jeudi, juin 23, 2011

 

Un site à explorer par les Seniors d'aujourd'hui

 Un site à découvrir: www.vieillirheureux.ca

Vous y trouverez un extrait du video « Vieillir heureux» qui a été lancé le 8 mars 2010 à la Maison de la Culture de la rue Ontario, à Montréal. 

Tourné avec des aînés dont des résidents de la Maison des Aînés, il est doublé d’un livre monté par Paule DION, présidente de l’Amitié n’a pas d’âge, qui veut ainsi «apporter sa modeste contribution au renversement des préjugés qui alimentent l’âgisme, préjugés entretenus par la méconnaissance de cette étape où, après leur retrait du marché du travail, les aînés continuent pourtant d’apporter leur concours à la bonne marche de la société


On trouvera aussi sur ce site une présentation de la maison des Aînés Hochelaga-Maisonneuve.

Pour acheter: le livre ou le film

Le film Vieillir Heureux et le livre Le temps de le dire sont disponibles à la Librairie Raffin au 6330, Rue St-Hubert. Montréal H2S 2M2 - (514) 274-2870

Vous pouvez vous procurer un exemplaire du livre Le Temps de le Dire ou une copie DVD
du documentaire Vieillir Heureux au coût de 10$ chacun, aux endroits suivants:

La Maison des aînés Hochelaga-Maisonneuve:
1620, ave de LaSalle, à Montréal
Du lundi au jeudi, entre 9h et 17h
Le Centre Berthiaume du Tremblay
1474, rue Fleury est, à Montréal
Du lundi au vendredi, entre 8h30 et 16h30
Carrefour communautaire Montrose :
5350 rue Lafond, Local R-170, à Montréal
Du lundi au vendredi, entre 8h30 et 16h30
Par la poste:
Faire parvenir un chèque de 15$ par copie au nom de Maison des aînés H.-M.,en précisant si vous désirez le livre ou le DVD, à l'adresse suivante:
Vieillir heureux
6539 rue Chambord,
Montréal( Québec)
H2G 3C1
Inscrire vos coordonnées,: nom, adresse complète, code postal et numéro de téléphone.
Sur réception de votre chèque le livre ou le DVD vous sera immédiatement expédié.

COMMENTAIRE DE PHILOMAGE


Il existe très peu de documentaires qui font état du « vécu » de nos aînés au Québec. Certains diront que ce n'est pas d'intérêt général. D'autres diront que c'est une autre époque et que tout ça va disparaître. Mais, ces personnes âgées sont nos prédécesseurs, ceux qui ont construit le Québec d'aujourd'hui. Ils sont la mémoire vivante de toute une époque qui tombera bientôt dans l'oubli.


Pourquoi ne pas les écouter et enregistrer leur « vécu », ce qui nous permettrait d'approfondir nos racines ou nos traditions en tant que Canadiens français ou Québécois ?


RD

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Prestations supplémentaires pour aînés au Canada



Chronique de  Josée Jeffrey, D. Fisc. Pl. Fin.Focus Retraite & Fiscalité inc. (17 juin 2011), argent.canoe.ca

Question de J.-P. Gosselin

Au lendemain de la lecture du budget fédéral, j’ai lu ceci dans le Journal de Montréal : Prestations supplémentaires de 600 $ par année pour les aînés seuls et 840 $ pour les couples. J’ai 70 ans et je vis seul. Ça veut dire quoi pour moi, une réduction d’impôt ou un crédit d’impôt?

En effet, lors du dernier budget fédéral déposé le 6 juin dernier, le ministre des Finances, Jim Flaherty annonçait des mesures pour améliorer la qualité de vie des aînés. Ce dont vous mentionnez est une bonification du Supplément de revenu garanti (SRG) pour les personnes à faible revenu qui entrera en vigueur à compter du 1er juillet 2011.

Ce n’est ni un crédit, ni une déduction d’impôt, mais plutôt un revenu supplémentaire qui s’ajoutera à votre prestation actuelle. Pour y avoir droit, il faut déjà recevoir la prestation de la Sécurité de la vieillesse. D’ailleurs, plus de 680 000 aînés au Canada profiteront de cette nouvelle mesure.

Conséquemment, ces gens qui gagnent peu ou pas de revenus pourront bénéficier d’une augmentation de leur SRG pouvant atteindre 600 $ par année (50 $ par mois) pour une personne seule et 840 $ par année (70 $ par mois) pour un couple.

Pour y avoir droit, vos revenus annuels autres que la Sécurité de la vieillesse et le SRG ne doivent pas dépasser 2 000 $ si vous vivez seul et 4 000 $ pour les couples. Votre prestation complémentaire sera réduite graduellement après ces seuils de revenus et sera nulle lorsque vos revenus atteindront 4 400 $ si vous vivez seul ou 7 360 $ si vous êtes en couple.

C’est donc dire que si vous vivez seul et que vous recevez plus de 4 400 $ de vos autres sources de revenus tels que la rente de retraite du Régime de rentes du Québec, une rente provenant d’un régime de pension d’un employeur, des revenus de biens imposables, ou tout autre revenu vous ne pourrez avoir droit à ce boni supplémentaire. Pour les personnes mariées ou vivant en union de fait, le revenu combiné du pensionné et de son époux ou conjoint de fait est pris en considération.

La mesure annoncée en 2008 voulant qu’un bénéficiaire puisse gagner jusqu’à 3 500 $ d'un revenu d'emploi est toujours permise. Pour diminuer votre revenu imposable, vous aurez avantage à cotiser au CÉLI. En 2011, le CÉLI permet de mettre jusqu’à concurrence de 15 000 $ de vos placements exempts d’impôt. De nouveaux droits de cotisation de 5 000 $ (indexé au taux d'inflation et arrondi à 500 $ près) sont alloués chaque année à tous les Canadiens admissibles.

Les prestations de retraite du gouvernement fournissent une base modeste sur laquelle vous pouvez fonder votre revenu de retraite. Actuellement, les montants mensuels maximaux du SRG sont les suivants :









Dans le cas d'un pensionné célibataire, veuf, divorcé ou séparé, le supplément maximal mensuel est réduit de 1 $ pour chaque 2 $ d'un autre revenu mensuel (excluant la PSV). Dans le cas d'un couple dont les deux époux ou conjoints de fait reçoivent la pension de la Sécurité de la vieillesse, le supplément maximal mensuel de chaque pensionné est réduit de 1 $ pour chaque 4 $ de leur autre revenu mensuel combiné.

En 2011, un aîné vivant seul peut toucher des revenus d’au moins 19 064 $ et un couple d’aînés, des revenus d’au moins 38 128 $, avant de devoir payer de l’impôt fédéral sur le revenu. Au Québec, pour une personne seule la facture fiscale peut comprendre entre autres, de la cotisation au Régime d’assurance-médicaments du Québec (RAMQ) et de la contribution santé qui soi-disant, sera de 100 $ par personne en 2011.

RD

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dimanche, juin 19, 2011

 

En France, la malnutrition des aînés est aussi à l'ordre du jour


Un article du blog de DIDIER BUFFET, intitulé : « Les vieux ne mangent plus ou alors seulement parfois du bout des yeux... », 31 mai 2011

Adresse du blog : http://dbuffet.blogspot.com/2011_05_01_archive.html

M. Buffet, 46 ans, est gérontologue. Il habite Dijon, Côte d'Or, France

LA SITUATION DE LA MALNUTRITION EN FRANCE :

Savez-vous qu'en France des centaines de milliers de personnes âgées souffrent de dénutrition? Savez-vous que cela se passe en maison de retraite ou à domicile? Savez-vous que cette dénutrition souvent est induite non pas par l'âge avancé ou la maladie mais par le manque, la sous-alimentation? Savez vous que le coût alimentaire moyen d'un repas non sous traité en maison de retraite allait d'un établissement à un autre de 0,16 centimes d'euros à 3,21 euros en 2008 (nous n'avons pas de chiffres plus récents)? Soit un rapport de 1 à 20!

