mardi, août 29, 2006

 

Le boom des super centenaires.

J’ai trouvé en feuilletant l’actualité sur Internet un article de Cécilia Gabizon publié dans le Figaro.fr le 25 août 2006 qui porte un titre on ne peut plus époustouflant, celui d’un « boom des super centenaires », croyez-le ou non.

La conclusion en est que « l'apparition de personnes vivant au-delà de 107 ans montre que, dans un environnement protégé, on peut survivre longtemps et repousser les limites de la durée de vie. »

La situation décrite se passe en France et l’histoire de l’article se déroule comme suit :

LA FRANCE comptait 200 centenaires en 1950. Aujourd'hui, ils sont plus de 20 000. Cette évolution spectaculaire en entraîne une autre, passée inaperçue : l'apparition de super centenaires de plus en plus nombreux. En un siècle, la plupart des adultes ont gagné vingt ans de vie supplémentaire en France. Les femmes meurent en moyenne à 90 ans maintenant, tandis que les plus âgées s'éteignent vers 112 ans (Jeanne Calment, morte à 122 ans en 1997, restant la grande exception française). La France compte ainsi une douzaine de personnes de plus de 110 ans.

« La durée de vie ne cesse de s'allonger et l'on se demande aujourd'hui s'il existe une limite», explique Jean-Marie Robine, directeur de recherche à l'Inserm. Il est l'un des rares spécialistes mondiaux des plus de 107 ans, ceux qu'on appelle les « super centenaires ».

La constitution d'une base internationale a ouvert depuis peu de nouvelles hypothèses. Jusqu'à récemment, les scientifiques pensaient la vie limitée génétiquement, comme si chaque individu disposait d'une horloge interne qui marquait le terme de sa vie. Désormais, les chercheurs montrent que la survie dépend certes de facteurs génétiques, mais aussi largement de l'environnement. « À partir d'un certain âge, si l'on met les personnes âgées à l'abri des stress en tout genre, elles peuvent vivre très longtemps », assure le démographe.

De 7 ans, l'âge où il est le plus robuste, jusqu'à 95 ans, l'être humain vieillit : « Il perd des capacités à faire face aux difficultés de la vie. » La mortalité augmente régulièrement durant cette période. « Mais contrairement à ce que nous pensions, à partir d'un certain âge, le taux de mortalité atteint un plafond. Entre 95 et 107 ans, le taux de mortalité augmente plus lentement, puis il se stabilise à un niveau constant ».

30% des centenaires sont sains d'esprit

À 107 ans, comme si on ne pouvait plus vieillir sur un plan physiologique, le niveau de mortalité devient constant. Protégées des éléments agressifs, froid, chaleur, microbes... certaines personnes peuvent vivre encore plusieurs années. D'autant que beaucoup vivent recluses dans des maisons de retraite ou à domicile, donc peu exposées.

Ces environnements « sans risque » devraient se généraliser. Les constructeurs, notamment japonais, travaillent sur des maisons pilotes, dont la peinture est anti-poussière, les vitres régulent l'éclairage et la température, les tissus anti-bactéries, tandis que des télécommandes et robots résolvent la vie quotidienne sans effort... À l'avenir, ces logements contribueront à la prolongation de la vie de ceux qui pourront se les offrir. À l'inverse, si on plongeait des personnes de plus 95 ans dans les conditions de vie d'antan, elles mourraient très rapidement, comme l'a montré l'épisode de la canicule.

Si les seniors peuvent vivre désormais beaucoup plus longtemps, ce n'est pas toujours en bonne santé. Certes, près de 30% des centenaires ne sont pas victimes de démence et certaines sont encore en bonne santé. Beaucoup sont cependant très amoindris. Mais leur entourage cherche toujours à les maintenir en vie. Chaque jour, assure Jean-Marie Robine, plus de super centenaires vont ainsi survivre, presque « sous cloche ».

N’est-ce pas une perspective réjouissante de savoir que dans 20 ans ou plus, si l’environnement est propice et les soins diligents, nous pourrions vivre beaucoup plus longtemps que maintenant et ce, pour un nombre de plus en plus grand de personnes âgées. Comme on dit souvent, tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir.


RD

 

Les compteurs de la population mondiale (population clock).

Combien sommes-nous maintenant d’humains sur terre? Pour le savoir, il existe des compteurs de la population mondiale qui effectuent un suivi sous forme de projections qui visent à nous donner l’heure juste quotidiennement sur son évolution. Ainsi, selon le International Programs Center du US Bureau of the Census, la population totale du monde, projetée le 28 août 2006 se chiffrera à 6,540,358,532.

