samedi, juin 27, 2009

 

Plutôt que les grands mouroirs…


Mme Andrée Dumas, de Québec, faisait la UNE dans la lettre de la semaine du journal Le Soleil du samedi 27 juin 2009.
L’auteure juge qu’il est plus sain pour les aînés de prendre leur survie en main plutôt que de s’abandonner dans les bras de l’État.
VOYONS COMMENT ELLE VOIT LA SITUATION
Après 65 ans, toute personne en santé peut espérer passer encore une vingtaine d’années dans un endroit qui n’est pas une institution. Et c’est prouvé qu’il est plus sain de se motiver à sa propre survie plutôt que de s’abandonner dans les bras de l’État. C’est le bonheur lorsqu’on se sent bien dans un milieu saint, soit un immeuble à clientèle variée : célibataires, enfants, veuves, couples, étudiants, etc. Il y aurait urgence à réviser le programme d’allocation-logement qui n’a pas été rafraîchi depuis 1997 (selon Marguerite Blais, ministre responsable des aînés). Or, depuis ce temps, les coûts ont augmenté : on ne trouve rien de potable en bas de 700 $ par mois. Et il faut se loger, se nourrir, payer ses médicaments non prescrits, les pourboires, toutes choses qui ont beaucoup augmenté (et pour lesquelles on ne peut rien réclamer sans reçu).
Il en coûterait bien moins au gouvernement du Québec d’élargir l’échelle d’accession et de libéraliser le programme Logirente plutôt que de projeter des résidences immenses et onéreuses où sont entassées des personnes qui attendent la mort. Quand on se sent bien où on est, pourquoi ne pas nous faciliter ce maintien à domicile? Pas besoin de « clounes » pour nous faire sourire, le bien-être en lui-même apporte une satisfaction.
Quand notre Premier ministre s’occupera-t-il des problèmes réels des citoyens âgés?

RD
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Âgés et vulnérables…


Alors qu’ils étaient 965 000 en 2001, les gens âgés de plus de 65 ans seront plus de 1 974 000 en 2026 et représenteront près du quart de la population du Québec. Avec le Japon, le Québec est la société au vieillissement le plus rapide. Les occasions d’abuser financièrement des personnes les plus vulnérables se multiplieront au cours des prochaines années.
Les nouveaux vieux du Québec
Ils sont plus nombreux, plus vieux, plus riches et souvent plus vulnérables. Nos aînés et leurs bas de laine représentent une cible de choix pour bien des gens plus jeunes et mal intentionnés.
Chantage émotif pour soutirer de l’argent, procuration générale utilisée sans retenue, fraude par Internet, par la poste ou par téléphone, surfacturation des services en résidences privées, vol dans les chambres des centres d’hébergement, les aînés sont de plus en plus susceptibles d’être victimes d’abus économique.
Au Québec, 80 % des fraudes et des abus économiques à l’endroit des personnes âgées sont commis par des proches.
Qu’il s’agisse de personnes qui, fortes d’une procuration générale ou d’un mandat d’inaptitude, administrent les biens des personnes âgées dans leur propre intérêt plutôt qu’en se souciant du bien-être de l’aîné, ou d’enfants qui forcent un parent âgé à leur prêter de fortes sommes, le manque de scrupules des abuseurs n’a souvent d’égal que la vulnérabilité de la personne abusée.
Des cibles nombreuses
Quand on songe que, selon le Conseil des aînés, les personnes âgées de plus de 60 ans détiennent autour de 80 % du patrimoine québécois (immobilier, actifs, etc.), cela en fait des cibles potentielles pour les proches en manque d’argent, pour les arnaqueurs de tout acabit et les voleurs à la petite semaine.
Malgré cela, et bien qu’une proportion importante d’entre elles soient vulnérables ou inaptes à exercer leurs droits, les personnes âgées de plus de 65 ans étaient en 2004 deux fois moins susceptibles d’être victimes de vol de biens personnels que celles âgées de 55 ans à 64 ans, selon l’étude Les aînés victimes d’actes criminels, de Statistique Canada.
Difficile de dénoncer ses propres enfants. De toutes façon, le nombre de personnes âgées augmentera parce qu’il y aura plus de personnes âgées.
Des conséquences plus lourdes
Au-delà du nombre de crimes commis, les conséquences de ceux-ci sont souvent beaucoup plus grandes chez les personnes âgées. Se renflouer d’une fraude de 200 000 $ quand on a 35 ans, ça peut se faire. Quand on en a 75, c’est beaucoup plus compliqué.
Plus inquiétant encore, l’abus économique à l’endroit des aînés s’accompagne généralement de maltraitance psychologique du type « si tu ne me prêtes pas 2000 $, tu prives tes petits-enfants de leur saison de hockey » ou « si tu ne me donnes pas la maison, je ne reviendrai plus te voir ».
Une situation délicate que même les réseaux mis en place pour déceler et pourfendre les abuseurs peinent à percer.
Source : Journal de Québec, 21 février 2009
RD
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mardi, juin 16, 2009

