jeudi, juillet 31, 2008

 

Les interrogations du début de la retraite

Quand on atteint l’âge de la retraite et que l’on s’y installe, beaucoup de changements peuvent survenir dans le quotidien. Peut-on bonifier ou changer ce destin qui pourrait nous apparaître pénible, pour ne pas dire inacceptable? Comment l’enrichir ce quotidien?

Un commentaire anonyme sur un livre portant sur les meilleures façons de prendre sa retraite :


L'importance de donner un sens à sa vie..., 17 décembre 2005

« … pour vivre une retraite heureuse, il est indispensable de continuer à combler, chaque jour, nos besoins fondamentaux: s'occuper de soi (santé, finances, repos, exercices...), s'entourer de personnes qui nous apportent amitié, affection et amour et continuer à développer nos talents et nos compétences. Il est temps encore de redécouvrir qui nous sommes vraiment (personnalité, valeurs, besoins) avant de nous lancer dans des activités qui permettent de continuer à donner tout son sens à notre vie. Le sens à la vie n'existe que si nous nous mettons au service des autres, si nos actions sont ouvertes sur l'avenir et si elles ont impact positif sur notre vie et sur celle d'autrui (sentiment d'efficacité et image de soi positive). »

Pour certains d’entre nous, cela peut signifier voir les choses autrement et ne plus participer à rien de constructifs, être contemplatifs et devenir de simples spectateurs ou observateurs. Une autre façon de voir les choses, c’est de ne plus avoir d’attentes face à la vie, ne plus pouvoir bâtir de relations amoureuses. Beaucoup de femmes, après la ménopause, se sentent vieillir à tel point qu’elles n’envisagent plus d’avoir des relations intimes suite à une séparation et abdiquent lorsqu’il est question de se refaire une nouvelle vie simple et remplie de tendresse et de joie de vivre. Prolonger la vie familiale que l’on avait auparavant est sans doute le chemin privilégié par la plupart d’entre nous.

Mais vieillir si le couple s’est défait, pour un grand nombre de retraités peut apparaître comme une incapacité de se redéfinir une nouvelle vie. Il faudrait accepter que l’âge soit une limite, un extrême qui empêche de faire des projets nouveaux, à l’instar des jeunes. La ligne est tranchée. Pourtant, à l’intérieur de soi, le profond besoin de se relancer dans des projets de vie, de se renouveler par la mise en évidence de nos acquis basés sur l’expérience et la force intérieure est toujours là. Comment faire pour se relancer dans de nouveaux défis?

Le clivage entre les personnes âgées

Une chose est certaine : il existe un clivage entre les générations de vieux. La manière de voir la vie est tout autre quand on atteint le grand âge. Il est clair que l’autonomie d’action est plus réduite pour la plupart d’entre eux. Le déclin de la santé et les limitations de toutes sortes font que ces personnes deviennent plus casanières, moins actives et plus centrées sur leur propre personne et tous les soins particuliers dont elles ont besoin. C’est une attitude normale. Les soins de santé croissent durant cette période de la vie, souvent de façon exponentielle, et nécessitent du personnel de soutien qui doivent voir à leur assurer une qualité de vie adéquate.

Mais, avant d’atteindre cet âge extrême, avec la progression de la longévité, la retraite signifie plus se définir un nouveau style de vie qui prend toute les apparences d’une nouvelle jeunesse intérieure. Après tout, cette période de la vie peut s’étendre maintenant sur plus de trente ans. Cette liberté d’action retrouvée, sans les contraintes de la survie, ni les obligations familiales permet de se la couler douce. Enfin, la dolce vita!

Les acquis culturels, la profession exercée et les expériences de travail amènent aussi les gens à vivre cette période de la vie de manière différente. Les rentes monétaires accumulées au cours de la période de travail jouent un rôle très importants au plan de la réalisation des projets ou du maintien de son niveau de vie. Beaucoup de retraités perdent leur conjoint ou conjointe dans les derniers mille avant de quitter le marché du travail.

Divorcés ou célibataires à nouveau, c’est un temps de renouvellement des contacts et des amitiés. Il faudra peut-être chercher à nouveau une âme soeur, quelqu’un d’attirant, qui a de la culture et des sentiments à revendre pour se redéfinir une nouvelle vie de couple. Hélas! On constate que les écarts d’éducation continuent de se manifester. Arrivé dans une génération où les femmes ne poursuivaient pas d’études avancées (ou très peu d’entre elles), ce vide reste apparent lorsque l’on arrive à la retraite.

