jeudi, mars 22, 2012

 

Oui à l'euthanasie balisée, non au suicide assisté

Article de Pierre Pelchat, Le Soleil, 22 mars 2012

La commission parlementaire Mourir dans la dignité propose d'ouvrir la porte à l'euthanasie balisée sous l'autorité de médecins et ne ferme pas la porte à ce qu'une personne ayant la maladie d'Alzheimer puisse faire une demande anticipée d'euthanasie.

 La commission parlementaire Mourir dans la dignité propose d'ouvrir la porte à l'euthanasie balisée sous l'autorité de médecins mais ferme celle au suicide assisté dans un rapport qui a été rendu public, jeudi.

À l'exemple de la Belgique, les députés membres de la Commission recommandent de permettre ce qu'ils appellent l'«aide médicale à mourir» seulement aux personnes ayant une maladie grave et incurable avec en plus, une déchéance avancée de leurs capacités et sans aucune perspective d'amélioration.

Comme autre critère, la personne majeure apte à prendre une décision éclairée devra éprouver «des souffrances physiques ou psychologiques constantes, insupportables et qui ne peuvent être apaisées dans des conditions qu'elle juge tolérables.»

Si on compare avec la Belgique où l'euthanasie est légalisée depuis une dizaine d'années, on pourrait dénombrer plus de 400 décès par année par euthanasie au Québec et près de 1200 si les critères sont élargis à ceux que l'on applique aux Pays-Bas. En Belgique, la proportion des décès par euthanasie sur l'ensemble de tous les décès est de 0,7% et de 2% aux Pays-Bas.

De façon unanime, les députés de tous les partis à l'Assemblée nationale ont exclu les personnes souffrant de la maladie d'Alzheimer ou d'une maladie dégénérative du cerveau et celles qui sont lourdement handicapées à la suite d'un accident pour une aide médicale à mourir.
 
Demande anticipée: des enjeux éthiques importants

La Commission ne ferme toutefois la porte dans le futur à ce qu'une personne ayant la maladie d'Alzheimer puisse faire une demande anticipée d'euthanasie. Elle propose la formation d'un comité d'experts pour étudier la question et proposer des solutions.

«Il s'agit d'une question très complexe qui soulève des enjeux éthiques très importants. L'appréciation médicale de la personne au regard des conditions médicales qu'elle aurait préalablement décrites dans une demande anticipée pourrait s'avérer difficile», a-t-on fait valoir.

On recommande qu'il soit possible à toute personne majeure de faire une demande anticipée d'euthanasie dans le cas où elle deviendrait inconsciente de manière irréversible. Cette demande serait faite sur un formulaire signé par deux témoins et qui pourrait être notarié.

La responsabilité de s'assurer que les critères pour une euthanasie soient respectés reviendra au médecin traitant. Il devra obtenir l'avis favorable d'un autre médecin. On propose de modifier plusieurs lois dont le code civil pour faire appliquer les nouvelles mesures de fin de vie. On recommande qu'un projet de loi pour légaliser l'aide médicale à mourir soit présenté au plus tard en juin de l'an prochain.

Consciente des risques de dérives, la Commission ne croit pas que le droit de demander à mourir glisse vers le devoir de mourir pour soulager les proches ou libérer des lits ou ait un impact négatif sur la lutte au suicide. «Ces craintes, pourtant légitimes, n'ont pas résisté au test de la réalité vérifiée dans les pays européens où se pratique l'euthanasie», peut-on lire dans le rapport.

RD

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Le rapport sur l'aide médicale pour mourir soulève des inquiétudes

Article de Pierre Pelchat, Le Soleil, 22 mars 2012

Le directeur général de l'Association québécoise de prévention du suicide, Bruno Marchand, craint qu'une ouverture au suicide assisté vienne ajouter une pression supplémentaire sur les personnes âgées malades.

 La publication aujourd'hui du rapport de la Commission spéciale sur la question de mourir dans la dignité soulève des inquiétudes à l'Association québécoise de prévention du suicide. Le directeur général de l'Association, Bruno Marchand, craint qu'une ouverture à ces mesures de fin de vie vienne ajouter une pression supplémentaire sur les personnes âgées malades.

«Si on dit oui au suicide assisté, oui à l'euthanasie, oui, le procureur général va être tolérant face à ça, mais on va mettre des balises, j'espère que ça va être bien compris dans la population et qu'on n'est pas en train de dire que tous ceux qui sont un fardeau sont sujets à cela», a-t-il affirmé, hier.

Il a déploré le discours public d'exclusion sociale sur les personnes âgées qui est un des principaux facteurs, à son avis, conduisant à opter pour le suicide. «On dit que les personnes âgées coûtent cher, que les régimes de retraite sont déficitaires.

On n'est pas loin d'entretenir un discours d'exclusion avec un sous-entendu d'une utilité moindre socialement», a-t-il souligné. En cas d'une ouverture au suicide assisté et à l'euthanasie, il se demande «comment la commission va faire pour dire aux aînés qui se sentent inutiles et n'appartenant pas à une communauté que le suicide assisté est disponible, mais qu'il n'est pas pour eux.»

 Son association ne s'était pas opposée à ces mesures de fin de vie sans les approuver non plus. «C'est une grande question qu'il fallait débattre. Si c'est oui, il faut s'assurer qu'il n'y aura pas d'effets sur les personnes qui ne correspondront pas aux critères», a-t-il dit.

Il craint aussi qu'une ouverture de la Commission n'entraîne un élargissement des critères pour avoir droit au suicide assisté ou à l'euthanasie. «En Suisse, on a commencé avec les cas de maladies incurables en fin de vie. On est en train d'ouvrir avec des gens avec une maladie incurable dont la sclérose en plaques, mais qui ne sont pas en fin de vie. Mais on arrête où?» a-t-il demandé.

Article de Jean-Marc Salvet, Le Soleil, 22 mars 2012

 « Rapport sur l'aide médicale pour mourir : Bolduc réitère son ouverture »

Le ministre Yves Bolduc a redit au Soleil, mercredi, l'«ouverture» qu'il entend manifester devant les orientations que dévoileront aujourd'hui les membres de la Commission spéciale sur la question de mourir dans la dignité.

Après plus de deux ans de travaux menés loin des sentiers battus, les membres de la Commission rendront publiques vers 11h ce matin 24 grandes recommandations. Elles ont été adoptées à l'unanimité des députés ayant participé aux travaux.

Les plus assidus d'entre eux, comme la péquiste Véronique Hivon, ont pris part à une tournée du Québec. Ils ont épluché 273 mémoires et entendu 239 personnes et organismes.

Parce qu'il était question de vie et de mort, les auditions ont souvent donné lieu à des réflexions très profondes; parfois émotives, mais toujours très humaines et senties. Le sujet étant délicat, le rapport a été long à rédiger.
Selon des informations publiées par Le Soleil le mois dernier, la Commission spéciale se montrera favorable à l'idée de mettre en place une aide médicale pour mourir - dans des circonstances exceptionnelles et bien circonscrites.

Nous écrivions à ce moment-là que les membres de la Commission recommanderaient que le Québec s'abstienne, dans des circonstances particulières et bien balisées, d'intenter des poursuites devant les tribunaux contre une personne - un médecin - qui aiderait par compassion quelqu'un à mourir. Et ce, même si le Code criminel canadien prévoit que l'euthanasie et le suicide assisté sont des actes criminels.

Les provinces ont une marge de manoeuvre. Il leur appartient de décider si elles engagent ou non des poursuites.

Interrogé au lendemain de la publication de ces informations, le ministre de la Santé du Québec avait dit qu'il lirait les recommandations - dont plusieurs seront à la fois précises et techniques - avant de réagir formellement. Mais il avait ajouté ceci : «S'il y en a un qui a une ouverture d'esprit [sur ces questions], c'est moi. Vous pouvez le noter.»

Yves Bolduc parlait tant d'une aide médicale pour mourir que des soins palliatifs, lesquels occuperont une très grande place dans les recommandations d'aujourd'hui. C'est d'ailleurs d'abord et avant tout sur ce dernier volet de son rapport que la Commission demandera au gouvernement de multiplier les efforts.

Les ressources en soins palliatifs devront être bonifiées.