Évolution de la population mondiale par mois en 2006:

− 07/01/06 6,528,089,562
− 08/01/06 6,534,625,672
− 09/01/06 6,541,161,782
− 10/01/06 6,547,487,051
− 11/01/06 6,554,023,161
− 12/01/06 6,560,348,429
− 01/01/07 6,566,884,540
− 02/01/07 6,573,420,650
− 03/01/07 6,579,324,234
− 04/01/07 6,585,860,345
− 05/01/07 6,592,185,613
− 06/01/07 6,598,721,723
− 07/01/07 6,605,046,992


D’autres questions nous viennent à l’esprit dès que l’on touche à cette question de l’évolution de la population mondiale. Comment a-t-elle cru à partir de l’époque du Christ jusqu’à aujourd’hui, par exemple? Selon les études conduites par l'Institut National d'Études Démographiques (INED), il y avait sur Terre :

− 150 millions d'habitants à l'époque du Christ
− 300 millions en 1350
− 600 millions en 1700
− 1 milliard vers 1830
− 2 milliards en 1940
− 4 milliards en 1975
− 6.1 milliards en 2000
− 6.6 milliards en 2006

Il y en aura :

− 8 milliards en 2020
− 10 milliards vers 2060

Intéressant non!

Selon les estimations du US Bureau of the Census, la population résidente aux États-Unis a atteint le 28 août 2006 299,584,689, soit pratiquement 300 millions de personnes. Cette statistique permet de conclure les faits démographiques suivants :

− Une naissance à chaque 7 secondes
− Une mortalité à chaque 13 secondes
− L’entrée nette d’un immigrant à chaque 31 secondes
− Le gain net d’une personne à chaque 10 secondes

Au Canada, la population totale passera en 2005 de 32,8 millions à 38,2 millions en 2025. On observe donc une croissance relativement faible de la population totale, si l’on considère l’immensité du territoire canadien.

Pour ceux qui veulent en savoir plus, je vous réfère aux sites suivants portant sur les compteurs de la population mondiale :

U.S. CENSUS BUREAU :

− http://www.census.gov/

− http://www.census.gov/main/www/popclock.html

Enfin, pour connaître l’évolution de la population de votre pays, consulter le site suivant :

− http://www.census.gov/ipc/www/idbsum.html


RD

vendredi, août 25, 2006

 

Connaître les aliments qui nous gardent en santé : Le cas de la tomate

Il existe bel et bien des aliments qui nous protègent contre toutes sortes de maux. Certains d’entre eux, disons-le franchement, ont plus d’effets que d’autres sur notre santé. C’est le cas de la tomate. Que nous dit l’encyclopédie Wikipédia à ce sujet :

« La tomate est une plante annuelle de la famille des Solanacées, originaire d'Amérique du Sud. Le terme désigne aussi ce fruit charnu, qui est l'un des légumes les plus importants dans l'alimentation humaine et qui se consomme frais ou transformé. La tomate est un légume-fruit, et c'est l'ingrédient de cuisine le plus consommé dans le monde après la pomme de terre. Elle est cultivée sous presque toutes les latitudes, sur une superficie d'environ 3 millions d'hectares, ce qui représente près du tiers des surfaces mondiales consacrées aux légumes. »

Si l’on se fie aux renseignements d’un autre site sur Internet, la tomate est riche en vitamines C et E, mais aussi en lycopènes. Il est maintenant prouvé que la tomate est un très bon aliment anti-cancer.

Les principaux apports nutritionnels

Fibres = 1,2 g
peu nombreuses mais digestes

Potassium = 250
Riche en potassium et pauvre en sodium, comme la plupart des légumes

Vitamine C = 18
Elle potentialise l'action du lycopène

Vitamine E = 1,2
La teneur dépend du mode de culture

Carotènes = 1715 µg
C'est au lycopène qu'elle doit sa couleur rouge

Capital santé
La tomate est très riche en antioxydants. Vitamine C et E, carotènes (bêta-carotène, lycopène), micronutriments (le quercétol)…

Elle protège les hommes du cancer de la prostate. Pour bénéficier de la substance intéressante, le lycopène, il est nécessaire de la cuire et d'y ajouter de l'huile d'olive. En effet, elle se libère à la chaleur et son action est potentialisée par celle d'un corps gras. La sauce tomate et la pizza maison sont donc tout indiquées.

L'effet du lycopène est renforcé par les vitamines C et E.

Mais le lycopène n'est pas sectaire puisqu'il semble qu'il soit également un très bon protecteur cardiaque. Des études portent désormais sur la santé des articulations, des muscles et des cellules cérébrales, pour laquelle il semblerait qu'il joue, là encore, un rôle bénéfique.

La tomate est rafraîchissante et apéritive. C'est pourquoi une salade de tomates en entrée est plébiscitée en été, et qu'elle est prétexte à plein de bonnes choses : huile d'olive, ail, fines herbes. Un sans faute diététique.

En dehors du cancer de la prostate, la tomate protégerait de ceux de la langue, de l'œsophage, du côlon et du rectum. C'est peut-être grâce à la présence d'acides particuliers, le coumarique et le chlorogénique, qui préviendraient la formation de substances cancérigènes comme les nitrosamines.

Pour les intestins fragiles, il est conseillé d'ôter la peau et les pépins.


En vieillissant, la qualité nutritionnelle des aliments prend de plus en plus d’importance. On pourrait même dire que, conjuguée aux bons gènes et à l’exercice, c’est la meilleure façon de se garantir de nombreuses années de santé sans défaillance. C’est une question vitale à ne pas négliger, en aucun cas. Soyons-en donc tous très conscients! Nous allons sûrement revenir sur cette question de la bonne alimentation.

RD


dimanche, août 20, 2006

 

Peut-on agir contre le vieillissement de la population ?