Cela pose un certain nombre de questions que nous allons essayer ici de passer en revue.

Il y a t'il en France dans certains établissements d'hébergement des personnes âgées une véritable volonté, par un budget non approprié, d'affamer nos vieux? Vraisemblablement oui sauf que cela se fait d'une façon sournoise sans responsabilité vraiment définie. Nous sommes ici assez proches de l'expérience de Milgram ou des femmes et des hommes qui nous ressemblent sont amenés à infliger à des faux candidats (des acteurs professionnels) qui sont censés répondre à des questions, des sanctions sous forme de charges électriques de plus en plus élevées à chaque fois qu'ils répondent mal. Nous sommes ici, comme l'a très bien démontré le philosophe Michel Tereschenko, face à une dépersonnalisation de l'individu, un déresponsabilisation qui peut le conduire à faire la Mal au nom d'autrui sans s'en sentir coupable. Cela permet au Mal d'échapper à toute responsabilité. Les donneurs d'ordres ne voient pas les victimes et les exécutants ne se sont pas les donneurs d'ordres ainsi chacun renvoie la responsabilité vers l'autre. En maison de retraite, la maltraitance, appelons le mal par son nom, a toujours existée. A l'époque des hospices, où les religieux s'occupaient des vieux, il y avait déjà bien sûr beaucoup de promiscuité, beaucoup de souffrances, beaucoup de malnutrition. Il faut juste rappeler qu'à cette époque là l'hébergement des vieux était gratuit. Les religieux faisaient ce qu'ils pouvaient avec ce qu'ils avaient. Il y avait aussi, contrairement aux idées reçues, de la maltraitance dans les familles et pas simplement en institution. Quand les vieux étaient hébergés par leurs enfants et petits-enfants, il pouvait également y avoir maltraitance tout comme il y a dans les familles françaises de la maltraitance des enfants ou des épouses.

Je ne sais pas si le Bien existe mais en tout cas le Mal ordinaire existe bien. Nous en avons tous été témoins. Aujourd'hui les choses ont changé en matière d'offres d'hébergement. Cela est même devenu un véritable marché très lucratif qui porte déjà un nom : L'Or gris. Le coût d'un hébergement, le reste à charge pour une prise en charge d'un parent varie en France de 1200 euros à 2500 euros selon le type d'établissement, la localisation et les prestations apportées. Il existe une offre publique ou associative (non lucrative) souvent moins cher et une offre privée souvent facturée 2/3 plus cher que l'offre publique. Nous ne sommes donc plus dans un système de charité mais dans un système social, payé par nos impôts (APA) en partie et en partie par nous-mêmes et dans le système privé payé entièrement de notre poche. Nous avons un droit d'inventaire sur la gestion d'un établissement d'hébergement d'une personne âgée dépendante (EHPAD).

Si nous reprenons notre histoire de maltraitance, nous avons le droit et le devoir de demander des comptes aux établissements. Nous avons le droit de savoir quel est le taux d'encadrement dans les établissements où sont hébergés nos aînés, c'est a dire,  quel personnel est employé pour x résidents? 

Nous avons quelques chiffres grâce à la publication par KPMG de l'Observatoire des Maisons de retraite 2010. Ce sont les chiffres de 2007 et de 2008 et cela porte sur 85 établissements sans but lucratif. Nous 
n'avons donc aucune donnée sur les établissements privés. Pourquoi?

Les chiffres de cet observatoire montrent qu'il y a des différences importantes d'un établissement à un autre et que grosso modo il existe 1 personnel salarié pour 2 résidents et une infirmière pour 10 résidents. 

Nous sommes très loin des chiffres des pays du nord de l'Europe où il y a quasiment une infirmière pour 2 résidents et un personnel salarié pour chaque résident. Les prix ne sont pas différents, il existe juste une éthique plus grande liée à la culture protestante ou puritaine qui est plus exigeante en terme de contrôle des établissements et plus respectueuse du grand âge. Dans nos sociétés méridionales où les valeurs judéo-chrétiennes ont disparu, le cynisme a pris la place aux vertus. La personne âgée est devenue un "produit".

En tant que gérontologue et expert dans le domaine de la nutrition de la personne âgée, je propose quelques solutions pour améliorer la situation car il ne s'agit pas de dénoncer un système sans apporter d'alternatives crédibles. La prise en charge du vieillissement est une entreprise très complexe et je ne veux surtout pas jeter le bébé avec l'eau du bain. Il y a en France des établissements exemplaires, des femmes et des hommes dévoués à leur mission de secours aux plus faibles. Je souhaite aussi leur rendre hommage. Je pense d'ailleurs à mon maître le Pr Charles-Henri Rapin, aujourd'hui disparu, qui m'a appris une bonne partie de ce que je sais mais qui m'a surtout initié à un regard compassionnel de notre alter ego âgé et parfois dépendant. Nous sommes tous des vieux dépendants potentiels et nous serons traités à l'aulne de ce que nous aurons entrepris pour envisager un vieillissement dans la dignité. Il est donc du devoir de chacun de s'impliquer et d'exiger une qualité et une transparence optimale dans l'hébergement de nos anciens.

Si aujourd'hui nous entendons parler de machisme, de sexisme dans nos sociétés, il existe aussi de l'âgisme qui se traduit par un dénigrement de la personne âgée qui n'a pas toujours accès aux mêmes attentions que les sujets plus jeunes. Il existe encore une médecine qui se réfère à l'âge chronologique pour décider de la prise en charge d'un cancer ou sa non prise en charge. 

Il n'est plus envisageable aujourd'hui avec les données de la science actuelles de ne pas se référer à l'âge physiologique en premier lieu pour décider d'une stratégie thérapeutique. 

Une fois l'entrée en dépendance, la personne âgée devient une charge, même si le terme est inapproprié. 

Le terme "enfants à charge" ne pose pas de problème. Il doit en être de même pour le parent âgé. Le journaliste Yves Mamou, du Monde, avait d'ailleurs sorti son premier livre sur le sujet : "Des Parents à charge" paru en 2000. Je propose d'ailleurs une possibilité de défiscalisation pour des individus ou des entreprises ayant des revenus élevés et acceptant de participer à la prise en charge d'une ou plusieurs personnes âgées sans ayant droit.  

Parlons de l'aspect nutritionnel à proprement dit :

Concernant le problème de la dénutrition, le sujet que je connais le mieux, il existe des possibilités importantes d'amélioration du système. Tout d'abord il n'existe pas d’outils dignes de ce nom permettant de dépister, d'évaluer, de suivre la dénutrition chez un patient. Il existe le "Mini-Nutritional Assessment" de Nestlé qui est une enquête alimentaire améliorée basée sur du déclaratif seul. Il y a deux soucis avec cet outil : premièrement pouvons-nous accepter un outil venant de l'industrie qui se fait juge et partie. En effet, Nestlé est un des leaders dans la vente de compléments nutritionnels remboursés par la sécurité sociale. Par ailleurs, qui remplit ce questionnaire quand le patient est dépendant et n'a plus les facultés pour répondre? Les infirmières des maisons de retraite? Les familles? Seront-ils objectifs? Pas toujours. 

