vendredi, septembre 30, 2011

 

Le vieillissement de la main-d’œuvre et l’avenir de la retraite : point de vue critique


La Commission nationale sur la participation au marché du travail des travailleuses et travailleurs expérimentés de 55 ans et plus démarrait ses travaux en juillet 2010. 

Avec le thème du vieillissement actif comme leitmotiv, celle-ci a cherché, pendant une année entière, les moyens pour encourager les travailleurs de tous les secteurs de l’économie  à retarder leur retraite (de 60 à 62 ans) ou à continuer à travailler  après 65 ans. En septembre 2011, elle rendait public son Rapport intitulé : « Le vieillissement de la main-d’œuvre et l’avenir de la retraite : Des enjeux pour tous, un effort de chacun ».

Enjeux et mandat principal de la Commission :

« Quels sont les enjeux des changements démographiques immédiatement prévisibles? En quoi la situation démographique du Québec est-elle comparable à celle des autres sociétés industrialisées? En quoi s’en distingue-t-elle? Quelles en sont les conséquences pour les citoyens, les personnes en emploi, les entreprises et les institutions? Que pourrions-nous faire pour amorcer sans tarder les adaptations que commandent les changements démographiques?

Voilà quelques questions de base que la Commission nationale sur la participation au marché du travail des travailleuses et travailleurs expérimentés de 55 ans et plus a été chargée d’élucider.

Comme le prévoit son mandat, la Commission a abordé ces questions sous deux angles : celui de la participation au marché du travail et celui de l’autonomie financière des personnes retraitées. »

CONCLUSION DU RAPPORT

Cette Commission, dirigée par l’ancien sous-ministre en titre du ministère du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation, M. Gilles Demers, avec M. Yvon Boudreau, ancien sous-ministre-adjoint à la Planification, comme secrétaire général de la Commission, en est arrivé aux conclusions suivantes :

Trois conclusions s’imposent, selon le rapport synthèse :

1. ll faut agir sur de nombreux leviers. Aucune solution, prise isolément, ne permet d’atténuer significativement les effets de l’évolution démographique.
2. Les effets des changements apportés pour tenir compte du nouveau contexte démographique mettent du temps à se manifester. Il faut donc entreprendre ces changements le plus rapidement possible si l’on veut qu’ils atténuent les effets de l’évolution démographique. Par rapport à de nombreuses autres sociétés, nous avons même pris passablement de retard à cet égard.
3. Il est nécessaire de tenir un débat public afin, d’une part, d’expliquer la nature des changements démographiques et ses effets sur notre société et sur notre niveau de vie et, d’autre part, de convenir des actions qui devraient être entreprises pour gérer ces changements de manière ordonnée.

Tous les gouvernements qui ont souhaité engager des réformes afin de faire face aux changements démographiques ont commencé par informer et mobiliser leurs leaders, leurs agents socioéconomiques et la société civile. Personne ne va modifier son comportement à moins d’être convaincu de la nécessité de procéder à des changements.

La Commission s’attend donc à ce que, dans la foulée de la publication de son rapport, une importante consultation soit menée, sous l’impulsion du gouvernement, dans divers forums, sous plusieurs formes et pendant un certain temps. Elle souhaite que son rapport fournisse aux participants à cette consultation l’éclairage des faits et certaines pistes d’action les plus susceptibles de contribuer à la gestion harmonieuse des changements à venir.

Le rapport peut être consulté à l’adresse suivante :

www.mess.gouv.qc.ca/grands-dossiers/travailleurs-experimentes
 
LA PRODUCTIVITÉ : UNE DES PISTES DE SOLUTION MENTIONNÉE 

  •  Favoriser une augmentation de la productivité
 La Commission pose les diagnostics suivants à l’égard de la productivité :

✦✦ L’évolution de la productivité au cours des vingt dernières années a été décevante au Québec (croissance annuelle de l’ordre de 1 % entre 1982 et 2008).

✦✦ Les interventions du gouvernement du Québec afin d’améliorer la productivité ont été dirigées vers le secteur de la fabrication.

Aujourd’hui, les services représentent environ 70 % de l’économie. Il faut donc que soient réalisés des gains de productivité dans les services, tant dans le secteur privé que dans le secteur public.
Pour maintenir au Québec un niveau de vie jugé adéquat dans le nouveau contexte démographique, la productivité doit croître d’au moins 1,5 % par an. Cela veut dire une augmentation de 50 % par rapport à la hausse tendancielle de 1 % à laquelle se situe notre performance historique. C’est considérable. L’atteinte d’un tel résultat va nécessiter des changements structurels majeurs, ce qui implique des ruptures avec les pratiques passées, autant de la part des agents économiques que des décideurs publics. De tels changements ne peuvent pas survenir uniquement sous l’effet des forces du marché.
 
COMMENTAIRE DE PHILOMAGE

La lecture de ce « rapport de  travail » de la Commission nationale laisse non seulement indifférent, mais introduit aussi un doute social et éthique sur le rôle que doivent jouer les personnes qui prennent leur retraite, de bonne heure ou en tout temps.

Il n’y a pas d’âge pour prendre une retraite du marché du travail. La santé, les circonstances de la vie et un tas d’autres aléas forcent les gens (même bien intentionnés) à se retirer du marché du travail. L’évolution démographique du Québec a fait en sorte que les cohortes de travailleurs de la relève seront en moins grand nombre. SO WHAT?

Comment contourner l’obstacle démographique devrait être l’objet d’un débat, et jamais celui de trouver des justifications pour retarder la retraite des travailleurs qui ont œuvré toute leur vie sur le marché du travail ?

UN ARTICLE ET UNE ÉTUDE QUI REMETTENT LES CHOSES EN PERSPECTIVE

Voici un article qui vient d’être publié dans le journal Les Affaires par le journaliste François Normand (numéro 1er octobre 2011) et qui résume l’opinion de M. François Dupuis, vice-président et économiste en chef, études économiques, au Mouvement Desjardins.

Intitulé « Notre niveau de vie pourrait diminuer si nous ne relevons pas notre productivité », CET ARTICLE ne fait aucunement mention de retarder l’âge de la retraite en pénalisant des travailleuses et travailleurs ou de garder au travail des personnes âgées de 65 ans et plus, même volontairement.

 « Que doit faire rapidement le Québec pour relancer son économie ? »

Il faut accroître la productivité. Nos entreprises doivent innover et investir davantage afin que leurs employés travaillent mieux. Le gouvernement doit les encourager en leur fournissant le meilleur environnement sur les plans réglementaire, fiscal et concurrentiel, ainsi que des infrastructures de qualité. Si nous n'arrivons pas à hausser la productivité, la réduction graduelle du bassin de main-d'oeuvre, résultant du vieillissement de la population, se traduira par une croissance économique plus faible. Cela entraînera une stagnation, voire une diminution du niveau de vie et la détérioration des finances publiques. Ce qui rendrait encore plus difficile la résolution d'autres défis, de la lutte à la pauvreté au développement régional, en passant par la protection de l'environnement.

À moyen terme, de 2016 à 2021, quelle devrait être notre priorité ?

Miser de plus en plus sur la technologie et le savoir afin de rester concurrentiels à l'échelle mondiale. Pour y arriver, le Québec doit encore rehausser le niveau d'éducation de l'ensemble de sa population. Et à moyen terme, avec une main-d'oeuvre de meilleure qualité, nous pourrons favoriser l'innovation, stimuler l'entrepreneuriat et faire commercialiser les fruits de la recherche et développement, ce qui contribuera aussi à améliorer la productivité des Québécois.

Et si on se projette plus loin dans le temps, sur un horizon de 10 à 25 ans ?

Pour que la prospérité soit durable, il faut penser aux générations futures. Dans cet esprit, deux objectifs sont essentiels à long terme : il faut assainir les finances publiques et protéger l'environnement. L'assainissement des finances publiques est un enjeu qui revêt encore plus d'importance dans le contexte du vieillissement de la population du Québec. Il faut en effet éviter que les générations futures soient écrasées sous un fardeau fiscal trop lourd qui les empêcherait de s'accomplir. Par ailleurs, l'exploitation juste et équitable des ressources naturelles devrait davantage être mise de l'avant, et ce, pour trois raisons : assurer une exploitation collective prospère du territoire, contribuer à l'assainissement des finances publiques et réduire le déficit commercial du Québec. Quant à la protection de l'environnement, elle doit toujours être prise en compte dans l'atteinte des autres objectifs de développement durable.