L’évolution de la population à l’échelle planétaire commence à prendre des allures de catastrophes, c’est ce que vient de dévoiler le Rapport Godet sur le vieillissement de la population. Voici quelques-unes des constatations portant sur le fait que nous sommes en train de devenir un monde rempli de vieillards, avec une incapacité à renouveler nos populations nationales, vu que l’on n'a pas fait suffisamment d’enfants (article de Philip Bowring de l’International Herald Tribune, 20 juin 2006) :

« La chute de la fécondité commence à faire figure de catastrophe planétaire majeure. Avant la fin du XXIe siècle, le Japon aura perdu la moitié de sa population. Plusieurs nations européennes et la Chine citadine sont sur le même chemin. Que faire ? Certains pensent, notamment au Japon, qu’il faut encourager le travail professionnel des femmes et la participation des hommes aux activités ménagères. Mais à Hong-Kong, Taiwan et Singapour, où c’est la coutume, la fécondité n’est pas meilleure.

Face à la nécessité, la promotion de mesurettes, dénommées réformes, cède le pas à des approches plus ouvertes et prospectives : « la nature presque universelle du problème donne à penser que nous méconnaissons l’économie de l’éducation des enfants ; avoir des enfants est perçu comme une option et non comme une fonction sociale essentielle ».

La France n’est pas à part. Un rapport sur le vieillissement rédigé par un groupe de travail présidé par Michel Godet, professeur au CNAM, a analysé la déformation en cours de la structure démographique et son impact sur l’activité économique dans les territoires : en 2030, la France pourrait compter 20 millions de personnes de plus de 60 ans, 31 millions de 20 à 59 ans, et 14 millions de moins de 20 ans ; à partir de 2030, les classes moyennes des baby-boomers fourniront un effectif élevé de grands vieillards (85 ans et plus) ; les indices de vieillissement deviendront de plus en plus différents selon les régions : les personnes âgées vont vers le soleil et la campagne et les activités économiques qui réussiront seront celles qui serviront ces populations.

Pourtant, la France reste un cas particulier et sa politique familiale y contribue certainement : nous sommes le seul pays développé à assurer, certes avec le concours de l’immigration, le renouvellement de sa population. »

Au Québec, à ce chapitre, c’est la catastrophe puisque la population vieillit au même rythme qu’au Japon. Faire des enfants est devenu, depuis les années 60-70, une activité qui brime l’émancipation féminine et son intégration au marché du travail. Il y a eu aussi une réaction massive face à la famille nombreuse. L’abandon généralisé de la pratique religieuse (catholicisme) a contribué largement à changer les mentalités sur ces questions. Mais, on pourrait débattre longtemps sur les causes réelles qui ont permis à un tel phénomène de prendre l’ampleur qu’on lui connaît aujourd’hui. La contraception à la portée de la main et l’avortement sur demande ont sans doute eu des effets pervers sur la natalité.


RD

dimanche, août 13, 2006

 

À propos des « grands » hommes du troisième âge.

Quand on est rendu à l’âge mûr, on se demande souvent si notre vie a valu la peine d’être vécue et si nous avons été à la hauteur de nos aspirations. Autrement dit, si l’on avait à tout recommencer, est-ce que nous pourrions faire mieux ?

Mais, l’homme rendu au troisième âge a beaucoup appris tout au long de sa vie, surtout s’il savait au plus profond de lui-même que la vie est en fait un apprentissage continu et qu’il n’y a pas d’âge pour devenir « grand » parmi les hommes.

Qu’est-ce qui a fait de nous de « grands hommes » au fil des jours qui se sont écoulés?

Sur les bancs de l’école, on a appris l’Histoire. À toutes les époques, de « grands hommes » se sont illustrés dans toutes les sphères de l’activité humaine. La liste des grands personnages qui ont eu des destins exceptionnels est longue et diversifiée : Alexandre le Grand, Aristote, César, Jésus Christ, Mahomet, Louis XIV, Mozart, Beethoven, Matisse, Victor Hugo, Pasteur, Lénine, Hitler, Kennedy, Trudeau,… pour ne citer que ceux-là. On trouve de tout, du bon comme du mauvais, des tyrans, des pharaons, des rois, des divinités, de grands politiciens, des musiciens au génie incomparable, des scientifiques, des philosophes, … Nous, les gens ordinaires, qui avons déjà une vie derrière nous, comment sommes-nous classés dans les livres de l’Histoire, dans la grande famille des hommes qui atteint maintenant les 6 milliards d’êtres humains?

Peu de gens seront des Gandhi, mais, il m’apparaît que toutes les personnes qui ont bien assumé leurs responsabilités personnelles, familiales ou sociales peuvent prétendre avoir atteint le statut de « grands hommes » parmi les hommes. Mais, peu de statues sont érigées au nom des personnes dont le rôle principal a été de donner un avenir à l’Humanité en besognant et en favorisant le renouvellement des générations. Ce qui fait que bien peu de gens qui prennent leur retraite ont un sentiment d’accomplissement et de reconnaissance, après une vie souvent consacrée au mieux-être de leurs semblables.