Je propose pour ma part un outil qui s'appelle le "Diagramme Iso-Nutritionnel" sur lequel je travaille depuis une dizaine d'année. Cet outil se base sur des valeurs anthropométriques (Taille, Poids) et sur des valeurs biologiques (CRP, Albumine). Cet outil est inspiré de l'outil GIR (Groupes Iso-Ressources) qui permet d'évaluer le niveau d'autonomie ou de dépendance d'un sujet âgé afin de raisonner en groupes homogènes de malades. Le GIR intervient dans le calcul de l'Allocation Personnes Agées (APA).

Je pense qu'il faut faire la même chose avec l'Etat Nutritionnel car le métabolisme est la colonne vertébrale de tout notre système de santé. Quand il y a une dénutrition protéino-énergétique l'organisme risque la panne sèche ce qui se traduit par un déséquilibre des constantes biologiques et donc par le décès rapide du patient dans des conditions souvent extrêmement douloureuses. 

La dénutrition par ailleurs coûte très cher à la société car elle entraîne le patient dans une spirale morbide (infections, escarres, fonte musculaire, entrée en dépendance, mauvaise réponse et mauvaise tolérance aux médicaments). Tout cela se chiffre en millions d'euros par an. Une prévention et une meilleure prise en charge permettraient non seulement de faire des économies mais aussi d'améliorer la qualité de santé de nos vieux et de leur permettre une survie plus longue et meilleure chez eux. Ils resteront ainsi des consommateurs avec souvent plus de moyens que les jeunes générations. Il faut retarder l'entrée en dépendance. C'est une priorité économique. Je propose donc la création d'un observatoire d'abord régional, ici en Bourgogne, puis national. 

Cet outil, le Diagramme Iso Nutritionnel permettra aussi de classer les établissements en fonction de la prévalence et du degré de dénutrition. Nous pourrons alors revenir sur ces écarts de 1 à 20 dans les budgets alimentaires en maison de retraite et regarder s'il n'est pas judicieux de lisser ce budget aux alentours des 2 euros par repas ce qui représente sur une année un budget de 2000 euros par résident. Le coût d'une escarre sacrée, conséquence de la dénutrition, a été établit entre 15 000 et 60 000 euros par épisode. Il serait urgent de mettre en place une étude médico-économique afin de démontrer que prévenir la dénutrition (en augmentant le coût alimentaire et en proposant plus de personnel pour aider les personnes âgées dépendantes à s'alimenter) permettrait de faire de solides économies de santé et de souffrances humaines. Augmenter le ratio personnel/résident permettrait une diminution du stress et de la pression du personnel ce qui se traduirait aussi par moins de maltraitances (souvent passives du reste par excès de fatigue). Je tiens ce discours depuis des années sur mon site Nutrisenior et dans l'association du même nom que j'ai créée en août 2006 suite au drame de la canicule. Beaucoup de gériatres et de nutritionnistes traitent de ce problème dans de très beau congrès où l'on affiche de très beaux graphiques avec des belles études mais force est de constater qu'en 20 ans, les progrès ne sont pas fulgurants. 

Conclusion :

Il est temps de lancer un véritable grenelle du vieillissement et mettre en œuvre les meilleures idées afin d'améliorer le vieillissement des français. Il faut accepter que les assureurs apportent des idées de financement de la vieillesse mais ils ne doivent pas être les seuls. Le vieillissement est l'affaire de tous et d'abords des professionnels. Les gérontologues, et ils sont nombreux, ne doivent pas servir de "prête noms" aux groupes privées et autres organismes qui utilisent la misère humaine pour faire fortune. J'ai commencé mon action en gérontologie en 1998 à une époque, pourtant pas si lointaine, où quasiment personne ne s'intéressait à cette problématique. 
 
Nous étions quelques uns à débattre sur le tout premier forum dédié à ce sujet : Gérialist, forum créé par le Dr Loic Jollivet. Sont venus nous rejoindre des personnes comme le journaliste Yves Mamou, Annie de Vivie qui a créé Agevillage.com, le sociologue Jérôme Pélissier et de nombreux médecins. C'est sur Gerialist que notre héro national du Rugby, le Dr Lucien Mias a pour la première fois osé parler de maltraitance en créant les toutes premières diapositives dessinées de sa main pour montrer les différents cas classiques de maltraitance. Bref, la gérontologie a perdu de son audace et de son rôle de contre-pouvoir, je le regrette.

Je vous souhaite à toutes et à tous de vieillir car vieillir c'est ne pas mourir jeune. Bien vieillir est aussi la responsabilité de chacun. Si nous ne maitrisons pas tous les paramètres de notre vieillissement, nous en maitrisons quelques uns.  Qui veut voyager loin ménage sa monture! En l'occurrence notre monture c'est notre organisme. Il ne faut pas trop tirer dessus. Il faut limiter les comportements à risque. Toutefois, encore une fois, chacun fait bien comme il veut. Pour l'instant, les comportements à risque ne sont pas taxés. Ca risque de ne pas durer.

Je lance une pétition pour un projet de loi afin de définir dans quelle proportion l'argent des familles peut être utilisé à des fins de spéculation financière. Projet Gerethic :

COMMENTAIRE DE PHILOMAGE

Comme complémentaire, j'ajouterais que les vieillards ou les personnes âgées d'hier et d'aujourd'hui, ceux qui survivaient à toutes les calamités de la vie, n'étaient pas en nombre aussi grand qu'aujourd'hui. Grâce à la médecine et à la saine alimentation, et bien d'autres facteurs, les Seniors des pays industrialisés deviennent une classe sociale croissante qui se structure et s'affirme, avec un poids politique et économique considérable.

Si ces personnes dite « âgées » se prennent en main et bâtissent leur niche existentielle de façon préventive, alors la pauvreté dans les soins et l'alimentation a toutes les chances d'être largement contestée, que ce soit en Amérique ou en Europe. Toutefois, avant d'en arriver là, il faut que les Autorités gouvernementales fassent une prise de conscience de l'importance de ces problèmes et de la nécessité d'agir rapidement pour faire les correctifs nécessaires. Sinon, le Pouvoir gris sera suffisamment fort pour leur faire perdre leurs postes ministériels et ce, dans un avenir très rapproché. 

RD

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samedi, juin 18, 2011

 

La dénutrition des personnes âgées au Québec

La malnutrition des aînés au Québec

(Denise Ouellet, chercheuse au Centre d'excellence sur le vieillissement de Québec.)

Radio-Canada a appris que des milliers de personnes âgées au Québec sont sous-alimentées lorsqu'elles arrivent en institution. Pire encore : les hôpitaux et les centres de soins de longue durée n'ont souvent pas les ressources nécessaires pour corriger la situation.

Des milliers de personnes âgées se retrouvent en état de dénutrition : de graves carences au niveau protéique et énergétique, une maigreur anormale et une fragilité généralisée.

« Quand ils arrivent ici, ils ont pris des habitudes à la maison [...] un bol de céréales le soir, une rôtie parce qu'on n'a pas faim, on n'a pas les capacités physiques de préparer, on est tout seul à manger, donc, c'est plus facile de faire ça. [...] Alors tout ça, jour après jour, fait en sorte qu'il peut y avoir des problèmes de dénutrition », explique Lyne Duval, chef du service de diététique de l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal.

« On parle de prévalences qui vont de 30 à 60 %. Donc, c'est vraiment un problème qui est très très fréquent », explique Martine Lafleur, gériatre à l'hôpital Notre-Dame du CHUM. Et les conséquences sont graves. « Quand on maigrit, on va perdre des muscles, pas juste des graisses, mais aussi de la masse musculaire », poursuit la Dre Lafleur.