 

Les marchés seniors et baby boomers, des cibles négligées ???


Les marchés seniors et baby boomers continuent d’être des cibles marketing négligées! Pourquoi un tel aveuglement marketing?


Posté par jeanpaultreguer le janvier 21, 2008
L’auteur : Jean-Paul Tréguer est PDG du groupe de communication indépendant qui comprend les deux réseaux internationaux TVLowCost et Senioragency

Pourquoi les marques continuent-elles de ne pas voir et entendre le potentiel des marchés seniors et baby boomers ?
1. La vieillesse est l’anti-chambre de la mort.
Regarder dans cette direction fait toujours peur, particulièrement dans la culture judéo-chrétienne. En outre, la plupart des décideurs en matière de marketing ou de publicité ont – largement – moins de cinquante ans (plutôt 30 ans que 50 ans…), la vieillesse commence ainsi très tôt lorsqu’il s’agit de consommation. « La vieillesse, c’est toujours quinze ans au-delà de notre âge ». Souvenez-vous de l’impression que vous faisaient les trentenaires quand vous étiez adolescents. Cette règle est universelle. S’il devait y avoir une barrière marquant le début de la vieillesse, elle serait de toute façon largement au-delà de 50 ans. Une étude internationale, menée auprès de gens de tous âges, l’avait fixée à 78 ans. L’influence de Tintin, « pour les jeunes de 7 à 77 ans » ?
2. Après la mode et le sport, la publicité est probablement le métier où l’on est vieux le plus tôt.
A 30 ans, un créatif est vite considéré comme « has been ». S’il ne devient pas vite Directeur de Création ou s’il ne se recycle pas rapidement dans le cinéma ou l’écriture de romans, il est fichu. Tout le monde n’a pas la longévité exceptionnelle de Jacques Séguéla ! Et si vous rencontrez dans une agence de publicité quelqu’un de plus de 40 ans, il est probable que ce soit le patron … ou un visiteur. Pas étonnant, dans un monde où le diktat de la jeunesse branchée (souvent parisienne) fait et défait les fortunes, que les Seniors et Baby Boomers inspirent si peu d’intérêt.
3. Il n’y a pas que les publicitaires qui soient responsables.
Il y a aussi le poids d’un phénomène démographique qui continue, 35 ans après sa disparition, de nous hanter : le « baby-boom » ! Depuis plus de 60 ans la jeunesse mobilise toutes les énergies. Au début, c’était normal. Il fallait bien créer des crèches et des écoles, inventer des loisirs et des raisons de se plaindre. Seulement, à la longue, la volonté de création est devenue paralysie. Elle s’est muée en tyrannie du toujours jeune jusqu’à l’absurde. Et maintenant, « tout le monde se lève pour un bon lifting »…
4. Le voici le grand terroriste de la pensée marketing : le spectre du rajeunissement !
« Tout ce que vous dites sur les Seniors est très juste, et certainement valable dans pratiquement tous les cas. Sauf pour MA marque. Car vous comprenez, MA marque souffre de l’âge de sa clientèle. MA marque doit recruter de jeunes consommateurs. MA marque a besoin de vitalité. MA marque s’affaiblit. MA marque risque de disparaître… » Devant cet argument massue, la raison s’endort. Un exemple : il fut utilisé lors d’une présentation chez un grand producteur de confitures, pour