mardi, février 10, 2015

 

Nos aînés ont les pires dents au Canada


Le Dr Christian Caron estime qu’il «faut considérer le lien entre la santé buccale et la santé générale».

Article de Nicolas Lachance, Journal de Québec, 25 janvier 2015

Leur santé buccale comparée à celle de pays du tiers monde par des experts

 Le Dr Christian Caron estime qu’il «faut considérer le lien entre la santé buccale et la santé générale». 


Les aînés québécois ont les dents les moins en santé au pays, estiment des experts, qui jugent la situation «alarmante» et comparable à celle observée dans certains pays du tiers monde.

À la fin de l’année 2014, pas moins de 58 % des Québécois portaient des prothèses dentaires. Et le quart d’entre eux n’avaient plus aucune dent naturelle, révèlent des données de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) consultées par Le Journal.

Les chiffres sont encore plus troublants chez les Québécois âgés de plus de 65 ans et révèlent un écart «important» par rapport à la situation observée ailleurs au Cana­da, où les problèmes de santé dentaire sont deux fois moins nombreux.

«Il semble que la santé buccodentaire des personnes âgées soit laissée pour compte. Elle retient peu l’attention des gouvernements, des citoyens et des chercheurs», souligne l’enquête dont nous avons obtenu copie.

« Alarmant »

Selon l’Ordre des dentistes du Québec, la situation de la santé buccodentaire des personnes âgées est «alarmante».

Le vice-doyen aux études supérieures et à la recherche en médecine dentaire de l’Université Laval, le Dr Christian Caron, abonde dans le même sens.

Il affirme que «la situation des gens en perte d’autonomie est une situation de tiers monde qui est inacceptable au Québec, mais aussi au Canada.»

Selon l’expert, qui est responsable d’un programme de formation spécialisée en gérodontologie, les Québécois doivent «se prendre en main et poser des gestes concrets pour régler ça».
«Il faut considérer le lien entre la santé buccale et la santé générale», dit-il, en soulignant que les maladies de la bouche ont des répercussions négatives graves.

«Il est possible aujourd’hui de lier des problèmes cardiovasculaires et des troubles du contrôle du diabète à la mauvaise santé buccale, ajoute-t-il. La bouche, ça fait partie du corps», précise le Dr Caron.

Le pire à venir ?

Agissant comme dentiste spécialiste auprès des personnes en perte d’autonomie, Christian Caron dit faire face à des cas «d’horreur», alors que l’état de santé de plusieurs bouches est en totale décrépitude.

Il craint que le vieillissement de la population québécoise ne fasse qu’engendrer de nouveaux problèmes.«Par exemple, [les personnes en perte d’autonomie] développent la maladie d’Alzheimer, la démence, rappelle-t-il. Et là, ils n’ont plus la capacité de prendre soin eux-mêmes de leur bouche», relate le dentiste qui traite des patients à domicile.

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Article de Sophie Côté, Journal de Québec, 26 janvier 2015

« Un dentiste accuse l'Ordre de contrôler les prix »


Les aînés québécois, qui ont les dents les moins en santé au pays selon des données révélées par le Journal lundi, pourraient davantage avoir accès aux soins si l’Ordre des dentistes du Québec favorisait la concurrence.

C’est du moins ce qu’estime le dentiste d’expérience Georges Girard du cabinet Girard et Martineau de Québec. Sans vouloir parler de collusion, il accuse son syndic de mettre des bâtons dans les roues des dentistes qui souhaitent offrir des services concurrentiels en implantologie. «Quand un dentiste comme moi et mon épouse tentons de réduire considérablement les prix, notre syndic nous tape dessus pour, je présume, nous faire cesser cette compétition-là.»

Selon M. Girard, il est possible d’abaisser les prix en implantologie. «Ce qui se fait à 25 000$ ailleurs, nous on le fait à 10 000$. Il y a aussi moyen de faire moins d’interventions dans la bouche des patients puisque les technologies nous le permettent maintenant, a-t-il précisé. Étant donné qu’aujourd’hui nos aînés ont des mauvaises dents parce qu’ils s’en sont mal occupés et qu’en plus ils ne sont pas capables de remédier à la situation en raison des prix beaucoup trop élevés, je trouve ça vraiment inconvenant que l’Ordre des dentistes nous tape dessus.»

Le dentiste d’expérience, qui a vécu plusieurs «escarmouches» avec son syndic depuis le début de sa carrière, mentionne d’ailleurs que toutes les plaintes dont il a déjà été la cible ont été logées par d’autres professionnels, et non par des patients. «Il y a vraiment quelque chose de malsain dans la façon de procéder à l’Ordre, ça fait des années que je vois ça. Si on est trop compétitif, d’autres se plaignent. Au lieu de questionner, on vous envoie des lettres, on vous traite de menteur et de manipulateur, et on fait enquêtes par-dessus enquêtes.»

Dans ce contexte, croit M. Girard, l’Ordre des dentistes n’honore pas sa mission de protéger le public et d’améliorer l’accessibilité aux soins. «Je me défends contre un système qui privilégie les plus privilégiés de la société au détriment de la population en général. On peut diminuer les coûts de façon vraiment très importante, et aider les gens à améliorer leur santé.»

 COMMENTAIRE DE  PHILOMAGE


C'est une priorité qui vient s'ajouter aux autres. Il est maintenant bien connu que la santé des personnes de tous les âges commence par une bonne dentition. Un ajustement des prix à la baisse pour des personnes âgées est sûrement un premier grand pas dans la bonne direction. De la publicité bien dirigée vers cette clientèle cible en est un autre. Bref, c'est toute une éducation à faire dans le Grand Public québécois

RD





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