âge faisant ressentir ses effets, il est rare que l'on puisse ne pas aspirer à une période de repos bien mérité.

RD  

mardi, février 10, 2015

 

Nos aînés ont les pires dents au Canada


Le Dr Christian Caron estime qu’il «faut considérer le lien entre la santé buccale et la santé générale».

Article de Nicolas Lachance, Journal de Québec, 25 janvier 2015

Leur santé buccale comparée à celle de pays du tiers monde par des experts

 Le Dr Christian Caron estime qu’il «faut considérer le lien entre la santé buccale et la santé générale». 


Les aînés québécois ont les dents les moins en santé au pays, estiment des experts, qui jugent la situation «alarmante» et comparable à celle observée dans certains pays du tiers monde.

À la fin de l’année 2014, pas moins de 58 % des Québécois portaient des prothèses dentaires. Et le quart d’entre eux n’avaient plus aucune dent naturelle, révèlent des données de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) consultées par Le Journal.

Les chiffres sont encore plus troublants chez les Québécois âgés de plus de 65 ans et révèlent un écart «important» par rapport à la situation observée ailleurs au Cana­da, où les problèmes de santé dentaire sont deux fois moins nombreux.

«Il semble que la santé buccodentaire des personnes âgées soit laissée pour compte. Elle retient peu l’attention des gouvernements, des citoyens et des chercheurs», souligne l’enquête dont nous avons obtenu copie.

« Alarmant »

Selon l’Ordre des dentistes du Québec, la situation de la santé buccodentaire des personnes âgées est «alarmante».

Le vice-doyen aux études supérieures et à la recherche en médecine dentaire de l’Université Laval, le Dr Christian Caron, abonde dans le même sens.

Il affirme que «la situation des gens en perte d’autonomie est une situation de tiers monde qui est inacceptable au Québec, mais aussi au Canada.»

Selon l’expert, qui est responsable d’un programme de formation spécialisée en gérodontologie, les Québécois doivent «se prendre en main et poser des gestes concrets pour régler ça».
«Il faut considérer le lien entre la santé buccale et la santé générale», dit-il, en soulignant que les maladies de la bouche ont des répercussions négatives graves.

«Il est possible aujourd’hui de lier des problèmes cardiovasculaires et des troubles du contrôle du diabète à la mauvaise santé buccale, ajoute-t-il. La bouche, ça fait partie du corps», précise le Dr Caron.

Le pire à venir ?

Agissant comme dentiste spécialiste auprès des personnes en perte d’autonomie, Christian Caron dit faire face à des cas «d’horreur», alors que l’état de santé de plusieurs bouches est en totale décrépitude.

Il craint que le vieillissement de la population québécoise ne fasse qu’engendrer de nouveaux problèmes.«Par exemple, [les personnes en perte d’autonomie] développent la maladie d’Alzheimer, la démence, rappelle-t-il. Et là, ils n’ont plus la capacité de prendre soin eux-mêmes de leur bouche», relate le dentiste qui traite des patients à domicile.

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Article de Sophie Côté, Journal de Québec, 26 janvier 2015

« Un dentiste accuse l'Ordre de contrôler les prix »


Les aînés québécois, qui ont les dents les moins en santé au pays selon des données révélées par le Journal lundi, pourraient davantage avoir accès aux soins si l’Ordre des dentistes du Québec favorisait la concurrence.

C’est du moins ce qu’estime le dentiste d’expérience Georges Girard du cabinet Girard et Martineau de Québec. Sans vouloir parler de collusion, il accuse son syndic de mettre des bâtons dans les roues des dentistes qui souhaitent offrir des services concurrentiels en implantologie. «Quand un dentiste comme moi et mon épouse tentons de réduire considérablement les prix, notre syndic nous tape dessus pour, je présume, nous faire cesser cette compétition-là.»