De concert avec le Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations (CIRANO), les Études économiques du Mouvement Desjardins ont publié une étude, « Le défi de la prospérité durable », sur les enjeux auxquels fait face le Québec pour assurer sa prospérité dans les prochaines années.

Pour obtenir copie de cette étude :

EN CONCLUSION, ON EST LOIN DE LA SOLUTION PROPOSÉE PAR LA COMMISSION DE RETARDER LE DROIT À LA RETRAITE DE 60 À 62 ANS OU ENCORE DE GARDER SUR LE MARCHÉ DU TRAVAIL LES TRAVAILLEURS EXPÉRIMENTÉS APRÈS 65 ANS, EN PÉNALISANT LES UNS ET EN RÉCOMPENSANT LES AUTRES.

La Commission, avant de publier son rapport, aurait dû s’inspirer de d’autres études nettement plus avant-gardistes et plus fouillées, pour non seulement suggérer des pistes d’action, mais aussi prioriser des solutions intégrées à la dynamique RÉELLE de l’économie du Québec.

RD

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dimanche, septembre 25, 2011

 

Trouver les ressources communautaires avec le service 2-1-1



QU'EST-CE QUE LE 2-1-1?

Le Service 2-1-1 est un service d’information et de référence centralisé qui dirige rapidement les personnes vers les ressources qui existent dans les régions de la Capitale-Nationale, de la Chaudière-Appalaches et de la MRC de la Haute-Yamaska. Un numéro à trois chiffres facile à retenir qui met en lien les gens avec la gamme complète de services offerts dans la collectivité. Concrètement, le Service 211 est un centre d'appels établi dans une collectivité afin de mieux la desservir. Des préposés spécialisés répondent aux appels, évaluent les besoins de l'appelant et le dirigent vers les services appropriés.

POURQUOI UN SERVICE 2-1-1 ?


Parce que toute personne dans le besoin doit pouvoir trouver rapidement de l’aide auprès des organismes du milieu. Au cours des dernières décennies, les organismes et les organisations de services autres que les établissements d’État se sont multipliés. À travers ce réseau, les gens ont souvent de la difficulté à savoir où s’adresser afin de trouver l’aide ou l’information dont ils ont besoin.

Plusieurs appels sont parfois nécessaires pour trouver la ressource appropriée. Chaque fois, l’appelant doit répéter sa demande et exprimer son besoin avant d’être finalement dirigé vers la bonne ressource.
Bref, le problème qui se pose n’est pas tant le manque de services que le manque d’information sur les services existants, et ceux qui conviennent le mieux dans une situation donnée et sur le moyen d’y avoir accès.

Voir leur site INTERNET :

www.211quebecregions.ca

COMMENTAIRE DE PHILOMAGE

Il semble que cette organisation fera partie des centres d'information pour les Aînés annoncés en août dernier par la Ministre responsable des Aînés, Mme Marguerite Blais ?


RD

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Connaissez-vous Info-Santé 8-1-1 ?


Depuis le 20 mai 2008, un seul numéro à trois chiffres, le 8-1-1, est nécessaire pour rejoindre les services Info-Santé. Facile à retenir, ce numéro peut être composé partout au Québec, excluant les Terres-Cries-de-la-Baie-James et le Nunavik.

Ainsi, le 8-1-1 vous permet, en cas de problème non urgent, de rejoindre un professionnel de la santé plus facilement.

Qu’est-ce que le service Info-Santé déjà?

Le service Info-Santé permet de rejoindre un professionnel de la santé en cas de problème non urgent. Ce service de consultation professionnelle téléphonique accessible 24 heures par jour, 7 jours par semaine, constitue une composante majeure de la première ligne de soins de santé. Il permet de répondre à certaines questions courantes sur la santé, ou de diriger la personne vers la bonne porte dans le système de santé et de services sociaux. Il s’inscrit en complémentarité aux services des centres de santé et de services sociaux et des groupes de médecine de famille, qui assurent pour leur part la prise en charge du patient, au-delà d’un problème ponctuel.

Toutefois, quand survient un problème urgent, il importe de se rendre à l’urgence lorsque possible, ou de composer le 9-1-1 pour obtenir de l’aide (policiers, ambulanciers, pompiers).

Pourquoi un numéro unique?

L’utilisation d’un numéro de téléphone unique pour toute la province vise à faciliter l’accès aux services pour la population. Actuellement, 2 400 000 appels sont répondus annuellement par les intervenants d’Info-Santé.

En juin 2004, le ministère de la Santé et des Services sociaux a mis sur pied un groupe de travail pour revoir le rôle et l’organisation des services Info-Santé au Québec. À la suite de leurs recommandations, le ministre de la Santé et des Services sociaux a déterminé les orientations à prendre afin d’optimiser les services Info-Santé. Les principales décisions prises sont la centralisation des services Info-Santé, soit une centrale téléphonique par région sociosanitaire, et la mise en réseau des 15 sites.

Ainsi, en composant le 8-1-1, on rejoint maintenant l’une des quinze centrales Info-Santé. Ces centrales sont reliées en réseau de sorte que, s’il y a surcharge à un endroit, l’appel est transféré à une autre région. Cette façon de procéder devrait favoriser une réduction des délais afin d’obtenir le service. Auparavant, il pouvait y avoir une centaine de numéros de téléphone différents pour rejoindre Info-Santé, qui fonctionnait à l’échelle locale.

Cette réorganisation de services vise également l’amélioration des conditions de travail pour les intervenants afin d’assurer une plus grande stabilité du personnel. L’utilisation des services Info-Santé en avant-première ligne diminue la pression sur les intervenants de la première ligne et permet des gains d’efficience par l’évitement de coûts plus onéreux. Augmenter l’utilisation d’Info-Santé sera bénéfique pour la population, les intervenants et pour tout le système de santé.

Si vous recherchez des ressources locales:

COMMENTAIRE DE PHILOMAGE

Vous ne vous sentez pas bien? Vous aimeriez être renseigné rapidement sur un sujet médical ou encore, vous désirez un avis ou un renseignement particulier ?  Faites le 8-1-1 et vous obtiendrez sur le champ l'aide que vous sollicitez. C'est gratuit! Et, combien rassurant.

RD

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lundi, septembre 19, 2011

 

Bilan du colloque Mourir dignement : quelles alternatives?

Maître Paul G BrunetC'est sous la présidence de maître Paul G. Brunet, le frère de Claude Brunet qui a fondé le Conseil pour la protection des malades, qu'a débuté ce colloque. La présentation de maître Brunet s'intitulait Les droits des usagers, les devoirs du réseau de santé.

Quelques citations :

« Les soins palliatifs sont assurés pour 20% à 30% des Québécois selon les régions. Quant aux soins de longue durée, entre 50% et 70% peuvent y accéder. »

« C'est quand on n'existe plus pour le monde que le fait de vivre devient insupportable. La Commission sur le droit de mourir dans la dignité devrait être la Commission sur le droit de vivre dignement.

« J'ai été témoin de cabarets de nourriture qui avaient été à peine touchés par les malades, faute d'aide et de temps pour manger. Il est important que les parents et les bénévoles viennent aider les malades à manger ou que, à défaut, du personnel supplémentaire soit ajouté pour aider les malades à manger même si cela prend du temps. »

Dr Louis Roy, médecin aux soins palliatifs dans la région de Sherbrooke - Éloge de l'inconnu
Louis RoyLe dr Roy nous a rapporté que la pharmacologie actuelle nous garantit une mort sans douleur. Il nous a raconté qu'une dame de Californie était très souffrante. Elle demanda à son vieux médecin de lui procurer un médicament pour alléger sa souffrance. Ce dernier lui annonça qu'il ne pouvait rien lui prescrire. Elle alla rencontrer un médecin plus jeune et lui fit la même demande. Ce dernier lui a alors prescrit des antidouleurs très efficaces. La dame décida donc de poursuivre son premier médecin. En cour, ce dernier fit valoir que dans sa formation (documents à l'appui), il n'y avait rien de prévu pour soulager la dame. Il fut donc exonéré, mais le juge condamna tous les médecins de Californie qui n'avaient pas reçu de formation pour alléger la souffrance à suivre une formation obligatoire de dix heures. 