Au niveau de la mortalité, on sait que ça peut augmenter la mortalité de 2 à 10 fois, même plus par rapport à une population qui n'aurait pas de malnutrition.
— Martine Lafleur, gériatre à l'hôpital Notre-Dame du CHUM

Chaque kilo perdu hypothèque lourdement la santé déjà précaire de cette clientèle. Il faut donc du temps et du personnel pour surveiller leur alimentation, car chaque bouchée compte.

Le ministère de la Santé et des Services sociaux accorde à chaque centre d'hébergement un budget global. « Il n'y a pas de normes établies, donc, ça reste à la direction de l'établissement de décider comment il va répartir son budget », indique Michel Sanscartier, président de l'Ordre professionnel des diététistes du Québec.

En vertu de la loi sur l'accès à l'information, Radio-Canada a obtenu les états financiers de 400 CHSLD du Québec. Il y a des écarts importants dans les budgets consacrés à la nutrition clinique :
« Certains auteurs ont évalué que la malnutrition en hébergement peut doubler ou même quadrupler le coût des soins », soutient Denise Ouellet, chercheuse au Centre d'excellence sur le vieillissement de Québec.

C'est rentable. L'alimentation dans un établissement de santé va nous rapporter, va améliorer l'efficacité de notre réseau.
— Michel Sanscartier, président de l'Ordre professionnel des diététistes du Québec

Mais pour l'instant, il y a de graves lacunes. Dans le rapport national des visites d'appréciation des CHSLD, publié en 2009, on peut lire que des préposés peuvent avoir à aider ou à nourrir jusqu'à huit personnes simultanément dans la période des repas.

D'après un reportage de Denis Gagné

COMMENTAIRE DE PHILOMAGE

Jusqu'à tout récemment,  la maltraitance était perçue comme des abus financiers, des fraudes multiples ou des emprunts abusifs de la part de proches parents. Malheureusement, il y a bien d'autres formes de maltraitance. Ici, on veut parler de la dénutrition ou de la mal nutrition dans les établissements sensés avoir une éthique à toute épreuve concernant les aînés du Québec.

C'est un mal qui croîtra avec le vieillissement en accéléré du Québec si aucun correctif n'est mis en place dès maintenant. Nous serons les vieillards de demain. Autant corriger la situation maintenant que de subir, à notre tour, le même calvaire. Une façon de voir les choses pas très édifiantes, mais c'est très mobilisateur comme propos!


RD

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samedi, juin 11, 2011

 

Québec : Prévenir les pièges financiers de la retraite, le guide d'Option consommateurs

En raison du grand succès du guide « Prévenir les pièges financiers de la retraite » lancé le 13 avril 2011 au Québec, Option consommateurs (association de défense des droits de consommateurs) tient à rappeler comment se procurer ce document. 

Le guide « Prévenir les pièges financiers » comporte une multitude de renseignements en matière de budget, d'allocations, de placements, de l'information sur la planification successorale, de même que des trucs pour se protéger contre la fraude.

« Les personnes retraitées manquent souvent d'information en matière de budget, d'investissement et de planification financière, ce qui ne leur permet pas de faire des choix éclairés » souligne Caroline Arel, responsable du Service budgétaire à Option consommateurs.

Et de préciser : « Par exemple, au Québec, 40 000 retraités auraient droit à une aide financière de l'État et ne la reçoive pas. Souvent parce qu'ils en ignorent l'existence ».

Tiré à 25 000 exemplaires, ce guide est offert gratuitement dans les caisses Desjardins participantes. Les personnes membres d'une caisse doivent au préalable en faire la demande auprès de celle-ci qui se procurera des exemplaires auprès du siège social du Mouvement Desjardins.

Il est également possible d'obtenir un guide en se rendant dans les bureaux régionaux de la Fédération de l'âge d'or du Québec (FADOQ) et dans les bureaux d'Option consommateurs à Montréal. Finalement, on peut se procurer une version électronique sur le site Internet d'Option consommateurs à l'adresse www.option-consommateurs.org

RD

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Québec : un nouveau programme de préparation à la retraite


L'association québécoise AQRP* et le centre d'enseignement supérieur Cégep Marie-Victorin lancent un nouveau programme de préparation à la retraite intitulé « Quel sens donner à la retraite? ». Unique en son genre, ce programme propose une démarche personnelle de positionnement aux préretraités et aux nouveaux retraités qui se questionnent sur le sens de leur retraite. 

 « C'est avec beaucoup de fierté que nous lançons aujourd'hui ce programme novateur afin d'améliorer le passage à une étape de la vie qui nous réserve parfois bien des surprises, en particulier sur le plan humain », a déclaré à cette occasion Madelaine Michaud la présidente de l'AQRP.

Concrètement, la démarche comprend sept séances de 3 heures chacune, pour un total de 21 heures d'accompagnement professionnel, en groupes de 10 à 15 personnes. Durant ces rencontres, les participants seront amenés à réfléchir à leurs objectifs, à leurs attentes et au sens qu'ils souhaitent donner à leur retraite. La démarche proposée aborde notamment le rapport aux autres, le rapport au temps et à l'environnement, la perception de soi-même et la projection de son avenir.

« La préparation à la retraite est un créneau important pour le Cégep à travers le Québec et même le Canada, et ce, depuis 1986. En ce sens, nous sommes très préoccupés par les défis qui attendent les futurs retraités. Ce partenariat permettra de développer une offre novatrice dont l'objectif sera de répondre aux questions que se posent les retraités. Notre contribution se situera essentiellement dans l'organisation des séances, par le biais de notre équipe de formateurs et d'animateurs experts. Cette nouvelle offre s'intègre dans une gamme de services et de formations de plus en plus élaborée pour les retraités que le Cégep veut bonifier dans les prochaines années », a souligné de son côté Nicole Rouillier, la directrice générale du Cégep Marie-Victorin.

Le nouveau programme se distingue notamment par l'approche théorique qui le soutient. « La théorie du constructivisme encadre les activités proposées tout au long des séances. L'objectif du programme est de permettre aux participants de se positionner face aux aspects les plus importants de leur vie, contribuant ainsi à solidifier leurs assises pour pouvoir profiter pleinement de leur retraite », explique encore Luc Vallerand, directeur général de l'AQRP.

Pour sa première année, le programme est offert dans les régions de Montréal et de Québec. Le coût de l'inscription est de 454 dollars canadiens (taxes incluses). Un rabais de 57 dollars canadiens est accordé aux membres de l'AQRP. Les personnes désirant s'inscrire doivent composer le 514 278-3535 ou le 1 800 700-0623. Elles peuvent également obtenir de l'information par courriel : plan.retraite@collegemv.qc.ca

Source : Senioractu.com, mardi 19 Avril 2011

RD

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mercredi, juin 08, 2011

 

À quoi ressembleront nos sociétés vieillissantes ?

« Les sociétés vieillissantes changent la face du monde »

Auteur : M. Richard Lefrançois

(Richard Lefrançois est professeur associé à l’université de Sherbrooke et chercheur associé à l’Institut universitaire de gériatrie de Sherbrooke (Québec).)

http://blog.mondediplo.net/2011-06-03-Les-societes-vieillissantes-changent-la-face-du

 Voici le contenu de l'article de M. Richard Lefrançois (excluant les esquisses de cartes géographiques), paru dans le Monde diplomatique, édition juin 2011

« Depuis la seconde guerre mondiale, on assiste à un vieillissement accéléré de la population des pays industrialisés. La part relative des 65 ans ou plus a bondi de moitié dans les pays avancés, culminant à 22,6% de la population totale au Japon. Elle atteint 13% en Amérique du Nord et 16% pour l’ensemble de l’Europe.