Quel chemin faudrait-il prendre pour se sortir de ce marasme. Difficile de trouver la réponse! Le monde des femmes est difficile à percer. Parvenues à la soixantaine, elles ne sortent plus guère le soir. Elles se sont réfugiées dans leur logement et le vieillissement s’installe à demeure comme on dit. Quand elles deviennent grand-mères, elle se fixe sur leur famille pour le reste de leurs jours.

Le chemin de la liberté totale est celui qui est le plus intéressant. Il laisse la place à toutes les initiatives et à toutes les activités que l’on envisage pouvoir faire. C’est la voie la plus prometteuse parce que le besoin de la procréation, omniprésente dans le couple jeune, n’est plus un facteur déterminant. C’est le compagnonnage qui prime et le partage de joies simples. Et tout cela est possible en dehors de la vie de couple dans le monde moderne d’aujourd’hui.

Dans le fond, la retraite, c’est largement l’apprentissage de la liberté totale, pourvu que la santé soit au rendez-vous. C’est aussi le temps de disposer de soi-même à sa guise, sans responsabilité autre que de s’entretenir et de profiter de ses moments libres.

Certains retraités, pour s’occuper, reprennent du collier et se trouvent un travail à temps partiel. Pour eux, c’est une nouvelle routine qui s’installe et qui leur permet de se garder en contact avec le public, de faire profiter les autres de leur vaste expérience ou expertise. Une solution qui peut plaire à beaucoup de personnes qui s’ennuient à la maison ou qui désirent retrouver le goût de travailler. Bravo pour ceux qui s’accommodent de cette solution.

Pour d’autres, ce sera la vie au quotidien qui s’improvise, au fur et à mesure que les événements se présentent : les nouveaux films qui sortent à chaque semaine, les soins à donner aux animaux de la maison, les sports saisonniers, la visite de la famille, les excursions et autres voyages, la télévision, la musique, les jeux d’ordinateur, la rédaction de blogs, etc.

Trouver de l’intérêt partout et tout le temps

À l’expérience, quand la vie de retraité est prise à son meilleur, le temps passent à une vitesse astronomique et même, il vient à manquer, tellement les choses se bousculent. C’est ainsi que les périodes d’oisiveté tant redoutées deviennent des périodes de répit recherchées parce que l’éventail d’activités possibles tend à s’élargir et les occupations ne cessent de croître.

Alors, il faut apprendre à développer un nouveau rythme de vie où le repos occupe une place importante. Beaucoup d’activités signifie aussi beaucoup de fatigue. Les uns ne vont pas sans les autres. Il faut s’attendre à se discipliner pour refaire le plein et, souvent, il faut y mettre plus de temps qu’auparavant.

Si rien ne vient troubler cette paix, alors la retraite devient un temps qui peut devenir la plus belle période de la vie.

RD

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mercredi, juillet 16, 2008

 

La plus vieille blogueuse au monde est morte


Une nouvelle qui peut surprendre et qui pourtant est vraie. Il y a beaucoup d'espoir dans le fait que tout demeure possible aux aînés malgré l'âge avancé.


Source : Cyberpresse.ca


L'Australienne âgée de 108 ans connue comme la plus vieille blogueuse au monde a écrit son dernier billet.

Olive Riley est morte samedi dernier dans la maison de retraite où elle habitait. Elle bloguait depuis février 2007.

Dans un de ses derniers billets publiés sur son blogue, elle écrivait qu'elle ne pouvait se débarrasser de sa «mauvaise toux».

Olive Riley avait mis son blogue en ligne à l'aide d'un de ses amis, qui écrivait les textes qu'elle lui dictait.

«Elle aimait sa notoriété, ça gardait son esprit jeune», a déclaré son arrière petit-fils aux médias australiens.

Née en 1899, Olive Riley aurait eu 109 ans le 20 octobre prochain.


RD

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vendredi, juillet 11, 2008

 

Doit-on revendiquer de meilleurs soins de santé?

En vieillissant, on s’aperçoit souvent que l’on devient moins revendicateur. Peut-être est-ce dû au fait que l’on accepte plus facilement les fatalités de la vie? Et, pourtant, s’il y a un temps où la qualité des soins de santé est essentielle, c’est bien dans le dernier quart de la vie.

