mercredi, avril 28, 2010

 

Ne laissons pas effacer notre histoire

Chronique du Docteur Pierre Guillet : Les cinq piliers du bien vieillir - Chap. 6

Nous avons vu qu'il était important pour envisager un « bon vieillissement » d'avoir un contrôle permanent des « piliers » les plus importants qui soutiennent notre vie quotidienne et notre bonne santé, à savoir : les ressources, le logement, la santé, la vie affective et la vie sociale.

Maintenir une vie sociale est le cinquième pilier de soutien d'un bon vieillissement. A quoi je sers ? Qui suis-je pour les autres ? Dans ma rue et mon quartier, comment suis-je désigné ? Dans quelle activité sociale, dans quels projets de vie avec d'autres suis-je impliqué ?

Cela allait tellement de soi pendant la vie professionnelle que ces questions ne semblaient pas devoir se poser en passant la retraite. On a cru, avec le temps libéré, accéder à la liberté et à une vie sociale et culturelle riche.


Il est important de savoir que la retraite, ce n'est pas l'envers du travail, ce n'est pas seulement l'absence d'horaires, de chefs et de projets. La société continue à verser une pension, mais elle ne demande plus rien au retraité. Ce sera donc à lui et à ceux qui l'entourent d'imaginer des activités, de faire des choix et de continuer à se construire une vie sociale, utile à tous. Sans cela, des pages importantes de notre histoire se tournent et disparaissent sans faire de bruit.

« Édouard a vécu quatre-vingts ans dans le plateau du Vercors. Il a cultivé la terre, élevé des brebis, parcouru la campagne. Il a travaillé dans les forêts et dans les alpages. Il allait cueillir des champignons, chasser le gibier, pêcher des truites dans les ruisseaux de montagne. Il connaissait tous les chemins, les sentiers, les coudes de la rivière, les rochers, il savait donner un nom à chacun d'eux.

Tous ces noms transmis de génération en génération ne sont plus indiqués, ni sur les cartes routières, ni sur les cadastres communaux. Ils n'existaient plus que dans la mémoire d'Édouard et, quand il est mort, ils ont disparu avec lui. Édouard était un « Indien » du Vercors, une borne de l'ancien monde, celui des premiers habitants de ces plateaux qui, de proche en proche, à partir des hameaux, des villages et des bourgs avaient occupé tout le territoire et chassé les derniers loups. On a pu dire : « Un vieux qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle ».

Dans les campagnes, il n'y a pas si longtemps, le vieux était la mémoire des lieux, des événements, des naissances et des morts du village dans lequel il vivait. Les vieux savaient mettre un nom sur une colline, un carrefour de chemin dans la forêt, un tournant de ruisseau. Ces noms de lieux viennent du fond des âges, et vont disparaître...

Aujourd'hui, au pays d'Édouard, le paysage a changé : en moins de quarante ans, chalets de vacances et pistes de ski ont envahi l'espace... Promoteurs et entrepreneurs ont dessiné d'autres plans, placé d'autres repères, mis d'autres noms sur le relief. Un monde s'efface, et la mémoire des vieux est « déconnectée » de la réalité qui les entoure. À la campagne, mais aussi à la ville.

Albert, par exemple. Il a quatre-vingt-onze ans et, depuis sa naissance, habite Paris, dans le XIIIe arrondissement. Ce quartier, entièrement rénové, n'a plus rien qui puisse lui rappeler son passé. Pour retrouver inscrits dans l'espace ses souvenirs d'enfance, il doit aller au centre de Paris, au bord de la Seine, ou au jardin du France... Faire vivre sa mémoire est difficile quand l'environnement change, et quand disparaissent ceux qui ont partagé nos souvenirs... »

N'oublions pas ces anciens qui nous entourent, tous ces Edouard, ces gens qui ont pratiqué des artisanats aujourd'hui abandonnés. Au Japon, on leur donne le nom de « trésors vivants » pour illustrer leur valeur. Ici et là en France naissent des ateliers-souvenirs : ce mouvement devrait s'amplifier avec le nombre croissant des plus âgés. Si nous laissons les vieux perdre leur mémoire, c'est notre histoire, à tous, qui risque de s'effacer.

RD

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Le 4ème pilier : la vie affective

Chronique du Docteur Pierre Guillet : Les cinq piliers du bien vieillir - Chap.5

Sans contact avec les vieilles personnes, les enfants grandissent dans une vie en quelque sorte sans "fondement", ils sont en permanence collés au présent.

50 % des Parisiens vivent seuls, 65 % des femmes âgées sont isolées. Or, l'homme ne peut pas survivre isolé, sans aimer et être aimé, sans échange affectif avec d'autres humains. Au cours de la vie, on perd de vue, les uns après les autres, les amis avec lesquels on a vécu, ceux de l'enfance, ceux de l'école, ceux du travail. Puis, après la retraite, des amis, des parents meurent, d'autres s'éloignent. Dans les familles, les ruptures se pérennisent et, un jour, on est surpris, en hospitalisant telle personne âgée, de constater qu'elle n'a plus un seul ami et qu'il y a autour d'elle un désert de vie affective.

« Angèle, par exemple, avait toujours pensé qu'on ne pouvait plus se faire d'amis après quatre-vingts ans. Ses petites-filles, mariées, n'habitaient plus Paris. Une de ses deux filles vivait en province. Elle ne comptait donc que sur son autre fille, qui demeurait à proximité de chez elle. Avec réticence, elle est venue un jour à une conférence sur l'avancée en âge. Pour « voir », disait-elle, et elle s'est ensuite inscrite à un groupe de « mémoire ». Tous les jeudis, elle rencontrait les dix ou douze retraités du groupe. Après des jeux, des exercices, chacun exposait ses difficultés de mémoire, un peu les mêmes pour tous, un peu différentes aussi. Les participants au groupe décidèrent d'écrire à plusieurs une page de l'histoire d'un quartier de Paris entre 1920 et le début de la guerre de 1940.

Angèle était assidue et se rendit compte qu'elle était moins amnésique qu'elle le pensait. Elle décida alors de se joindre au groupe d'initiation à la gymnastique, pour retrouver dans son corps un peu de souplesse, d'équilibre, donc de sécurité. Un jour, elle dut être hospitalisée et subir une grave opération : à quatre-vingt-deux ans, l'hospitalisation est une dure épreuve. À sa grande surprise, ses amis du groupe sont venus la voir tous les jours, aussi souvent, sinon plus, que sa fille. Une amie prépara sa maison pour son retour et s'installa chez elle pour l'assister pendant les premiers jours. Angèle sait aujourd'hui que sa famille s'est agrandie ; sa convalescence a été plus rapide que celle d'autres vieilles personnes parce qu'elle était plus en forme avant d'entrer à l'hôpital, et plus entourée après. Elle n'a eu aucun besoin des services de soins à domicile, de ces services, comme elle disait : « pour personnes âgées ».

L'éclatement des familles, la mise à la retraite précoce, ont considérablement accru le risque de solitude. À aucune autre époque de notre histoire, autant de gens n'ont connu une telle situation. L'isolement et le vide affectif sont devenus un des plus grands risques du mauvais vieillissement et au moindre incident de santé, cette solitude devient un obstacle au maintien à domicile. On s'en est particulièrement aperçu lors de la canicule de 2003.

Il est faux de dire et de répéter qu'avec le grand âge, on ne peut plus se faire des amis. Même à quatre-vingt-dix ans, des gens qui ne se connaissaient pas hier deviennent, après une rencontre ou une action réalisée ensemble, inséparables. Ces rencontres sont aussi très riches avec les plus jeunes.
La vieillesse est la compagne de l'enfance. Les liens de tendresse qui se créent entre le petit enfant et ses grands-parents sont un facteur très important de leur épanouissement réciproque. Les enfants apprennent de leurs grands-parents comment leurs parents ont été tout petits ; cela les situe par rapport à eux. Sans contact avec les vieilles personnes, les enfants grandissent dans une vie en quelque sorte sans "fondement", ils sont en permanence collés au présent. Enfants, parents, grands-parents, tout le monde vieillit. Vieillir, c'est évoluer et c'est changer. Les enfants attendent avec impatience ce changement qui les rendra plus grands, plus fort. Les vieux, au contraire, préfèrent leur passé, qu'ils ont souvent idéalisé : il est rassurant car il ne change pas.