S’appuyant sur la persistance de la poussée démographique actuelle, selon le scénario le plus probable, l’Organisation des Nations unies (ONU) estime que le nombre de personnes âgées (de 60 ans ou plus) atteindra 1,2 milliard en 2025 (15% de la population totale) et 2 milliards en 2050 (22 % de la population totale) [1].

Retrouvez le dossier complet consacré à la démographie (Une planète trop peuplée ?) dans le Monde diplomatique de juin 2011

Des géants démographiques comme l’Inde et la Chine, qui abritent 38% des 6,9 milliards d’humains sur Terre, propageront cette onde de choc qu’est la « mondialisation du vieillissement ». En 2050, un tiers des Chinois auront 60 ans ou plus, conséquence de la politique étatique du wan-xi-shao (mariage tardif, naissances espacées et peu nombreuses) conjuguée à la mesure coercitive de l’enfant unique décrétée en 1979 (lire l’article d’Isabelle Attané dans le numéro du Monde diplomatique de juin). On peut d’ores et déjà pressentir l’ampleur de la secousse générée par le vieillissement vertigineux du Sud.

Peinant pour enrayer les fléaux endémiques qui le tenaillent depuis des lustres, le tiers-monde aura-t-il l’ossature nécessaire pour s’outiller en ressources et en protections sociales pour en assumer les conséquences ?

En l’absence de marqueurs biologiques ou de critères autres que ceux de source empirique, la longévité maximale est actuellement fixée à 122 ans par la performance de Jeanne Calment qui, officiellement du moins, demeure la personne ayant vécu le plus longtemps. Pendant des siècles, nos ancêtres ont escompté, au mieux, franchir la barre des 50 ans ; voici quelques décennies, atteindre les 85 ans relevait toujours de l’exploit. Selon le biologiste Leonard Hayflick [2], la hausse la plus spectaculaire de la longévité moyenne, qui fut de vingt ans, s’est produite entre 1900 et 1970. Depuis, la courbe de l’espérance de vie prolonge son ascension au rythme d’une année tous les quatre ans.

En inaugurant cette ère inédite, les sociétés développées marquent l’entrée théâtrale de son hôte distinctif, l’Homo senectus. Il est l’aboutissement d’une longue marche historique au cours de laquelle notre durée de vie n’a cessé de se rapprocher de notre longévité maximale arbitrairement fixée à 120 ans. Régulée par notre horloge biologique, cette limite est trois fois supérieure à celle des mammifères au profil allométrique comparable au nôtre.

L’actuel régime démographique post-transitionnel, qui « rectangularise » la pyramide des âges, résulte de la convergence du fléchissement de la mortalité, de l’allongement de l’espérance de vie et de la chute de la fécondité. C’est toutefois le recul de la létalité et la compression de la morbidité qui forment la matrice de cette révolution de l’âge. En clair, les gains accumulés en années s’appliquent aux taux de survie qui ont constamment progressé au gré des avancées médicosociales. La courbe de l’espérance de vie à la naissance prolonge son ascension fulgurante au rythme de trois mois par an. En France, elle oscille autour de 78 ans chez les hommes, mais grimpe à 85,5 ans chez les femmes.
Mais l’expansion démographique la plus vigoureuse survient dans les tranches d’âge supérieures. Il y a encore quelques décennies à peine, souffler ses 90 bougies était quasi impensable, un exploit pourtant banal de nos jours.

Dan Buettner a parcouru la planète, sous les auspices du magazine National Geographic, pour répertorier les pépinières de centenaires. Il a découvert de fortes concentrations, appelées « zones bleues », notamment en Sardaigne, sur la péninsule de Nicoya au Costa Rica et dans l’archipel japonais d’Okinawa. Les « pionniers de la vie longue » se retrouvent aussi en surnombre le long de la ceinture de longévité américaine formée par le Minnesota, le Wisconsin et les deux Dakota, des Etats colonisés jadis par les Scandinaves.

Bien que ces zones soient géographiquement diversifiées, certaines similitudes ont été remarquées au regard du régime alimentaire et du mode de vie : des aliments naturels non transformés produits localement, consommation élevée de légumes, haricots, fèves - les noix ou les amandes surtout -, des fruits à chaque repas, peu de viande mais beaucoup de poisson. En Sardaigne, la consommation de lait de chèvre riche en oméga-3 et de vin rouge riche en polyphénols (ou le saké à Okinawa) semble avoir joué un rôle. Il apparaît que réduire l’apport calorique serait tout aussi bénéfique que pratiquer régulièrement des activités physiques. Enfin, dans la plupart des cas, il s’agit de poches géographiques insulaires.

Le déclin des naissances tire également vers le haut l’âge médian (âge séparant la population en deux). En 2011, 86 pays se situent en dessous du seuil critique de remplacement des générations (2,1 enfants par femme). La palme de la sous-fécondité appartient à Taïwan, qui affiche un taux de fécondité anémique de 1 enfant par femme, suivi de près par la Corée du Sud à 1,2. De manière générale, l’indice synthétique de fécondité dans le monde est en chute libre : il est passé de 4,9 en 1950 à 2,5 en 2010 [3]. Il semble que tous les pays en voie de développement, à l’exception de l’Afrique subsaharienne, suivront cette voie de la gérontocroissance à une cadence accélérée.

Sollicitée tous azimuts pour soutenir la vie et étirer sa durée, la machine médicale et technologique a donc partiellement exaucé un rêve ancien et chimérique de l’humanité, une prouesse prométhéenne qui nous plonge dans une atmosphère rassurante. En coulisse, des scientifiques s’affairent obstinément à ralentir le vieillissement physiologique. De l’avis d’Aubrey de Grey [4], célèbre utopiste de l’« ère posthumaine », l’abolition pure et simple du vieillissement s’annonce comme le prochain seuil à franchir, une tâche facilitée par le déploiement des stratégies d’ingénierie pour un vieillissement minimal (Strategies for Engineered Negligible Senescence, SENS), la régénérescence organique et les découvertes anticipées en biogénétique et en nanotechnologie.

On perçoit donc que la société bascule dans un nouvel âge florissant. La civilisation - occidentale - qui naguère condamnait les seniors en fait dorénavant la promotion sur le plan de leur santé, de leur éducation et de leur engagement social élevé (ceux dans la prévieillesse et dans la petite vieillesse).
Parallèlement, les efforts se poursuivent pour lutter contre l’âgisme qui sévit toujours dans certains milieux. Car cette « promotion des aînés » n’exclut pas la prédominance du jeunisme. Une culture senior s’est instaurée avec le déploiement ou la prolifération des associations pour personnes âgées. En revanche, l’assurance du déclin prochain révulse. Alors, avant que ne surviennent les déprises [5] et les redoutables épreuves [6], les personnes vieillissantes s’efforcent de maquiller les stigmates du temps en s’habillant « jeune », en adoptant de saines habitudes alimentaires, en pratiquant le sport ou en ayant recours à la chirurgie esthétique (peeling, lifting, collagène, Botox, sérums antirides) ou à des cures et élixirs de jouvence. Dans le même ordre d’idées, les « snowbirds », ces rentiers privilégiés canadiens et nord-américains, s’envolent annuellement vers leur sanctuaire de prédilection, la Floride ou la vallée du Rio Grande au Texas, pour échapper aux aléas du rude climat hivernal.