M. Yvon Bureau, travailleur social - Mourir dignement, alternative de l'euthanasie
Yvon BureauDepuis 25 ans, M. Bureau prône le libre choix et la compassion. Il a mentionné que la Hollande, la Belgique et la Suisse ont légalisé la mort volontaire. Des lois encadrent sévèrement cette pratique. Il faut notamment que la demande soit volontaire et mûrement réfléchie. Il faut aussi qu'elle résulte de la conviction que les souffrances du patient sont insupportables et sans perspective d'amélioration. Bref, qu'il n'existe pas d'autres solutions raisonnables.

Madame Danielle Blondeau, éthicienne - Pratiques cliniques en fin de vie : enjeux éthiques
Danielle BlondeauLa présentation de Mme Blondeau portait sur la question de sédation dans le cas de douleurs physiques et de l'importance d'avoir le consentement du malade. L'Oregon et l'État de Washington sont les seuls, à ce jour, à accepter le suicide assisté avec la Hollande, la Belgique et la Suisse. Avec l'article « Législation sur l'euthanasie par pays » de Wikipédia, on a un portrait global des législations au sujet de l'euthanasie.

Madame Johanne de Montigny, psychologue - La phase terminale : un temps précieux pour qui?
Johanne De MontignyAyant frôlé la mort à deux reprises, Johanne de Montigny nous a présenté ce qu'était un service de soins palliatifs. On y trouve généralement :
  • Un musicothérapeute – Quoi de mieux que de vivre les derniers instants de sa vie avec la musique que l'on aime, que ce soit du country, du classique ou du jazz? 
  • Un ergothérapeute – Quelqu'un qui nous indique comment être le plus autonome possible, que ce soit pour nous sortir du lit ou autre chose, nous permet certainement de vivre dignement tant que cela est possible. 
  • Un infirmier ou une infirmière – Certaines personnes prudes seront très mal à l'aise de se faire laver par une personne d'un autre sexe. Pourquoi, en fin de vie, faire subir ce stress inutile? 
  • Un agent spirituel (prêtre ou autre, selon la religion) – Un croyant appréciera certainement d'être accompagné pour le grand passage vers l'éternité.
  • Un médecin – Ce dernier devra être au courant des volontés du malade surtout si ce dernier ne veut pas d'acharnement thérapeutique. Mais qu'adviendra-t-il si le malade perd l'esprit et refuse de manger par exemple? Allons-nous le gaver?
Voilà ce qui constitue une équipe prodiguant des soins palliatifs.

Madame Hélène Bolduc - Testament de vie ou directives anticipées
Hélène BolducL'A.Q.D.M.D, vous connaissez? Madame Hélène Bolduc a présenté son « Testament de vie ou directives anticipées ». Visitez le site de cet organisme à la page suivante : aqdmd.qc.ca. Votre notaire vous a probablement suggéré d'ajouter à votre testament une clause au sujet de l'acharnement thérapeutique. Mais qu'arrivera-t-il dans les cas de démence? Selon une étude récente réalisée à l'Université du Michigan, 42,5% des aînés de plus de 60 ans deviendront inaptes. Ce pourcentage passe à 50% après 85 ans. Et l'état de démence (incluant l'Alzheimer) peut durer de 5 à 15 ans. Au premier stade, la personne peut, par exemple, oublier à quoi sert une fourchette. Il est encore temps d'agir et de rédiger au plus vite son « Testament de vie ou directives anticipées ». Le document proposé par l'AQDMD doit être signé par le malade et par deux témoins. Il n'est pas obligatoire de procéder à l'homologation, une opération qui peut prendre jusqu'à trois mois. Au deuxième stade, la personne oublie de manger et de boire. Faut-il alors la gaver? C'est à ce moment que le « Testament de vie » doit être connu du médecin pour qu'il prenne les dispositions nécessaires pour respecter les volontés du malade. Le « Testament de vie ou directives anticipées » doit être remis au médecin dès que le malade est hospitalisé pour des raisons de démence, par exemple. Il est aussi important que le malade ait nommé un mandataire en accord avec sa conception de la fin de vie.

Docteure Jana Havrankava - Que faire avec une personne de 75 ans qui arrive au bout de sa vie? 
Jana HavrankavaCette personne est encore consciente. La médecine peut la faire survivre pour environ trois semaines avec des narcotiques, mais sans qualité de vie. C'est le devoir du médecin d'être présent à la mort, mais ce n'est jamais facile pour personne. Elle nous présenta le cas d'un malade atteint de diabète à qui on devait couper la jambe pour éviter la gangrène. Ce dernier refusa net! Le médecin n'a pas pu opérer. Ce malade est décédé par sédation palliative (défendu au Canada de parler de sédation terminale). Il a aussi été question des nombreux cas de suicide chez les aînés qui veulent mettre fin à leur vie avant de ne plus pouvoir le faire. Des soins palliatifs avec un « Testament de vie » bien clair peuvent parfois prolonger la vie de nombreux malades. Il y a des données positives à cet effet.

Source : Association québécoise de gérontologie

COMMENTAIRE DE PHILOMAGE

Le débat sur l'euthanasie et les diverses formes de suicides assistées se poursuit au Québec. Il est important de noter que ce débat a lieu alors que les Baby-boomers arrivent à leur retraite. Les changements ou ajustements légaux, religieux et médicaux que l'on adoptera auront une importance considérable pour cette génération de Québécois et Québécoises qui s'engagent dans la dernière tranche de leur vie. Ils ont tout intérêt à défendre leurs points de vue et à faire valoir les options qu'ils préfèrent parce que certains d'entre eux seront nécessairement confrontés à ces maladies terminales extrêmes.

Il faudra bien inventer, un jour, l'élixir permettant de passer de vie à trépas dans une atmosphère de détente et de vie bien remplie, loin des douleurs extrêmes et des angoisses existentielles.

RD

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dimanche, septembre 18, 2011

 

Début de la consultation particulière sur le projet de loi 16: Certification des résidences pour personnes âgées

Les consultations particulières sur le projet de loi modifiant diverses dispositions législatives en matière de santé et de services sociaux et resserrant notamment le processus de certification des résidences pour personnes âgées ont débuté le 6 septembre 2011.

Ces auditions se tiendront les 6, 7, 12,  13 et  15 septembre et permettront d'entendre plus de 30 groupes. « Mon objectif est de bonifier le processus actuel de certification afin d'offrir aux personnes âgées des milieux de vie encore plus sécuritaires et d'une qualité améliorée. J'entreprends ces audiences dans un esprit d'ouverture », a déclaré la ministre déléguée aux Services sociaux, madame  Dominique Vien .

Déposé le 12 mai dernier à l'Assemblée nationale du Québec, le projet de loi confirme l'engagement du gouvernement de renforcer la sécurité des aînés et d'améliorer leur qualité de vie. Différentes propositions traduisent notre volonté de resserrer les règles existantes en matière de sécurité, de qualité de vie et de formation du personnel :

Un seuil minimal d'employés; Une formation obligatoire pour le personnel; La vérification systématique des antécédents judiciaires du personnel et des bénévoles.

« Les personnes et les groupes qui interviendront durant la consultation vont bénéficier d'une écoute attentive de notre part et leurs propos serviront à inspirer la suite de nos travaux. Je m'attends donc à des remarques et des solutions constructives », a affirmé madame Vien.
Les services aux aînés : une priorité

En 2007, le gouvernement du Québec a innové en instaurant un processus de certification des résidences privées pour personnes âgées, une première en Amérique du Nord. Cette certification offre une garantie supplémentaire de qualité et de sécurité aux 110 000 aînés qui vivent dans les 2 150 résidences privées pour personnes âgées au Québec. À cette mesure importante s'ajoutent de nombreuses autres actions structurantes visant à améliorer les services offerts aux aînés, notamment :

La tenue régulière, depuis 2004, de visites d'appréciation des centres d'hébergement et de soins de longue durée, sous la responsabilité directe d'une équipe ministérielle; Des investissements majeurs, depuis 2005, pour construire, agrandir, rénover ou moderniser plusieurs centres d'hébergement se traduisant par un investissement de 800 millions de dollars; Ainsi que la nomination, en 2007, pour la première fois de l'histoire du Québec, d'une ministre dédiée exclusivement aux personnes aînées.