expliquer que tous les efforts devaient rester concentrés sur l’acquisition de jeunes consommateurs. Le lendemain, nous devions donner une conférence dans une grande école. Quelques centaines d’étudiants présents. A la question « qui mange de la confiture ? », pratiquement aucun bras levé. Où sont donc passés les résultats des années d’efforts de rajeunissement ? Et si simplement il n’y avait pas d’espoir … parce que la nouvelle génération d’adolescents ne mangera pas de confiture ? Et si dans le fond l’obsession du rajeunissement était une erreur stratégique ?
Le Marketing Générationnel apporte une réponse claire : oui, il s’agit bien d’une erreur stratégique ! Considérer qu’une marque ne peut vivre à long terme qu’en acquérant des nouveaux consommateurs âgés de moins de trente ans, c’est ignorer à la fois la démographie, les cycles de vie et même la biologie humaine. Ce n’est pas parce qu’un adolescent ne mange pas de confiture qu’il n’en mangera jamais. De même, il n’achètera pas de véhicule familial avant la trentaine, n’appréciera pas les grands vins avant la quarantaine, ne verra pas la nécessité de lire un quotidien avant la cinquantaine, ne dégustera pas de mini-chocolats fourrés avant la soixantaine…
5. Comme si cela ne suffisait pas, la tyrannie du jeunisme se complète d’une deuxième plaie, celle qui pousse à ringardiser la marque.
Il est devenu automatique pour tous ces enfants du baby-boom (donc en âge d’être les décideurs) de penser qu’il y a conflit de générations et donc que les « jeunes » n’accepteront jamais l’idée que leurs aînés puissent – comble de l’horreur – consommer les mêmes produits qu’eux. Evidemment tout ceci est faux. Il y a bien longtemps que les enfants se sont confortablement installés dans le nid douillet que représente le logis familial (la fameuse Génération Kangourou), dans un rapport complice où maman et papa sont davantage des amis que de réels parents. Une recherche menée par Joël-Yves Le Bigot (IED) montrait d’ailleurs très bien le fait que les jeunes adultes ne voient plus du tout d’un mauvais œil que leurs parents consomment les mêmes marques.
”De plus en plus, les entreprises proposent des produits/services, ainsi que des campagnes de publicité pour les Seniors (50-70 ans). Qu’en pensez-vous?”
36% Je trouve que c’est normal que les marques s’intéressent aux Seniors.
27% Je trouve que ces marques deviennent + sympa en s’intéressant à toutes les générations
32% Ca m’est égal, ça n’a pas d’importance pour moi
2% ….Je trouve que cela vieillit ainsi les marques
(source : Institut De l’Enfant (France), 400 jeunes adultes 18-25)
Pourquoi s’étonner ? Ne voit-on pas les mères emprunter les jeans de leurs filles (cf la célèbre saga du “Comptoir des Cotonniers”) ou les enfants réécouter les vieux Claude François de leurs parents ? Il n’y a aucune raison pour que la connivence ne fonctionne pas au niveau des marques courantes. A condition bien sûr d’exploiter correctement les codes de communication de chacun de ces groupes…

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Les 4 segments marketing de + 50 ans : “Happy-Boomers”, “Libérés”, “Paisibles”, “TGV/ Très Grands Vieux”.