Pourtant, ensemble, les enfants et les vieux peuvent donner un sens à la continuité de leur histoire.

RD

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Le vieillissement en bonne santé.

Chronique du Docteur Pierre Guillet : Les cinq piliers du bien vieillir - Chap. 4

La santé

Les Français ont actuellement une espérance de vie à la naissance (hommes et femmes confondus) de 78 ans.

Comme l'ensemble des pays développés, la France est appelée à connaître une forte croissance de sa population âgée de plus de 65 ans. L'espérance de vie sans incapacité progresse plus rapidement que l'espérance de vie " globale ". Il est sans doute possible de vivre, dès aujourd'hui, longtemps et de façon autonome, même avec une maladie chronique. Toutefois " absence de dépendance " ne signifie pas " absence de soins " : l'avancée en âge se conçoit avec un suivi adapté, en particulier pour prévenir tout glissement vers la dépendance. Le " vieillissement en bonne santé " repose, et reposera de plus en plus à l'avenir, sur des actions de prévention, soutenues tout au long de la vie. Cela suppose l'émergence de " nouvelles solidarités " familiales, sociales ou de proximité ;ce qui implique toutes les composantes de la société.

Les personnes âgées déclarent en moyenne sept affections quand l'ensemble de la population en compte trois. De quoi se plaignent-elles ?

En premier lieu de troubles sensoriels, respectivement signalés par 2 personnes sur 3 pour la vue et 1 personne sur trois pour l'audition. Mais si 80 % des personnes interrogées sont porteuses de lunettes, une faible proportion 8 % seulement- est appareillée pour l'ouïe. Ensuite, d'affections de la bouche et des dents : 2/3 des personnes de plus de 75 ans déclarent porter une ou plusieurs prothèses dentaires, fixes ou amovible (dentier) ; d'affections cardio-vasculaires, lesquelles pèsent d'un poids considérable dans la population âgée, puisque près des 3/4 des personnes s'en déclarent atteintes.

La pathologie la plus fréquemment signalée (44 %) est l'hypertension artérielle. Les affections ostéo-articulaires concernant également plus de la moitié des personnes âgées, plus fréquentes chez les femmes (63 %) que chez les hommes (43 %) ; il s'agit le plus souvent d'ostéoporose, d'arthroses et de maux de dos ; les symptômes généralement qualifiés de " troubles du sommeil " croissent avec l'âge ; le nombre des états dépressifs reste identique à celui des âges antérieurs.

Face au poids incertain de ces affections encore peu déclarées, la fréquence des dépressions et suicides apparaît, elle, carrément sous-estimée quand bien même les chiffres attestent de l'ampleur du problème. 1800 personnes de plus de 75 ans se suicident, en France, chaque année, soit un taux 3,5 fois plus élevé que dans la tranche des 15-44 ans. Chez les très âgés, les principaux facteurs de risque de mettre fin à ses jours sont : la dépression, l'isolement, le célibat, le veuvage récent ou le divorce, l'apparition d'une nouvelle maladie dans un contexte de dépendance déjà mal supportée, mais aussi le fait d'habiter une petite commune rurale et surtout de ne pas avoir bénéficié d'un bon suivi médical après une tentative de suicide ou lors d'un état dépressif. Les suicides des très âgés prennent souvent une forme brutale et sans appel, pendaison, chute dans un puits ou d'une grande hauteur, fusil de chasse. Il est vraisemblable que ces gens ont souvent pensé à se donner la mort, mais leur décision est rarement signifiée, d'où l'importance, parfois, de savoir entendre une parole sur ce sentiment d'être « de trop » ou de gêner les autres.

La médecine aujourd'hui, est plus attachée à guérir qu'à prévenir. On ne parle pas assez de diététique, de gymnastique, de prévention, on ne parle que de maladies et de médicaments. Pour garder un équilibre de santé, il est nécessaire d'être informé, aidé et encouragé, car cet équilibre ne se maintient pas tout seul. Une grande incapacité motrice ou psychologique se construit souvent lentement et, pendant des années, rien n'est fait pour la repérer et la corriger. Des états dépressifs enfouis, une accumulation de risques, vont subitement apparaître lors d'un incident mineur qui sert de révélateur.

Le maintien de la bonne santé suppose de pouvoir en parler et de faire des bilans réguliers. À chaque étape de la vie on doit apprendre à faire le deuil d'aptitudes qui disparaissent, on doit soigner des maladies ou de petites affections qui s'accumulent, et stimuler des capacités qui s'émoussent si l'on ne s'en sert pas. La décrépitude physique, la sénilité, ne sont pas inexorables. On peut vieillir et finir sa vie dans un état de santé satisfaisant et respectable. On peut, même à quatre-vingt-dix ans, faire un apprentissage et vivre aujourd'hui mieux qu'hier.

On peut s'améliorer en vieillissant. Nous vivons mieux et plus longtemps qu'au siècle dernier. Les progrès médicaux ne sont pas seuls responsables de cette amélioration, l'hygiène de vie, la qualité des logements et de l'alimentation y sont pour beaucoup. L'homme possède en lui toutes les capacités de bien vieillir, mais celles-ci ne peuvent s'exprimer qu'avec le soutien des facteurs favorables de son environnement et de son mode de vie.

Au début du printemps, sur des arbres qui semblaient morts, renaissent des petits bourgeons puis des feuilles, des fleurs et des fruits, parce que leur environnement leur apporte de l'eau, de la lumière et de la chaleur.

Cette chronique est un extrait du « DIALOGUE des AGES Histoire de bien Vieillir »
Ed GALLIMARD, Coll. " Sur le champ"

RD

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Le deuxième pilier : Bien vivre chez soi.

Chronique du Docteur Pierre Guillet : Les cinq piliers du bien vieillir - Chap.3

Le domicile reste le lieu de vie de l'immense majorité des personnes même très âgées, (90 % des plus de 75 ans ) et la vie en institution ne progresse, en fait, qu'aux " grands âges ".

Le deuxième pilier d'un bon vieillissement, après la qualité des ressources, c'est la qualité du logement.
Un logement vétuste ou inadapté ne fait qu'ajouter aux difficultés du grand âge. On peut longtemps se contenter d'une cuisine mal aménagée, d'un escalier pénible ou de dénivellations à risques.

Puis, vient une incapacité, un trouble de la marche, une insuffisance cardiaque ou respiratoire, et le maintien à domicile devient impossible parce que les toilettes sont peu accessibles, les meubles encombrants et mal adaptés.

Un logement vieillit plus mal qu'un être humain. Sans entretien régulier, l'appartement chaleureux, ce territoire intime et familial auquel tous les souvenirs sont rattachés, peut devenir un piège. A la suite d'une fracture du col du fémur ou d'un autre accident, on se voit contraint de demander un placement parce que le retour dans un logement inadapté n'est plus possible. On accuse alors la maladie ou l'accident d'être responsable d'une perte d'autonomie, alors que c'est l'état du logement qui est en cause.

A la suite d'une réunion où j'avais parlé de ces aménagements de logements, plusieurs personnes ont revu leur installation. Martine est venue dire comment elle a aussitôt changé la place des objets lourds dans sa cuisine, fait modifier l'évier et le réfrigérateur de façon à pouvoir circuler sans obstacle et à faire moins d'efforts pour cuisiner. M. et Mme R., de leur côté, habitaient un appartement au sixième étage sans ascenseur. On a souvent parlé ensemble de cet obstacle pour les années à venir. Pendant longtemps, ils m'ont dit : « À soixante-quinze ans, nous n'avons plus beaucoup de temps à vivre. Il n'est pas question de quitter un endroit où nous vivons depuis quarante ans ». Un jour, ils ont pourtant accepté d'exposer ce problème à un service de leur mairie.

Quelques années plus tard, je leur ai présenté un couple de retraités qui venaient de changer d'appartement à plus de quatre-vingts ans. Après sept ans de réflexion et de maturation, ils ont fini par échanger leur appartement contre un grand studio plus moderne, au deuxième étage d'un immeuble neuf avec ascenseur. Ils sont allés au bout de leur vie dans ce lieu plus facile d'accès et plus confortable. »

Vivre à domicile ne signifie pas naître et mourir comme autrefois dans la maison familiale. Le lieu de vie doit être évolutif et adapté aux époques de notre vie : l'enfance, la vie en couple, la vie avec les enfants, la retraite et, parfois, la solitude. Bien avant que la crise ne vienne révéler les nombreux risques liés au logement, on devrait penser à adapter celui-ci en fonction de ses propres besoins, qui évoluent avec le temps.