Selon M. Girard, il est possible d’abaisser les prix en implantologie. «Ce qui se fait à 25 000$ ailleurs, nous on le fait à 10 000$. Il y a aussi moyen de faire moins d’interventions dans la bouche des patients puisque les technologies nous le permettent maintenant, a-t-il précisé. Étant donné qu’aujourd’hui nos aînés ont des mauvaises dents parce qu’ils s’en sont mal occupés et qu’en plus ils ne sont pas capables de remédier à la situation en raison des prix beaucoup trop élevés, je trouve ça vraiment inconvenant que l’Ordre des dentistes nous tape dessus.»

Le dentiste d’expérience, qui a vécu plusieurs «escarmouches» avec son syndic depuis le début de sa carrière, mentionne d’ailleurs que toutes les plaintes dont il a déjà été la cible ont été logées par d’autres professionnels, et non par des patients. «Il y a vraiment quelque chose de malsain dans la façon de procéder à l’Ordre, ça fait des années que je vois ça. Si on est trop compétitif, d’autres se plaignent. Au lieu de questionner, on vous envoie des lettres, on vous traite de menteur et de manipulateur, et on fait enquêtes par-dessus enquêtes.»

Dans ce contexte, croit M. Girard, l’Ordre des dentistes n’honore pas sa mission de protéger le public et d’améliorer l’accessibilité aux soins. «Je me défends contre un système qui privilégie les plus privilégiés de la société au détriment de la population en général. On peut diminuer les coûts de façon vraiment très importante, et aider les gens à améliorer leur santé.»

 COMMENTAIRE DE  PHILOMAGE


C'est une priorité qui vient s'ajouter aux autres. Il est maintenant bien connu que la santé des personnes de tous les âges commence par une bonne dentition. Un ajustement des prix à la baisse pour des personnes âgées est sûrement un premier grand pas dans la bonne direction. De la publicité bien dirigée vers cette clientèle cible en est un autre. Bref, c'est toute une éducation à faire dans le Grand Public québécois

RD

 

Repas fatals pour des résidents québécois âgés



Article de Johanne Roy, Journal de Québec, 27 janvier 2015

Centres d'hébergement québécois : une vingtaine d'aînés morts étouffés.

Depuis trois ans, une vingtaine de résidents de centres d’hébergement québécois sont décédés après s’être étouffés avec de la nourriture, alors qu’ils avaient été laissés sans surveillance, a appris le Journal à partir des rapports de coroners.

 «Ce n’est pas étonnant. C’est symptomatique d’un problème plus large touchant toute l’activité des repas en hébergement. On constate souvent un manque de vigilance, de formation du personnel et d’organisation du travail», observe Me Gabriel Dupuis, porte-parole du Conseil pour la protection des malades.

En 2013, un homme de 82 ans souffrant de démence a succombé à une asphyxie alimentaire au CHSLD Sainte-Anne, à Mont-Laurier. Alors qu’il nécessitait de l’aide pour s’alimenter et une surveillance étroite, aucun préposé affecté à la surveillance ne se trouvait dans la salle à manger lorsque ce résident en perte d’autonomie s’est étouffé avec sa nourriture.

Les rapports du coroner consultés par le Journal relèvent en outre une méconnaissance de la manœuvre de Heimlich qui est utilisée pour désobstruer les voies aériennes lors d’un étouffement.

«Lacunes évidentes»

Selon Pierre Blain, du Regroupement provincial des comités des usagers, la présence d’au moins un employé qui connaît cette technique lors des repas des résidents est essentielle, mais ce n’est pas le cas partout.

Les coroners signalent dans certains cas une évaluation déficiente de la capacité du résident à s’alimenter seul. «Ces décès, ce n’est pas normal. Cela dénote des lacunes évidentes. L’organisation du travail alloue dix minutes pour faire manger un résident. Des recherches montrent toutefois qu’on devrait accorder au moins 20 minutes à une personne qui a besoin d’une assistance totale», soulève Denise Ouellet, professeur titulaire en nutrition à l’Université Laval.