La présentation du rapport marquera «le début d'une grande discussion de société», avait confié le ministre Bolduc. Il l'a répété, mercredi.

RD

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Épargne retraite : Feu vert aux RVER

 Article de Geneviève Lajoie, Journal de Québec, 22 mars 2012

Le gouvernement québécois forcera les entreprises à offrir un régime volontaire d'épargne-retraite (RVER) à tous leurs employés. Vieillissement de la population oblige, les retraites sont au coeur des préoccupations du troisième budget Bachand déposé mardi à l'Assemblée nationale. 

À l'heure actuelle, environ 2 millions de Québécois n'ont pas accès à un régime de retraite collectif. Pour pallier l'insuffisance d'épargne de certains travailleurs, les entreprises de cinq employés et plus seront tenues d'inscrire leurs salariés à un RVER au plus tard le 1er janvier 2015. (Les mesures entreront en vigueur à compter du 1er janvier 2013).

L'inscription sera automatique, c'est donc dire que les travailleurs qui ne souhaitent pas y participer devront en aviser leur employeur.

Les RVER permettront un prélèvement automatique à même le salaire, ce qui facilitera l'épargne, espère le gouvernement. «Ça sera plus simple et plus facile» de mettre de l'argent de côté, a plaidé le ministre des Finances, Raymond Bachand.

Les entreprises, elles, ne seront pas obligées d'y cotiser, mais pourront le faire si elles le souhaitent. Comme c'est le cas pour les REER, les participants au RVER pourront retirer leurs cotisations avant la retraite.

Seuls des gestionnaires de fonds d'investissement et des institutions financières détenant un permis délivré par l'Autorité des marchés financiers (AMF) seront habilités à administrer les RVER.

La mise sur pied de cet incitatif à l'épargne coûtera 2,5 millions $ cette année et 4 millions l'an prochain.

Loin de faire l'unanimité, les RVER soulèvent des craintes à la fois chez les entrepreneurs et chez les syndicats. Le président de la CSN, Louis Roy, croit fermement que le gouvernement n'atteindra pas ses objectifs avec ce nouvel outil qui s'apparente drôlement à «un REER administré par les banques».

Selon lui, une très petite part des travailleurs visés y adhéreront. Le syndicaliste n'a d'ailleurs pas l'intention d'inciter ses membres à participer aux RVER, une formule qui ne contribuera qu'à déresponsabiliser les entreprises à organiser elles-mêmes de véritables régimes de retraite.

Du côté de la Fédération des chambres de commerce, on craint que le gouvernement ne soit en train d'ouvrir tranquillement la porte à un régime obligatoire collectif auquel les entreprises seront contraintes de cotiser. «J'espère qu'on aura la retenue et qu'on respectera l'entente de départ», s'est inquiétée la présidente Françoise Bertrand.

Le taux de cotisation des Régimes volontaires d'épargne-retraite sera fixé à :

- 2 % du 1er janvier au 31 décembre 2015 ;
- 3 % du 1er janvier 2016 au 31 décembre 2016 ;
- 4 % à compter du 1er janvier 2017

Les participants seront autorisés à augmenter leur taux de cotisation et pourront volontairement décider de cesser de cotiser pendant un certain temps.

RVER : malgré les critiques, un pas dans la bonne direction

Article de Guillaume Poulin-Goyer . Finance et Investissement . 21-03-2012

BUDGET QUÉBEC 2012 

– En donnant naissance au Régime volontaire d'épargne retraite (RVER), le ministre des Finances Raymond Bachand satisfait l'industrie, mais déplait déjà à certaines PME et aux groupes sociaux.

Ainsi, le RVER s'appliquera obligatoirement aux employés qui n'ont pas de régime complémentaire avec leur employeur et sera disponible dès le 1er janvier 2013.

Toute entreprise qui a embauché plus de cinq personnes devra y inscrire ses travailleurs si elle n'offre pas déjà un régime de retraite, mais ne sera pas obligée de contribuer à leur épargne retraite. Les employeurs ciblés ont jusqu'au 1er janvier 2015 pour s'y conformer. Leur gestion sera confiée à des tiers, comme des institutions financières.

Les contributions faites par les clients seront déductibles d'impôts tant au Québec qu'au fédéral, au même titre que les REER. Les participants pourront déterminer eux-mêmes leur taux de cotisation, continuer d'y accumuler de l'argent lorsqu'ils changeront d'employeur ou se retirer à tout moment.

Pour les clients participants qui, initialement, ne voudraient pas faire de choix, un taux de cotisation par défaut s'appliquera. Celui-ci sera initialement fixé à 2 % du 1er janvier 2013 au 31 décembre 2015, à 3 % du 1er janvier 2016 au 31 décembre 2016 et à 4 % à compter du 1er janvier 2017.

Québec répond toutefois aux critiques relatives à la rigidité du RVER, exprimé depuis l'annonce de sa création, lors du dernier budget Bachand. Les cotisations des travailleurs pourront être retirées avant la retraite et le traitement fiscal de ces retraits sera le même que ceux d'un REER. Toutefois, « les cotisations patronales ne pourront être retirées qu'à partir de 55 ans », mentionne le budget de Québec.

Sur le plan du choix des placements, « l'option par défaut sera basée sur une approche "cycle de vie" où le niveau de risque est ajusté en fonction de l'âge du participant », précise le plan budgétaire. En clair, à mesure que le client avancera en âge, sa pondération en obligations augmentera alors que celle en actions diminuera.

Un pas dans la bonne direction

Les institutions financières appelées à offrir les RVER se réjouissent de son implantation. « C'est une excellente nouvelle. Ça va permettre potentiellement à un million de Québécois qui sont dans des entreprises qui n'offrent pas de régime de retraite d'avoir accès à l'option d'épargner avec des retenues à la source. Cette façon de faire, combinée à l'adhésion automatique, va permettre d'initier une démarche d'épargne pour beaucoup de personnes qui ont peu ou pas d'épargne-retraite », mentionne Sylvain Bouffard, directeur des affaires publiques et des relations gouvernement pour la Financière Sun Life. Il s'attend à ce que l'adhésion automatique au RVER fasse en sorte que les employés auront une participation supérieure à 80 %.

Sylvain Bouffard salue également le fait que les cotisations suggérées par défaut augmentent progressivement afin de favoriser un taux de remplacement de revenu adéquat des employés à la retraite. « Le mouvement à la hausse est une bonne façon d'essayer le RVER et de démystifier l'impact de l'épargne sur leur niveau de vie », ajoute-t-il.

« C'est un bon pas. Selon moi, plusieurs employés qui vont contribuer et plusieurs employeurs devraient faire la même chose. C'est une mesure administrative qui va cependant donner une charge importante pour les employeurs, mais c'est pour une bonne cause, parce que les particuliers n'épargnent pas assez pour leur retraite », ajoute Bernard Poulin, comptable agréé, associé et directeur du service de fiscalité chez Raymond Chabot Grant Thornton à Saint-Georges.

Puisque la cotisation au RVER de l'employé et de l'employeur vient réduire le revenu imposable du client, les plus hauts salariés qui auront le plus avantage à participer à ce régime, d'après Rémi Tremblay, associé en fiscalité chez PwC : « Ça permet aux gens d'avoir une économie d'impôt immédiate sur toutes les paies. De plus, le gouvernement vise à ce que les frais de gestion de ces placements soient moins importants. »

Critiques

La Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI), qui y voit un poids supplémentaire pour les entrepreneurs déjà embourbés dans un fardeau administratif, se dit satisfaite que les entreprises de moins de cinq employés soient exemptées. Par contre, elle aurait souhaité cette exception pour toute PME de moins de 20 travailleurs.

« On ne règle pas le problème à la base, a commenté Martine Hébert, vice-présidente Québec de la FCEI. Pour épargner en vue de la retraite, il doit rester de l'argent après les taxes et l'épicerie. » Pour l'instant, les impôts des contribuables servent notamment à payer les régimes trop généreux de la fonction publique, insiste-t-elle.

Depuis l'annonce de sa création, le RVER, un régime à imposition différée, a été maintes fois dénoncé. Des conseillers s'opposent à ce régime qui peut désavantager certains travailleurs sur le plan fiscal lorsque leur employeur ne cotise pas à ce programme.