Cette adaptation « à la carte » peut se faire grâce à la participation d'un regard neutre : tous les intervenants à domicile en qui l'on a confiance, et particulièrement les médecins généralistes, peuvent aider à faire prendre conscience des changements nécessaires du lieu de vie.

Au quotidien, les personnes considèrent leur logement plus comme un lieu de souvenirs que comme espace de sécurité. En gérontologie, que ce soit à domicile ou en institution, lorsque nous rencontrons des gens très âgés au moment de l'apparition d'une nouvelle dépendance, ils sont très enfermés dans leurs difficultés du moment. Entre eux et nous, il risque d'y avoir un malentendu, car leur aspect extérieur fragile, masque ce qui fut leur trajectoire de vie et les différents personnages qu'ils ont été. Dans leur tête se mêlent ce qu'ils nous donnent à voir de leur personne et ce qu'ils ont vécu.

« Je me souviendrai ainsi longtemps des dernières années vécues par Angeline. Cela avait pris de l'importance pour moi, sans doute parce qu'elle m'avait souvent raconté des épisodes de sa vie. Bien plus tard, elle avait alors plus de 90 ans, elle commença à ne plus pouvoir se laver seule, mettre certains habits, faire ses courses et tout le ménage. Elle qui s'était toujours occupée de sa famille, avait besoin d'aide. Elle accepta d'être accueillie pendant un mois d'été dans une petite unité de vie pour personnes dépendantes. Elle y revint ensuite de plus en plus souvent pour de courts séjours.

Le projet d'un déménagement définitif dans ce lieu de vie mûrit lentement. Elle donna aux uns et aux autres, un jour des meubles, un autre de la vaisselle, un autre encore des vêtements, ne gardant pour elle que ses objets intimes.

Son installation définitive dans la petite maison d'accueil fut vécue comme une fête par elle-même, ses amis, et les autres résidents de la maison. Elle fut très heureuse de cette décision, à nouveau elle se sentait dans « sa »
maison. Trois jours après, elle mourut. »

On peut interpréter diversement cette fin de vie, mais pour les résidents qui avaient accueilli Angeline, leur tristesse fut vite remplacée par le souvenir heureux de la fête qui avait marqué sa décision sereine d'être accueillie dans une vraie maison.

RD

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mardi, avril 27, 2010

 

Le premier Pilier d’un Bon Vieillissement : prévoir des Ressources nécessaires

Chronique du Docteur Pierre Guillet : Les cinq piliers du bien vieillir - Chap. 2

On ne peut pas envisager un « bon vieillissement » sans un contrôle permanent
des « cinq piliers » les plus importants qui soutiennent notre vie quotidienne.

Certes, la fortune ne protège pas des grands handicaps, mais des ressources suffisantes sont indispensables pour bien vivre sa vieillesse. Le manque d'argent est souvent la première cause évoquée dans l'explication des difficultés à vivre, plus particulièrement par les veuves. Les demandes d'aides sont faites à la famille, ou auprès de caisses de retraite, ou d'une assistance sociale. Autour de ce problème d'argent se joue l'idée de dépendance ou d'indépendance, et l'angoisse qu'il engendre peut conduire à une perte totale d'autonomie.


C'est ce phénomène que l'on peut reconnaître dans l'itinéraire de Fabienne K., qui a plus de quatre-vingts ans.

Fabienne, si valide jusque là, est revenue d'un voyage en groupe très fatiguée et très désorientée. On pense à une maladie pour expliquer ce changement de comportement. Elle modifie son traitement d'un jour à l'autre, ce qui augmente ses malaises. L'autonomie de sa vie est remise en question, jusqu'au jour où elle vient me consulter longuement.

Elle me parle de ses soucis d'argent, de sa crainte permanente de se tromper dans ses comptes. Elle ne dort pas bien et, la nuit, elle se lève pour reclasser des chèques et refaire des additions déjà faites. Sa banque s'émeut de prélèvements importants et renouvelés. Sa filleule vient se mêler, trop souvent à son gré, de ses affaires d'argent... je lui propose de se faire aider pour tenir sa comptabilité : « A votre âge, on a le droit de faire des erreurs, mais on peut accepter de partager une tâche qui semble trop lourde.

On peut bien dans sa vie avoir parfois droit à des privilèges de princesse et, ainsi débarrassé des soucis matériels, apprendre à occuper son temps aux tâches les plus nobles de la vie ».

Cette image a paru lui plaire. Se perdre dans ses comptes était pour elle une déchéance, se faire aider « comme une princesse » la revalorisait. Depuis ce jour, une de ses amies retraitée, en qui elle a toute confiance et qui connaît bien sa filleule, vient une fois par semaine l'aider à tenir ses comptes, et lui remet son argent de poche pour la semaine. « Elle s'occupe de tout, je peux enfin vivre », dit Fabienne. Et ses amis la tiennent pour « guérie ».

Cet exemple n'est pas rare. Beaucoup de gens, au début de la retraite, ne savent pas toujours quel sera le montant de leur pension et quel mode de vie en découlera. On voit surgir, à l'occasion d'une crise, mille difficultés liées aux problèmes financiers. On ne connaît pas ses droits de pension et on ne les demande pas. Des épouses, écartées de la gestion quotidienne du ménage et n'ayant pas la signature sur le chéquier du mari, se trouvent désemparées à la mort de leur conjoint. Attention aussi aux lois sur l'héritage : l'épouse n'hérite pas automatiquement du mari et peut se trouver du jour au lendemain sans ressources, ni logement. Des patrimoines restent parfois inutilisés : une maison de famille, que l'on conserve pour les enfants, qui s'en désintéressent et n'iront jamais y habiter après la mort de leurs parents, pourrait être vendue, ce qui permettrait aux parents de se payer les aides nécessaires. Des enfants se sacrifient pour faire face à des situations de crise de leurs parents, sans oser demander à leurs frères et sœurs une participation aux frais, par crainte de réveiller trop de conflits.

L'aide à la gestion de ses ressources peut, bien sûr, se faire avec le parent le plus proche, mais la participation d'une tierce personne extérieure à la famille, en qui l'on a confiance, évite souvent des malentendus et des risques de détournements ou de maltraitances.

En cas de conflits de famille, une simple information ou une explication peut suffire. Parfois, il faudra conseiller une redistribution du patrimoine et de l'héritage, dire qui paie quoi et quelle demande d'aide est nécessaire, envisager une curatelle ou une tutelle complète. Mais parfois, c'est autour de ces problèmes d'argent que des souffrances accumulées prennent le masque d'une démence.

Denise B. est aujourd'hui une vieille dame qui perd un peu la tête. Cette femme, comptable scrupuleuse et « un brin radine », comme disait son fils vécut déjà très mal, en 1960, le passage aux nouveaux francs. Elle continua longtemps à penser les sommes en anciens francs, car cela lui permettait de se dire millionnaire. Elle s'est à nouveau sentie totalement persécutée lors du passage à l'euro.

Son fils fut obligé d'intervenir pour éviter la faillite et Denise dut être mise sous curatelle par le juge, puis placée en foyer-logement. Elle s'est dite alors prisonnière et dépouillée de sa fortune par sa famille.

Que lui répondre ? Que c'était elle qui se racontait des histoires ? Que c'était la vie qui avait été méchante avec elle et pas son fils ? Que s'il n'était pas intervenu dans cette affaire, la faillite aurait été pour elle une catastrophe ?

On peut espérer qu'avec beaucoup de temps, de soins et de patience de la part des soignants, Denise sera un jour plus sereine. En attendant, elle prend un malin plaisir à continuer à rédiger des chèques en « anciens francs », pour narguer son fils qui sera contraint de les refaire ! »

RD

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Faire progresser l’espace de vie en bonne santé

Chronique du Docteur Pierre Guillet : Les cinq piliers du bien vieillir - Chap.1

Nous sommes, aujourd'hui, le parent de la personne que nous serons demain. La gérontologie, qui est la science de l'évolution de l'être vivant dans le temps, a aussi pour fonction de réfléchir à ce futur. Cette réflexion permet de préparer, en s'appuyant sur l'histoire du passé et les réalités du jour, ce que nous allons pouvoir devenir avec l'âge. Cela inclut la prévention, c'est-à-dire la façon de s'organiser pour éviter un mauvais vieillissement. L'espace de vie en bonne santé, c'est-à-dire la durée de vie autonome sans avoir besoin de personne pour assurer les gestes de la vie courante, doit progresser.