Au printemps 2011, le gouvernement a fait l'annonce d'un plan de services intégrés pour les personnes âgées, accompagné d'un investissement totalisant 200 millions de dollars récurrents chaque année. Sur le terrain, cet investissement va se traduire par trois grandes mesures : un rehaussement des services de soutien à domicile pour 15 000 personnes, un accroissement de l'offre de service pour des soins de convalescence favorisant la récupération fonctionnelle des personnes âgées et une diversification de l'offre d'hébergement par l'ouverture de 2 500 places supplémentaires en ressources intermédiaires et de 800 lits supplémentaires en centres d'hébergement et de soins de longue durée.

« Au fil des ans, le gouvernement a toujours été à l'écoute des aînés et cette priorité a motivé plusieurs actions, aussi novatrices que diversifiées, pour améliorer leurs conditions de vie. La tenue de cette consultation particulière témoigne de notre détermination à réaliser une démarche entièrement transparente jusqu'à la fin des travaux qui se poursuivront cet automne. », a conclu madame Vien.

RD

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Politique Vieillir chez soi: nouveau programme de financement Carrefour d'information pour aînés

Le 18 août dernier, la ministre responsable des Aînés, Mme Marguerite Blais, était heureuse d'annoncer le nouveau programme de financement Carrefour d'information pour aînés, doté d'une enveloppe de 2,1 millions de dollars sur trois ans. 

À la fin de cette période, 30 carrefours seront implantés sur tout le territoire québécois, incluant les six qui ont pris part au projet pilote en 2008. La période d'appel de projets 2011-2012 est en cours et se poursuivra jusqu'au 14 octobre 2011 inclusivement.

« J'encourage chaleureusement les organismes communautaires qui s'investissent quotidiennement pour le mieux-être des aînés et de leurs proches à déposer une demande pour mettre en place un carrefour d'information pour aînés. Cette ressource répond directement à un besoin largement exprimé par les personnes aînées et leur mission s'inscrit de plain-pied dans la future politique  Vieillir chez soi  », a mentionné la ministre Blais.

Grâce à une équipe de bénévoles accompagnateurs, le plus souvent des aînés, les carrefours d'information guident des personnes aînées vulnérables dans leur démarche de repérage et de compréhension des programmes et des services gouvernementaux qui les concernent.

« Je suis fier de participer à l'initiative novatrice des carrefours d'information pour aînés depuis ses tout débuts. L'annonce d'aujourd'hui est une excellente nouvelle puisqu'elle signifie que des projets naîtront dans toutes les régions du Québec pour permettre aux aînés d'avoir un accès facilité à l'information gouvernementale. Plusieurs d'entre eux pourront ainsi se prévaloir de services qui favoriseront leur plein épanouissement », a déclaré M. Pierre Riley, directeur général de la Fédération des centres d'action bénévole du Québec.

Les services offerts par ces carrefours peuvent être rendus au domicile de la personne aînée, dans les locaux de l'organisme ou dans tout autre endroit que fréquente la personne, par téléphone ou encore par l'intermédiaire d'activités d'information diverses.

« L'expérience que nous avons menée avec les projets pilotes au cours des trois dernières années démontre la pertinence d'étendre le service des carrefours d'information pour aînés à l'ensemble de la province. Je ne peux que me réjouir de la mise en place d'un programme qui concourt à l'édification d'une société forte de la contribution de ses aînés », a ajouté M. André Guérard, directeur général de l'Association québécoise des centres communautaires pour aînés.

Les carrefours d'information permettent d'améliorer grandement les conditions de vie des personnes aînées en favorisant leur intégration sociale de même qu'en améliorant leur autonomie et le respect de leurs droits. Les risques d'isolement social et de maltraitance sont ainsi considérablement diminués.

« Depuis 2008, le Centre d'action bénévole D'Autray s'occupe d'un carrefour d'information pour aînés qui a toujours été géré par le même coordonnateur. Je peux affirmer que les retombées positives de ce service sont nombreuses. Cette ressource met à profit l'expertise et la passion du personnel bénévole et salarié en plus de contribuer au mieux-être d'un nombre important de personnes aînées vulnérables de notre région. L'engagement des organismes sur le terrain est précieux et je suis heureux qu'un nouveau programme s'offre à eux pour les soutenir dans leurs actions quotidiennes en faveur des aînés dans toutes les régions du Québec », a conclu M. Ronald Cormier , directeur général du Centre d'action bénévole D'Autray.

Les organismes qui désirent déposer une demande de financement dans le cadre de ce programme sont invités à prendre connaissance du Guide d'information 2011-2012 et des autres renseignements relatifs aux carrefours d'information pour aînés que contient le site Web du ministère de la Famille et des Aînés, à l'adresse www.mfa.gouv.qc.ca.

RD

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vendredi, septembre 16, 2011

 

L’Âgisme : comprendre et changer le regard social sur le vieillissement


Parution du premier livre sur l’âgisme en langue française (mars 2010)

Tandis qu’il existe en anglais de nombreux livres sur l’âgisme (notamment parce que les Américains travaillent sur tous les types de discriminations), il n’y en avait jusqu’ici aucun en français.

Cette absence, révélatrice, n’est désormais plus totale : les presses de l’université de Laval, au Québec, viennent de publier un excellent ouvrage collectif sur le sujet.

Le mieux, pour le découvrir, est d’en parcourir l’introduction, qui présente, chapitre après chapitre, les différentes dimensions abordées dans le livre.

L’Âgisme : comprendre et changer le regard social sur le vieillissement
Dirigé par Martine Lagacé (université d’Ottawa)
Presses de l’université Laval, 2010.


Introduction (Martine Lagacé)

« Car c’est notre regard qui enferme souvent les autres dans les plus étroites appartenances et c’est notre regard aussi qui peut les libérer. » Cet extrait d’un ouvrage d’Amin Maalouf (Les Identités meurtrières (1998, p.29) exprime avec la plus grande lucidité le pouvoir réducteur tout autant que captif des stéréotypes. Ainsi, lorsque le regard sur l’autre est teinté de fausses croyances et de préjugés généralisés, il empreinte la voie pernicieuse des stéréotypes et emprisonne cet autre dans des schèmes de pensées dont les frontières sont imperméables. Mais lorsque le regard laisse entrevoir l’unicité, la singularité de l’autre, il est alors libérateur. À la source du présent ouvrage, une réflexion sur le regard, précisément, le regard posé sur le processus du vieillissement, sur l’état de la vieillesse et sur la place ainsi que le rôle des aînés dans nos sociétés contemporaines. Cette réflexion a été guidée par le souhait implicite qu’exprime Maalouf dans l’extrait ci haut : faire le constat, sans détour, que si le regard actuel sur les aînés est par trop souvent teinté de fausses croyances et de préjugés, la démarche même de faire un tel constat peut constituer le premier pas pour changer ce regard.

Or, comment se traduit le regard actuel sur le vieillissement et sur les aînés ? 

Quand il n’est pas foncièrement négatif, ce regard est à tout le moins des plus ambivalents. Vieillir dans les sociétés occidentales est en effet pour plusieurs un processus à éviter, à tout le moins, à contrôler à tout prix. Un paradoxe des plus étonnants d’ailleurs, en ce que le contexte démographique favorise comme jamais dans l’histoire l’accroissement de la longévité et génère forcément un vieillissement de la population. Pour autant, le regard, la représentation du vieillissement et des aînés restent en décalage face à cette progression au plan de l’espérance de vie. En effet, plusieurs études montrent que plus souvent qu’autrement, les aînés sont perçus (entre autres) comme des personnes gentilles et fiables tout autant que des personnes confuses, lentes, malades, résistantes aux changements, déprimées…Dans les organisations, le travailleur âgé doit aussi faire face à des croyances décalées en ce qui a trait à sa capacité d’apprendre et de se renouveler, à sa motivation et à sa productivité par rapport à celles de ses plus jeunes collègues. 