En effet, un client devrait privilégier le RVER s'il anticipe que son taux d'imposition sera plus élevé durant sa vie active qu'à la retraite et favoriser le compte d'épargne libre d'impôt (CELI) dans le cas contraire. Il importe toutefois de comparer les taux implicites d'imposition du dernier dollar gagné, popularisés par les courbes de Claude Laferrière. Ces taux tiennent compte du remboursement des prestations gouvernementales lorsque les revenus du retraité augmentent, comme le remboursement de la pension de la sécurité de la vieillesse (PSV) ou le supplément de revenu garanti (SRG).

Or, pour plusieurs jeunes travailleurs à faible ou moyen revenu dont l'employeur ne cotise pas au RVER, le CELI est un meilleur véhicule d'épargne-retraite, selon Alexandre Laurin de l'Institut C.D. Howe. Une pétition dénonce d'ailleurs cette situation.

« On rentre dans l'analyse CELI par rapport au REER. C'est une analyse qui doit se faire au cas par cas, on comparant le taux d'imposition durant la vie active par rapport à la retraite », précise Rémi Tremblay.

De plus, des syndicats et des groupes de défense des intérêts des femmes dénonçaient la semaine dernière le RVER et le fait que l'employeur n'a pas l'obligation d'y cotiser. Ils se plaignaient que les revenus de retraites tirés du RVER dépendront du rendement des placements, lequel fluctuera selon les marchés financiers et n'offre aucune garantie, contrairement au Régime des rentes du Québec (RRQ) ou d'un régime à prestations déterminées.

« En faisant la promotion de l'épargne individuelle, dont les travailleuses et les travailleurs supportent tout le risque, le gouvernement fait miroiter l'idée qu'il s'attaque à l'insuffisance du revenu à la retraite. Mais c'est faux. Ce que Monsieur Bachand propose, c'est l'insécurité généralisée plus particulièrement pour les femmes », déplorait alors Alexa Conradi, présidente de la Fédération des femmes du Québec (FFQ), par voie de communiqué.

Pour les conseillers, l'arrivée du RVER aura un impact encore difficile à déterminer. La proportion d'employeurs qui cotiseront au RVER de leurs salariés risque d'influencer sur la participation des clients à ce régime. 

RD

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900 millions $ pour les aînés à la maison

Johanne Roy, Journal de Québec, 21 mars 2012

Près de 100 millions de dollars sont dépensés quotidiennement dans le système de santé québécois, ce qui témoigne de l’ampleur des budgets en jeu.

Du côté des nouveaux investissements en santé, la pièce de résistance va au plan d’action Vieillir chez soi, qui prévoit une hausse substantielle des débours de près de 900 millions$ annuellement, à compter de 2016-2017.

Ces sommes serviront à financer une série de mesures visant à favoriser le maintien des personnes âgées dans leur communauté. La politique Vieillir chez soi et le plan d’action 2012-2017 qui en découle seront rendus publics au printemps.

Au cours des cinq prochaines années, ce sont 2,7 milliards additionnels qui seront consacrés au soutien aux aînés et à des services de santé mieux adaptés dans chaque région.

Rappelons que l’an dernier, 105 millions ont été injectés, ce qui ne représente qu’une partie des 150 millions prévus initialement.

173 M$ pour commencer

Le plan d’investissement Vieillir chez soi est fixé à 173 millions, cette année, et à 200 millions$ par an, à compter de 2013-2014.

Le gouvernement Charest s’engage notamment à ajouter 4 800 places dans les ressources intermédiaires, ainsi que 800 nouvelles places dans les unités transitoires de récupération fonctionnelle pour aînés.

Plus de 50 000 personnes âgées bénéficieront d’une bonification des services à domicile. Quelque 1 250 nouvelles unités de logement seront également offertes aux gens âgés, à l’intérieur du programme AccèsLogis.

Mesures fiscales

Le plan d’action Vieillir chez soi est de plus assorti de mesures fiscales supplémentaires à hauteur de 172 millions$. Celles-ci touchent, par exemple, l’achat de biens, lit électrique ou autres, permettant de prolonger l’autonomie des personnes âgées à domicile. Le soutien au conjoint aidant naturel passera de 600$ à 1 000$, d’ici 2017.

En considérant la hausse du taux du crédit d’impôt et du plafond admissible, l’aide maximale passera graduellement de 4 680$, cette année, à 6 825$, en 2017, pour les aînés autonomes.

Pour les personnes âgées non autonomes, le soutien maximal atteindra 8 925$, en 2017.

Au cours de la prochaine année, les dépenses globales en santé s’élèveront à 30,1 milliards$, soit une augmentation de 3,4% par rapport à l’an dernier. C’est la moitié du budget de l’État québécois.

La fameuse contribution santé de 200$ engrangera, quant à elle, des revenus d’un peu plus de 1 milliard, ce qui portera la croissance totale du budget de la santé à 4,7%.

CHIFFRES À RETENIR :

  • Budget pour la santé : 30,1 G$, une augmentation de 4,7 %
  • 1 milliard $ pour la contribution Santé
  • 900 millions $ de plus en 2016-2017 pour les aînés
  • 1,3 million de 65 ans et plus
  • 88 % des aînés vivent à domicile
  • 4 millions pour des inspections en hébergement
COMMENTAIRE DE PHILOMAGE

Enfin, la ministre Marguerite Blais va sortir sa politique « Vieillir chez soi » au printemps prochain. Dans ses grandes lignes, on peut s'attendre à des prises de position qui vont ressembler à ce qu'a fait la France, il y a déjà quelques années. Bravo au Parti Libéral qui commence à peaufiner ses engagements politiques! C'est malheureux que tout ça arrive vers la fin de son mandat. Les autres Partis vont tout faire pour s'en attribuer tout le mérite, s'ils sont élus lors de la prochaine élection.

RD

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Elle a 101 ans et fait du parapente !


En faisant du parapente pour fêter ses 101 ans, cette Américaine entre dans le Guiness Book pour le record de la personne la plus âgée à voler de cette manière dans les airs.

Une Américaine de 101 ans, prénommée Mary Allen Hardison, a vu son record homologué mardi dernier par le Guiness Book comme étant la personne la plus âgée à avoir fait du parapente. L'exploit remonte au 1er septembre 2011, jour de son anniversaire. Pour souffler sa centaine de bougies, elle décide de s'offrir une séance de baptême de l'air en tandem avec un moniteur. Et le motif avancé par cette vénérable dame laisse pantois : Elle "ne voulait pas se laisser dépasser par
son fils de 75 ans qui venait de se lancer dans la pratique du parapente", explique-t-elle, citée par Sport.fr.

Elle veut que son record soit battu


 L'académie Guiness des records a homologué l'étonnante performance d'une centenaire américaine.

Pour son anniversaire, Mary Allen Hardison avait convié enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants et arrière-arrière-petits-enfants... Oui, cette habitante d'Ogden, dans l'Utah, a des arrière-arrière-petits-enfants car elle est centenaire. Mais, plus extraordinaire encore (et même inédit), pour célébrer ses 101 ans, le 1er septembre dernier, elle a réalisé un saut en parapente... pour la première fois de sa vie ! Cet exploit lui a valu une entrée à l'Académie Guiness des records en tant que femme la plus âgée de l'histoire à voler en parapente.


Après avoir atterri, elle a appelé à ce que son record soit dépassé, histoire de repousser encore plus les limites : "Je dis aux personnes âgées qu'elles doivent continuer à faire des choses, aussi longtemps qu'elles en sont physiquement capables. Soyez positifs. Les gens n'aiment pas les personnes grincheuses. Si vous vous en sentez capables et même si vous êtes plus âgé que moi, n'hésitez pas à essayer de battre mon record. Je promets que c'est une expérience qui vaut la peine".

Pour voir en vidéo cette centenaire qui fait du parapente, cliquez ci-dessous :
http://www.gentside.com/insolite/une-femme-de-101-ans-fait-du-parapente_art37671.html 

COMMENTAIRE DE PHILOMAGE

Juste à penser à un tel exploit, j'en ai les sueurs dans le dos.