Quels sont les piliers d'un bon vieillissement ? Sur quoi faut-il être vigilant, comment corriger des troubles avant qu'il ne soit trop tard ? La réponse à ces questions m'est apparue à l'issue d'une expérience de trente années en médecine générale, à l'Association de Gérontologie du XIIIe arrondissement de Paris, et dans une étude des principales raisons qui entraînent un jour, brusquement, chez telle ou telle personne un changement brutal de vie et une entrée dans la dépendance. La plupart du temps, les personnes dites âgées viennent demander un secours partiel, sans tenir compte de l'ensemble de leurs conditions de vie. Or la vie évolue dans une succession de périodes d'équilibres et de crises ; plutôt que de disperser les aides tout au long du vieillissement, c'est surtout à ces crises que nous devons porter toute notre attention. Bien analysées, elles peuvent permettre de retrouver un autre équilibre de santé aussi satisfaisant qu'auparavant pour la personne et son entourage. Alors que, imprévues ou aggravées par une aide maladroite, elles sont à l'origine de situations de perte d'autonomie.

On appelle perte d'autonomie
la difficulté ou l'impossibilité d'assurer seul la satisfaction des besoins élémentaires de sa vie : boire, manger, éliminer, mais aussi se laver, se vêtir et, au-delà, entretenir sa maison, gérer ses comptes, faire ses courses et rencontrer d'autres personnes. L'ensemble de ces incapacités crée la dépendance et fait craindre la vieillesse. On peut, pour différentes raisons liées à la maladie ou à des lieux de vie inadaptés, avoir besoin d'une aide extérieure une ou plusieurs fois par semaine : c'est une petite perte d'autonomie. Si l'on a besoin d'une aide quotidienne pour plusieurs tâches, c'est une perte d'autonomie moyenne. Enfin, la grande perte d'autonomie se définit par la nécessité d'être aidé 24 h sur 24 à son domicile ou d'être placé en institution, le plus souvent médicalisée. Ce que l'on appelle aide à la vieillesse ne porte que sur les périodes extrêmes de la vie, où une dépendance est déjà apparue. Certes elle l'adoucit, mais n'en change pas la durée.

Le bilan gérontologique a pour ambition de répertorier un ensemble d'éléments qui conditionnent le bon vieillissement d'un individu. Ensuite, une « concertation » entre membres de la famille, intervenants médicaux et/ou sociaux et la personne concernée elle-même, permet à cette dernière de mieux savoir où elle en est, sur quoi elle peut compter. Cela lui donne le temps d'être accompagnée pour s'y retrouver dans sa vie. Constater, par exemple, qu'un logement est inadapté n'implique pas forcément qu'on accepte sa modification sans crainte. Comme pour les autres changements de la vie, il faudra une réflexion, un mûrissement.

C'est l'architecture qui m'a donné l'idée des « Piliers ». Le contrôle de la solidité d'édifices tels que les palais de Venise ou les ponts de Paris nécessite la surveillance régulière des piliers les plus importants. De même, on ne peut pas envisager un « bon vieillissement » sans un contrôle permanent des « piliers » les plus importants qui soutiennent notre vie quotidienne, à savoir : les ressources, le logement, la santé, la vie sociale et la vie affective. Chez l'homme, seul l'état de santé physique, fait l'objet de bilans plus ou moins réguliers. Or, la santé n'est pas le seul pilier d'équilibre du bon vieillissement. Elle doit se lire dans un contexte plus global.

Bien vieillir suppose une harmonie entre la santé, le désir et le plaisir de vivre, et les moyens de vivre. C'est un équilibre entre des risques et des choix de vie, entre un individu et son milieu, et chacun de ces termes est aussi important que les autres. Nous verrons dans de prochaines chroniques l'importance de ces cinq piliers.

COMMENTAIRE DE PHILOMAGE

Les articles du Dr Pierre Guillet qui vont suivre sont d'une extrême sagesse. Je vous conseille de les lire tous attentivement. L'information qu'il diffuse est fondamentale. Il faut se rappeler qu'à l'âge des Seniors, les erreurs de parcours ne sont pas permises. Sinon, le coût de récupération est très élevé, quand c'est possible, évidemment…

RD

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Les clés du bien vieillir

Qu'est-ce que le bien vieillir ? Vivre vieux, vieillir jeune !

Ce fameux « fantasme d'éternité » décrit par Freud caractérise chaque individu jusqu'à la prise de conscience, souvent brutale, du vieillissement et de l'approche de la mort.

En ce début de 21e siècle, nous vivons une véritable révolution, celle de la longévité : 45 ans d'espérance de vie en 1900, 75 ans en 2000. Combien en 2050 ? Mieux encore, l'espérance de vie sans incapacité augmente régulièrement et 70% des personnes de plus de 70 ans vivent sans aucun souci de santé !

Quand certaines pathologies ou handicaps apparaissent, les progrès médicaux, les innovations techniques, les services locaux peuvent pallier la difficulté. Dans la plupart des cas, la vie peut se poursuivre sans restrictions particulières.

Bien vieillir est et sera l'une des premières préoccupations des personnes avançant en âge.


Le Bien vieillir, selon le docteur Pierre Guillet, gérontologue, repose sur l'équilibre de cinq piliers : finances, logement, santé, vie sociale, vie intellectuelle.

« Bien vieillir » sans souci financier, d'où l'importance d'établir un bilan financier (retraite, pension, épargne, biens immobiliers, assurance-vie, succession, donation…) avec son banquier, son notaire, son assureur et sa famille.

« Bien vieillir » dans un logement qui pourra être aménagé pour faire face à une éventuelle perte d'autonomie.

« Bien vieillir » dans un environnement social et culturel riche en activités et en relations humaines. Les activités sociales sont celles qui comptent le plus pour notre estime personnelle et pour l'image que nous donnons aux autres. Attention à l'isolement.

« Bien vieillir » dans son corps et dans sa tête. Il est essentiel de préserver l'estime que l'on a de soi, d'accepter de vieillir et la perspective de mourir mais de garder des projets pour toutes les étapes de la vie en accueillant toutes les évolutions physiques et sociales. À 65 ans, 20 années d'espérance de vie en moyenne laissent la place pour de nombreux projets.

Bien vieillir, oui mais en bonne santé, est la première condition d'un vieillissement dit « réussi ». L'attention portée aujourd'hui aux activités physiques et intellectuelles, à l'équilibre alimentaire, et d'une manière élargie à la prévention et à l'éducation en santé est le signe visible que la société toute entière se préoccupe de prévenir la perte d'autonomie.

Le Bien Vieillir "Healthy Aging" pour l'Union européenne est un processus d'optimisation de la santé physique, sociale et mentale. Il doit permettre aux personnes âgées d'être actives socialement, de jouir de leur indépendance et d'une bonne qualité de vie.

Chaque vieillissement est particulier. Les pionniers du grand âge, qui sont nombreux à des âges avancés, posent la question de la place et du rôle de chacun, à chaque âge.

Parmi les clés du bien vieillir que vous retrouverez ci-dessous, notons celle du Pr Piette de l'Hôpital Charles Foix : restez zen, soyez en paix avec vous-même, regardez derrière vous avec le plus de bienveillance possible et tournez-vous vers l'avenir pour échanger, transmettre, imaginer, créer. Comme cette vieille dame d'origine juive et polonaise qui a démarré par hasard une carrière d'actrice à plus de 90 ans. Ou comme Angèle Chaussemy, 93 ans, qui dans sa maison de retraite a monté son club de nouvelles technologies.

RD

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Quand Jess et Tanya parlent de sexe

« Jess et Tanya sont deux rédactrices enjouées et acharnées dont un grand plaisir est de parler de sexe sans discrétion dans leur café de quartier. Depuis leur rencontre et leur aventure tumultueuse au sein du magazine Authentik, leur passion commune pour les médias, les nouvelles technologies, la langue, la culture populaire et le féminisme les unit pour le meilleur et pour le pire.