Mais la gérontocroissance sème l’inquiétude. Les maladies du grand âge explosent – en particulier l’Alzheimer, la maladie de Parkinson, les démences séniles, les déficits cognitifs, les accidents cardio-vasculaires (AVC), l’ostéoporose, la dénutrition, l’arthrite et les chutes avec fracture. Il convient d’ajouter à cette liste la détresse psychologique, la solitude et le suicide. Aussi le corps médical et les chercheurs sont-ils mobilisés dans la quête de traitements nouveaux, de mesures préventives améliorées et de solutions de rechange à l’hébergement collectif. Les avancées en pharmacologie, en domotique et en téléassistance médicale permettront sans doute de renforcer l’objectif du maintien à domicile et de la compression de la morbidité, atténuant les impacts négatifs du vieillissement.

Les facteurs qui contribuent à l’allongement de la vie « inactive » ou de retraite au détriment de la vie active sont :

- l’allongement de l’espérance de vie ;
- la retraite précoce (au Canada, le rêve « retraite à 55 ans » tient toujours) ;
- l’arrivée tardive sur le marché de l’emploi (prolongement des études, ou difficulté à trouver du travail) ;
- la réduction des heures ouvrées ;
- l’augmentation des jours fériés et des congés divers ;
- enfin, plusieurs épisodes de chômage.

En revanche, certaines personnes âgées éprouvant des difficultés économiques doivent retourner sur le marché du travail, souvent à temps partiel, pour combler le manque à gagner. L’action combinée de la récession, des exigences de la nouvelle économie et des soubresauts du système marchand risque d’entraîner pour les retraités, présents ou futurs, une fragilisation de leurs conditions de vie.

A force de médicaliser la vieillesse, de tenir un discours réducteur sur les clientèles vulnérables et de se focaliser sur des problématiques très médiatisées comme « l’âgisme » ou le « bien vieillir », la gérontologie masque les parcours professionnels rendus difficiles par la discrimination à l’embauche ou à la formation continue des travailleurs âgés, ainsi que la précarisation matérielle des aînés esseulés et à faibles revenus.

Sont également passées sous silence l’insécurité économique et sociale, les inégalités devant la santé et l’espérance de vie réduite des personnes âgées immigrantes, analphabètes ou illettrées, sans domicile fixe, sinon dépendantes de la drogue, de l’alcool ou des jeux de hasard et d’argent. A force de creuser les inégalités en réduisant les salaires, en précarisant les emplois et en conduisant chacun à s’endetter de façon chronique, le projet néolibéral fragilise – pour ne pas dire « prolétarise » – une frange élargie des futurs retraités, compromettant leur qualité de vie future. La rhétorique gérontologique fait rarement écho à ces itinéraires chaotiques d’avancée en âge [7]. La résorption ou la prévention de telles tragédies humaines ne figurent pas davantage dans les projets de l’État gestionnaire affairé à renflouer une économie vacillante s’enfonçant dans des crises répétitives.

Le vieillissement individuel et collectif en cours nous fait pénétrer dans un univers inconnu qui émerveille ou inquiète. Voilà qui révèle à quel point la vieillesse relève du paradoxe. Elle tient lieu de réservoir dans lequel s’amoncèlent des pertes mais aussi des gains : alors qu’au fil des ans l’énergie vitale s’épuise, en parallèle s’enrichissent la maturité intellectuelle, les expériences et la connaissance.

De leur côté, les alarmistes voient dans la vieillesse une maladie incurable et, dans la présence massive des aînés, un risque pour la société. Cela entraînera, selon eux, la déroute du système de santé, le saccage des régimes de retraite, une gigantesque vague de conservatisme, un conflit intergénérationnel ainsi qu’une chute de la productivité, de la compétitivité et de la créativité. Certains chantres de l’apocalypse associent même ce qu’ils nomment « marée grise » ou « peste blanche » à la mort des civilisations.

Ce scénario, pourtant, paraît très improbable : l’élévation des dépenses en santé tient surtout aux prix exorbitants des technologies médicales sans cesse renouvelées et des médicaments (quoique le coût de certains services médicaux aient considérablement baissé), ainsi qu’au surcoût occasionné par l’hyperconsommation des services sanitaires [8]. En prêtant secours aux personnes dépendantes à leur domicile, les bénévoles et les aidants familiaux (qui sont souvent eux-mêmes âgés) concourent à retarder les hospitalisations onéreuses. Et font donc réaliser à l’État des économies substantielles.
Sur le plan économique, les aînés agissent comme consommateurs, contribuables, investisseurs, épargnants, voire producteurs de biens et de services. Ils vitalisent en période creuse des secteurs névralgiques (tourisme, rénovation domiciliaire) ; et ils contribuent à dynamiser la recherche médicale et technologique, la domotique et les services de proximité. Enfin, ces dépositaires de notre mémoire collective favorisent par leur importante participation à la vie associative et aux divers scrutins le maintien de la démocratie et de l’esprit communautaire, en relayant le savoir et l’expérience.

C’est pourquoi le vieillissement est également perçu comme un enrichissement ou une ouverture vers de nouvelles opportunités. Finalement, ne constitue-t-il pas un merveilleux outil démographique pour métisser les âges de la vie et un laboratoire précieux pour tester la solidité de notre solidarité et de notre attachement à la « vie longue » et épanouie, mais aussi à notre « humanitude » ? »

Notes

[1] World Population Ageing, Sales n° E.07.XIII.5, Organisation des Nations unies, New York, 2007.
[2] Leonard Hayflick, « New approaches to old age », in Nature, vol. 403, Londres, p. 365, 2000.
[3] Idem note 1.
[4] Aubrey De Grey et Michael Rae, Ending Aeging : The Rejuvenation Breakthroughs That Could Reverse Human Aging in Our Lifetime, St. Martin’s Press, New York, 2007.
[5] Concept sociologique de la fin des années 1980 selon lequel le « désengagement » des personnes âgées par rapport à la société est inéluctable et souhaitable. Le nombre des rôles sociaux diminue, mais les relations reposent davantage sur les liens affectifs, les complicités fortes, l’amitié, et moins sur les solidarités « fonctionnelles ».
[6] Maladie, perte d’autonomie fonctionnelle, veuvage - perte du conjoint, des amis et membres de la famille-, et ultimement l’entrée en institution ou en établissement de soins prolongés.
[7] Richard Lefrançois, Vieillesses oubliées (insécurité économique et sociale des aînés), Editions GGC, Sherbrooke, 2009.
[8] Voir Lucien Sfez, La Santé parfaite. Critique d’une nouvelle utopie, Seuil, Paris, 1995 ; et Ivan Illich, « L’obsession de la santé parfaite », Le Monde diplomatique, mars 1999.
[9] Bureau international du travail, « Key indicators of the labour market », 1999, Genève.

COMMENTAIRE DE PHILOMAGE

La vision développée par M. Richard Lefrançois soulève des questions fondamentales à caractère universel. Pour la première fois de son histoire, l'humanité est perçue comme un monde d'humains défini à l'échelle terrestre, et non plus juste en termes de pays et de nations.

Les progrès de l'Homme dans tous les domaines d'activité ont changé la donne tant au plan de l'existence individuelle qu'au plan de l'organisation sociale.

Ainsi, jusqu'à l'avènement de la médecine dite moderne, on considérait comme normal un fort taux de mortalité infantile, de même que le nombre élevé de jeunes femmes qui mourraient en donnant naissance à leur enfant. Pourtant, aujourd'hui, amener à terme un enfant et lui garantir un potentiel de vie dépassant les 80 ans, sont devenus des banalités dans les pays industrialisés. C'est un phénomène qui s'étend rapidement aux pays en voie de développement. Même s'il y a contraception, la moisson est riche au niveau des enfants conçus et menés à terme. L'enfance peut désormais être vécue comme une période sans perte de vie, sauf exceptions. Et, pour la première fois, il en est maintenant de même pour l'accès à un âge avancé.