La SANTÉ est avant tout une responsabilité constitutionnelle de nature provinciale. Autrement dit, les citoyens doivent d’abord s’adresser au Gouvernement du Québec s’ils veulent améliorer leur système de santé. C’est aussi la priorité des principaux partis politiques de l’Opposition, qu’il s’agisse du PQ ou de l’ADQ.

Le 20 février dernier, le comité présidé par l'ancien ministre libéral Claude Castonguay déposait son rapport de plus de 300 pages avec un titre très « évocateur »: « En avoir pour son argent ». A-t-il fait changer les choses? Je vous laisse y réfléchir.

Pour bien comprendre les enjeux de ces questions, on doit souvent se référer à nos petites et grandes histoires de santé personnelles. Hé oui! À ce qui nous arrive personnellement. Parce que c’est à ces moments-là que l’on est pleinement concerné par le sujet.

Moi, j’ai une petite histoire de HBP (hypertrophie bénin de la prostate) qui m’a fait frôler la catastrophe. En effet, depuis plusieurs années, comme bien d’autres personnes de mon âge, je suis pris avec un problème de grosse prostate. J’ai eu un excellent suivi par une urologue pendant des années. Mais, périodiquement, j’ai eu des accidents de santé comme on dit : une incapacité d’uriner, pour tout résumer. Vous devez alors vous rendre à l’Urgence le plus proche dans les deux heures qui suivent pour vous faire poser une sonde, sinon c’est le gonflement de la vessie, une douleur intense qui vous irradie dans le bas ventre et vous devinez la suite. Non traité à temps, vous crevez. Au cours des années, malgré la prise régulière de médicaments, le mal n’a fait qu’empirer.

À la fin de septembre 2007, j’avais atteint la limite. Rendu à l’Urgence de l’Hôtel-Dieu de Québec, après que l’on m’eut posé une sonde, on m’a gardé pour la nuit en vue de rencontrer un urologue, vu mon état.

L’urologue en question me regarda avec un grand sourire et me dit qu’il ne pouvait m’opérer pour l’instant, vu qu’il avait un nombre considérable de patients cancéreux sur sa liste. Il sera prêt à le faire en décembre prochain. Voilà! L’affaire était réglée. Une employée de l’hôpital est venue prendre mes coordonnées, me disant que je pouvais retourner chez moi avec ma sonde, m’arranger avec le CLSC du coin pour la faire changer dans un mois et rester chez moi en attendant l’opération. Elle me remit un numéro de téléphone où appeler si j’avais quoi que ce soit qui n’allait pas avec ma sonde. Je pensais que tout allait fonctionner sur des roulettes.

J’ai effectivement porté une sonde pour uriner pendant trois mois consécutifs, me promenant dans les centres d’achat et un peu partout avec ce machin. Évidemment, je me suis accroché plusieurs fois avec ce délicat instrument et l’ai arraché. Vite l’infirmière à domicile ou au CLSC ou à l’Urgence. Il me faut une nouvelle sonde.
Arrive le milieu de décembre, moment où je devais recevoir un coup de téléphone de l’Hôpital pour céduler mon opération. Pas de coup de téléphone. J’appelle au département d’urologie. Non, monsieur, vous n’êtes pas sur la liste des personnes qui vont être opérées la semaine prochaine. Appel urgent à la secrétaire de mon ancienne urologue DÉBORDÉE qui avait transmis un an plus tôt mon dossier à un généraliste. Oui, on s’occupe de votre cas. Ouf! J’étais sauvé. Rendez-vous pour les examens préliminaires et on le savait déjà, ma prostate avait atteint la grosseur d’un pamplemousse. Normalement, à 18 ans, elle avait la grosseur d’un gland. Vous voyez la différence.

Opération prévue et réalisée le mardi, 18 décembre et sortie de l’Hôpital le lundi suivant, juste avant Noël. Belle période pour être malade! Retour à la maison, soutenu par mon fils qui prenait la relève. Un infirmier du CLSC est venu le lendemain changer mon pansement à la maison. Et, vive les visites aux deux jours. Entretemps, vous changez vous-même ou à l’aide de votre fils le pansement de la blessure qui fait environ 4 pouces vertical par 3 pouces horizontal.

Arrive le moment où il faut enlever les points de suture ou les broches. L’infirmier décide de vous retourner à l’Urgence, même si l’Urologue avait indiqué d’enlever les broches. « Dangereux que tout ouvre », me dit-il. Et, vivement en voiture pour une visite à l’Urgence. Quelques examens et une attente toute la journée dans un lit à L’Urgence. Finalement, on enlève quelques broches, me donne une prescription d’antibiotique et de retour à la maison.