Atomic Sex est la suite logique de leurs conversations sans fin sur le sexe. Elles ont décidé de faire profiter un public plus large de leurs langues bien pendues, leurs esprits vifs et leurs désirs sans retenue.

Atomic Sex est un blogue bilingue qui aborde, de manière explosive, différentes facettes de la sexualité. À l'ère d'internet, des nouveaux médias, de l'amplification de toutes les formes de technologies, comment sont transformés la pornographie, le dating, les relations, le sexe tout court?! Avec des articles, réflexions, vox-pop, entrevues, ce sont les sujets qu'aborde Atomic Sex avec humour et dérision… et parfois aussi un peu de sérieux et d'intelligence. »

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Âgisme et caricature

Voici comment M. André Davignon, directeur de l'Observatoire vieillissement et société a perçu l'initiative de Mme la Ministre Blais, lors du lancement de ce que j'appellerais l'opération « CLOWN ».

Le 30 mai 2009

« Récemment, madame la ministre des Aînés, Mme Marguerite Blais, annonçait que, dans le but de remédier en partie à la solitude des aînés dans les CHSLD, elle favoriserait la présence d'amuseurs spécialisés auprès des usagers. Quel tollé! Incapables, semble-t-il, de distinguer la réalité au-delà des apparences, les journaux s'en sont donné à coeur joie. L'Observatoire vieillissement et société (OVS), vivant à l'ombre d'un centre de gériatrie depuis huit ans et étant témoin de l'effet bénéfique de la moindre distraction sur le moral des personnes âgées, nous pouvons vous assurer que l'initiative de madame Blais est fort bienvenue. Nous l'avons immédiatement encouragée à continuer son oeuvre avec le même dynamisme et le même enthousiasme.

La réaction journalistique était peut-être à courte vue, mais n'était rien à côté de la représentation du vieillard dans les caricatures publiées en marge de l'événement. Nous sommes allés immédiatement nous regarder dans un miroir! Nous avons de plus fait le tour de notre établissement et nous pouvons vous assurer que personne ne ressemble de près ou de loin à ces dessins publiés à des centaines de milliers d'exemplaires et venant renforcer un stéréotype particulièrement méchant. Quel retour en arrière; on se croirait encore à l'époque de Molière! L'âgisme, a-t-on dit, est le racisme de l'âge. Imaginez ce genre de racisme appliqué à une ethnie ou à une race particulière. Imaginez la quantité de protestations venant de multiples associations, y compris les menaces de poursuites et de boycottages. Dans le cas des aînés : le silence. On ne souligne même pas la contribution négative qu'une telle représentation des vieillards peut avoir dans l'attitude sociale envers ceux-ci.

L'OVS a toujours cru que consciemment ou non, les médias avaient une part de responsabilité dans le mal social qu'est l'âgisme. Une revue en profondeur de l'étendue de la situation s'impose, suivie peut-être d'une législation courageuse qui, à l'instar d'autres pays, pourra mettre définitivement fin à de tels gestes. »

COMMENTAIRE DE PHILOMAGE

Toutes initiatives publiques qui transcendent les mœurs habituels ou qui dérogent aux perceptions générales du Grand public demandent une période d'adaptation pour que les choses nouvelles soient acceptées. Jusqu'à tout récemment, la période de la vieillesse était perçue comme une phase de déclin rapide sur tous les plans, physiques, mentaux ou intellectuels. L'allongement de la vie ou l'accroissement de la longévité va amener toutes sortes de changements, avec l'arrivée massive des baby-boomers à la retraite. On ne reconnaîtra plus nos vieillards tellement les changements vont être radicaux.

Je ne crois pas que l'on aura besoin de clowns pour se faire remonter le moral face à la longue retraite devant soi. Au contraire, le départage entre les « vieux » et les « moins vieux » ne sera plus nécessaire parce que la vie active va se continuer mais sera vécue autrement.

Selon moi, les baby-boomers vont révolutionner la façon de vivre sa retraite parce que dans le fond, vieillir, ce n'est que poursuivre la vie que l'on a toujours vécu dans des conditions différentes. Et voilà!

RD

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Observatoire « aînés »

Observatoire «aînés»

Si vous recherchez de l'information concernant les aînés, consultez la liste de sites ci-dessous.

Les milieux universitaires et de recherche, les associations professionnelles et les paliers gouvernementaux apportent leur éclairage et leur expertise afin d'améliorer les conditions de vie des aînés.



Ressources francophones

Ressources anglophones

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mercredi, avril 21, 2010

 

Pourquoi certains retraités retournent au travail?

Ci-contre, « Patch Adams », le clown sensé faire rire les aînés du Québec. Un cadeau de la ministre Marguerite Blais.

Voici trois cas de retraités qui expliquent pourquoi ils sont retournés au travail.

« Ma planificatrice financière m'a dit que ce n'était pas payant pour moi de rester au travail, alors j'ai pris ma retraite », explique Yvon Paré. Cet ancien professeur de cégep est ensuite retourné travailler à temps partiel, comme chargé de cours à l'Université de Montréal, où il forme sa relève.

« Je ne me voyais pas rester improductif. Je suis curieux, j'aime les nouveaux défis et j'ai toujours la passion d'enseigner. »

Yvon Paré et sa conjointe Carole Casavant-Paré sont tous les deux des retraités actifs. Infirmière à la retraite, elle aussi est retournée au travail, à temps partiel, parce qu'elle tenait à son « identité sociale ». Âgé de 61 ans, ce couple de Saint-Bruno incarne la réalité des baby-boomers : ils ont trimé dur et veulent s'accorder du répit, mais ils refusent l'inactivité et veulent un travail valorisant qui réponde à leurs critères.

Pas de pression

Carole Casant-Paré était gestionnaire de cas au programme de soutien à domicile d'un CLSC. Elle s'est prévalue de la retraite progressive, mais malgré cela, le poids des responsabilités était trop lourd, car on lui demandait d'être à la fois intervenants-pivot auprès de sa clientèle régulière et d'aller faire des évaluations à domicile dans le cadre d'autres programmes (désengorgement des urgences, soins palliatifs, convalescence).

Puis le CLSC l'a rappelée pour faire de façon ponctuelle une partie de son ancien travail, soit les évaluations à domicile. Le travail avait été réorganisé et les deux tâches avaient été séparées. Elle a accepté avec joie. « C'est ponctuel, je fais ce que je connais le mieux, et je peux utiliser mon expertise », relate-t-elle. Ce emploi lui permet également d'être aidante naturelle pour sa mère et son beau-père, tous deux âgés de 86 ans.

Pas pour l'argent

Après avoir passé un an au golf, George Bourelle, ancien pdg de Prévost Car et de Novabus, s'ennuyait. Il a d'abord accepté de siéger à un conseil d'administration. Ensuite, ce fut un mandat à titre de dirigeant par intérim. Maintenant, il siège à quelques conseils et il aide de jeunes présidents d'entreprise qui recherchent de l'accompagnement individuel en stratégie.

À 69 ans, Georges Bourelle est donc « au travail » environ trois jours par semaine. « L'argent que cela m'apporte, ce n'est pas grand-chose, observe-t-il. Je le fait parce que je trouve important de transmettre mon expérience et parce que j'ai envie de rester en contact avec mon réseau social. De cette façon, j'ai le bonheur de contribuer à bâtir quelque chose sans avoir à en subir le stress », explique-t-il.

Trois raisons pour retourner au travail

Selon la psychologue Josée Blondin, le retour au travail répond à trois besoins élémentaires : un besoin de structure, un besoin d'intégration sociale et un besoin d'accompagnement.

Sonder ces motivations chez leurs employés aidera les employeurs à mieux formuler leur offre. Votre employé a-t-il envie de développer des compétences non exploitées? Veut-il continuer à faire ce qu'il fait le mieux? Voilà des pistes, avance-t-elle. Quant à eux, les retraités de retour au travail doivent cerner leurs motivations avant de s'engager dans un nouvel emploi.

Chose certaine, l'employeur sera appelé à faire preuve d'une plus grande souplesse. « Ils me disent : l'été je ne travaille pas, je fais mon jardin. L'hiver, s'il y a tempête de neige, oubliez-moi; et rappelez-moi seulement si vous avez un mandat intéressant », lance Marie-Christine Hébert, directrice-adjointe des ressources humaines à la Commission scolaire de Montréal.