Faut-il alors s’étonner des réactions de négation et d’évitement face au vieillissement ? Faut-il aussi se surprendre que par extension, ces représentations ouvrent la voie à la marginalisation, voire à la discrimination des aînés ?

Le gérontologue Robert Butler a été le premier chercheur à évoquer le concept d’âgisme, en se référant à un processus par lequel une personne est stéréotypée et discriminée en raison de son âge (1968). Depuis cette initiative de Butler de conceptualiser l’âgisme, plusieurs études ont permis de montrer que si les jeunes comme les adultes peuvent en être la cible, la réalité tend à montrer que ce sont les aînés qui le plus souvent, en font les frais. En outre, quoique l’âgisme partage avec le racisme et le sexisme d’étroites ressemblances (il s’articule sur une même logique visant l’exclusion d’un individu ou d’un groupe sur la base d’un critère), il s’en distingue cependant en ce qu’il est, dans une large mesure, toléré, à tout le moins, il est peu dénoncé. Conséquemment, ses manifestations tout autant que ses répercussions ne sont pas suffisamment documentées. D’où la pertinence de la réflexion que nous menons dans le présent ouvrage. Il s’agit de circonscrire l’âgisme, depuis la façon (parfois très stéréotypée) dont sont représentés le vieillissement et les aînés jusqu’aux répercussions psychologiques, sociales et économiques de telles représentations, à la fois sur les aînés comme sur celles et ceux qui sont en lien avec eux.

Cet exercice de réflexion, auquel se sont livrés plus d’une dizaine de chercheurs de la francophonie, est en outre essentiel au regard des nombreuses études suggérant des effets foncièrement délétères de l’âgisme sur les aînés. Ces effets se traduisent notamment par une fragilisation de la santé psychologique des aînés mais également par un processus de désengagement, de retrait des différentes sphères sociales. Par exemple, c’est le travailleur âgé qui, face à la blessure de l’image négative qu’on lui renvoie en raison de son âge, se désengage de son milieu de travail, d’abord de manière virtuelle puis, de manière bien réelle. À cet égard, une question légitime se pose : combien de décisions de retraites « anticipées » ont-elles été guidées par un tel processus et par ricochet, dans quelle mesure ces décisions étaient-elles profondément réfléchies et volontaires ? 

L’effet pernicieux de l’âgisme, c’est aussi le désengagement de l’aîné dont l’autonomie est vulnérabilisée. Celui-ci réagit à la blessure des préjugés âgistes (particulièrement notoires en ce qui a trait aux aînés en situation de fragilité) en s’auto- marginalisant, en acceptant de fait, de se mettre en voie d’accotement, croyant n’avoir plus rien à offrir à la société. Ces réactions de désengagement ont ceci de sournois (en plus d’être dommageables pour l’aîné) qu’elles confirment en quelque sorte, la légitimité des stéréotypes âgistes. En effet, lorsque l’aîné intériorise les fausses croyances sur le vieillissement et les reproduit ensuite dans son propre comportement, il génère, sans le vouloir certes, un renforcement de ces croyances. Quelles pertes alors pour l’ensemble de la société qui se prive de l’expertise, du savoir faire et surtout du savoir être des travailleurs âgés tout autant que de l’ensemble des aînés. Car rappelons-le, dans le contexte de pénuries de main d’œuvre mais également dans celui où il est essentiel de construire des ponts et points de repères entre les générations, la mise à l’écart des plus vieux apparaît comme complètement paradoxale…
L’intégration des stéréotypes sur la base de l’âge par l’aîné ouvre non seulement la voie du désengagement mais aussi celle d’une forme de banalisation de l’âgisme. Et c’est là la véritable puissance des stéréotypes et de la discrimination : lorsque ceux-ci ne sont pas dénoncés, ils apparaissent comme étant des phénomènes « naturels ». Pour preuve, les messages d’humour sur l’âge, certes dénigrants, voire dégradants, sont pourtant largement répandus. Les cartes de souhait d’anniversaire en sont la plus belle démonstration. Pourrait-on imaginer des cartes de souhait à contenu ouvertement raciste ou sexiste ? Devant l’âgisme cependant, règnent l’indifférence, voire même, le silence. Cette non reconnaissance des préjugés et de l’exclusion sur la base de l’âge se reflètent même dans le milieu de la recherche scientifique où les évidences et la prévalence de l’âgisme sont parfois remises en question. D’ailleurs, la démarche même du présent ouvrage a suscité, chez certains chercheurs, un questionnement, un doute : l’âgisme serait-il à ce point omniprésent dans nos sociétés contemporaines et ses conséquences aussi délétères qu’on le prétend ?

C’est précisément pour éviter la banalisation de l’âgisme, rendue possible par un phénomène de non reconnaissance, voire même d’acceptation de cette forme d’exclusion que le présent ouvrage trouve toute sa raison d’être. L’objectif, comme nous l’avons évoqué plus haut, est de circonscrire les manifestations d’attitudes et de comportements âgistes tout autant que leurs multiples conséquences. Pour ce faire, il importe de saisir, au préalable, les sources de l’âgisme. Ces sources, elles résident notamment dans les représentations, les images, les évocations entourant le vieillir et la vieillesse, qui elles-mêmes se nourrissent des stéréotypes de l’âge. Conséquemment, le premier pas pour contrecarrer l’âgisme, consiste, d’abord et avant tout, à dire et à saisir ces stéréotypes. C’est à cette tache qu’est consacrée la première partie de cet ouvrage.

PARTIE I : Stéréotypes et figures de l’âgisme : médias, publicité, cinéma et recherche

Le discours des médias sur le vieillissement ainsi que les images qu’ils en véhiculent peuvent parfois constituer de puissantes courroies de transmission des stéréotypes âgistes. Dans un exercice de décryptage des mots, des expressions et des illustrations des aînés, Jérôme Pellissier, Secrétaire de l’Observatoire de l’âgisme en France, montre que les médias contemporains peuvent en effet être de puissantes fabriques de stéréotypes. Les clichés oscillent entre le « fléau » démographique que sous-tend le vieillissement de la population et, par ricochet, la « catastrophe » économique qui en résulte : à commencer par la hausse en flèche des coûts des soins de santé et le pompage des caisses de retraite. Le caractère foncièrement négatif de ces regards caricaturaux du vieillissement et de l’aîné n’est pas innocent. Il génère, voire nourrit, selon l’auteur, une fausse guerre des générations et pire encore, risque de conduire à la haine de soi pour l’aîné qui intériorise de tels regards.

La publicité pose aussi le problème des stéréotypes âgistes. Dans ce cas, l’exclusion sur la base de l’âge se manifeste de manière des plus explicites, tout simplement par l’« invisibilité » des aînés. En effet, dans son analyse de la représentation du vieillissement, le chercheur Luc Dupont fait le constat d’une quasi-absence des gens âgés dans la publicité, lesquels représenteraient environ 15% de la totalité des modèles publicitaires. En revanche, lorsqu’ils sont présents, les aînés sont dépeints, plus souvent qu’autrement, comme des êtres dont la contribution est sans importance et dont l’individualité est gommée par une vision homogène du vieillissement, traduisant ainsi une seule façon, un seul modèle du vieillir.

Impossible d’évoquer les représentations du vieillissement et de l’aîné dans les médias et la publicité, en passant sous silence l’image cinématographique. Le cinéma est certainement, comme le souligne Denis Bachand dans son chapitre, « un lieu privilégié d’observation de l’aventure humaine depuis la naissance jusqu’à son inéluctable achèvement ». L’auteur entreprend une analyse exploratoire de sept films québécois (documentaires et fictions) dont certains dépeignent une image d’espoir quant au vieillir alors que d’autres traduisent un regard des plus pessimiste. Le cinéma québécois s’avère d’ailleurs un terrain tout indiqué dans une démarche de réflexion sur les stéréotypes de l’âge en ce qu’il a très tôt manifesté une préoccupation pour la question du vieillissement.