Une semaine plus tard, une infirmière du CLSC, qui ne connaissait rien au dossier, regarde le tout et le billet du médecin de l’Urgence et enlève le reste des broches. Le lendemain, dans la journée, en m’asseyant sur le banc de toilette à la maison, la catastrophe : toute la blessure s’ouvre d’un coup. À toute vapeur à l’Urgence de l’Hôtel-Dieu. Évidemment que je passai vite. J’étais bien connu maintenant dans ce département. En fin de soirée, un Interne du Département d’urologie me posa une mèche dans la dite blessure et de retour à nouveau à la maison avec un super bandage, que je devais faire changer le lendemain au CLSC.

En plein hiver, durant plus d’un mois, à chaque jour, je dus me rendre en auto au CLSC changé cette mèche et faire refaire le pansement. J’en ai développé une tendinite dans la jambe droite. Heureusement que je ne fis pas d’infection. J’ai eu la chance de connaître toutes les infirmières du CLSC, personne en particulier n’étant affecté à mon dossier. Elles ont toutes pu constater que j’étais un vrai roux. Étant diabétique et âgé de 63 ans, je prenais toutes les précautions pour qu’il ne m’arrive rien.

Je revis mon Urologue au milieu de février à l’Hôpital et elle fut heureuse de constater que tout était guéri. Quel bonheur que tout fonctionne à nouveau parfaitement. Une prostatectomie signifie évidemment que je ne pourrai plus faire d’enfants. Mon fils a maintenant pris la relève avec sa propre fille d’un peu plus d’un an.

Voulez-vous connaître mon impression sur le système de santé du Québec? J’appelle ça de la médecine de guerre. Je me considère chanceux parce que je m’en suis bien tiré en revendiquant les bons soins ou les bonnes pratiques quand ce fut nécessaire. Et, je passe sous silence la liste de ces revendications.

Vous voulez savoir qui m’a appris à revendiquer les bons soins? C’est mon médecin généraliste. Je lui dois pratiquement la vie. Quelques temps avant l’opération, il m’avait dit à peu près ceci : « Gênez-vous pas, le système de santé vous appartient ».

N’est-ce pas beau la SANTÉ!

RD

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samedi, juillet 05, 2008

 

Annabelle, un bébé en plein éveil.




Le Très Honorable Pierre Elliott Trudeau disait dans une entrevue que l’expérience de la vie qui l'avait marqué le plus était le fait de voir ses enfants changer si rapidement.

Je pourrais dire la même chose de ma petite-fille Annabelle. C’est étonnant comme à chaque semaine je vois une enfant évoluer à la vitesse de l’éclair. Il y a un mois passé, elle marchait à peine. Maintenant, elle court à toute jambe, toute fière d’avoir maîtrisé en si peu de temps ce qui a pris des millions d’années à l’homme, soit apprendre à se tenir debout sur ses deux pieds.

Jusqu’à tout récemment, il fallait la gaver à la cuillère. Maintenant, elle veut s’essayer seule avec la cuillère, rien de moins et boire au verre. Quand elle a terminé de manger un plat et qu’elle n’en veut plus, elle fait un grand signe de tête indiquant un «non» bien affirmé. En outre, j’ai pu constater qu’elle est gauchère comme son grand-père d’ailleurs.

Ce qui est étonnant, c’est sa vivacité et son sens de la découverte. Rien ne l’arrête quand elle veut examiner un objet et en faire le tour. Quel fouillis aussi quand elle quitte la maison après la journée de garde.

Elle sait faire l’espiègle, se renverser en arrière sur le dos et quoi d’autres encore? Elle tend les bras vers le grand-père, mais deux secondes après, elle se tourne vers son père, lui refaisant le même geste. Après tout, elle sait déjà fort bien se faire désirer par deux hommes à la fois.

Quand elle voyage avec nous ou qu’elle vient faire du magasinage, elle se détend dans son petit siège à l’arrière de la voiture, confiante et toute souriante. Très souvent, le sommeil la gagne rapidement récupérant durant ce temps l’énergie qu’elle a dépensée au cours de la journée.

Mais, le plus frappant, c’est le regard qui observe et qui analyse les nouveautés de son environnement. Tout peut faire l’objet de son attention. Ce sont les chats qui la redoutent le plus. Elle a une pogne redoutable et la queue du chat est le premier objet qu’elle cherche à attraper. Heureusement, son père lui donne de bonnes leçons de conduite concernant nos deux animaux parce que, sans cela, il y a des miaulements qui ne sont guère plaisants à écouter. À tel point que lors des journées de garde, cherchez les chats dans la maison et vous verrez qu’ils sont bien cachés.