Aliments à risque

À leur admission en CHSLD, les personnes âgées arrivent très souvent d’hôpitaux. Or, la transmission des informations nutritionnelles n’est pas toujours optimale, remarque Michel Sanscartier, coordonnateur nutrition clinique à l’Institut universitaire gériatrique de Montréal. «Leur premier repas en hébergement peut être le dernier», note-t-il.

Parmi les aliments les plus à risque d’étouffement, la viande, dont la saucisse en rondelles, arrive au premier rang.


Des normes quasi inexistantes au Québec


Aux États-Unis, les centres d’hébergement sont soumis à des normes strictes sur la qualité de l’alimentation des résidents, alors qu’elles sont pratiquement inexistantes au Québec.

Tel est le constat fait par Michel Sanscartier, coordonnateur nutrition clinique à l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal. «Aux États-Unis, les normes sont mur à mur en ce qui concerne l’évaluation nutritionnelle en hébergement. En Ontario, les établissements doivent s’assurer que le menu d’un résident réponde à ses besoins, en termes de valeur nutritive, de texture des aliments, mais ce n’est pas le cas ici», déplore M. Sanscartier.

C’est un élément qui pourrait jouer, selon lui, sur les cas d’asphyxie alimentaire.

La présence de nutritionnistes en hébergement est aussi très inégale, au Québec. Des établissements ont un ratio «tolérable» d’un nutritionniste pour 350 résidents, mais à certains endroits le ratio est d’un nutritionniste pour 500, voire 1000 résidents, ce qui est un non-sens, fustige M. Sanscartier.

Manque de volonté politique

Denise Ouellet, professeur en nutrition à l’Université Laval, ne sent pas de volonté politique d’injecter les budgets nécessaires. «On n’est pas dans le radar du ministre Barrette. L’hébergement est le parent pauvre du réseau de la santé. La perte des fonctions musculaires de déglutition est un trouble bien connu chez les personnes âgées. La grande majorité des résidents en CHSLD sont en perte cognitive. Ces gens sont en fin de vie et ne font pas de bruit», se désole Mme Ouellet.


Des cas troublants


En octobre 2013, décès par asphyxie alimentaire d’une femme de 73 ans, souffrant de dysphagie, au manoir Heather de Rawdon. On lui servait une diète particulière adaptée à sa condition. Le jour de son décès, un plateau contenant une diète régulière lui a été servi par erreur. Elle a été retrouvée inconsciente par le personnel, la bouche pleine d’aliments.

En avril 2013, un homme de 91 ans décède d’une asphyxie par obstruction des voies respiratoires par un aliment à la résidence La Gappe, à Gatineau. Les aliments étaient trop gros pour les capacités de déglutition du résident.

En février 2014, un homme de 65 ans s’effrondre en quittant la salle à manger du CHSLD Jeanne-Crevier, à Longueuil. Un corps étranger obstrue ses voies respiratoires. On procède à des compressions abdominales, alors que des manoeuvres thoraciques sont recommandées dans pareil cas. Le résident est en arrêt cardiorespiratoire et le décès est constaté.

En mars 2013, décès d’un homme de 47 ans atteint de déficience intellectuelle dans une famille d’accueil, à Saint-Prosper. La préposée sort du congélateur des bâtonnets de poisson pour le repas.

Elle quitte la cuisine une dizaine de minutes. A son retour, le résident a la bouche pleine de nourriture. Il perd conscience et le 911 est composé. Le décès est constaté par les secouristes.

COMMENTAIRE DE PHILOMAGE

Difficile de ne pas compatir sur le malheur de pauvres personnes âgées qui sont victimes d'un étouffement mortel. L'établissement de normes strictes sur la qualité de l'alimentation chez les résidents de centres d'hébergement passe évidemment par des soins donnés par du personnel mieux formé et réceptif aux signaux donnés par les personnes âgées à risque.