RD

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Couvre-feu et contrôle des visites dans les résidences privées pour personnes âgées


Article de Johanne Roy, Journal de Québec, 19 mars 2012

Quel locataire accepterait que son propriétaire lui interdise de recevoir des visiteurs à l'heure des repas ou lui impose un couvre-feu? C'est pourtant ce qui a cours dans certaines résidences privées pour personnes âgées.

Marie Annik Grégoire, professeure à la faculté de droit de l'Université de Montréal, et Sophie Gratton, candidate au Barreau, ont examiné en détail les baux regroupant plus de 19 000 appartements pour personnes âgées autonomes et semi-autonomes au Québec.

Leur constat est pour le moins troublant. Tous les baux étudiés contenaient au moins une, voire plusieurs dispositions illégales.

Celles-ci concernent notamment de très gros joueurs de cette industrie en pleine croissance, ce qui fait dire à Me Grégoire qu'il ne s'agit pas de cas isolés, mais de pratiques plus répandues.

Certaines clauses sont particulièrement choquantes, selon Me Grégoire, car elles violent impunément les droits à la liberté, à la dignité et à la vie privée des personnes âgées.

Bain obligatoire

Croyez-le ou non, le propriétaire d'une résidence pour personnes âgées autonomes impose qu'un bain par semaine soit donné par ses préposés à chacun des résidents, sans qu'«aucune excuse ne soit acceptée pour détourner (sic) cette directive».

Même le jour et l'heure de ce bain obligatoire sont établis par le locateur. «Ces pratiques infantilisent les gens âgés de manière inadmissible. Il y a aussi beaucoup de clauses d'expulsion immédiate, alors que c'est totalement interdit», souligne Me Grégoire, dont l'étude vient de paraître dans la «Revue du Barreau du Québec».

L'avocate a de plus relevé des frais de toutes sortes facturés aux locataires âgés, en contravention des règles de la Régie du logement. « Certains baux imposent aux résidents des heures de visite et de sortie et interdisent toute visite en dehors de ces heures. C'est absolument incroyable! Ces règles isolent les personnes âgées de leurs proches, ce qui risque par le fait même d'augmenter leur vulnérabilité», dénonce Me Grégoire.

Autorégulation insuffisante

L'autorégulation est insuffisante pour protéger adéquatement les gens âgés. Le gouvernement québécois doit exercer un meilleur contrôle des baux en amont, au moment de la certification des résidences privées pour personnes âgées, affirme Me Grégoire.

Le «laisser-faire» actuel conduit tout droit à des abus, déplore-t-elle.

«Le gouvernement Charest n'a pas l'intention de développer des places dans le réseau public. S'il laisse le soin au privé de le faire, il doit s'assurer de la validité des baux. Ceux-ci doivent être simplifiés et rédigés en termes clairs, tant pour les aînés que leurs proches», stipule Me Grégoire.
Clauses de bail abusives ou illégales

- Frais «administratifs» de 350 $ chargés au locataire qui sous-loue son appartement.
- Clause qui limite la responsabilité du propriétaire en cas d'infestation du logement par des insectes.
- Interdiction de recevoir un membre de sa famille ou une autre personne pour la nuit.
- Bail conditionnel à l'examen médical du locataire âgé.
- Le résidant qui souhaite se prévaloir d'un droit de sortie doit prévenir la résidence 24 heures à l'avance, sous peine de sanctions pouvant mener à l'expulsion.
- Dépôt exigé de 30 $ ou 60 $ pour le retour de clés ou de cartes magnétiques.
- Frais de remise en état du logement assumés par le nouveau locataire.
- Augmentation de plus de 100 $ par mois en cas de maladie ou d'utilisation d'un climatiseur.
- Interdiction d'avoir recours à des services extérieurs de ménage ou de soins infirmiers.
- Autorisation d'entrer dans l'appartement du locataire en tout temps, sans préavis.



Source : «Revue du Barreau»


COMMENTAIRE DE PHILOMAGE

On se croirait revenu aux maisons de vieux d'Antan. Et le pire, là-dedans, c'est le prix du logement et des services offerts par ces résidences privées. C'est carrément de l'exploitation et de l'abus sur le dos des aînés. Dans ces cas-là, il est largement préférable de demeurer chez soi le plus longtemps possible et de profiter d'agences qui viennent donner des soins à domicile. Au moins, on fait encore partie de la Société québécoise, on n'est pas des zombies, des morts-vivants qui se font arnaquer leurs revenus de retraite, fruits du labeur de toute une vie.

Enfin, j'ajouterais qu'il y a sûrement un manque de la part de la famille entourant ces personnes âgées, lors du choix du logement et de la résidence. Dans les autres cas, les personnes âgées devraient confier tout ce bric-à-brac à des agences privées qui feraient pour eux, moyennant une rémunération, les démarches nécessaires pour que de tels baux ne soient jamais signés ou mis en vigueur. S'il y a un prix à tout, mieux vaut faire affaire avec des professionnels (avocats, notaires, spécialistes de l'offre de services aux aînés, autres) qui prennent nos intérêts en main.

RD

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Les clauses des baux des résidences pour personnes âgées

Article de Johanne Roy, Journal de Québec, 20 mars 2012

Qui aurait pensé que les résidences pour personnes âgées feraient de la « maltraitance implicite » ? Il semble que ce soit le cas et ce, malgré les coûts exorbitants de location de ces logements dans une résidence privée.

En effet, « Les clauses abusives dans les baux de résidences pour personnes âgées, c’est de la maltraitance implicite », affirme sans détour la présidente de l’Association québécoise des retraités des secteurs public et parapublic (AQRP), Madeleine Michaud.

 Au moment de la certification de ces résidences, le gouvernement devrait exiger l’élimination des clauses qui limitent les droits de locataires âgés, estime Mme Michaud.

Il ne faut toutefois pas s’attendre à des modifications de la part de la ministre déléguée aux services sociaux, Dominique Vien. « On ne peut pas toucher aux baux dans la certification, car ceux-ci relèvent de la Régie du logement », précise l’attaché de presse de la ministre, Florent Tanlet.

« Pas en prison »

« Si j’habite un logement, j’ai le droit de me laver quand je veux! C’est inacceptable de contrôler les visites. Ces gens âgés vivent en résidence privée, pas en prison », argue, pour sa part, Mme Michaud.

Cette dernière réagissait aux informations publiées, hier, dans le Journal, voulant que plusieurs baux de résidences pour personnes âgées, au Québec, comportent des clauses abusives ou illégales.

Clauses « ridicules »

Selon ce qu’a constaté Me Marie Annik Grégoire, professeure à l’Université de Montréal, ces règlements maison vont de l’imposition d’un couvre-feu et des frais de toutes sortes, jusqu’à l’expulsion immédiate.

France Émond, porte-parole du Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec, n’hésite pas à parler d’une « sous-catégorie de clauses ridicules » qui se retrouvent dans les baux de résidences pour personnes âgées.

« Dans certains cas, le locataire âgé doit payer un montant de 10 $, s’il est en retard d’un jour pour payer son loyer, et de 40 $ pour un chèque sans provision. Des propriétaires exigent des frais de 50 $ pour un tuyau bouché », signale Mme Émond.

« Le locataire âgé ne doit pas signer de telles clauses; sinon, il est présumé y avoir consenti. Le Code civil est assez clair au sujet des clauses abusives ou illégales. Ce qu’il faudrait, ce sont des sanctions pour les propriétaires récalcitrants », opine-t-elle.

COMMENTAIRE DE PHILOMAGE

En plus de charger le gros prix pour louer un logement en résidence privée, les personnes âgées doivent accepter des clauses abusives dans les baux qui briment leur liberté de mouvement, ajoutent des frais additionnels pour des insignifiances et subissent un couvre-feu obligatoire. La Charte des droits et libertés est interpelée par de tels comportements de la part des gestionnaires de ces résidences privées.

On se croirait carrément à l'Armée. Les propriétaires de ces lieux devraient être dénoncés au moment de la certification des résidences. Chacun des baux devraient faire l'objet d'une relecture par l'inspecteur pour s'assurer que tout est conforme à la Loi. Sinon, pas de certification avant rectification. Les expulsions sans motif valable devraient faire l'objet d'une enquête de la part du ministère de la ministre Blais, responsable des Aînés. C'est son rôle de protéger les aînés de toutes les manières possibles. À ce chapitre, le Gouvernement ne peut reculer ou se mettre la tête dans le sable, parce que ces personnes sont plus ou moins capables d'affronter de genre de maltraitance.