Source : Journal Les affaires, du 3 au 9 avril 2010.

COMMENTAIRE DE PHILOMAGE

À ce chapitre, rappelons que le ministre Sam Hamad dirige un comité interministériel sur le vieillissement actif depuis avril 2010. Dans cette démarche, il est accompagné du ministre des Finances, Raymond Bachand et de la ministre des Aînés, Marguerite Blais. « Nous voulons trouver des incitatifs pour encourager les employés de 55 ans et plus à demeurer des travailleurs actifs. Nous voulons aussi aider les employeurs à fidéliser cette main-d'œuvre. La rareté les rendra plus souple », dit le ministre Hamad concernant son mandat.

Je leur souhaite bonne chance! Il m'apparaît très clairement que ceux qui auront les moyens de prendre leur retraite vont la prendre en très grande majorité. Après cinq ans à la retraite, dans mon cas personnel, je ne me suis pas ennuyé une seconde et il n'a jamais été question d'un retour éventuel sur le marché du travail. Les raisons personnelles sont multiples : premièrement, il y a la santé et le besoin de vivre à son rythme et sans stress. Deuxièmement, après avoir gagné ses études dès l'âge de 17 ans, et n'avoir pas arrêté de travailler depuis cette date, l'incitatif d'un retour au travail après 60 ans est très faible, même pour « des considérations d'intégration sociale ». Ce qu'il ne faut pas oublier, c'est que l'humain change en vieillissant et ses priorités aussi. Ceux qui vieillissent mal ou s'adaptent mal à leur nouveau contexte de vie sont les personnes qui vont rechercher à faire un retour sur le marché du travail. Tant mieux si ces personnes y trouvent un leitmotiev pour poursuivre leur vie, mais quant à moi, je les salue bien bas parce que le temps de la retraite n'a pas de prix, et ce n'est surtout pas le temps de tenter de se revaloriser et de reprendre le collier...

RD

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dimanche, avril 18, 2010

 

Garder la forme à 90 ans

Robert Pelchat, de Saint-Georges, Québec, qui a longtemps pratiqué le hockey, le tennis et le golf, s'entraîne maintenant trois fois par semaine au Studio Énergie Plus.

Luce Dallaire, collaboration spéciale
Le Soleil

«Le sport, c'est ma vie. Ça m'a gardé en forme », dit Robert Pelchat qui, à l'automne, sera un respectable nonagénaire. Après avoir surmonté des problèmes cardiaques et un début de cancer, l'homme de Saint-Georges qui a longtemps pratiqué le hockey, le tennis et le golf, s'entraîne maintenant trois fois par semaine au Studio Énergie Plus. «La culture physique, il faut aimer ça, se lever et y aller. Ça prend de la volonté, mais ça garde jeune, alerte et en santé. Le secret, c'est de respecter son rythme», ajoute M. Pelchat. De l'avis de son entraîneur, Normand Bolduc, c'est un exemple à suivre.

COMMENTAIRE DE PHILOMAGE

J'ai 65 ans et je fais du vélo stationnaire depuis 45 jours, matin et soir, pendant 25 minutes à chaque jour. Le résultat net : j'ai l'impression d'avoir retrouvé la souplesse et l'endurance que j'avais à 20 ans. Le plus difficile, c'est de se mettre à l'œuvre car on n'a pas toujours le cœur à l'exercice. Pour me motiver à l'effort, j'ai placé le vélo près de ma télévision haute définition et je regarde un programme intéressant tout en faisant ma demi-heure d'exercice.

Dans ma tête, je me dis que je suis en train de me garantir des années de vie et je pédale de plus belle,… Pourquoi pas vous, qui êtes comme moi quelqu'un qui veut vivre le plus en santé et le plus longtemps possible?

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vendredi, avril 16, 2010

 

La retraite n'est pas plus rose ailleurs

La retraite n'est pas plus rose ailleurs

par Annick Poitras, Revue l'Actualité

20 Janvier 2010

Le Canada est l'un des huit pays qui offrent aux personnes âgées les plus hauts revenus et les taux de pauvreté les plus bas, aux côtés de l'Autriche et des Pays-Bas, notamment.

Au Canada, les régimes de pension privés et l'épargne personnelle représentent 41 % du revenu des retraités, soit le double de la moyenne des 30 pays membres de l'OCDE.

CLAUDE LAMOUREUX


Les pires pertes des régimes de pension en 2008

CANADA - 21 %

BELGIQUE - 22 %

ISLANDE - 23 %

ÉTATS-UNIS - 26 %

AUSTRALIE - 27 %

IRLANDE - 38 %

Les régimes publics canadiens permettent à 95 % des aînés de vivre au-dessus du seuil de pauvreté établi par l'OCDE.

Toutefois, ce portrait est condamné à s'assombrir. Selon la Régie des rentes du Québec, les personnes nées après 1960 risquent d'être plus pauvres que leurs prédécesseurs au moment de la retraite. La raison est simple : ce sont elles qui auront le moins participé à des régimes de retraite fournis par l'employeur.

(Sources : OCDE [2009], Les pensions dans les pays de l'OCDE 2009 : Panorama des systèmes de retraites ; RRQ.)

« Il faut hausser l'âge de la retraite »

par Michel Van de Walle

14 Avril 2010

http://www.lactualite.com/societe/il-faut-hausser-lage-de-la-retraite

Parce que l'espérance de vie augmente. Plusieurs pays l'ont fait, et il est temps que le Canada adopte des mesures pour alléger le fardeau financier des jeunes, affirme l'actuaire Claude Lamoureux.

La santé financière des régimes de retraite au Canada, publics comme privés, suscite beaucoup d'inquiétude. Avec le vieillissement accéléré de la population, y aura-t-il assez d'argent pour tout le monde ? Les gouvernements fédéral et provinciaux s'engagent dans une succession de déficits. La Caisse de dépôt et placement du Québec, qui gère l'argent de la Régie des rentes, a perdu près de 40 milliards de dollars en 2008, et son rendement de 10 % en 2009 a été nettement inférieur à celui des autres caisses canadiennes (plus de 16 % en moyenne). Environ 67 % de la population active n'a pas de régime de pension d'employeur et la plupart des caisses de retraite privées sont en déficit.

Des changements sont inéluctables, dit Claude Lamoureux, actuaire qui a dirigé pendant 17 ans les destinées de l'une des plus importantes caisses de retraite au Canada, celle des enseignants de l'Ontario (connue sous le nom de Teachers'), qui a plus de 87 milliards de dollars d'actifs. Mais, ajoute-t-il, « il ne faut pas paniquer ». Il faut prendre des décisions.

Êtes-vous plutôt optimiste ou pessimiste à propos de l'état de santé général du système de pensions au Canada ?

- Je suis optimiste de nature. La meilleure façon de régler des problèmes, c'est d'en parler et non de les cacher. Je crois qu'il existe des solutions. C'est vrai que 2008 a été une mauvaise année pour les rendements des caisses de retraite au Canada. Mais 2009 s'est révélée bien meilleure. S'il peut y en avoir d'autres comme celle-là, ça va aider.

Le premier pilier du régime canadien de pensions, c'est la Sécurité de la vieillesse, qu'Ottawa verse à tous les citoyens. Ce régime est financé à même le budget normal de l'État. Avec la série de déficits qui s'annonce, craignez-vous que ces prestations ne soient menacées ?

- C'est évident qu'il faudra procéder à des correctifs, à cause des déficits. Il peut y en avoir dans ce programme ou dans d'autres. J'admire les Néerlandais d'avoir pris des mesures : l'État a haussé l'âge normal de la retraite (qui passera de 65 à 66 ans en 2020, puis à 67 ans en 2025) et opté pour n'indexer les pensions que lorsqu'il aurait les moyens de le faire. Mais nos gouvernements ont de la difficulté à prendre ce genre de décisions.

Parce que l'espérance de vie augmente. Plusieurs pays l'ont fait, et il est temps que le Canada adopte des mesures pour alléger le fardeau financier des jeunes, affirme l'actuaire Claude Lamoureux.