Aujourd'hui, on assiste à un nouveau phénomène à l'échelle planétaire : celui de l'allongement de la durée moyenne de la vie humaine et l'émergence d'une nouvelle classe sociale : celle des aînés ou des seniors. La pyramide des âges s'inverse : en nombre, il y aura plus de personnes âgées que de jeunes.

Reste alors à résoudre l'équation fondamentale suivante : si le terme est atteint au niveau de la croissance du nombre des humains sur terre, le processus de renouvellement des générations, lui, est continu, sinon l'espèce humaine disparaîtra.

Qu'arrivera-il si l'on ne garantit pas à l'échelle planétaire un droit à l'éducation, à l'hygiène, à l'alimentation et à la médecine moderne à tous les enfants du Monde, y compris le Tiers Monde ? C'est ce qui me fait dire que cela nous amènera, dans un avenir rapproché, à une autre Révolution à l'échelle planétaire.

Ce réservoir d'êtres humains en croissance (la vraie richesse dans ce monde) va devenir la nouvelle classe de citoyens qui vont remplacer la masse vieillissante de la population mondiale actuelle, au cours du XXIe siècle. Cette jeune population sera-t-elle prête à prendre la relève et à poursuivre la marche de l'humanité vers le progrès et qui, parmi eux, auront le privilège d'en faire partie?

Si j'avais à définir un rôle particulier à cette nouvelle classe sociale de Seniors, c'est à cette mission que je consacrerais mes efforts, outre le fait, évidemment, de continuer à bien apprécier l'existence au quotidien. Ce sont nos gènes que les nouvelles générations portent en eux et ce sont ces gènes qui sont porteurs d'éternité pour l'humanité. Voilà une mission faite sur mesure pour tous les Seniors de ce monde!

Enfin, Les questions existentielles soulevées par M. Lefrançois concernant le vécu des Seniors d'aujourd'hui et de demain exigeront de trouver des réponses qui deviendront une sorte d'héritage pour les générations d'humains qui prendront la relève.

RD

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samedi, juin 04, 2011

 

Vieillir en super forme, toujours d'actualité


Les «super-aînés», des gens âgés très actifs, sont capables de performances physiques supérieures à celle de l’adolescent moyen.


Article d'Isabelle Maher, Novembre 2008, Journal de Montréal 
Photo de Pierre-Paul Poulin

Le vieillissement a longtemps été perçu comme une fatalité synonyme de déchéance physique et cérébrale. Mais une nouvelle génération d'aînés est sur le point de bousculer les idées reçues. 

Les performances sportives des aînés qui se sont mesurés à des adolescents pour l'affrontement organisé par le Journal lèvent le voile sur une espèce en voie d'apparition, les «super-aînés». Ces personnes âgées s'entraînent assidûment et leur forme physique est, dans certains cas, exceptionnelle. 

«C'est fascinant. On voit des aînés briser les barrières de l'âge. On est en train de réévaluer ce qui est possible». On a longtemps cru qu'après 65 ans, le déclin de la santé physique et cognitive était normal, voire inévitable. 

Mieux qu'un Sudoku

Plusieurs études démontrent maintenant que des facteurs tels que l'activité physique, la nutrition et la stimulation intellectuelle peuvent atténuer le processus de vieillissement.


Des chercheurs de l'Université McMaster ont même observé que la pratique d'exercices physiques chez des septuagénaires améliorait de 50 % leur force musculaire. 

«En faisant pomper le coeur, le sang circule mieux partout dans votre corps et le cerveau est mieux irrigué, ce qui préserve les fonctions cognitives. Un résultat que l'on peut difficilement atteindre avec un Sodoku !» explique François Prince, directeur du département de kinésiologie de l'Université de Montréal.

L'idée de déjouer le vieillissement par l'exercice physique séduit évidemment de plus en plus.


Le tsunami du fitness

«Les aînés d'aujourd'hui ont été frappés par le tsunami du fitness des années 1970. Ils sont plus actifs que ceux qui les ont précédés», observe Suzanne Laberge, professeure de sociologie des sports à l'Université de Montréal.

«Les études démontrent que la capacité d'entraînement des aînés est pratiquement la même que celle des jeunes», explique Martin Brochu, chercheur sur l'activité et le vieillissement à l'Université de Sherbrooke.

À 72 ans, Ed Whitlock a été le premier aîné à courir le marathon en moins de trois heures. C'était à Toronto, en 2003. L'homme inspire des générations de super-aînés. 


NOTRE DOSSIER

On dit souvent que la condition physique de certains aînés ferait rougir de honte des adolescents.

Le Journal de Montréal a pris la comparaison au pied de la lettre et organisé un affrontement amical entre quatre adolescents de 16 ans et quatre personnes qui avaient l'âge de leurs grands-parents.

L'expérience, qui n'a aucune prétention scientifique, a cependant été rigoureusement mesurée par le personnel de la Clinique de kinésiologie de l'Université de Montréal à partir d'un protocole standard d'évaluation de la condition physique, mieux connu sous le nom de Physitest canadien.

Nous avons choisi des jeunes dont la forme physique et les habitudes de vie sont représentatives de leur génération. Nous les avons volontairement opposés à des aînés dont la forme physique est excellente pour que ceux-ci ne soient pas pénalisés en raison de leur âge.

Sous nos yeux, les huit participants ont été notamment soumis aux tests du vélo, des redressements assis, des pompes ( push-ups) et de la course.

Nous vous présentons donc, dans le coin gauche, quatre aînés prêts à en découdre avec le mythe du vieillard malade. Dans le coin droit, quatre ados loin de se douter qu'ils subiront la raclée de leur courte vie.

Les résultats, très révélateurs, en réjouiront plusieurs. Suivez notre dossier au cours des deux prochains jours. Vous constaterez que tout comme le coeur... la forme physique n'a pas d'âge. 


COMMENTAIRE DE PHILOMAGE

Un article qui mérite d'être lu et relu, tellement il brise un grand nombre de tabous liés à l'âge.

RD

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Profiter des acquis des super-aînés québécois


Article de CHRISTOPHER HALL, Journal de Québec, 3 juin 2011


Selon les derniers chiffres, le mini baby-boom des dernières années est en train de s'essouffler. C'est dommage, car ça va nous prendre beaucoup de jeunes pour contrebalancer l'aîné-boom qui s'en vient. Alors, soyez gentil avec vos aînés, bientôt ils seront les plus nombreux.

Dans notre société occidentale, on a tendance à voir nos aînés comme un fardeau. À 64 ans, tu es un cadre expérimenté et dynamique, mais à 65 et un jour, tu es un vieux bonhomme à qui on s'adresse toujours en parlant fort. On a tendance à mettre tous nos aînés dans le même fauteuil roulant. Au même titre que les ados ne sont pas tous des jeunes «Yo» portant les pantalons à mi-fesse, nos vieux ne portent pas tous des pantalons à bretelles.

En fait, la vaste majorité des aînés sont des membres actifs de la société. Ils vivent plus longtemps, plus en santé et de façon plus autonome qu'auparavant. Malheureusement, on a tendance à les traiter comme un fardeau, alors qu'en réalité ils représentent une richesse... naturelle et inépuisable. Il ne tient qu'à nous de l'exploiter... positivement !