RD

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jeudi, mars 15, 2012

 

Aînés : deux projets de lois soumis aux Communes

 Source : La Presse canadienne,15 mars 2012

L'amélioration de la qualité de vie des aînés était au coeur de deux projets de loi déposés aux Communes, jeudi, par les néo-démocrates et par les conservateurs. Le Nouveau Parti démocratique (NPD) a déposé un projet de loi qui inscrirait automatiquement tous les aînés au programme de Supplément de revenu garanti.

Le Parti conservateur a quant à lui proposé des amendements au Code criminel pour alourdir les peines pour les crimes commis contre les personnes âgées.

Ces deux projets de loi démontrent que le sort des aînés occupera un rôle croissant dans les politiques sociales au pays, au moment où la population canadienne vieillit. Le premier ministre Stephen Harper devrait, dans le budget fédéral présenté le 29 mars, annoncer la hausse de l'âge d'admissibilité pour avoir droit à la Sécurité de la vieillesse et au Supplément de revenu garanti.

Selon la députée néo-démocrate Laurin Liu, quelque 135 000 aînés à faible revenu ne peuvent compter sur les prestations complémentaires du Supplément de revenu garanti à cause d'embûches administratives. Ces données sont toutefois tirées d'un rapport datant de 2005, soit bien avant que le gouvernement fédéral n'apporte des modifications au système.

Pour l'instant, les aînés doivent toujours soumettre une demande afin de se prévaloir de ces prestations. En 2007, Ottawa avait modifié le fonctionnement du système de sorte qu'une fois les aînés enregistrés au programme, ils n'avaient qu'à joindre une nouvelle demande à leurs déclarations de revenus pour être automatiquement réinscrits. Or, le NPD suggère dans son projet de loi de rendre tout aussi automatique le premier enregistrement des aînés à ce programme.

Les conservateurs ont quant à eux misé sur la loi et l'ordre pour améliorer la qualité de vie des aînés. Leur projet de loi propose ainsi de faire de l'âge avancé des victimes un facteur aggravant dans la peine à infliger aux contrevenants. Des groupes de défense des aînés déplorent la faiblesse des peines imposées pour les crimes contre les personnes âgées.

Le NPD devrait appuyer le projet de loi conservateur, mais a soutenu que des peines de prison plus sévères ne régleraient pas tous les problèmes dans le dossier. La députée Liu a expliqué jeudi que c'est la pauvreté qui constitue la principale source d'abus contre les aînés.

RD

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dimanche, mars 11, 2012

 

SOINS AUX AÎNÉS EN CHSLD : LE RÉSEAU FADOQ VEUT PLUS DE SUIVI ET UNE HARMONISATION DES PRATIQUES


Ci-contre, Jean-Claude Grondin, président du réseau FADOQ, www.fadoq.ca

Au regard des derniers événements relatifs aux soins des aînés en CHSLD, le Réseau FADOQ estime que bien des choses ont été dites et promises, mais se demande quand les résultats se feront sentir. Pour le Réseau FADOQ, le flou artistique qui entoure les procédures de suivi des visites d’appréciation et le manque d’harmonisation des pratiques d’une région à l’autre met en péril la qualité de vie et la sécurité des aînés.
« Grâce aux pressions soutenues des associations de représentation des aînés, comme le Réseau FADOQ, le gouvernement a fait preuve d’une volonté d’améliorer le bien-être des personnes âgées vivant en résidence privée. Il est grand temps que cette démarche soit également mise en œuvre dans les CHSLD, car ce sont particulièrement dans ces lieux que résident les aînés les plus vulnérables », soutient M. Jean-Claude Grondin, président du Réseau FADOQ.
Les visites d’appréciation des CHSLD sont bien conçues en soi puisqu’elles prennent en compte divers aspects qui touchent de près la sécurité et la qualité de vie des aînés. Mais à quoi servent ces visites si un suivi approprié n’est pas mis en place pour rectifier les situations problématiques?
Pour le Réseau FADOQ, il est nécessaire de mettre en place un processus uniforme de suivi et de reddition de comptes à l’ensemble des agences de santé et de services sociaux. Cette harmonisation des pratiques est essentielle, car si dans certaines agences, le processus de suivi est relativement satisfaisant, dans d’autres, le nombre et la qualité des contrôles instaurés sont insuffisants et la responsabilité de cette tâche, pourtant cruciale, semble encore floue. Par le fait même, il est également crucial de nommer, dans chaque agence, une personne responsable du suivi des dossiers et à qui incombera de faire le suivi au ministère de la Santé et des Services sociaux lorsqu’un rapport d’une visite d’appréciation nécessitant des changements et des améliorations lui sera remis. D’autre part, il est également important d’imposer des sanctions aux agences et aux CHSLD qui n’auront pas mis en oeuvre les modifications exigées par les visites d’appréciation dans un délai acceptable afin de montrer le sérieux et l’importance de la démarche d’appréciation.
Ces trois éléments sont essentiels à la protection des droits des résidents des différents CHSLD de la province. Autrement, les efforts pour contrer la maltraitance chez les aînés et pour favoriser la création de milieux de vie dans les centres d’hébergement ne pourront porter les fruits escomptés.
Le Réseau FADOQ demeure à l’affût des dossiers et des événements qui concernent les aînés et entend faire valoir leurs droits lors du dépôt du prochain budget provincial, mais également dans le cadre d’une éventuelle campagne électorale.
RD

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Le mois des aînés en février?


Article de Jean-Jacques Samson, Journal de Québec, 2 mars 2012

Février est en voie de devenir le mois des aînés au Québec. Le Journal et TVA avaient diffusé des reportages à la même période, en 2011, sur les histoires d’horreur vécues par des personnes âgées dans des centres d’hébergement.

Le sujet avait alors rebondi évidemment à l’Assemblée nationale. Nos dames patronnesses, qui ont pour mandat de veiller sur les vieux à coups de bons mots, les ministres Marguerite Blais et Dominique Vien, s’étaient fâchées et, avec des trémolos dans la voix, elles avaient sermonné les propriétaires de résidences privées pour personnes âgées. Comme si le secteur privé qui supplée à l’incurie du gouvernement dans cette mission avait le monopole des mauvais traitements infligés aux personnes âgées. Rien n’a changé bien sûr.

Le Journal est revenu à la charge cette semaine. Mercredi, ce sont les directeurs des Agences de la santé et des services sociaux qui, pour la galerie, devaient essuyer cette fois les foudres de la ministre Vien.

Des plantes vertes

Le problème est que ces deux ministres déléguées n’ont pas plus de poids au conseil des ministres que des plantes vertes placées dans les recoins de la salle. Plutôt que de faire la leçon à des technocrates ou aux propriétaires de centres d’hébergement privés, c’est vers le premier ministre, Jean Charest, et vers le ministre des Finances, Raymond Bachand, qu’elles devraient se tourner, pour qu’une véritable politique des aînés soit mise en place avec les budgets nécessaires pour assurer une fin de vie dans la dignité aux personnes âgées.

Les gouvernements du Québec, péquistes comme libéraux, ont trouvé des milliards pour développer un réseau public de garderies. Il n’y a cependant jamais l’argent nécessaire pour les personnes âgées non autonomes et les personnes souffrant de troubles mentaux que l’on a jeté à la rue, sans leur fournir le soutien promis lors de la désinstitutionnalisation. Ces deux clientèles ne sont pas outillées pour faire pression sur le gouvernement et elles présentent un faible intérêt électoral.

Le ministre Bachand déposera dans quelques semaines son budget pour 2012-2013. Si le gouvernement a une réelle volonté d’améliorer le sort des personnes en CHSLD, nous le verrons alors. Et alors seulement. Mais en 2011, les promesses larmoyantes de changer les choses n’ont pas dépassé les bonnes paroles des ministres Blais et Vien. The proof is in the pudding, dit-on en économie à l’université Harvard, où le ministre Bachand a obtenu un doctorat.