Une révolution en cours : les nouveaux « grands » hommes de la génération montante des gens du troisième âge

Cependant, avec la nouvelle génération montante des têtes grises, les choses pourraient changer radicalement. Aujourd’hui, de plus en plus de gens arrivent au dernier droit de leur existence avec un potentiel de vie active relativement intact et beaucoup d’espoir en des jours meilleurs.

Leurs revendications pourraient certes être axées sur toujours plus de longévité et de santé, mais aussi sur plus de sagesse et de sérénité au sein des sociétés humaines où se décide le destin de l’humanité. Sans verser dans l’utopie, peut-être verrons-nous des hommes et des femmes du troisième âge d’aujourd’hui et de demain, apporter grâce à leurs bagages d’expérience et de savoir-faire des perspectives d’avenir qui nous fera passer de l’ère actuelle axée sur la survie à celle visant l’âge de la raison.

Le podium des Grands de l’humanité aura alors des médaillés de l’âge d’or qui auront su se distinguer en donnant un sens et une direction à l’espèce dominante sur cette terre. C’est une course mondiale à finir le plus rapidement possible lorsque l’on regarde attentivement le désarroi de nos sociétés contemporaines qui poursuivent des luttes d’hégémonie territoriale, au nom d’un Dieu qui appartient on ne sait plus à quel camp.

RD

dimanche, août 06, 2006

 

Retrouver la joie de vivre en adoptant un animal de compagnie.

La solitude est une des grandes plaies de nos sociétés modernes et technologiquement avancées. Pour les gens qui prennent leur retraite, l’isolement social est parfois pénible à supporter.

En prenant votre retraite, vous vous éloignez des préoccupations quotidiennes de tout le monde, de ceux qui besognent tous les jours et qui assurent la continuité. En effet, la personne qui, jusque-là a bien gagné sa vie, se retrouve un jour loin de son milieu de travail. Ses amis et amies se dispersent et l’isolement social s’installe. On a eu une belle famille, de beaux enfants et on leur a consacré toute son existence d’adulte. Et, ils partent faire leur vie, vous laissant à vous-même et à vos parterres de fleurs ou à votre journal de tous les jours. Au moment de quitter le travail, il arrive aussi que les couples se brisent et chacun va de son côté. La maladie, hélas, peut aussi devenir handicapante et empêcher une personne de sortir de chez elle ou finalement, la cantonner dans une maison de retraite.

Ce ne sont là que quelques exemples des situations qui peuvent affecter les seniors. Il reste que la solitude et l’ennui, l’inaction et l’absence de défis amènent un désenchantement chez un grand nombre de personnes âgées qui perdent leur entrain et leur joie de vivre.

L’adoption d’un animal de compagnie est souvent un remède permanent à beaucoup de maux

L’animal de compagnie est très souvent perçu comme possédant des vertus thérapeutiques à ne pas dénigrer. C’est ce qu’avance Michaëla BOBASCH, dans un article paru dans Le MONDE, Seniors, le 4 juin 2005 et intitulé « Les vertus thérapeutiques des animaux de compagnie ». Elle fait notamment ressortir ce qui suit : « Des études médicales américaines, notamment celles d’Aaron Katcher et d’Erika Friedmann en 1983, le confirment : non seulement la compagnie d’un animal atténue le sentiment d’isolement, mais « le fait de le caresser réduit la pression artérielle, la température de la peau et la fréquence cardiaque, qui sont autant d’indices de stress ». En outre, la nécessité de promener le chien contribue à prévenir les maladies cardio-vasculaires, le diabète et l’ostéoporose. Enfin, l’animal favorise les échanges sociaux : on lie facilement conversation avec les passants qui aiment les bêtes. »
(http://bien.vieillir.club.fr/vertus%20animx%20compagnie.htm)

L’animal de compagnie joue un rôle tellement bénéfique auprès des personnes âgées que les thérapeutes préconisent son introduction dans les maisons de retraite médicalisées. « L’animal dispense un amour inconditionnel, quelle que soit l’apparence physique de la personne. Il favorise la communication entre les résidents. Il est aussi parfois le seul lien affectif maintenu après le décès du conjoint. Il est alors d’autant plus dramatique de devoir s’en séparer pour entrer dans un établissement », explique Bernadette Le Nouvel, psychologue clinicienne à l’hôpital Broca à Paris.

Au Canada, des zoo-thérapeutes sélectionnent et forment pour le contact avec les patients des chiens, perroquets, gerbilles et même des chats sans poils pour les allergiques.

En France, il y a parfois des réticences chez les personnels qui craignent une surcharge de travail, se demandent qui s’occupera de l’animal si son maître n’est plus apte à le faire, et ce qu’il deviendra en cas de décès de son propriétaire. Ces problèmes ne sont pas insolubles : on peut inclure l’avenir de l’animal dans des dispositions testamentaires. Ou le faire adopter comme « mascotte » par l’ensemble des pensionnaires qui en seront responsables à tour de rôle.

La Fondation Wishbone en Australie, consciente que les chiens ou les chats occupent une place importante dans l’univers des personnes âgées, mais qu’ils peuvent vite devenir une source d’inquiétudes lorsque ces dernières sont souffrantes, prend en charge gratuitement depuis quelques années, les animaux de compagnie de ces aînés malades.