Que dire de plus? À chaque semaine, elle a fait un pas de plus vers ce qui en fera une grande fille à nos yeux dans quelques années. Ce qui est frappant, c’est sa compréhension de notre langage, de nos expressions et de nos sentiments envers elle. Donner de l’affection à un bébé et vite, vous vous apercevrez qu’elle va vous le rendre en peu de temps. C’est ça la spontanéité chez l’enfant.

Aussi, de moins en moins de difficulté à l’habiller. Elle sait tendre les bras et les jambes pour nous faciliter la tâche lorsqu’il est question de mettre des vêtements ou ses souliers, par exemple. Comment ne pas l’aimer quand on voit ce regard dépourvu de méchanceté et qui attend tout des adultes?

Évidement, il y a toujours les couches à changer. C’est le côté pénible de la grande enfance. Il va falloir attendre encore quelques mois avant qu’elle ne soit capable de faire ses besoins comme les grands. Et, en période de forte croissance, l’ouvrage ne manque pas; mon fils est devenu un expert dans ce domaine. Remarquez que je lui cède facilement la place, ayant eu déjà cette expérience avec lui et ma fille, il y a déjà fort longtemps.

Les journées passent à la vitesse de l’éclair avec cette enfant qui demande une attention de tous les instants. C’est l’époque où la surveillance est de mise et les mises au point sont nécessaires, si l’on ne veut pas voir arriver des catastrophes en tout genre.

Nous savons que tout cela ne va pas durer très longtemps. Une enfant de cet âge fait des bonds prodigieux en termes d’apprentissage. C’est simplement amusant. Mais, quand même, quand la journée est terminée, nous sommes tous les deux, le grand-père et le père, contents de prendre un repos bien mérité le soir venu.

RD

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vendredi, juillet 04, 2008

 

La sexualité chez les aîné(e)s

La sexualité chez les aîné (e)s , peut-on en parler librement? La problématique sur le sujet est jusqu’à maintenant centrée sur la sexualité et les sentiments des personnes âgées vivant en institution. Avec l’arrivée des papy-boomers, la donne change du tout au tout : c’est la génération des baby-boomers qui va repenser les mœurs ou les façons de faire et il est à peu près certain qu’ils ne s’arrêteront pas en chemin. Dans un monde de libres-penseurs, ils vont vouloir vivre selon leurs propres valeurs comme ils l’ont toujours fait.

Une première question qui vient à l’esprit : qu’est-ce qui change avec l’âge? Certains diront beaucoup de choses, d’autres diront que c’est une simple continuité de la vie. En tout cas, dans les sociétés occidentales où la sexualité a toujours fait l’objet de restrictions et d’interdits, tout semble se compliquer dès que l’on devient soi-disant vieux.

La sexualité en institution

En France, l’association Parlons’ans organisait le 22 octobre 2007 un colloque sur la sexualité et les sentiments des personnes âgées en institution. Une journée sur un sujet qui reste tabou : au-delà du plaisir, le désir.

Lors de ce colloque, le Pr. Jean Maisondieu, psychiatre, Médecin chef de l’hôpital de Poissy a présenté le problème de la façon suivante : « Le désir à l’épreuve de la vieillesse » et « La vieillesse à l’épreuve du désir ».

La première notion concerne les « seniors », cette période de la vie qu’il appelle "l’adolescence de la vieillesse" où il faut prouver que l’on est toujours jeune. Les seniors savent que l’on est dans une société où l’on fait les yeux doux à la jeunesse, que l’âge est une infirmité. La sexualité est dans la représentation collective supposée être une activité de jeunes. Il est toutefois reconnu, des enquêtes le confirment : une activité sexuelle reste possible au delà de 70 ans, même si les difficultés sont plus courantes et si la fréquence diminue. Ceci, d'autant qu’atteignent cet âge les acteurs des années 70, ceux qui ont conquis, puis vécu une sexualité épanouie, libérée de la génitalité.

Jean Maisondieu cite à ce propos Simone de Beauvoir "S'interroger sur la sexualité des vieillards, c'est se demander ce que devient le rapport de l'homme à lui-même, à autrui, au monde quand a disparu dans l'organisation sexuelle le primat de la génitalité."