« Ne mettez pas tous les seniors “dans le même sac”! »
Posté par jeanpaultreguer le janvier 21, 2008
L’auteur : Jean-Paul Tréguer est PDG du groupe de communication indépendant qui comprend les deux réseaux internationaux TVLowCost et Senioragency
Pour réussir un programme de Senior Marketing efficace, il est d’abord nécessaire de comprendre que la population Senior proprement dite n’existe pas. Les 50 et plus représentent en effet un groupe bien trop nombreux et diversifié pour pouvoir le résumer à un stéréotype. Sans aller jusqu’au « one-to-one », idéal lointain du marketing, il faut donc au moins poursuivre la logique de segmentation, déjà longuement détaillée dans les autres chapitres. L’approche générationnelle est une des options. Elle offre l’avantage du dynamisme et de la compréhension socio-culturelle.
Nous pourrions donc parler maintenant des générations Mai 68 (née entre 1945 et 1955), Algérie (née entre 1935 et 1945), Libération (née entre 1925 et 1935), Krach (née entre 1915 et 1925), Années Folles (née entre 1905 et 1915) et Verdun (née entre 1895 et 1905). C’est d’ailleurs une vision des choses que de notre côté nous soutenons de plus en plus, notamment comme facteur explicatif de la différence de comportement entre les nouveaux Seniors et leurs aînés.
Mais il y a de nombreuses autres façons de segmenter et chacune a ses mérites : âge, santé, activité, temps disponible, classe sociale… Aucune n’est bien sûr parfaite et chacune peut servir à enrichir les autres. Pour notre part, nous optons généralement pour l’âge comme base de segmentation. Il s’agit bien d’une approche artificielle des choses, mais elle offre quelques avantages non négligeables :

La simplicité. Tout le monde comprend son principe et son contenu. Ce qui n’est déjà pas mal sur un sujet aussi méconnu que celui des Seniors. Combien de méthodes de segmentation plus justes et plus originales n’ont-elles pas rencontré le succès mérité parce qu’elles n’étaient pas comprises.
L’applicabilité. L’âge est une notion que l’on retrouve au cœur de presque toutes les études de marché et tous les outils de planification. Il est donc compatible, par exemple avec les outils media, ce qui est fondamental.
L’universalité. L’âge est une variable dont l’impact est similaire et relativement objectif, quel que soit le secteur ou le pays concerné. Il participe de façon déterminante aux cycles de vie et même aux générations. C’est donc une méthode de segmentation approximative, mais moins partielle et souvent plus objective que la plupart de ses alternatives.
La durabilité. La génération est un concept séduisant et très dynamique. Mais évidemment, parce que les générations sont en mouvement, il est impossible de les gérer de façon stable à travers le temps. Ainsi, une personne de 50 ans d’aujourd’hui est-elle extrêmement différente sur le plan générationnel d’une autre personne du même âge il y a 20 ans.
L’efficacité. La segmentation par âges est appliquée depuis des années dans de nombreux programmes commerciaux. Alors que les autres méthodes se succédaient et se remettaient en question, l’âge continuait à s’imposer à peu près partout. Faut-il donc réellement vouloir réinventer la roue ?
Pour Senioragency, nous avons créé et nommé quatre segments d’âge. Ceux-ci sont exploités de façon profitable depuis plus de cinq ans et il est probable qu’ils demeurent inchangés quelques années encore. Soit :
Les HAPPY BOOMERS* (personnes âgées de 50 à 59 ans)
Les LIBERES *(personnes âgées de 60 à 74 ans)
Les PAISIBLES* (personnes âgées de 75 à 84 ans)
Les TGV / TRES GRANDS VIEUX* (personnes âgées de 85 ans et plus)

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Les vieux, une cible de choix