Dans le texte intitulé De l’âge et du désir , l’auteur Florian Grandena poursuit cette incursion dans le cinéma francophone et son regard face à la vieillesse en analysant cinq productions françaises. Quoique, constate l’auteur, le cinéma français soit marqué par une certaine ouverture sur la diversité depuis les deux dernières décennies, la vieillesse demeure, plus souvent qu’autrement, en marge de cette diversité. L’étouffement du désir et de l’expression de toute forme de sexualité chez les personnages aînés à l’écran traduit d’ailleurs puissamment leur mise en voie d’accotement à ce chapitre. L’auteur montre cependant qu’un certain progrès, un changement des mentalités semblent s’opérer lentement mais sûrement dans le cinéma français : certaines de ces productions osant remettre en question parmi les plus puissants stéréotypes âgistes, soit ceux de la non-sexualité et de l’assexualisation des aînés.

La partie I du présent ouvrage se termine par une réflexion essentielle portant sur la présence d’indicateurs d’âgisme dans le domaine de la recherche, précisément de la recherche en sciences sociales. Nous considérons en effet cette réflexion essentielle parce que le regard des chercheurs sur le vieillissement est porteur de leurs propres valeurs, de leur propres biais face à ce phénomène. A son tour, la recherche peut servir de base aux décisions politiques et en ce sens, comporte le risque d’introduire ou de renforcer l’âgisme dans les pratiques. Jean-Pierre Thouez passe en revue quelques travaux empiriques en sciences sociales et montre, par le biais de certains critères théoriques et méthodologiques qui sont utilisés par les chercheurs, que la notion de vieillesse demeure largement considérée comme un « problème » et les aînés, trop souvent dépeints comme un groupe « homogène ».

Partie II : Figures de l’âge et pratiques âgistes dans la relation de soins avec l’aîné

La seconde partie du présent ouvrage vise à circonscrire les croyances et pratiques âgistes dans des sphères psychosociales précises, notamment celles concernant les relations d’aide et de soins entre les professionnels de la santé et les aînés. Ce faisant, nous passons en revue les représentations, les stéréotypes, les regards stigmatisant que peuvent parfois entretenir les professionnels de la santé a l’égard des aînés mais également leurs répercussions en termes de pratiques de soins. Il peut sembler paradoxal de penser que la relation d’aide et de soins à l’ainé soit teintée d’âgisme, particulièrement dans le contexte d’une population vieillissante. Par définition, la relation d’aide a pour but d’améliorer le bien-être physique tout autant que psychologique d’un individu. Or, c’est oublier que cette relation d’aide est largement dérivée de la culture sociale dans laquelle elle s’inscrit. Et cette culture, nous le constatons dans la première partie de l’ouvrage, demeure peu valorisante pour l’aîné, son rôle et sa place dans une société. Il n’est donc pas étonnant de constater qu’aux chapitres des soins de santé, des professionnels qui les prodiguent et plus globalement, de la relation soignant-soigné, des progrès importants restent à faire.

Dans le premier chapitre de cette seconde partie, le chercheur Yves Joannette et ses collègues abordent la question du vieillir d’un point de vue médical, précisément dans une perspective physiologique. Les auteurs relèvent les nombreux mythes entourant le vieillissement physiologique, à travers lesquels ce processus est associé uniquement, voire exclusivement à un « déclin ». En outre, ces auteurs, tout en ne niant pas les changements du corps comme du cerveau à travers l’avancement en âge font, du même coup, la démonstration que les notions de « progrès », de « compensation » sont à toutes fins pratiques, évacuées de la représentation du vieillir physiologique. La réflexion menée dans ce chapitre permet donc, dans une certaine mesure, de mettre en doute l’équation stéréotypée et des plus tenaces : vieillir = déclin.

Lorsque les professionnels de la santé intériorisent les images sociétales négatives sur le vieillissement, la qualité des soins prodigués aux aînés est sans aucun doute mise en péril. Dans un contexte de vieillissement de la population actuel comme futur, il s’avère important de saisir quelles sont les représentations, les croyances et les attitudes entretenues par les futurs professionnels de la santé face aux personnes aînées. Jean Vézina montre qu’énormément de travail reste à faire à cet égard. À titre d’exemple, l’auteur souligne, dans son chapitre portant sur les attitudes des étudiants universitaires du domaine de la santé envers les personnes âgées, que « seulement deux pour cent des jeunes médecins mentionnent vouloir travailler auprès d’une clientèle âgée. » Parmi les facteurs expliquant potentiellement les attitudes sinon négatives, à tout le moins ambivalentes des nouvelles cohortes des travailleurs de la santé face au aînés, l’auteur souligne l’insuffisance, voire l’absence de formation adéquate en ce qui a trait à la thématique du vieillissement.

Dans la continuité de cette réflexion sur l’âgisme et les professionnels de la santé prodiguant des soins, Anne Bourbonnais et Francine Ducharme discutent de l’influence de certaines valeurs et croyances sur ces professionnels, comme la productivité, l’indépendance et les craintes face à la mort, qui peuvent conduire à la stigmatisation des personnes âgées, particulièrement les plus vulnérables. Plus encore, elles remettent en question certains modèles du vieillissement « en santé », lesquels contribuent à mettre l’accent sur une responsabilité individuelle face aux déficits de certains aînés et de ce fait, nourrissent l’âgisme.

La stigmatisation sur la base de l’âge peut parfois se juxtaposer à d’autres stigmas générant ainsi un cumul d’effets dénigrants sur la santé tant physique que mentale d’une personne. Les individus dont le parcours est marqué par des troubles de santé mentale font souvent les frais de l’exclusion et de la discrimination. L’aîné souffrant de tels troubles est alors à risque d’une double disqualification∕stigmatisation. Pourtant, les personnes âgées souffrant de troubles mentaux graves constituent une population peu évoquée, que ce soit en recherche ou dans la pratique des soins de santé. Ce constat est à la base de la réflexion menée dans le chapitre de Bernadette Dallaire et ses collègues. Les auteurs explorent notamment les représentations sociales et professionnelles entourant les aînés souffrant de troubles mentaux graves et tracent un portrait de la situation en ce qui concerne les services de santé qui leurs sont dispensés.

Il aurait été impensable de clore ce volet sur les soins aux personnes âgées sans aborder la délicate question de l’éthique en lien avec le thème de l’âgisme qui guide le présent ouvrage. Dans le contexte actuel des pratiques de soins, des écoles de pensées s’affrontent toujours sur la question du vieillissement dans une perspective médicale et sur la question du « sens » du vieillissement, élaborée depuis une perspective anthropologique. Ces écoles de pensée influencent forcément la dispensation des soins tout autant qu’elles nourrissent de nombreux débats (notamment celui sur le critère de l’âge pour limiter les traitements à dispenser). Le chercheur Hubert Doucet présente, de manière critique, ces écoles de pensées et propose, dans son texte, quelques orientations à privilégier dans les soins aux personnes âgées : entre l’abandon et l’acharnement, privilégier l’accompagnement, souligne-t-il.

PARTIE III : L’âgisme au travail et ses conséquences

Le monde du travail est influencé par la culture sociétale dans laquelle il évolue. En ce sens, il est imprégné, du moins en partie, des valeurs, des croyances entourant le vieillissement et à ce chapitre forcément, des défis, sinon des obstacles restent à relever. L’âgisme au travail est un véritable enjeu et pourtant, quand on le compare à d’autres formes d’exclusion, comme le sexisme ou le racisme, il est pratiquement tenu sous silence, à tout le moins peu dénoncé. Une situation des plus paradoxale dans un contexte où de nombreux secteurs de travail font et feront face à des pénuries de main-d’œuvre et où cette main d’œuvre se fait de plus en plus vieillissante. Cette troisième partie de l’ouvrage propose une réflexion sur l’âgisme au travail et ce, dans une perspective sociologique, psychologique et économique. Précisément, les manifestations de l’âgisme au travail sont explorées tout autant que leurs répercussions coûteuses pour la société, pour l’entreprise et pour le travailleur.