Au lieu de frapper d'ostracisme les personnes âgées, et de les placer dans des tours-à-vieux, incorporons-les dans la société, question de faire une émulation mutuelle : les vieux aidant les plus jeunes à vieillir, et les jeunes aidant les vieux à rester jeunes. Comme disent les Chinois : « C'est un wing-wing situation ».

Par exemple, isolez douze vieux dans un local des Chevaliers de Colomb, il y a des chances qu'ils se contentent de jouer aux dames ou aux poches, tout en nostalgiant sur l'époque où la Ligue nationale ne comptait que six équipes. Mixez-les avec la douzaine d'ados faisant du skate sur la rampe d'accès dudit local tout en textant comment c'était mieux dans le temps que la Ligue avait 28 équipes et non 30 ! Émulation assurée.

Les vieux joueraient encore aux poches, mais également aux quilles, au tennis, au golf et même à la boxe, une fois que les jeunes leur auraient enseigné le fonctionnement de la console Wii. Les jeunes feraient probablement encore des graffiti... mais avec moins de fautes.

COMMENTAIRE DE PHILOMAGE

J'aime bien le terme de super-aîné. Il correspond bien à notre époque contemporaine, où nous sommes en train de révolutionner la durée moyenne de la vie humaine en bonne condition physique et intellectuelle. Il s'accouple bien à la terminologie du Senior dont la longévité a été allongée d'une façon sans précédent dans l'histoire de l'humanité. Hé, oui! Ce sera nous, les cobayes de cette nouvelle époque, qui va se prolonger tout au long du XXIe siècle.

RD

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Santé cognitive - Vers de super-aînés


Lesca, un laboratoire qui rajeunit la vision qu'on a du vieillissement

 Article de Laurence Clavel, 3 novembre 2007, ledevoir.com

Au laboratoire LESCA, les personnes âgées, en plus de se remettre en forme, améliorent leur mémoire à court terme et, dans certains cas, rencontrent des gens de leur âge après des années de sédentarité.

Au mois de septembre dernier (en 2007), l'Institut de gériatrie de Montréal inaugurait un nouveau laboratoire: le LESCA. Ce Laboratoire d'études sur la santé cognitive des aînés permet d'étudier les effets de l'activité physique et de la stimulation intellectuelle soutenue sur le cerveau des personnes âgées sédentaires. Plus on est actif intellectuellement et physiquement, mieux on vieillit!

Le but ultime du laboratoire LESCA, c'est véritablement d'« ajouter de la vie aux années plutôt que des années à la vie », explique son directeur, le Dr Louis Bherer. « La population vieillit, on vit de plus en plus vieux, explique-t-il. Et on sait que, parmi les modes d'intervention qui peuvent atténuer le déclin lié à l'âge, les plus connus sont la stimulation intellectuelle, l'activité physique et la nutrition. »

Le Dr Bherer connaissait déjà depuis quelques années le lien entre activité physique et intellectuelle et santé cognitive. Il avait participé à des études semblables à celles menées par le LESCA lors de son post-doctorat au Beckman Institute for Advanced Science and Technology de l'Université de l'Illinois, aux États-Unis. Mais les participants aux études américaines étaient des gens plutôt en forme selon lui. À son retour au Québec, il a voulu poursuivre ces recherches en travaillant cette fois avec des personnes âgées autonomes mais sédentaires.

« La philosophie derrière le LESCA, explique le neuropsychologue, c'est d'établir un lien entre mode de vie et état cognitif. Pour ce faire, on a pris M. et Mme Tout-le-monde, des personnes âgées plus ou moins en forme, choisies au hasard. On leur a fait faire des activités physiques et intellectuelles échelonnées sur quelques mois pour voir s'il y avait amélioration. Pendant ce temps, on étudiait aussi un groupe contrôle, qui lui ne suivait aucun programme en particulier. » Et les résultats sont divers. Les personnes âgées participantes, en plus de se remettre en forme, améliorent leur mémoire à court terme et, dans certains cas, rencontrent des gens de leur âge après des années de sédentarité.

Améliorer la vascularisation du cerveau

Grâce à un financement de 800 000 $ du Fonds canadien de l'innovation, l'Institut de gériatrie de Montréal a pu obtenir les infrastructures nécessaires à la création du LESCA. Celui-ci est constitué d'une salle comprenant une douzaine de cubicules où les participants subissent des tests de mémoire, de rapidité et d'intelligence. À côté, une salle d'entraînement où les mêmes participants font du vélo ou marchent sur des tapis roulants afin d'améliorer leur forme physique.

Et les résultats de cet entraînement sont visibles très rapidement, explique le Dr Bherer, parfois dès le premier mois. « Même chez une personne très sédentaire, seulement trois mois de remise en forme permettent d'améliorer la santé cardio-respiratoire de 25 %! » Et c'est particulièrement la santé cardio-respiratoire qui est importante dans ce cas, estime Louis Bherer. En effet, les études semblent démontrer que santé cardio-respiratoire et santé cognitives sont liées. « L'hypothèse, explique le Dr Bherer, c'est que la remise en forme physique améliore la vascularisation du corps, donc celle des tissus cérébraux, et donc la capacité cognitive. »

Des recherches plus pointues sont en cours au LESCA et bientôt on en saura plus sur le rôle que jouent l'effort physique et la vascularisation du cerveau dans la santé cognitive. Grâce à un système d'imagerie cérébrale, le Dr Bherer et ses collègues du laboratoire pourront observer des images du cerveau d'un participant pendant que celui-ci exerce une activité physique, coiffé d'un casque muni de pointeurs lasers. Ces lasers réagissent à la présence d'oxygène dans le sang. Lorsqu'une région du cerveau travaille, elle a besoin d'oxygène. Grâce à ce système d'imagerie, on pourra savoir à quel point le cerveau est stimulé selon la quantité d'oxygène véhiculée par le sang qui s'y retrouve.

De personne âgée à super-aîné
« On a longtemps cru qu'à partir de 60-65 ans, les pertes cognitives étaient normales, explique le Dr Bherer. Mais on s'est rendu compte que ce déclin était surestimé. Il peut être lié à différents facteurs: l'environnement, la sédentarité, etc. » En effet, comment se fait-il que certaines personnes de plus de 65 ans soient encore très actives, alors que d'autres sombrent dans la démence? Est-ce toujours lié à la génétique? Et sinon, est-ce qu'un changement des habitudes de vie des personnes âgées pourrait faire en sorte que l'on voie un jour apparaître une génération de super-aînés aussi en forme physiquement et intellectuellement qu'ils l'étaient 20 ans plus tôt? « Pour le moment, dit Louis Bherer, on note généralement un déclin cognitif vers 75 ou 80 ans. Mais nous sommes en train de travailler avec des gens fragilisés, comportant des facteurs de risque de maladies par exemple, afin de voir s'ils peuvent eux aussi profiter de la remise en forme cognitive que permet le LESCA. »

Ces changements au mode de vie des personnes âgées pourraient, sinon leur permettre de vivre plus longtemps, au moins de vivre en meilleure santé.

COMMENTAIRE DE PHILOMAGE

La mise en valeur du concept des super-aînés est un encouragement et un facteur sécurisant pour une population vieillissante comme celle du Québec. En effet, qui veut perdre ses facultés ou ses connaissances après toute une vie passée à bâtir son expérience de vie? En vieillissant, il n'est pas nécessaire de tomber sénile et de ne plus profiter de la vie au quotidien. Chose certaine, l'article ci-dessus montre la voie à suivre pour la plupart d'entre nous, ceux qui résistent maintenant et toujours à l'envahisseur qu'est la vieillesse.

RD

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