Qu'en sera-t-il quand la grande vague des babyboomers arrivera à ce stade de la vie ? La réponse est simple : il faudra avoir déjà mis en place, depuis longtemps, des correctifs pour encadrer ces cas de détresse mortels, qui apparaissent de plus en plus nombreux présentement dans les statistiques officielles.  

RD

 

Ruiner sa retraite en 5 leçons


Article de Fabien Major, Journal de Québec, 10 février 2015





Voici 5 éléments qui pèsent énormément sur la qualité future de votre retraite. Ne les négligez pas.

Endettement=DANGER. Si vous êtes à quelques années de la retraite, il est temps d’y voir. Les ACEF confirment que de plus en plus d’aînés ont des dettes de cartes de crédit élevées. À part l’hypothèque, la moyenne des Québécois doit plus de 20 000 $. Ce boulet finira par restreindre votre marge de manœuvre de retraité. Il faut apprendre à vivre selon vos moyens et payer le solde en totalité chaque mois.

Être trop généreux ou bonasse avec ses proches. Ce que je souhaite le plus au monde pour mes enfants: Qu’ils demeurent en bonne santé, qu’ils soient heureux et qu’ils soient autonomes. Ce n’est pas en leur donnant des voitures neuves, en payant leurs loyers et en les inondant de cadeaux qu’ils le deviendront. On les adore, mais avouons qu’ils sont capables de nous avoir par les sentiments. Il faut résister. J’admire Bill Gates pour ça. Malgré sa fortune dépassant les 80 milliards, le fondateur de Microsoft ne laissera «que» 10 millions à chacun de ses enfants. Tout le reste ira à sa fondation.

Laissez le banquier décider à votre place. Les employés des institutions financières sont au service de leur patron d’abord. Si vous acceptez TOUT ce qu’on vous propose comme solution d’investissement, vous allez certainement les enrichir de commissions et bonis, mais... vous passerez en deuxième. Malgré que certains aînés soient très riches sur papier, ils doivent quelques fois EMPRUNTER des liquidités, car, quelqu’un a sciemment gelé une trop grande partie des actifs dans des placements non rachetables. Pour éviter pareille situation, diversifiez!

Les coûts de santé imprévisibles. C’est un fait, la médecine québécoise fonctionne déjà à deux vitesses. Lorsque les ennuis de santé se pointent, sans assurance adéquate, une grande partie de la population pige dans l’épargne retraite simplement pour être en mesure d’obtenir un scan dans un délai raisonnable. Bien qu’on ne puisse anticiper avec certitude les maladies ou blessures qui nous affecteront, il faut budgéter des couvertures complémentaires (assurances en cas de maladies graves, voyage, frais médicaux, soins à domicile, etc.).

 Le décès du conjoint. Lorsque les couvertures d’assurances vie et le testament ont été négligés, on peut laisser des dettes en héritage. Et non, ça ne s’évapore pas. Au décès, de nombreux biens seront imposables. Le chalet, des placements, terres, immeubles... déclencheront du gain en capital imposable. Il est possible de «rouler» certains biens au conjoint sans impact immédiat, mais ça passe par le testament.

Avertissement: Fabien Major est un professionnel inscrit à l'Autorité des marchés financiers, en épargne collective pour Excel Gestion privée et comme conseiller en sécurité financière pour le cabinet de planification financière Major Gestion Privée. Il peut percevoir des honoraires et commissions liés à des produits financiers.

Rappels importants

► Sans testament, ni assurance vous pouvez très bien ne léguer que des ennuis
► Les assurances maladie complémentaires ne sont pas superflues
► Résistez à la tentation de trop gâter vos enfants
► Impliquez-vous dans vos choix de placements

COMMENTAIRE DE PHILOMAGE

Quelques judicieux conseils ne peuvent faire de mal à des retraités qui ne savent pas trop bien quoi faire de leur argent.

RD

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