jeudi, juillet 31, 2008

 

Les interrogations du début de la retraite

Quand on atteint l’âge de la retraite et que l’on s’y installe, beaucoup de changements peuvent survenir dans le quotidien. Peut-on bonifier ou changer ce destin qui pourrait nous apparaître pénible, pour ne pas dire inacceptable? Comment l’enrichir ce quotidien?

Un commentaire anonyme sur un livre portant sur les meilleures façons de prendre sa retraite :


L'importance de donner un sens à sa vie..., 17 décembre 2005

« … pour vivre une retraite heureuse, il est indispensable de continuer à combler, chaque jour, nos besoins fondamentaux: s'occuper de soi (santé, finances, repos, exercices...), s'entourer de personnes qui nous apportent amitié, affection et amour et continuer à développer nos talents et nos compétences. Il est temps encore de redécouvrir qui nous sommes vraiment (personnalité, valeurs, besoins) avant de nous lancer dans des activités qui permettent de continuer à donner tout son sens à notre vie. Le sens à la vie n'existe que si nous nous mettons au service des autres, si nos actions sont ouvertes sur l'avenir et si elles ont impact positif sur notre vie et sur celle d'autrui (sentiment d'efficacité et image de soi positive). »

Pour certains d’entre nous, cela peut signifier voir les choses autrement et ne plus participer à rien de constructifs, être contemplatifs et devenir de simples spectateurs ou observateurs. Une autre façon de voir les choses, c’est de ne plus avoir d’attentes face à la vie, ne plus pouvoir bâtir de relations amoureuses. Beaucoup de femmes, après la ménopause, se sentent vieillir à tel point qu’elles n’envisagent plus d’avoir des relations intimes suite à une séparation et abdiquent lorsqu’il est question de se refaire une nouvelle vie simple et remplie de tendresse et de joie de vivre. Prolonger la vie familiale que l’on avait auparavant est sans doute le chemin privilégié par la plupart d’entre nous.

Mais vieillir si le couple s’est défait, pour un grand nombre de retraités peut apparaître comme une incapacité de se redéfinir une nouvelle vie. Il faudrait accepter que l’âge soit une limite, un extrême qui empêche de faire des projets nouveaux, à l’instar des jeunes. La ligne est tranchée. Pourtant, à l’intérieur de soi, le profond besoin de se relancer dans des projets de vie, de se renouveler par la mise en évidence de nos acquis basés sur l’expérience et la force intérieure est toujours là. Comment faire pour se relancer dans de nouveaux défis?

Le clivage entre les personnes âgées

Une chose est certaine : il existe un clivage entre les générations de vieux. La manière de voir la vie est tout autre quand on atteint le grand âge. Il est clair que l’autonomie d’action est plus réduite pour la plupart d’entre eux. Le déclin de la santé et les limitations de toutes sortes font que ces personnes deviennent plus casanières, moins actives et plus centrées sur leur propre personne et tous les soins particuliers dont elles ont besoin. C’est une attitude normale. Les soins de santé croissent durant cette période de la vie, souvent de façon exponentielle, et nécessitent du personnel de soutien qui doivent voir à leur assurer une qualité de vie adéquate.

Mais, avant d’atteindre cet âge extrême, avec la progression de la longévité, la retraite signifie plus se définir un nouveau style de vie qui prend toute les apparences d’une nouvelle jeunesse intérieure. Après tout, cette période de la vie peut s’étendre maintenant sur plus de trente ans. Cette liberté d’action retrouvée, sans les contraintes de la survie, ni les obligations familiales permet de se la couler douce. Enfin, la dolce vita!

Les acquis culturels, la profession exercée et les expériences de travail amènent aussi les gens à vivre cette période de la vie de manière différente. Les rentes monétaires accumulées au cours de la période de travail jouent un rôle très importants au plan de la réalisation des projets ou du maintien de son niveau de vie. Beaucoup de retraités perdent leur conjoint ou conjointe dans les derniers mille avant de quitter le marché du travail.

Divorcés ou célibataires à nouveau, c’est un temps de renouvellement des contacts et des amitiés. Il faudra peut-être chercher à nouveau une âme soeur, quelqu’un d’attirant, qui a de la culture et des sentiments à revendre pour se redéfinir une nouvelle vie de couple. Hélas! On constate que les écarts d’éducation continuent de se manifester. Arrivé dans une génération où les femmes ne poursuivaient pas d’études avancées (ou très peu d’entre elles), ce vide reste apparent lorsque l’on arrive à la retraite.

Quel chemin faudrait-il prendre pour se sortir de ce marasme. Difficile de trouver la réponse! Le monde des femmes est difficile à percer. Parvenues à la soixantaine, elles ne sortent plus guère le soir. Elles se sont réfugiées dans leur logement et le vieillissement s’installe à demeure comme on dit. Quand elles deviennent grand-mères, elle se fixe sur leur famille pour le reste de leurs jours.

Le chemin de la liberté totale est celui qui est le plus intéressant. Il laisse la place à toutes les initiatives et à toutes les activités que l’on envisage pouvoir faire. C’est la voie la plus prometteuse parce que le besoin de la procréation, omniprésente dans le couple jeune, n’est plus un facteur déterminant. C’est le compagnonnage qui prime et le partage de joies simples. Et tout cela est possible en dehors de la vie de couple dans le monde moderne d’aujourd’hui.

Dans le fond, la retraite, c’est largement l’apprentissage de la liberté totale, pourvu que la santé soit au rendez-vous. C’est aussi le temps de disposer de soi-même à sa guise, sans responsabilité autre que de s’entretenir et de profiter de ses moments libres.

Certains retraités, pour s’occuper, reprennent du collier et se trouvent un travail à temps partiel. Pour eux, c’est une nouvelle routine qui s’installe et qui leur permet de se garder en contact avec le public, de faire profiter les autres de leur vaste expérience ou expertise. Une solution qui peut plaire à beaucoup de personnes qui s’ennuient à la maison ou qui désirent retrouver le goût de travailler. Bravo pour ceux qui s’accommodent de cette solution.

Pour d’autres, ce sera la vie au quotidien qui s’improvise, au fur et à mesure que les événements se présentent : les nouveaux films qui sortent à chaque semaine, les soins à donner aux animaux de la maison, les sports saisonniers, la visite de la famille, les excursions et autres voyages, la télévision, la musique, les jeux d’ordinateur, la rédaction de blogs, etc.

Trouver de l’intérêt partout et tout le temps

À l’expérience, quand la vie de retraité est prise à son meilleur, le temps passent à une vitesse astronomique et même, il vient à manquer, tellement les choses se bousculent. C’est ainsi que les périodes d’oisiveté tant redoutées deviennent des périodes de répit recherchées parce que l’éventail d’activités possibles tend à s’élargir et les occupations ne cessent de croître.

Alors, il faut apprendre à développer un nouveau rythme de vie où le repos occupe une place importante. Beaucoup d’activités signifie aussi beaucoup de fatigue. Les uns ne vont pas sans les autres. Il faut s’attendre à se discipliner pour refaire le plein et, souvent, il faut y mettre plus de temps qu’auparavant.

Si rien ne vient troubler cette paix, alors la retraite devient un temps qui peut devenir la plus belle période de la vie.

RD

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