S’occuper d’un chien, d’un chat, d’oiseaux, etc. est souvent une source de bien-être pour les personnes âgées, notamment lorsqu’elles vivent seules. La présence de l’animal rythme leur vie quotidienne, les oblige à se lever, à se promener, à rencontrer du monde… Cependant, dès que le propriétaire de l’animal tombe malade, le compagnon à quatre pattes peut rapidement devenir une charge, une source d’inquiétudes et de chagrins pour la personne âgée qui sait qu’elle ne peut plus s’en occuper. Confrontée à cette situation il y a quelques années, Sherry Cooper-Smith est à l’origine de la création de cette fondation. Du jour au lendemain, elle a du prendre en charge sa grand-mère malade et du même coup son chien dont elle ne pouvait plus s’occuper. C’est alors qu’elle a réalisée la douleur de sa mamie, si elle avait du se séparer de son animal. D’où la naissance de cette fondation qui prend une ampleur nationale depuis 2004 avec un réseau sur Melbourne et sur la Nouvelle Galle du Sud (Sydney).

La Fondation Wishbone propose donc aux seniors malades ou aux personnes atteintes de maladies chroniques de s’occuper de leur chien. Des bénévoles les promènent, les soignent, les lavent, les nourrissent, les dressent, etc. Tout cela gratuitement, grâce aux dons des membres et à des partenariats avec certaines entreprises. Comme le souligne une étudiante de 23 ans « par notre action, nous espérons faciliter l’existence des personnes âgées et réduire le nombre d’animaux abandonnés par des aînés, qui physiquement, n’ont plus les moyens de s’en occuper ».(http://www.amicalien.com/membres/actualites-detail.cfm?nouvelleid=66)

Des chiens dans les maisons de retraite pour le bien-être des personnes âgées

À Fulton, dans l'État de Georgie au sud-est des États-Unis, depuis quelques années déjà, une équipe de bénévoles tente d'adoucir la vie et d'améliorer le bien-être des personnes âgées en maisons de retraite en se rendant régulièrement dans les résidences en compagnie de leur chien, indique un récent article du quotidien Atlanta Journal Constitution.

Depuis sept ans, une vingtaine de personnes bénévoles visitent une fois par mois à tour de rôle, les résidents de cinq maisons de retraite en compagnie de leur chien. Qu'il s'agisse d'un labrador ou d'un caniche, les volontaires indiquent que dans tous les cas, ils parviennent à développer et installer des relations privilégiées avec les personnes âgées. « Dès qu'ils les voient, leurs yeux pétillent, leurs voix est pleine d'émotion, leurs visages s'illuminent. Ils ont envie de les caresser » précise l'un des membres de cette organisation qui participe à cette action depuis sa création.

La présence de l'animal, le fait de pouvoir le regarder ou le caresser semblent faire un bien fou au moral des résidents. L'un des bénévoles se souvient d'une visite effectuée il y a quelques années auprès d'un vieux monsieur qui n'avait pas ouvert la bouche depuis très longtemps. Lorsqu'il est entré dans la maison de retraite avec le chien, le vieil homme a immédiatement recommencé à parler, évoquant ses propres souvenirs avec son animal. La vue du labrador avait ouvert les vannes de la mémoire et l'envie de communiquer. .../... « Les temps sont tellement durs pour tant de personnes âgées. Cela fait du bien de pouvoir partager l'amour de notre animal avec ces aînés. C'est aussi très gratifiant pour nous » ajoute une volontaire de la première heure. (http://www.senioractu.com/index.php?action=article&id_article=188090)

Aux États-Unis, la longévité des seniors favorisée par l'amour des animaux de compagnie

Selon un article de Delphine Dujardin, (paru sur Internet, le 19 juillet 2004), les animaux ont des effets bénéfiques sur la santé et le moral des personnes âgées, c'est en tout cas ce que tendent à prouver les études menées aux États-Unis sur les interactions entre animaux et seniors, comme l'indique le Sun Herald le 11 juillet. Susan Taylor, administratrice de la maison de retraite NHC dans le Missouri, où chiens, chats, lapins, chevaux, oiseaux et autres bêtes à poils, plumes ou écailles cohabitent pour le plus grand plaisir des résidents, a eu, il y a neuf ans, l'idée de faire venir des animaux au sein de son établissement, et d'accepter bien évidemment ceux des résidents, afin de stimuler les personnes âgées et d'éviter qu'elles ne sombrent dans la mélancolie. Et cela fonctionne. Les chercheurs de l'Université de Saint Louis et de Lindenwood se sont aperçus que le nombre de personnes souffrant de dépression avait chuté.

En vieillissant, les personnes se sentent seules, abandonnées. Elles possèdent souvent peu de biens et leur santé est chancelante. Aussi « les animaux leur procurent-ils un soutien et un amour inconditionnel », note Rebecca Johnson, du centre de médecine vétérinaire de l'Université du Missouri.