Dans un exercice de comparaison entre l’Europe continentale, les pays scandinaves, l’Amérique du Nord et le Japon, Anne-Marie Guillemard montre que les configurations politiques de ces pays génèrent deux cultures de l’âge, pratiquement à l’opposé à l’une de l’autre : soit une culture de l’âge basée sur l’idée de cessation anticipée d’activité, soit une autre, où prime le droit au travail à tout âge. La première engendre forcément une fragilisation, une dépréciation du travailleur avançant en âge et ce faisant, favorise son exclusion ; en revanche, la seconde encourage un vieillissement actif et surtout une reconnaissance de l’apport du travailleur âgé quant à la vitalité et la productivité de l’entreprise. Pour sortir de la logique sous-jacente à la culture de sortie précoce, l’auteur en appelle à la création de nouveaux instruments qui soient adaptés aux réalités contemporaines, soit celles d’une société où les connaissances sont mondialisées et où les temps sociaux sont flexibilisés.

La stigmatisation et la marginalisation âgistes sont coûteuses non seulement pour la société et l’entreprise mais inévitablement pour le travailleur qui en est la cible. Dans le deuxième chapitre de cette thématique de l’âgisme au travail, les auteurs Martine Lagacé et Francine Tougas montrent, depuis une approche psychologique, que les stéréotypes sur la base de l’âge fragilisent l’équilibre psychologique du travailleur avançant en âge : ce travailleur réagit à l’âgisme par un processus de désengagement virtuel, lequel mine son estime de soi et l’incite ensuite à un départ réel. En outre, les auteurs suggèrent, sur la base de résultats d’études antérieures, que la communication organisationnelle pourrait être l’un des tenants de l’âgisme au travail. Mettre fin à cette forme d’exclusion, exige, soulignent les auteurs, une approche choc, de type « tolérance zéro » à laquelle souscriront pleinement les dirigeants d’entreprises.
Le dernier chapitre de l’ouvrage consiste à quantifier les coûts de l’âgisme en milieu de travail. Il est en effet plausible de penser qu’en souscrivant à ce processus d’exclusion sur la base de l’âge, les entreprises s’auto-pénalisent et mettent même en péril leur survie à long terme en se privant de l’engagement et de la connaissance des travailleurs les plus expérimentés. Mais combien coûte précisément l’exclusion de ces travailleurs ? Le chercheur Marcel Mérette effectue une première estimation du coût de l’âgisme au travail dans le contexte canadien. Une telle mesure de l’impact économique des sorties anticipées du travail est tout à fait pertinente sachant que, bien que la littérature sur l’âgisme soit relativement étoffée, très peu d’études s’intéressent à ses effets économiques. 

En outre, nous espérons que cet exercice d’estimation en dollars de l’impact de l’âgisme en milieu de travail, actuel comme futur, pourra contribuer à convaincre entreprises, syndicats et gouvernements d’agir. "

Pour obtenir ce volume : 

Lien vers le livre sur le site de l’éditeur.
 
Lien vers le livre sur le site amazon : L’Âgisme : comprendre et changer le regard social sur le vieillissement

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1er octobre : Célébrons les aînés du Canada


Le 1er octobre est la Journée nationale des aînés.

Le gouvernement du Canada est fier de rendre hommage aux aînés qui ont contribué à bâtir notre pays et qui continuent à apporter de précieuses contributions aux collectivités, aux lieux de travail et à la société au Canada.

La Journée nationale des aînés est l'occasion pour tous les Canadiens et toutes les Canadiennes de montrer leur appréciation et de célébrer en l'honneur des aînés. Vous trouverez ci-dessous des conseils et des ressources pour célébrer cette journée et rendre hommage aux aînés qui vous sont chers.

MESSAGE DES MINISTRES FÉDÉRAUX


Célébration de la première Journée nationale des aînés au Canada!
Le 1er octobre, le gouvernement du Canada célèbrera avec fierté la Journée nationale des aînés et reconnaîtra officiellement les extraordinaires contributions des aînés du Canada.

Les aînés du Canada sont importants, autant pour ce qui est de l'histoire du pays que pour son avenir. Ils ont tellement donné à nos familles, à nos collectivités et à nos lieux de travail.

Nous avons tous bénéficié des contributions antérieures des aînés et nous continuerons d'en bénéficier alors que les aînés d'aujourd'hui demeurent des mentors et des leaders influents au sein de nos collectivités.

La création d'une Journée nationale des aînés découle des nombreuses mesures concrètes prises par le gouvernement pour améliorer le bien-être et la qualité de vie des aînés du Canada.

Le 18 novembre 2010, le projet de loi C-40, Loi instituant la Journée nationale des aînés, a reçu la sanction royale. Dans le cadre de cette loi, le 1er octobre sera maintenant reconnu annuellement comme la Journée nationale des aînés.

Lors de cette journée, le Canada se joint à la collectivité internationale pour célébrer la Journée internationale des personnes âgées, comme il est déclaré par les Nations Unies.

Nous sommes fiers des aînés du Canada. Nous apprécions ce qu'ils ont fait pour notre pays. Ils méritent nos remerciements. La Journée nationale des aînés nous donne l'occasion en tant que pays de rendre hommage aux aînés du Canada.

Je vous invite à célébrer à votre façon les aînés qui vous sont chers : un simple merci, une note laissée sur le comptoir de la cuisine de vos grands-parents, une affiche dans votre lieu de travail ou une carte postale personnalisée.

Quelle que soit la façon dont vous choisissez d'exprimer votre gratitude, notre message d'appréciation des Canadiens et Canadiennes âgés sera entendu et apprécié.

À tous les aînés qui ont travaillé fort pour bâtir ce pays et qui continuent à contribuer à sa réussite, merci.

L'honorable Diane Finley, C.P., députée
Ministre des Ressources humaines et du Développement des compétences











L'honorable Alice Wong, C.P., députée
Ministre d'État (Aînés)















RD

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vendredi, septembre 09, 2011

 

La 2e édition des Journées sur le vieillissement actif, 18 et 19 octobre 2011

La 2édition des Journées sur le vieillissement actif se tiendra les 18 et 19 octobre 2011 au Centre Sheraton de Laval


Mettez ces deux  dates à votre agenda. La formule retenue comprendra une journée thématique sur les gérontechnologies et la remise des prix InnovA,  le 18 octobre (activités payantes) et des mini conférences pédagogiques et interactives, offertes par diverses organisations issues des secteurs public, privé et communautaire de même qu’un Salon des exposants et une Place de l’innovation, les 18 et 19 octobre (activités gratuites ouvertes au grand public). 

Pour vous y inscrire en ligne :


http://innov-age.com/index.php?page=inscription-en-ligne&hl=fr_FR

Les Journées sur le vieillissement actif : un carrefour pour penser le vieillissement.

Les 18 et 19 octobre 2011 se déroulera au Centre Sheraton de Laval la deuxième édition des Journées sur le vieillissement actif. Ces deux journées prendront la forme d'un "événement-colloque" qui mariera une journée thématique et la remise des Prix InnovA, à un Salon des exposants.

Qu’est-ce que le vieillissement actif ?

Comme son nom l'indique, le vieillissement actif suppose qu'une majorité d'adultes atteignant le troisième âge sont non seulement encore aptes à contribuer au travail, mais ils possèdent de plus des connaissances essentielles au maintien de l'équilibre de la société et à son avancement. Ils constituent de plus une banque de travailleurs dont la société québécoise ne pourra se passer dans les décennies à venir.

Le maintien en activité de ce segment de la population sous-entend également la nécessité d'adapter des milieux de travail et des milieux de vie en général, tout en s'assurant de prodiguer les services nécessaires à la conservation d'une bonne santé physique et mentale. Une pléiade de services vient alors se greffer à la recherche de solutions pour contribuer à un vieillissement actif de la population, qu'ils soient de nature sociale, économique, ergonomique, psychologique ou du domaine de la santé, sans oublier l'hébergement.