En 2008, le rendement de la Caisse de dépôt et placement du Québec a été désastreux : - 25 %. Une perte de près de 40 milliards de dollars. Encore en 2009, la Caisse a eu un rendement bien inférieur à la moyenne. Doit-on craindre pour le Régime de rentes du Québec ?

- Dans le domaine de l'investissement, il ne faut pas regarder sur un horizon d'une ou même de 5 années, mais plutôt de 20, 30 ou 40 ans. Un livre intéressant, Triumph of the Optimists [écrit par Elroy Dimson, Paul Marsh et Mike Staunton], recense les taux de rendement de 1900 à 2008 dans 17 pays. Pour les actions, on a eu un rendement réel moyen (qui tient compte de l'inflation) de 5,2 %. Celui des obligations à long terme a été de 1,8 %. Si on prend une caisse de retraite qui cumule 60 % en actions et 40 % en obligations, on constate qu'il n'y a que trois pays - l'Australie, la Suède et l'Afrique du Sud - qui ont connu un rendement réel plus élevé que 5 %. Or, les actuaires [NDLR : ceux qui évaluent la solvabilité des régimes de retraite] utilisent des hypothèses de rendement de 5 % à 6 % par année pour faire leurs projections. Ce sont des hypothèses que j'appelle « héroïques ». Même s'il n'y a pas de problème dans l'immédiat, avec le vieillissement de la population, il faudra prendre des mesures pour alléger le fardeau financier des jeunes.

Lesquelles suggérez-vous ?

- Ma mesure facile, c'est de hausser l'âge normal de la retraite. L'espérance de vie à 65 ans augmente d'environ un mois par année depuis quelques décennies. Aux États-Unis, le moment de la retraite a été reporté : l'âge normal pour les Américains est maintenant de 66 ans. Quelques pays européens ont fait la même chose. Puisque l'espérance de vie augmente depuis des années, on pourrait, au Canada, hausser l'âge de la retraite d'un mois et demi ou de deux mois par année pendant une certaine période.

On ne verserait plus de rentes avant cet âge pour maintenir les gens au travail ?

- On pourrait continuer à verser des rentes à partir de 60 ans, mais elles seraient moins élevées qu'actuellement. Si une personne veut prendre sa retraite à 60 ans plutôt qu'à 67, il doit y avoir une réduction de la rente en conséquence. Quelqu'un qui cesse de travailler à 60 ans en tire avantage, car il jouit de sa retraite plus tôt. Par contre, pour la société, cette personne contribue moins au régime et en profite plus longtemps.

Le gouvernement du Québec a adopté en 2008 une loi qui permet la retraite progressive. Les gens sont incités à continuer de travailler à temps partiel tout en recevant une partie de leur rente. Qu'en pensez-vous ?

- Dans la mesure où la rente est adaptée en conséquence, je ne trouve pas cela gênant. Le problème, c'est que nos gouvernements donnent souvent des cadeaux sans prendre de mesures pour les faire payer. Du coup, ce sont nos enfants et petits-enfants qui en assumeront le fardeau financier.

Croyez-vous qu'il faudrait aussi augmenter les cotisations à la Régie des rentes du Québec ou au Régime de pensions du Canada (RPC) afin d'assurer leur solidité à long terme ?

- Je ne suis pas leur actuaire. Je n'ai pas mené d'étude là-dessus. Mais il est sûr que la baisse des taux d'intérêt depuis deux décennies a des conséquences. Par exemple, si on promet de payer un dollar dans un an à un retraité alors que le taux d'intérêt en vigueur est de 10 %, aujourd'hui, ce dollar nous coûte 90 cents. Par contre, si le taux d'intérêt courant n'est que de 1 %, la promesse de verser ce même dollar nous coûte 99 cents. En appliquant cet exemple sur une période de 20 ans, la valeur présente de ce dollar ne sera que de 15 cents si le taux d'intérêt est de 10 %, mais elle atteindra 38 cents si le taux est de 5 %. Donc, on constate que la valeur présente augmente beaucoup quand les taux d'intérêt sont bas. Ça n'a donc aucun bon sens que les actuaires utilisent un taux de 5 % pour évaluer le passif (les obligations à long terme à l'égard des retraités) d'un régime de retraite si les taux sur les obligations à rendement réel du Canada sont à 1,6 %.

Donc, il y a un problème de financement du régime public ?

- Il y a un problème de rendement. Il faut être réaliste dans nos cotisations. Si le rendement est très bas, les cotisations devraient être plus élevées.

Beaucoup de travailleurs au Canada n'ont pas de régime de pension d'employeur. Des provinces, comme la Colombie-Britannique et l'Alberta, veulent instaurer un régime additionnel pour pallier cette lacune. Deux options sont examinées : hausser les cotisations au RPC pour payer de meilleures rentes ou créer un régime parallèle géré par le secteur privé, mais à l'échelle nationale. Qu'en dites-vous ?

- Il serait probablement intéressant d'avoir un régime parallèle (au RPC ou à la RRQ) auquel les gens contribueraient. Mais il ne faudrait pas garantir une rente précise. On dirait par exemple à la population : nous allons générer de meilleurs rendements que ce que vous obtiendriez ailleurs. Ce pourrait être géré par des sociétés privées, mais avec des frais annuels de gestion de 0,5 %, inférieurs aux 2 % qu'exigent les fonds communs de placement au Canada.

À peine le tiers de la population active canadienne a un régime de pension d'employeur. Il ne se crée à peu près plus de régimes à prestations déterminées (qui garantissent une rente précise à la retraite) dans le secteur privé. La tendance est plutôt de créer des régimes à cotisations déterminées (dont la rente versée sera dépendante des rendements des marchés). Est-ce que vous le déplorez ?

- C'est évident que c'est déplorable. Quand je regarde ce qui se passe, je suis un peu cynique. Aux États-Unis, on a mis fin aux régimes à prestations déterminées dans beaucoup d'entreprises. Mais les patrons de ces mêmes entreprises veulent les conserver pour eux-mêmes. Selon moi, c'est le meilleur type de régime de pension. Les revenus sont garantis. Cela enlève beaucoup de soucis à la retraite. Le problème des régimes à cotisations déterminées, c'est qu'on offre aux employés de nombreux choix de placement, mais que la plupart n'ont pas les connaissances requises pour investir. Les gens ont tendance à acheter et à vendre au mauvais moment. Donc, leur rendement sur une longue période n'est pas de 5 %, mais plutôt de 2 % ou 3 %. Ce qui fait que leur pension est réduite de moitié.

Que faudrait-il faire pour favoriser la création de régimes à prestations déterminées ?

- La loi prévoit actuellement que l'employeur doit assumer 100 % des risques lorsque les choses tournent mal. Il est responsable des déficits. Quand ça va bien, il devrait aussi conserver 100 % des bénéfices. Je crois que les surplus devraient appartenir à l'employeur. Quant à l'amélioration du régime, elle passerait par la négociation entre employés et employeur. Et ce dernier devrait fournir rapidement, sur deux ou trois ans, l'argent requis pour financer les améliorations.

Les Canadiens ne cotisent pas assez à leur REER, n'épargnent pas suffisamment. Voyez-vous des solutions, fiscales ou autres ?

- Je crois qu'il y a assez de mesures d'incitation fiscales. Nous parlions des gouvernements qui enregistrent des déficits. Il faut qu'ils pensent à leurs dépenses, mais aussi à leurs revenus.

Les cotisations au REER sont déductibles d'impôt. Le compte d'épargne libre d'impôt (CELI) est une autre initiative intéressante. Les gens ne devraient pas chercher à atteindre 70 % de leur revenu de travail une fois à la retraite, mais plutôt viser 50 %. Les personnes moins fortunées disposent quant à elles de programmes sociaux qui les couvrent adéquatement. C'est plutôt la classe moyenne qui devrait épargner un peu plus. Mais il faut aussi faire des choix : on peut décider de prendre plus de vacances quand on est jeune et se dire qu'à 70 ans on réduira sa consommation.

COMMENTAIRE DE PHILOMAGE

Le principe que chaque génération devrait assumer ses frais rendue à la retraite devrait primer dans la mesure du possible.

Dans quelle situation seront les sociétés occidentales dans 20, 30 ou 40 ans, ou quel avenir réserve-t-on aux jeunes, voilà des questions qui sont très difficiles à répondre, compte tenu qu'il existe un grand nombre d'impondérables dans les visions basées sur la prospective. Qui aurait pensé qu'Internet et les nouvelles technologies en général révolutionneraient les communications, les façons de travailler ou de produire,… en si peu de temps? Et pourtant, c'est arrivé.