"On ne peut, indique Geneviève Laroque, séparer sexualité et intimité. Mais qu'en est-il lorsqu'on ne peut disposer de la clé de sa chambre ?" Lorsque l'on vit en établissement "est-on encore autorisé à manifester des préférences, à exprimer son désir ou est-on obligé d'avoir une vie plate, aimable, courtoise, insipide, inodore, incolore et insonore ?"

Cette génération a retrouvé la notion de plaisir. Toutefois, poursuit Jean Maisondieu, "En retrouvant cette notion on n'a pas prévu qu'il n'y avait pas que le plaisir mais aussi la question du désir". … ce dernier affirme que notre culture voit mal l'importance de la place de la demande d'amour.

Pour Jean Maisondieu, les personnes âgées, ne se sentant plus objet de désir vont là où il y avait attrait. Cette réflexion n'interroge-t-elle pas, face à certains comportements des malades d'Alzheimer ?

En institution, lieu de vie, de soin et de mort, la question de l'intimité se pose. On est au carrefour d'une ambiguïté où l'on se doit de préserver l'intimité tout en devant l'enfreindre en permanence.

Quelle prise en compte de l'intimité et de la pudeur de l'autre en établissement ?

Qu'est-ce que renvoie à la personne le fait qu'il ne dispose que d'un petit lit ? Lorsque l'on entre dans une chambre en même temps que l'on frappe ?

Pour le Pr.Gérard Ribes du laboratoire de psychologie de la santé et du développement à l'université Lyon 2, sexologue, la personne âgée en institution devient un individu public exposé aux yeux des soignants, de sa famille, de ses enfants. La sexualité se heurte à plusieurs facteurs :

la présence d’un partenaire disponible, le manque d’intimité, la dysfonction érectile chez l’homme, la dyspareunie chez la femme, à des problèmes de santé physiques et/ou psychiques, l'effet iatrogène des médicaments, l'altération de l’image corporelle et à l'activité sexuelle antérieure.

Les établissements doivent se doter d'une stratégie pour répondre à la question de l'intimité et notamment encourager : les opportunités où les résidents peuvent se rencontrer et passer du temps ensemble ; les alternatives à l’expression de la sexualité comme les baisers et se serrer dans les bras, encourager aussi les résidents à cultiver les amitiés et les relations. Des salons de coiffure doivent être à disposition : "on fait d'abord l'amour avec l'image de soi".

Il convient de répondre aux inquiétudes concernant la sexualité des résidents et de favoriser l’accès à des informations concernant la sexualité et le conseil aux résidents intéressés et enfin d'éduquer les familles sur les demandes sexuelles des personnes âgées et les encourager aux caresses, à les tenir dans leurs bras et les embrasser lors des visites.

Les aîné (e)s en amour, ceux qui peuvent aimer à nouveau

"Les amours de vieillesse", il faut les voir à travers des histoires uniques et particulières, qui rendent compte de ce que c’est que d’être vieux et amoureux, amoureux et vieux, de ce sentiment merveilleux qui bouleverse et éclaire la vie. Il ne s'agit pas d'histoires d'amour qui survivent au temps, il s'agit bel et bien de tomber amoureux vieux. Comment ces personnes vivent-elle cette nouvelle vie, comment réagissent leurs proches ? Il est alors question de séduction de tendresse. L’amour est là. L’émotion est intacte, comme à 18 ans.

De la part de personnes ayant vécues ces sentiments, on retient les témoignages suivants :

"Le coup de foudre, on l'a à tout âge"
"Avec cette femme là, j'ai su que je pourrai encore danser le tango renversé"
"On n'avait pas 18 ans mais c'était pareil !"
"Avec Philippe, ça a été une découverte. J'ai même recommencé a être coquette.""Il a tout chamboulé. Ca a été bénéfique"
"L'amour ça ne s'explique pas""C'est beaucoup de tendresse, beaucoup d'amour. Pas la folie qui si on la rencontre ne tient pas... J'ai été tellement heureuse"
"On ne renie rien. On essaie de survivre - indique une personne veuve- et quand on a la volonté de réussir cette survie, peut-être qu'on y arrive".

http://www.agevillage.com/actualite-959-1-Dossier.html

En conclusion, on peut dire avec certitude que l’avenir n’est pas garant du passé sur ce sujet controversé. En fait, tout n’a pas été dit et la liberté d’expression que connaît, par exemple, le Québec nous permet d’envisager le meilleur des mondes pour les personnes qui s’engagent dans cette étape de la vie.

RD

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