Grâce aux stimulations visuelles, tactiles ou émotionnelles, la personne âgée reste alerte plus longtemps. « On note également que les seniors âgés qui vivent avec un animal marchent plus, ont un taux de triglycérides et de cholestérol nettement plus bas et sont de meilleure humeur que les autres. Ils sont aussi plus résistants après une crise cardiaque », insiste la scientifique. Les animaux à fourrure ne sont pas les seuls à avoir un effet positif sur les seniors. En effet, les chercheurs de l'Université de Lafayette dans l'Indiana ont remarqué que les patients atteints d'Alzheimer retrouvaient l'appétit lorsqu'ils observaient un aquarium plein de poissons rouges.

Devant ces preuves irréfutables d'interaction entre la personne âgée et l'animal, les scientifiques restent perplexes. L'hypothèse de la bio-philie, cette tendance à être attirée par la nature et à fortiori les animaux, fait l'objet de travaux très sérieux et aujourd'hui, maisons de retraite et hôpitaux semblent se soucier de l'impact positif de la nature sur les patients.

En Chine, les seniors gardent la forme grâce à leurs animaux de compagnie

Toujours selon Delphine Dujardin, (article paru sur Internet, le 19 mai 2004), les animaux de compagnie représentent une aide précieuse pour les personnes âgées vivant à Shanghai, indique une récente étude chinoise dans un article du quotidien en ligne Xinhuanet. On compte environ 2,5 millions de personnes âgées de plus de 60 ans à Shanghai, dont 1 million vivent seules. D'après l'étude sur les liens entre l'animal et l'homme menée par le Centre d'information et de recherches sur les animaux de compagnie, en association avec l'Université de Pékin, il apparaît que les animaux de compagnie aident les personnes âgées à vivre plus longtemps, à rester en meilleure forme et à profiter plus de la vie.

Cao Lingxi
, une retraitée sexagénaire, avoue que « sans la compagnie de ses chats, elle ne sait pas ce qu'elle ferait toute la journée, seule dans sa grande maison vide, depuis que ses enfants sont partis. » « Les personnes âgées se trouvent des excuses pour ne pas sortir de chez elles, explique le docteur Zhang Jianping, spécialiste des animaux de compagnie, mais le fait de promener leur chien leur permet de rencontrer d'autres personnes, d'autres animaux et cela les aide à ne pas sombrer dans la dépression et à ne pas trop souffrir de la solitude. »

Quelque soit l'animal choisi par la personne âgée, il est considéré comme un membre de la famille à part entière. Il leur permet de retrouver une certaine estime de soi. En s'occupant de leurs compagnons, les aînés se sentent utiles. D'un point de vue purement pratique, les soins quotidiens prodigués à l'animal sont bénéfiques pour les muscles et le système cardio-vasculaire des personnes. Le réconfort émotionnel qu'ils procurent est un atout indéniable et ils motivent les seniors à adopter de bonnes habitudes de vie telles que se lever tôt ou sortir de chez eux.

À en croire les statistiques de l'Académie des Sciences Sociales de Shanghai, il y a plus d'un million d'animaux de compagnie dans cette ville de 16 millions d'habitants et leur nombre ne cesse d'augmenter.

Aux États-Unis, des animaux-robots pour aider les seniors âgés à se sentir moins seuls

Afin de lutter contre la solitude dont sont victimes de nombreuses personnes âgées, la technologie pourrait s'immiscer dans le quotidien des seniors sous l'apparence de robots-animaux, tels de véritables compagnons du futur, comme l'a indiqué l'AARP.

Des études ont montré le lien très fort qui pouvait rapprocher un animal familier d'une personne souffrant par exemple de la maladie d'Alzheimer ou de sclérose en plaque. Grâce à l'animal, la personne devient plus gaie, se montre moins hostile envers le personnel soignant et n'hésite plus à communiquer. La présence d'un compagnon agit comme un catalyseur qui améliore la santé physiologique et le bien-être émotionnel de la personne.

Cependant, pour une personne très âgée ou souffrant d'une maladie particulièrement invalidante, il est parfois impossible de donner à l'animal toute l'attention nécessaire et de prendre correctement soin de lui. Il faut aussi reconnaître que rares sont les maisons de retraite ou les centres de soins qui acceptent les animaux.

De cette constatation est venue l'idée d'utiliser la technologie. A l'instar d'AIBO, le petit chien électronique de Sony qui vient de fêter ses cinq ans d'existence, les compagnons artificiels présentent de nombreux avantages pour les personnes âgées. Il n'y a aucun risque qu'ils soient négligés et permettent de briser le cercle vicieux de la solitude. L'expert en technologie de santé, Eric Dishman, Intel, Oregon, croit en l'avenir de la technologie pour les seniors. Il pense que « les systèmes de soins actuels ne peuvent pas être à la hauteur des demandes que représentent l'arrivée massive de retraités, et qu'il n'y a pas d'autres choix que de se concentrer sur la technologie qui peut aider les gens à s'occuper d'eux-mêmes ».