« Marketing : les 55 ans et plus, nombreux et bien nantis, constituent un marché jeune. »
Article de Martine Turenne, journal Les Affaires, 22 mai 2009
Les « vieux » (lire les plus de 55 ans) formaient, il n’y a pas si longtemps un marché boudé par les responsables du marketing. Ils étaient perçus comme conservateurs, économes, pauvres et peu enclin à essayer de nouveaux produits.
Bref, « c’était un marché perdu », dit Patrick Beauduin, vice-président chez Cossette.
C’était sans compter l’arrivée dans le 3e âge des nombreux baby-boomers assoiffés de nouveautés et de plaisirs. Car, avec eux, l’âge d’or n’aura jamais été si bien nommé : les baby-boomers détiennent un solide pouvoir d’achat.
Le marché de la santé connaîtra grâce à eux une croissance exponentielle, notamment celui de la saine alimentation. « Les loisirs seront aussi un créneau important », ajoute M. Beauduin, qui ne parle pas tant de séjours prolongés en Floride que de trekking au Bhoutan.
Le vieillissement de la société touche non seulement les produits et le marques, mais aussi les médias. De nouveaux magazines, comme Vita et Zoomers, s’adressent à la génération lyrique sur un ton qui n’a rien à envier aux plus jeunes. La programmation de Canal Évasion ou ARTV, à certaines heures, vise aussi cette clientèle, note Patrick Beauduin, avec ses publicités de baignoire accessible par une petite porte.
Par ailleurs, comme le disait Howard Schimmel, vice-président de Nielsen, au New York Times, cette clientèle est comme du bonbon dans une économie morose : « Les mercaticiens préfèrent dépenser leur maigre budget pour vendre maintenant, plutôt que pour fidéliser une jeune clientèle en vue d’achats futures. »

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lundi, juin 15, 2009

 

La doyenne du Québec et de la Mauricie est décédée


La doyenne du Québec et de la Mauricie, soeur Judith Pinard, est décédée samedi à l'âge de 110 ans.
Photo: Ève Guillemette
Article : Mathieu LamotheLe Nouvelliste
(Trois-Rivières) Soeur Judith Pinard, celle qui était la doyenne de la Mauricie et du Québec, est décédée samedi matin à l'âge vénérable de 110 ans, 11 mois et 10 jours.
La dame qui allait célébrer son 111e anniversaire le 3 juillet prochain est morte à la Maison des soeurs de l'Assomption de Trois-Rivières, où elle habitait depuis qu'elle avait pris sa retraite en 1977.
Selon soeur Aline Prince, animatrice de la communauté des soeurs de l'Assomption, la supercentenaire s'était beaucoup affaiblie au cours des derniers mois. Elle recevait d'ailleurs des soins palliatifs depuis un certain temps.
«Elle était surprenante. Des fois elle était pas mal faible et on se demandait si elle allait passer la nuit. Mais le lendemain matin, elle demandait un oeuf pour déjeuner. Elle rebondissait comme ça de temps à autre», mentionne soeur Prince.
Toujours selon soeur Prince, la vénérable femme qui avait vu le jour à Sainte-Monique de Nicolet en 1898 s'est rendue à son dernier repos paisiblement.
«Elle est partie tout doucement comme une chandelle qui n'avait plus de cire, image-t-elle. Des fois, la flamme de la chandelle qui n'a plus cire est plus forte et des fois elle est plus faible. Ça été vraiment une belle grâce de la voir mourir. Ça s'est fait très doucement. Elle a de plus été chanceuse car quatre de ses nièces sont venues la voir».
Ce décès n'a pas causé trop de remous au sein de la communauté des soeurs de l'Assomption. Bien que ses membres sont tristes de perdre une de leurs, tout le monde se doutait que son heure approchait. «À 110 ans, on se disait qu'elle n'allait pas se rendre à 111 ans. Elle-même ne désirait pas s'y rendre. Au début de ses 110 ans, elle se disait «on sait jamais, si le bon Dieu voudra». Mais elle n'en parlait plus en dernier», raconte soeur Prince.
Soeur Pinard se trouvait au 55e rang des personnes les plus âgées de la planète dont l'âge a pu être authentifié. Elle était d'ailleurs la seule Québécoise à se retrouver sur cette liste dressée par le Gerontology Research Group.
Selon ce qu'elle a confié au Nouvelliste dans le cadre d'entrevues au cours des dernières années, il semblerait que la vie ait gâté la religieuse.
«Je suis la plus heureuse. On me donne tout ce qu'il y a de bon et de meilleur», avait-elle répondu à la journaliste Cindy Lévesque lorsque cette dernière lui a demandé comment elle allait en juillet 2008.
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De nombreux aînés meurent de «négligence»