L’huile de bras

Le temps n’est plus à des consultations et aux études. Les tablettes débordent de rapports de commissions et d’audiences tenues depuis vingt ans.

Le diagnostic est établi et les remèdes sont connus. Tout passe par l’argent. Il faut en premier lieu des budgets pour accroître le personnel et la formation, améliorer la qualité des locaux, celle des services, de l’alimentation, des équipements pour l’hygiène de base, comme les bains spéciaux, sans oublier l’achat de couches en quantités suffisantes !

Ce que le gouvernement avait à faire était décrit avec précision dans le rapport de la Consultation publique sur les conditions de vie des personnes âgées que la ministre Blais a menée en… 2007.

Je lis une série de reportages année après année sur les mauvais traitements que subissent les personnes âgées en centres d’hébergement. Les politiciens qui ne font pas tout ce qu’il faut pour celles-ci ne méritent que du mépris.

 RD

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Le Québec continue de s'endetter


Article de Jean-Paul Gagné, Les affaires.com, 10 mars 2012

« Il faut diminuer nos attentes démesurées envers l'État »
Le vérificateur général du Québec a fait de la dette du Québec le sujet principal de son dernier rapport. Ce choix indique que le niveau d'endettement du gouvernement québécois a atteint un niveau préoccupant.

Contrairement à ce que certains peuvent penser, ce message ne vise pas seulement nos élus. Au contraire, cette situation nous interpelle tous, car c'est à cause de nos attentes démesurées envers l'État que nous avons ce niveau d'endettement. Certes, les élus ont abusé des miroirs aux alouettes, et ce sont eux qui ont décidé d'offrir tel ou tel programme ou de faire tel ou tel investissement. Nous avons pourtant une grande part de responsabilité dans cet endettement dangereux.

Et, à preuve qu'il n'y a rien de nouveau sous le soleil, des dizaines de milliers d'étudiants sèchent actuellement leurs cours pour réclamer le gel ou même l'abolition des droits de scolarité, et ce, même s'ils paient déjà moins cher pour leur éducation que ne le font les étudiants du reste du Canada, même si le sous-financement de nos universités menace la qualité de l'éducation qu'ils y reçoivent et même si le gouvernement du Québec est celui qui dépense le plus pour ses universités par rapport à l'ensemble du Canada.

Et que dire de nos garderies à 7 $ par jour, de notre programme universel d'assurance médicaments et de notre régime d'assurance parentale, qui sont de très loin les plus généreux du Canada et que l'on finance en partie avec de la dette ? Jusqu'à la politique du déficit zéro instituée par le gouvernement de Lucien Bouchard, Québec a, pendant des décennies, emprunté pour payer des «dépenses dites d'épicerie», une pratique incompatible avec la saine gestion. On le fait de nouveau actuellement à cause du ralentissement économique, mais Québec promet le retour à l'équilibre en 2013-2014.
Il n'est pas impertinent ici de penser aux Grecs, qui, ayant eux aussi vécu au-dessus de leurs moyens, viennent de se faire imposer une forte baisse de leur niveau de vie par les prêteurs qui ont financé leur dette publique. Alors qu'ils blâment leur gouvernement et leurs prêteurs, les Grecs doivent aussi faire leur mea culpa pour leur indiscipline.

Certes, le Québec n'est pas dans la situation de la Grèce, mais le rythme de notre endettement a pris une vitesse de croisière inquiétante. Nous bénéficions pour le moment de taux d'intérêt très favorables, mais cela ne durera pas. Leur remontée fera exploser le coût du service de la dette.

Un rythme d'endettement jamais vu

Le Québec a augmenté sa dette de 10 milliards de dollars (G$) pendant l'exercice terminé le 31 mars 2011, après une hausse de 6 G$ l'année précédente, un rythme de croissance qui ne s'est jamais vu. Or, celle-ci gonflera d'un autre 10 G$ cette année et d'au moins 7 G$ l'an prochain.

Pire, notre dette brute déclarée, qui était de 173 G$ au 31 mars 2011 (soit 54,3 % du produit intérieur brut) ne comprend pas d'autres obligations et passifs du gouvernement.
Selon le vérificateur général, le gouvernement du Québec avait au 31 mars 2011 des obligations contractuelles s'élevant à 40,9 G$ (12,8 % du PIB) et des passifs environnementaux de 3,2 G$ (pour la restauration de sites pollués), lesquels ne sont pas comptabilisés dans sa dette brute officielle.

On retrouve dans ces obligations contractuelles des ententes pour l'acquisition éventuelle d'immobilisations, des promesses de prêts et d'investissements, des contrats de location-exploitation, des acquisitions d'immobilisations réalisées en partenariat public-privé, des financements de routes et d'hôpitaux et des emprunts faits pour des tiers (comme l'Agence métropolitaine de transport). On y retrouve aussi un prêt à une aluminerie, des passifs de fonds spéciaux (pour les garderies, l'assurance médicaments, le soutien aux proches aidants, les municipalités, etc.). N'y figurent pas non plus des déficits totalisant 5 G$ au titre de l'assurance automobile, de l'assurance stabilisation des revenus agricoles, de l'assurance parentale et de la santé et de la sécurité du travail.

Québec investit des milliards dans des infrastructures, des hôpitaux et d'autres équipements essentiels. Certes, ces immobilisations serviront aux générations futures et il est légitime de les financer par emprunt. Mais comme notre dette publique explose (sans compter notre part de 150 G$ de la dette fédérale), il est primordial de revoir des programmes existants, comme l'Ontario s'apprête à le faire, et de limiter au maximum les nouveaux engagements de dépenses.

RD

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Vieillissement : les hommes préoccupés mais silencieux


Article de Reine Côté. Branchez-vous.com, 10 mars 2012

Ne plus pouvoir bouger, perdre la mémoire, subir les effets secondaires liés à des médicaments ou encore perdre la vue. Voilà ce que craignent le plus les hommes en vieillissant.Bien qu'ils ne le manifestent pas, les hommes s'inquiètent sérieusement de leur santé à mesure qu'ils vieillissent.

Une vaste enquête menée auprès de 2325 Canadiens âgés de 55 à 97 ans par l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal (IUGM), en collaboration avec l'Université de Montréal, a permis de comprendre ce qui préoccupe les hommes à l'idée de vieillir.

Qu'est-ce qui préoccupe les hommes âgés par rapport à leur santé et à leur vieillissement? Abordent-ils ces sujets avec leur médecin? Est-ce qu'ils ont les mêmes préoccupations que les femmes âgées?

C'est le genre de questions qui intéressait la Dre Cara Tannenbaum, gériatre et titulaire de la Chaire pharmaceutique Michel-Saucier en santé et vieillissement à l'IUGM, au moment d'amorcer sa recherche nationale.

Mais les hommes se font discrets sur leurs inquiétudes, de sorte que très peu d'entre eux sont véritablement informés sur les conséquences liées à certaines maladies ou encore sur les traitements existants.

L'enquête du Dre Tannenbaum a démontré qu'à peine 18% des hommes abordent un sujet comme l'incontinence avec leur médecin, seuls 17% parlent de l'anxiété, 16% d'Alzheimer, 13,5% d'ostéoporose et 12% de soins en fin de vie.

Grand tabou s'il en est un chez la gent masculine: la dépression. À peine 9,5% des hommes abordent ce sujet lorsqu'ils visitent leur médecin.

En revanche, pas moins de 80% des hommes ont affirmés avoir été informés sur les accidents vasculaires cérébraux, les maladies cardiaques, le diabète, la pneumonie et les maladies de la prostate.

Plus de temps avec les patients

En menant son enquête, la Dre Tannenbaum a été étonnée de constater que les hommes étaient si peu informés. Elle estime qu'il faut mettre en place des mesures appropriées pour changer la situation.
«Plus de temps devra être accordé lors des suivis médicaux pour conseiller les patients notamment sur l'exercice, la nutrition, l'incontinence, la santé mentale. Par exemple, l'incontinence à la suite d'une ablation de la prostate devient un problème fréquent qui a de lourds impacts sur l'estime personnelle et la vie sexuelle des hommes âgés, il est donc très important d'en parler franchement», explique-t-elle dans un communiqué.