Pour obtenir davantage d’information sur les Journées sur le vieillissement actif, veuillez communiquer avec :

Innov-Âge

7225, rue Durocher, bureau 100.4
Montréal (Québec)
H3N 2Y3
Téléphone : 514 387-0463
Télécopieur : 514 387-0352
Courriel : info@innov-age.com
Site Internet : www.innov-age.com

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mardi, septembre 06, 2011

 

La certification des résidences privées pour personnes âgées?


Le gouvernement Charest se défend de tergiverser ou d'essayer de gagner du temps dans le dossier de la certification des résidences privées pour personnes âgées. 

La ministre déléguée aux Services sociaux, Dominique Vien, a vanté son projet de loi visant à réglementer les résidences pour aînés, avant son étude en commission parlementaire aujourd'hui.

Dans une entrevue à La Presse canadienne, elle fait valoir que le Québec deviendra ainsi un «pionnier» au Canada, tandis que des organismes déplorent plutôt la lenteur du gouvernement et les attestations «données au rabais», ce qui met en péril selon eux la sécurité des résidants.


Attendu depuis 2009, le projet de loi 16 a été déposé en mai, et les consultations en commission parlementaire s'amorcent aujourd'hui; en outre, un projet de règlement d'application de la loi circule déjà.

Mme Vien assure que le gouvernement a «travaillé à une refonte» de l'encadrement des résidences dès son entrée en fonction en 2003. Un premier processus de certification a d'ailleurs été mis en place en 2008. «[Je pense que nous atteignons] un équilibre entre ce qu'on peut exiger et ce que peut nous donner le réseau des résidences privées pour personnes âgées», a-t-elle soutenu.

Le projet de loi prévoit d'accorder aux résidences des attestations temporaires d'un an en vertu de certaines exigences, avant l'attribution d'une certification véritable, d'une durée de trois ans.

Selon la ministre Vien, il ne s'agit «absolument pas» d'essayer de gagner du temps et de céder aux pressions du lobby des résidences pour aînés, pour finalement n'accorder des certifications que dans plusieurs années.

«Pas du tout, ce ne sont pas des mesures dilatoires. Moi, ce qui m'importe, c'est que nos aînés soient heureux, qu'ils se sentent bien, en sécurité.»

Actuellement, 86 % des résidences privées pour personnes âgées sont certifiées en vertu des anciennes règles, qui seront resserrées avec l'entrée en vigueur du projet de loi 16. La nouvelle attestation temporaire ne sera délivrée qu'après examen du plan d'affaires, des effectifs, des plans du bâtiment, des antécédents judiciaires de l'entrepreneur, etc.

Personne ne pourra plus ouvrir de résidence sans obtenir cette attestation.

«Ce n'est certainement pas une attestation au rabais», a soutenu la ministre déléguée.

On compte 2200 résidences privées pour personnes âgées au Québec, qui hébergent 110 000 personnes.

Source : La Presse canadienne, 6 septembre 2011

RD

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vendredi, septembre 02, 2011

 

Lise Payette: Pas déjà 80. Mon doigt d'humeur...


PROPOS DE LISE PAYETTE

« Je ne le crois pas. Je vais avoir 80 ans dans quelques jours. Je refuse de me considérer comme vieille. J'ai plutôt envie d'affirmer que la vie commence à 80 ans, une fois qu'on a bien compris le comportement de ses semblables, qu'on s'est ramassé non seulement des souvenirs, mais des points de repère et d'ancrage.

Et ma façon de fêter ce moment privilégié, c'est le doigt en l'air, comme mon ami Languirand à qui Radio-Canada vient de couper le sifflet après 41 ans de bons et loyaux services avec la formidable délicatesse qui caractérise la grande maison depuis des années. Un doigt d'humeur (plus que d'honneur) pour que le Québec comprenne enfin que ceux et celles qui ont la chance de vieillir ont droit au respect et à la reconnaissance de chacun.

80 ans! Je ne sais pas où sont passées toutes ces années parce que j'ai été si occupée que je n'ai jamais eu le temps de regarder en arrière. 80 ans, qu'on le prenne n'importe comment, c'est tout un bail. Et si vous multipliez par 24 heures de chacun des jours que ça implique, ça fait 701 280 heures de vie. Ce qui m'étonne le plus, en fait, c'est d'être encore là. Et surtout capable de faire le compte. Je ne dis pas que la vie a toujours été facile, mais elle m'a toujours offert des défis nouveaux qui ont aidé à satisfaire l'immense curiosité d'apprendre et de connaître qui a motivé mon existence.

Je découvre chaque jour que la vieillesse, ce moment de la vie tant redouté, peut être pleine de surprises pour peu qu'on la regarde bien en face, avec un sourire complice au coin des yeux. Si vous regardez autour de vous, vous saurez, bien à l'avance, quelle sorte de vieux ou de vieille untel ou une autre deviendra. On vieillit comme on a vécu.

Je ne vous cacherai pas que certains matins, quand il fait humide en particulier, je découvre des os que je ne savais même pas que j'avais. Ils grincent un peu et je me rends bien compte qu'ils sont un peu rouillés, mais comment leur reprocher quoi que ce soit puisqu'ils ont juste obéi aux folies que je leur ai imposées. Ils sont solides. La preuve...

En vieillissant, la vie devient encore plus précieuse parce que chaque minute porte son poids de bonheur ou de peine. Le temps est suspendu au-dessus de nos têtes en permanence et il en reste toujours trop peu pour dire l'amour, l'amitié, la présence, la fidélité. Pas de temps à perdre avec les querelles, les haines, les règlements de comptes. Je ne dis pas que vieillir est une partie de plaisir. Ce serait mentir.

Nous vivons dans une société où vieillir est pratiquement un crime. On enferme les vieux comme si on les mettait en prison et une fois par année, on va leur porter des oranges. C'est la plus grande angoisse que vivent les vieux d'ici, la peur d'être abandonnés «aux bons ou aux mauvais soins» de gens qui vont les bousculer, les priver de leur dignité et les forcer à finir leur vie dans la soumission et la déresponsabilisation, sous prétexte qu'ils ne se plaindront pas pour ne pas risquer d'être encore plus délaissés.

Vieillir, c'est hélas aussi enterrer ses amours, ses amis, ses collègues. Ils partent tous comme Paul-Marie Lapointe, Gil Courtemanche ou Jack Layton, et la liste s'allonge chaque semaine. Quelle souffrance. C'est se demander des dizaines de fois «pourquoi lui et pas moi?». C'est admettre aussi que ce sont tous les petits renoncements qui se chargent de vous rappeler que même si votre coeur prétend avoir encore 20 ans, vous ne les aurez plus jamais. Vieillir, c'est refuser de rester sur le bord de la route à regarder passer le défilé. Et se dire qu'il marche trop vite pour nous.

Le plus important pour tous les vieux, c'est de «rester dans la parade», de rester informés, de participer aux débats, d'oser émettre des opinions et de les défendre. C'est refuser d'être figés dans des certitudes qui empêchent de mieux comprendre comment fonctionne le monde qui nous entoure et c'est refuser de baisser les bras, car il reste tant de choses à faire. Et quand la mort se présentera, lui faire un doigt d'humeur bien senti, histoire qu'elle sache bien qu'elle ne ramassera que les miettes qu'on aura bien voulu lui laisser. Libres jusqu'au bout et debout. Debout dans la tête. Toujours.

Je vous ai tout dit. Là-dessus, je pars en vacances jusqu'au 23 septembre. J'irai jusqu'en Gaspésie, espérant vous trouver sur ma route ne serait-ce que pour vous entendre et vous montrer à faire le doigt d'humeur. Ça fait tellement de bien. »


Source : Le devoir.com


COMMENTAIRE DE PHILOMAGE

Une analyse à retenir. Ses commentaires sont d'une grande justesse. Avec l'arrivée des Baby-boomers à la retraite, ce sera toute une classe sociale qui vivra les mêmes sentiments et les mêmes appréhensions. Peut-être serons-nous plus aptes à redéfinir nos rôles réciproques dans cette société québécoise vieillissante? Le nombre de seniors jouera en notre faveur puisque nous sommes mieux formés et plus instruits que les générations de Seniors précédentes. Il y a tout lieu d'être optimistes sur ce point.
RD



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