Un article d’Ariane Lacoursière, Cyber-Presse, 15 juin 2009
Des centaines de personnes âgées meurent chaque année au Québec parce que la société ne prend pas soin d'elles correctement, affirme le sociologue Louis Plamondon.
Et comme il n'y a aucune mesure de contrôle, cet «âgisme meurtrier» fait possiblement des centaines d'autres victimes, mais personne ne le sait, dénonce le chercheur associé à l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal.
Dans une recherche publiée aujourd'hui dans la revue Vie et vieillissement, M. Plamondon montre que le Québec traite ses aînés avec indifférence.
De 2005 à 2007, le Bureau du coroner de la province a enquêté sur la mort violente de 2370 personnes de plus de 65 ans. M. Plamondon a analysé ces dossiers et a découvert que, dans 33% des cas, l'âgisme a pu contribuer au décès. «Dans ces dossiers, on peut penser que la négligence passive ou active de différents acteurs a causé ces décès, note M. Plamondon. C'est ce que j'entends par âgisme.»
Le chercheur a par exemple répertorié 394 cas de suicide. «On sait que la dépression est sous-traitée chez les aînés. Les personnes âgées se font souvent dire: "C'est normal que vous soyez déprimé, vous êtes vieux!" On peut parler ici de négligence et d'âgisme», commente M. Plamondon. La douleur chronique et la solitude peuvent aussi mener des aînés à se suicider, et M. Plamondon croit que la société doit faire quelque chose pour freiner le phénomène.
«C'est un fort taux de suicide. C'est plus élevé que chez les jeunes et, pourtant, on en entend peu parler. Il faut faire quelque chose», dit la présidente de l'Association québécoise de gérontologie, Catherine Geoffroy.
M. Plamondon a aussi répertorié 101 cas de chutes d'un lit, d'un fauteuil ou d'un escalier chez des aînés qui étaient portés ou soutenus par un tiers. «On parle ici de négligence de membres du personnel dans les lieux de résidence et les hôpitaux, et ce personnel est parfois mal formé», note M. Plamondon.
Ce dernier a aussi enregistré 30 homicides, 91 cas de piétons heurtés par un véhicule à moteur et 22 cas de noyade dans une baignoire ou dans une piscine supervisée. Des expositions soutenues au feu, au froid ou à la fumée ont fait 32 victimes, et 27 autres personnes sont mortes après avoir été intoxiquées ou avoir consommé des médicaments. «Ces morts sont toutes causées par une certaine négligence, soutient M. Plamondon. Dans certains cas, des personnes âgées sont oubliées hors de leur résidence et meurent de froid. Certaines histoires donnent réellement froid dans le dos.»
Déjà troublé par ces premières conclusions, M. Plamondon ajoute que la situation pourrait être bien pire qu'elle n'y paraît. De l'aveu même du Bureau du coroner, une infime partie des décès de personnes âgées font l'objet d'enquêtes au Québec. Dans un colloque sur les abus envers les aînés, en avril dernier, la coroner Catherine Rudel-Tessier a affirmé que plus de 750 décès de personnes âgées font l'objet d'une enquête chaque année mais que de nombreux cas de morts violentes passent inaperçus parce qu'ils ne sont pas dénoncés.
«Seuls les décès signalés au coroner font parfois l'objet d'une enquête. On devrait changer la loi pour avoir un portrait plus juste de la situation et obliger la déclaration de toute mort de personne âgée en centre privé ou public», croit M. Plamondon.
La loi oblige déjà les centres de réadaptation, les centres jeunesse, les garderies et les prisons à déclarer automatiquement tout décès. «On le fait pour les prisonniers et les enfants, mais pas pour les personnes âgées. On devrait répandre cette obligation aux résidences privées et publiques pour aînés», commente M. Plamondon.

RD
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