Andrea Lane, de l'association Aide aux Personnes âgées, ne l'entend pas de cette oreille. Bien que jusqu'à présent, les seniors semblent plutôt favorables à ces compagnons d'un nouveau genre, elle affirme que « rien ne remplacera jamais la visite d'un être humain ou le soutien de la communauté ». Comme l'admet le Professeur Nancy Edwards, de l'école d'infirmière de Purdue, Indiana, « il faut privilégier les rapports entre humains puis les rapports avec les animaux mais si une personne vit toute seule alors un robot peut certainement l'aider. » (Article de Delphine Dujardin paru le 27 mai 2004)
(http://www.senioractu.com/index.php?action=article&id_article=61393)

N’attendez pas, faite-le maintenant : adoptez un animal de compagnie

La personne qui s’engage dans le dernier droit de sa vie, que lui reste-t-elle de ses beaux moments où l’innocence de ses enfants la faisait plier de rires et de joies au quotidien? De nos jours, il ne reste souvent qu’un regard nostalgique en arrière, à moins d’avoir la chance d’être grand-père ou grand-mère. Alors, que faire?

Quand on a les moyens, on peut tout faire. Il n’y a qu’à se regarder dans le miroir, accepter les écueils de la vie et repartir à nouveau vers les beautés que nous réserve la vie. C’est là que souvent, arrive la rencontre du troisième type de la personne âgée, celle de l’animal de compagnie. Ce petit chat ou chien, cet oiseau aux cris perçants, qui va nous bercer de son affection gratuite, les hamsters bruyants la nuit mais si réconfortants,…

Peut-être que le Pet Shop du coin vous réserve un ami ou une amie animale qui n’attend que votre visite. Vous n’avez qu’à aller voir ou à demander de l’aide de vos proches,

Moi, j’ai trouvé récemment un gros matou à mon goût. Il vient de la fourrière, près de chez moi. Une personne âgée a du s’en départir à regret pour des raisons qui ne sont sûrement pas de sa propre volonté. Elle l’a élevé comme un enfant et en a fait un chat d’intérieur qui a toutes les qualités du monde. Son nom est Hoggie. J’ai aussi un autre chat, Gaston, qui a fait son temps, plus de 15 ans. Mais quand il me regarde avec ses yeux doux et affectueux, il n’y a pas grand-chose que je ne lui pardonnerais pas.

Moins de solitude amène plus de partage et de joie dans la vie. Les petits bobos disparaissent vite quand on doit se lever pour s’occuper de son animal favori qui vous le rend bien, le plus souvent immédiatement. Soyez proactif et faites-vous plaisir. Mettez un animal de compagnie dans votre vie!

RD

jeudi, août 03, 2006

 

Sommes-nous si proches que ça des chimpanzés ?

Un article de Jean-Pierre Rogel intitulé « Les chimpanzés dans le genre Homo: quelques pistes de réflexion » et paru sur Internet dans L’Observatoire de la génétique en septembre-octobre 2003 semble le dire clairement : génétiquement parlant, nous les humains, nous serions à plus de 99 % semblables aux chimpanzés. Mais le moins de un-pour-cent fait de nous des êtres remarquablement différents des grands singes. Toutes sortes de questions sont soulevées par ces résultats. En s’aidant de l’article de M. Rogel, regardons comment on peut débattre maintenant de ces questions.

Rappelons que le séquençage du génome humain vient d’être complété autour de 2003 et que des parties de ceux des grands singes le sont aussi. Maintenant, les efforts de recherche sur le plan international sont concentrés sur le séquençage du génome du chimpanzé et on s’attend à le compléter prochainement. Entre-temps, avec ce que l’on connaît déjà, on peut dès maintenant tirer des conclusions à partir des analyses phylogénétiques réalisées. Et, c’est ce qu’a fait l’équipe de Morris Goodman à la Wayne State University à Détroit, dans un article, sous la signature de Derek Wildman comme premier auteur.

Dans cet article publié dans Proceedings of the national Academy of Sciences, les nouvelles preuves scientifiques basées sur la génétique apportent un éclairage qui, s’il n’est pas totalement nouveau, est solidement étayé sur le plan scientifique. Ces nouvelles conclusions scientifiques débouchent sur de fascinantes interrogations sur le plan éthique et philosophique, interrogations dont les auteurs ne soufflent mot, se contentant d’exposer les faits à l’intérieur de leur discipline.

Séquences d’ADN: une étonnante similarité Il faut d’abord rappeler la classification traditionnelle, admise par la plupart des taxonomistes. Celle-ci place l’Homme comme étant proche des grands singes mais, à part de ceux-ci. En langage populaire, on pourrait traduire par « cousins, mais sur deux branches séparées ». Généralement, on situe les deux espèces de chimpanzés, le chimpanzé commun et le bonobo, à côté des gorilles et des orangs-outans, ces quatre espèces formant la famille des Pongidés. Toujours dans cette vision traditionnelle, la famille la plus proche des grands singes est celle des Hominidés, dont les humains contemporains, l’espèce Homo sapiens, sont les seuls représentants vivants.

Selon une première catégorie d’analyse génétique, on trouve une similitude moyenne de 99,4% entre l’humain et le chimpanzé; dans la seconde catégorie, les résultats affichent une similitude de 98,4%. Par ailleurs, pour les changements non synonymiques, l’Homme et le chimpanzé diffèrent chacun du gorille par un peu plus de un pour cent. En conséquence, la nouvelle classification proposée par Goodman, dans son article, se révèle fondamentalement différente. Sur la base des analyses génétiques, elle place l’Homme dans le même groupe immédiat que les chimpanzés et les bonobos. Selon ces auteurs, il y aurait aujourd’hui, dans le genre Homo, en plus de cinq espèces d’Homo disparues, trois espèces vivantes: Homo (homo) sapiens, l’Homme, Homo (Pan) troglodytes, le chimpanzé, et Homo (Pan) paniscus, le bonobo. De plus, les chercheurs proposent d’élargir la famille des Hominidés en y incluant tous les grands singes actuels.