Les résultats de l'enquête sur les priorités de santé des hommes ont été comparés à ceux de l'enquête menée auprès des femmes en 2005 sur le même sujet.

Les priorités sont les mêmes, mais les chiffres diffèrent. Les problèmes de mobilité, la perte de mémoire et les effets secondaires des médicaments préoccupent les femmes dans des proportions respectives de 88, 86 et 88 % alors qu'elles sont de l'ordre de 64, 64 et 63 % dans le cas des hommes.

Quelque 2325 Canadiens âgés de 55 ans à 97 ans ont répondu au sondage postal mené en mai 2008 qui abordait 24 thèmes liés à la santé.

Ces résultats sont parus en ligne sur le site Early online.

RD

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jeudi, mars 08, 2012

 

Québec solidaire condamne la poursuite d'Eddy Savoie

Ci-contre : M. Eddy Savoie
Québec solidaire presse Eddy Savoie, président du Groupe Savoie, d'abandonner sa poursuite de 400 000 $ visant à faire taire les critiques à l'égard de son administration du CHSLD en PPP Saint-Lambert-sur-le-Golf.
M. Savoie a intenté une poursuite de 400 000 $ contre Mme Pierrette Thériault-Martel qui s'était plainte de la qualité des services dans ce centre hospitalier de soins de longue durée (CHSLD) où résidait sa mère avant son décès.
« C'est de l'intimidation pure et simple que fait subir M. Savoie à Mme. Thériault-Martel », dénonce le docteur Amir Khadir, député de Québec solidaire.
La gestion du groupe Savoie du CHLSD Saint-Lambert-sur-le-Golf a fait l'objet de plusieurs critiques, dont de la part de la Fédération de la Santé et des services sociaux et de Québec solidaire. « Il est particulièrement odieux que le Groupe Savoie choisisse de cibler une simple citoyenne aux revenus très modestes, qui a simplement exprimé ses inquiétudes quant aux soins reçus par sa mère. Cette action correspond en tout point à la définition d'une poursuite-bâillon visant à museler les critiques.»
Demande l'intervention de la ministre
Le député de Québec solidaire interpellera le ministre de la Santé, le docteur Yves Bolduc, pour lui demander d'intercéder auprès du Groupe Savoie afin qu'il abandonne sa poursuite contre Mme Thériault-Martel.
« C'est une honte que le dirigeant d'une entreprise qui prétend à être partenaire de l'État dans les soins à nos Aînés se comporte comme un fier-à-bras qui s'en prend aux plus faibles pour faire régner sa loi, poursuit M. Khadir. J'espère que le ministre saura le convaincre de changer son comportement et d'abandonner cette poursuite abusive. »
Le palais de justice de Longueuil entendra la cause aujourd'hui. Mme Martel demande à la Cour de rejeter la poursuite de M. Savoie, et exige 50 000 $ en dommages punitifs pour dissuader ce genre de d'intimidation. 
RD

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La vieillesse est-elle insupportable?

 Article de Jocelyne Robert, La Presse, 7 mars 2012
L'auteure est sexologue et écrivaine.


En dehors de certaines situations intolérables qui viennent déranger notre tranquillité, la vieillesse nous insupporte. Plus elle est cachée et invisible, mieux on se porte.

 Le scandale des mauvais traitements réservés aux vieux, dans les CHSLD ou autres parkings de pépés et mémés, nous met hors de nous et nous indigne. Et pourtant...

 Et pourtant, en dehors de ces situations intolérables et grossières qui viennent entacher notre regard et déranger notre tranquillité, la vieillesse nous insupporte. Plus elle est cachée et invisible, mieux on se porte.

Avez-vous vu cette pub de la Banque TD qui nous montre, sans coup férir, ces deux vieux grognons qui radotent sur le bon vieux temps, vissés sur leur banc ? On les traite comme des attardés oisifs malgré leur évidente santé physique et mentale dont ils ne savent que faire. Il paraît qu'elle plaît en plus, cette pub!

Et celle de Arctic Garden légumes congelés qui fait apparaître dans les murs et les tables des bouts de corps fantomatiques d'aïeules qui viennent empoisonner la vie de leur héritiers et héritières en tricotant?

Et ces indicibles messages publicitaires pour le Viagra et autres « remontants » qui nous enfoncent dans la tête l'idée que la vie ne vaut la peine d'être vécue qu'en bandant comme à 20 ans? Quitte à ce que cette bandaison soit pur subterfuge sinon pur supplice...

Que dire de ces vieilles stars aux Oscars, visage de poupée de cire et corps « bimbofiés » peinant à se tenir sur leurs jambes arthrosiques campées sur talons aiguilles ? Que voulez-vous, la chirurgie des nouvelles jambes n'est pas encore tout à fait à point. Mais oui, elles s'infligent tous ces outrages parce qu'elles n'ont pas le choix, « l'industrie » oblige.

Il y a deux ans, j'ai publié un livre sur les femmes vieillissantes, cinquantaine et plus, mettons. Pas question qu'il y ait dans le titre de ce livre les mots vieilles, vieillir ou vieillissement,  m'a-t-on dit. Mots tabous entre tous. « Un titre qui comprend un dérivé de vieillir est repoussant. Invendable. Tu veux passer tes idées oui ou non ? »

Les vieux et vieilles, « normaux » et en santé, ne sont pas regardables alors, imaginons les vieux  malades, fragilisés, incontinents, dépendants, édentés. Comment voulez-vous qu'on ne les oublie pas dans leurs couches souillées ?

Les vieux se détestent et nous détestons les vieux. C'est de l'auto-détestation. Nous ne supportons pas la vieillesse. Parce que nous ne supportons pas notre propre mortalité, notre propre finitude, notre déchéance imminente. En nous aveuglant devant la vieillesse, on nourrit l'illusion de notre propre éternelle jeunesse.

Ça n'est certes pas un hasard si la vieillesse est la seule période de l'existence qui comprend la particule vie ! Il faut rappeler sans cesse que les êtres humains que regroupe cette période de l'existence sont toujours vivants. L'enfance, l'adolescence, la maturité, l'âge adulte n'ont pas besoin d'appellation qui confirme leur vitalité.

J'avance sur le chemin de l'ainesse. On commence à me concocter des petits plats de compliments assaisonnés de l'adverbe encore : « Oh que vous faites encore jeune! Ah! que vous êtes encore belle! Hé! que vous êtes encore bien conservée » Ben oui s'tie , je suis « encore » vivante.
Le «Oh ! qu'elle a encore toute sa tête !» ne devrait plus tarder. À condition que je la conserve, cette tête.J'avance sur le chemin de l'ainesse. J'ai peur. Qui veut m'échanger mon droit d'ainesse pour un plat de lentilles?

COMMENTAIRE DE PHILOMAGE

Enfin, un article qui remet les pendules à l'heure. Moi-même, j'ai franchi en février dernier le cap des 67 ans et je n'en suis pas mort. Au contraire, je me sens comme à 20 ans. Je fatigue plus vite, donc je me repose plus. Je soigne maintenant mon diabète avec de l'insuline, alors je fais mes injections les yeux fermés, en quelques minutes. J'ai toutes mes facultés, même mieux qu'à 20 ans parce que j'ai l'expérience d'une longue  vie derrière moi. J'ai du subir une grosse opération (prostatectomie) et j'ai pris le temps de me remettre en forme et en santé.

J'ai pris ma retraite, il y a déjà presque 7 ans et je surfe sur la vague tous les jours. Je suis heureux d'avoir tant de temps libre et si peu de contrainte dans ma vie. Je ne sens pas l'âge qui avance et je profite de la vie. Pour moi, c'est une continuité, pas une coupure dans la vie que de vieillir. Les autres, ils penseront ce qu'ils voudront. L'âge va les rattraper aussi. « Good night and good luck! »

RD

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lundi, mars 05, 2012

 

La ministre Vien exige un état de situation pour chaque CHSLD

Article de Simon Boivin, Le Soleil, 1 mars 2012

La ministre déléguée aux Services sociaux, Dominique Vien, a confirmé avoir eu hier matin une conversation «franche» avec les dirigeants des 16 agences de la santé et des services sociaux du Québec.