Du coup, en langage populaire, nous nous retrouvons avec les grands singes en tant que « cousins, sur la même branche de l’arbre », et les chimpanzés se rapprochent considérablement de nous, puisque nous formons ensemble le genre Homo.

Sur le plan épistémologique, certains verront dans cette proposition de classement un aboutissement de la démarche initiée par Darwin et longuement combattue par les anti-évolutionnistes de tout acabit, notamment par les créationnistes. En somme, ces résultats peuvent être vus comme une « preuve par les gènes » de l’évolution, voire une confirmation de ce que Darwin a dit, ou plutôt prédit. En soi, c’est déjà remarquable.

Que penser, en tant qu’humains, de la parenté que nous avons avec les animaux?

« Longtemps, les textes religieux, et en particulier la Bible dans le monde occidental, ont servi de cadre d’interprétation. Lorsque la science a émergé au fil des siècles, elle a utilisé l’analyse comparative et systématique des formes, l’anatomie et la physiologie, dans une compréhension émergente de l’histoire de la vie sur Terre, histoire laissant des traces observables. Au XXe siècle, arrive la science génétique, dont la génomique comparative constitue le dernier avatar : le critère dominant pour déterminer notre ressemblance ou notre dissemblance avec d’autres espèces devient l’ADN. »

De nouvelles questions se posent désormais à l’Homme ?

Devons-nous développer une éthique du vivant uniquement en fonction de notre proximité ou de notre distance génétique avec ces animaux?
Sûrement, si nous exploitons les animaux dans leur milieu naturel, si nous les élevons pour nous nourrir, si nous en faisons des animaux de compagnie, si nous les utilisons comme sujets d’expérimentation en recherche, nous devons justifier nos actions en tenant compte d’un ensemble complexe de paramètres éthiques et sociaux. Il nous faut justifier tout autant nos besoins utilitaristes de ponction en milieu naturel, que la manière dont nous traitons les animaux en captivité.

Par exemple, on sait que les singes Rhésus et les singes verts d’Afrique font de bons animaux modèles pour l’étude du VIH. Pouvons-nous, sur la base d’une classification génomique, considérer que d’endommager leur corps et leur esprit dans des expérimentations pour faire progresser la médecine humaine est acceptable pour ces espèces «inférieures ? Allons-nous désormais juger de la souffrance animale en fonction d’une hiérarchisation génétique?

La philosophe poursuit en refusant aux scientifiques « l’autorité de transformer quelques ci-devant animaux en quasi-êtres humains ». Selon elle, il convient de « maintenir l’homme à part sans se soumettre au diktat des savoirs ». En ce sens, elle refuse de parler d’espèce humaine et préfère employer le terme de genre humain (encore qu’on puisse lui reprocher de brouiller les cartes en employant ce mot dans un sens plus philosophique que scientifique).

Quoi qu’il en soit, cette position fait ressortir que ce n’est qu’en affirmant sa différence spécifique que l’Homme prend conscience de sa responsabilité - sa responsabilité unique envers les autres hommes et envers les animaux. Autrement dit, si nous en sommes proches, très proches même, nous sommes aussi très différents, et chargés de responsabilités par cette différence, qui est le produit de notre conscience, fruit accidentel de l’évolution.

Cette manière de voir les choses souligne au passage la faiblesse du modèle réductionniste proposé par la génétique. Car cette toute petite différence dans l’ADN qui nous distingue joue forcément un rôle très important, dont nous ignorons tout aujourd’hui, ce malgré les prouesses de la génomique. Qu’on y songe sous cet angle : cet ADN distinctif, qui se traduit peut-être en quelques centaines de gènes qui sont propres à l’homme (là encore, c’est une supposition, car on n’en sait rien…) doit pouvoir expliquer d’énormes différences sur les plans anatomique, physiologique et comportemental. Car si les chimpanzés manifestent de remarquables aptitudes à la communication et possèdent certaines formes d’organisation sociale, ils ne sont pas émus aux larmes en écoutant Mozart ou en regardant Charlie Chaplin et ne font pas de recherches en génomique!

Conclusion

Ce débat est loin d’être clos. À l’observateur non spécialisé, ou à celui qui conserve une capacité naïve d’étonnement, il apparaît que l’impératif philosophique de Socrate, « connais-toi toi-même», soit d’une surprenante actualité. Tout compte fait, les révélations de la génomique sont tout de même extraordinaires! Sur le plan de l’ADN, nous sommes bel et bien semblables aux chimpanzés à 99%. Entre eux et nous -entre ce chimpanzé qui me regarde au zoo et moi-, il n’y a qu’une toute petite différence, moins d'un-pour-cent. Il n’y a sans doute pas de quoi en faire un drame et sacraliser les gènes pour autant. Mais il y a de quoi méditer avec sérieux et modestie sur notre place et nos responsabilités au sein du monde animal.

RD

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