 La ministre Dominique Vien exige un état de situation «établissement par établissement» des 468 centres d'hébergement de soins de longue durée (CHSLD) du Québec.

La ministre déléguée aux Services sociaux et députée de Bellechasse a tenu une conférence téléphonique, mercredi matin, avec les dirigeants des 16 agences de la santé et des services sociaux du Québec.

«On a eu une conversation qui était franche, a déclaré Mme Vien. Assez corsée, mais franche. Et les attentes sont claires. C'est le premier geste que je pose. Je m'attends à des revirements de situation.»

Elle prévoit avoir en mains un portrait assez juste au cours des prochaines semaines.

Mardi, des cas de négligence constatés envers les aînés en CHSLD ont été étalés dans le Journal de Québec. Les deux seuls inspecteurs du ministère, qui préviennent pourtant de leur visite 24 heures à l'avance, ont détecté des cas de mépris envers les résidents, d'odeurs désagréables, de repas douteux donnés à la va-vite et de manque d'intimité dans certains établissements.

«Nous voulons effectivement que les situations problématiques soient corrigées», a lancé en chambre la ministre déléguée, soulignant néanmoins que «la très grande majorité de nos CHSLD font un travail formidable».

Le député caquiste François Bonnardel est revenu à la charge sur le dossier. La veille, son chef, François Legault, a exigé au nom de l'obligation de rendre compte que des directeurs de CHSLD perdent leur emploi lorsque leur établissement échoue à dispenser des services acceptables. M. Bonnardel, député de Shefford, voit dans la situation un argument supplémentaire pour faire disparaître les agences de santé, une lourdeur bureaucratique inutile selon la Coalition avenir Québec.

«Avec un organigramme de la santé aussi énorme, dites-moi sérieusement où sont nos personnes âgées là-dedans», a-t-il lancé en point de presse. Il faudrait augmenter le nombre d'inspecteurs à plus d'une vingtaine, selon lui.

Au Parti québécois (PQ), la députée Carole Poirier déplore que la responsabilité des aînés soit divisée entre la ministre Vien, le ministre de la Santé et la ministre des Aînés. «Un ministre, ça devrait être suffisant, puis un bon qui s'occuperait de ses affaires», a déclaré Mme Poirier.

 Le PQ suggère d'investir 500 millions$ d'argent neuf dans les soins à domicile pour qu'il y ait le moins de gens possible qui doivent se résigner à aller en CHSLD.

RD

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Dénutrition des aînés dans les CHSLD: le Québec a 15 ans de retard



Les données d'un CHSLD de Montréal ont montré que 85 % des personnes âgées admises souffraient de dénutrition et que leur état, après qu'elles ont été admises, s'est détérioré.


(Québec) Le Québec est 15 ans en retard sur l'Ontario et les États-Unis en ce qui concerne la dénutrition des personnes âgées dans les centres d'hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) et des milliers de patients dans les hôpitaux.

«Dans les années 90, alors que l'Ontario et les États-Unis prenaient conscience de la dénutrition, qu'ils imposaient des normes sévères de dépistage et de traitement de la dénutrition, au Québec, on disait que l'alimentation, ce n'est pas important, et qu'il fallait y mettre le moins d'argent possible dans le réseau de la santé pour atteindre le déficit zéro», a déploré, dimanche, au Soleil, Denise Ouellet, professeure à la faculté des sciences de l'agriculture et de l'alimentation de l'Université Laval.

Chez nos voisins du sud, les règles font qu'on ne peut réduire les services alimentaires sans tenir compte des conséquences sur l'état de santé des personnes hébergées. «Aux États-Unis, le centre d'hébergement a l'obligation de maintenir un état nutritionnel optimal tel que mesuré régulièrement avec une méthode scientifique. Au Québec, on n'a absolument rien», a-t-elle poursuivi.

 En Ontario, les centres d'hébergement doivent avoir à leur emploi un nombre minimum de nutritionnistes. «La norme minimum y est de 30 minutes par mois par résidant dans un CHLSD. Au Québec, il n'y a aucune norme», a souligné Mme Ouellet.

De plus, dans la province voisine et dans les CHSLD financés par le gouvernement américain, un test de dépistage de dénutrition est fait lors de l'admission dans un hôpital ou un centre d'hébergement. Par la suite, quatre fois par année, une évaluation nutritionnelle des personnes hébergées est effectuée. Si un problème de dénutrition est décelé, un plan de traitement est appliqué. Au Québec, peu de centres d'hébergement accordent une grande attention à la dénutrition des personnes âgées.
«Nos aînés sont vraiment négligés au plan de l'alimentation. La forte majorité des CHSLD n'ont pas de nutritionnistes», a soutenu l'experte en nutrition.
 
Vision de comptable

Mme Ouellet explique cette situation par le peu d'importance que l'on accorde au Québec à l'alimentation des personnes hospitalisées et hébergées dans leur plan de soins. «On ne considère pas l'alimentation comme un soin, mais un service de support au même niveau que la buanderie, la lingerie. On dit que c'est de l'hôtellerie, que ce n'est pas la vocation de l'hôpital et qu'il faut mettre le moins d'argent possible dans l'alimentation», a-t-elle affirmé.
Selon Mme Ouellet, il s'agit d'une vision comptable à courte vue qui ne tient pas compte des coûts supplémentaires engendrés par la dénutrition non dépistée et non traitée. «Ça peut coûter jusqu'à quatre fois plus cher. La dénutrition entraîne un affaiblissement du système immunitaire, donc beaucoup plus d'infections. Une plaie prend plus de temps à guérir. On va payer des médicaments et des soins infirmiers de façon plus importante», a-t-elle avancé.

«Une personne dénutrie va perdre sa masse musculaire. Ses capacités de s'occuper d'elle-même qui sont déjà faibles quand on entre en hébergement vont dépérir encore plus rapidement. Ça prend plus de préposés. Il y a un risque de chute plus important. En plus, il y a un besoin d'aide plus grand au sortir de l'hôpital. Ça coûte plus cher», a-t-elle continué.

Mme Ouellet est persuadée qu'il est possible d'offrir des repas qui seraient plus appréciés dans les hôpitaux et les centres d'hébergement et de soins de longue durée. «Les coûts seront plus élevés, mais on va faire des économies ailleurs et les personnes âgées se porteront beaucoup mieux.»

Des données colligées par un CHSLD de Montréal ont montré que 85 % des personnes âgées admises souffraient d'un problème de dénutrition et que leur état, après qu'elles ont été admises, s'est détérioré.

Le Vérificateur général confirme le problème
 Le Vérificateur général du Québec donne raison à la professeure Denise Ouellet. Il estime que les centres d'hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) ne se préoccupent pas suffisamment des personnes âgées hébergées qui sont dénutries.

Après avoir fait une vérification des trois centres de santé et de services sociaux (CSSS), le Vérificateur général a constaté qu'il n'y avait pas de dépistage systématique des personnes âgées ayant un problème de dénutrition et qu'il n'y avait pas de suivi nutritionnel par la suite.

Pourtant, le problème serait pandémique. «Les résultats obtenus lors d'études scientifiques menées au Québec et ailleurs montrent que de 30 à 80 % des usagers des centres d'hébergement souffrent de dénutrition», peut-on lire dans le rapport du Vérificateur, présenté l'automne dernier.
 
Conséquences importantes sur la santé

«Le fait de ne pas reconnaître qu'un usager souffre de dénutrition peut entraîner des conséquences importantes sur sa santé, dont une réduction de ses capacités fonctionnelles, de son autonomie et de sa qualité de vie. De même, selon des études, les complications liées à la dénutrition ont un effet direct sur la durée d'hospitalisation des personnes âgées, donc sur le coût que ces séjours occasionnent», a-t-on ajouté.

Le Vérificateur général note également que les diététistes sont beaucoup moins nombreux dans les CSSS au Québec par rapport à l'Ontario. Au CSSS du Sud-Ouest Verdun, dans la métropole, on compte neuf fois moins de diététistes que la norme minimale dans la province voisine.

Au CSSS de Beauce et à celui de Rimouski-Neigette, l'écart est moins prononcé. On y retrouve trois fois moins de diététistes que dans un centre d'hébergement en Ontario.

RD

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