Vouloir changer l'âge de la retraite obligatoire, tout en laissant le libre arbitre aux futurs retraités de disposer d'eux-mêmes aboutirait à des rentes amoindries si l'on lit ce qui est envisagé ci-dessus. Dans le fond, c'est ce que l'on ne veut pas qu'il arrive aux jeunes d'aujourd'hui quand ils seront à l'âge de prendre leur retraite. Ça n'a donc pas de bon sens !

Ce qui semble pertinent, c'est de créer une caisse nationale, à l'échelle du Canada (basée sur le niveau de vie moyen des Canadiens), où les gens déposeraient une partie de leurs revenus après impôt (une forme de cotisation nationale) et qui serviraient comme cagnotte quand ils arriveraient à leur retraite. Ce serait des revenus garantis, définis à la hauteur des contributions individuelles. Ils seraient indépendants du RPC et les Gouvernements pourraient s'appuyer sur ces fonds pour investir ou financer des infrastructures et des services ou soins destinés aux aînés.

Il est clair toutefois, qu'il faut jongler avec ces perspectives, dès maintenant. Demain, il sera trop tard.

RD

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vendredi, avril 09, 2010

 

Peu importe votre âge, faites partie du « Club des 120 ans »

L'origine du Club des 120 ans

L'Association médicale des Caraïbes (AMECA), une organisation non gouvernementale membre de l'Association des pays des Caraïbes, a fondé le 24 septembre 2003 le Club des 120 ans : un projet unique pour rassembler les personnes souhaitant vivre jusqu'à cet âge, tout en maintenant un haut niveau de vie. Le Club supporte l'engagement personnel de ses membres et contribue d'une façon telle que la majorité d'entre eux puissent atteindre leurs objectifs.

Ce Club, créé comme un projet noble et futuriste, est l'initiative d'un professeur cubain. Le docteur Eugenio Selman, président de l'AMECA, l'a développé puis mis en activité pour les Cubains ainsi que pour les personnes d'autres pays voulant en devenir membres.

Le Club ne s'adresse pas exclusivement aux personnes plus âgées mais à tout un chacun, incluant les adolescents. La diversité des âges et les différences entre les individus encouragent un niveau de créativité élevé et contribuent à la motivation des membres

« Le Club des 120 ans » maintenant au Québec

Grande première au 7e Salon des Générations de Québec, le 21 mai prochain! Le Club des 120 ans du Québec sera officiellement lancé et la population de toute la province sera invitée à joindre les rangs. Il s'agit d'un projet unique pour rassembler les personnes souhaitant vivre jusqu'à cet âge, tout en maintenant un haut niveau de vie. Un kiosque sera spécialement aménagé pour ceux qui veulent plus et s'inscrire. Plusieurs conférences sont aussi au programme d'activités des trois jours du Salon des Générations de Québec qui se tiendra du 21 au 23 mai, au Centre des foires d'Expo-Cité.

Noble et futuriste, le Club ne s'adresse pas exclusivement aux personnes âgées, mais à tous, incluant les adolescents, parce que la diversité des âges et les différences entre les individus encouragent un niveau de créativité élevé et contribuent à la motivation des membres. À l'heure actuelle, l'espérance de vie des Canadiens est de 76 ans pour les hommes et de 82 ans pour les femmes; donc, une moyenne générale de 78 ans. Il n'est pas utopique de penser que ce chiffre grimpera à plus de 80 ans, au cours de la présente décennie qui débute.

SIX ASPECTS FONDAMENTAUX

« Le Club des 120 ans » met l'accent sur six aspects fondamentaux : la motivation, l'importance d'une bonne alimentation, la santé et la génétique, l'activité physique, la culture et l'environnement. Il est l'initiative, comme on l'a dit précédemment, d'un professeur cubain, le docteur Eugenio Selman qui l'a développé puis mis en activité pour les Cubains, ainsi que pour les personnes d'autres pays voulant en devenir membres. Le club fait partie de l'Association médicale des Caraïbes et est aussi membre de l'Association des pays des Caraïbes. Il comprend 61 groupes de spécialistes qui travaillent dans des secteurs liés à la longévité. Le club possède un statut spécial de conseiller au sein du Conseil économique et social des Nations Unies.

Selon Statistique Canada, le pays comptait 6 000 centenaires en 2001, sur une population de près 30 millions. Alors qu'il y a près de 3 000 centenaires sur l'île de Cuba qui compte presque trois fois moins d'habitants, soit un peu plus de onze millions. Parmi les activités du club, mentionnons la planification de groupes de discussion et d'exposés sur des enjeux relevant de la santé. Mieux vaut prévenir que guérir, disent certains, et pourquoi pas se répérer ensemble… un esprit sain dans un corps sain! Nous n'avons rien inventé en quelque sorte, mais nous croyons en ce discours d'une vie meilleure pour les générations futures.

PHILOSOPHIE DE VIE

Selon le docteur Selman, « un être humain est une créature avec des habitudes. Et la force de l'habitude peut entraîner la réalisation de bonnes ou de mauvaises choses. Et la force de l'habitude peut entraîner la réalisation de bonnes ou de mauvaises choses. Si nous nous prenons en main, notre corps peut alors résoudre ses problèmes. Si nous sommes optimistes, et ceci a déjà été prouvé par des expériences scientifiques, notre système immunitaire s'améliorera : en revanche, si nous sommes pessimistes, rien ne se passera. Un docteur peut seulement aider une machine puissante, le corps humain ».

Sans aucun doute, « le Club des 120 ans » offre une possibilité unique permettant à tous d'en faire partie avec l'intention de s'assurer un futur plus significatif et jouir ainsi des beautés de la vie. Dans des conditions idéales et avec un mode de vie équilibré, l'être humain peut vivre jusqu'à 120 ans. Il s'agit de fait rarissime en ce début de nouveau millénaire, mais qu'en sera-t-il dans 50 ans… en 2060. Nos enfants, nos petits-enfants et leurs enfants peuvent y rêver. Pour l'instant, il s'agit d'un nouveau mode de vie, et non d'un engagement ferme de longévité assurée, si vous devenez membre du Club des 120 ans.

OBJECTIF

L'objectif de M. André Guillemette, initiateur de ce projet du « Club des 120 ans », est de recruter 5 000 membres en 2010. Et cela principalement grâce à la visibilité offerte dans des Salons des Générations présentés annuellement dans six villes du Québec. Monsieur Guillemette croit qu'il doublera ce chiffre dès le printemps 2011 et il se fixe l'objectif de 100 000 membres, en 2013, lorsque l'on fêtera le dixième anniversaire du Salon des générations.

Plusieurs privilèges seront accordés aux membres du « Club des 120 ans », par de nombreuses entreprises québécoises, des associations et organismes publics et privés. La carte de membre inclura en effet plusieurs privilèges associés au mieux-vivre!

STATISTIQUES

Au 1er juillet 2009, on a dénombré 1 291 600 personnes de 80 ans et plus au Canada. Elles représentaient 3,8 % de la population canadienne.

On estimait le nombre de personnes de 100 ans et plus au pays à 6 000. En 2001, soit la première année pour laquelle des estimations démographiques de centenaires étaient disponibles, on en dénombrait 3 400. Selon les plus récentes projections démographiques, l'effectif des centenaires au pays atteindrait environ 15 000 personnes au début de la décennie 2010.

Source : Le journal des 50 +

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Connaissez-vous le RQRA?

M. Yves Desjardins, président-directeur général du Regroupement québécois des résidences pour aînés (RQRA)

Regroupement québécois des résidences pour aînés (RQRA) :

Le Regroupement québécois des résidences des Aînés ou RQRA est un organisme à but non lucratif qui regroupe des résidences et des centres d'hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) offrant un milieu de vie aux personnes âgées autonomes et des services d'assistance ainsi que des soins aux personnes âgées en perte d'autonomie.

Valeurs :

Le RQRA véhicule auprès de ses membres des valeurs fondamentales de respect, d'intégrité et d'excellence. Le RQRA reconnaît le vieillissement comme une étape de la vie et s'engage à valoriser auprès de ses membres, la poursuite de cet objectif : offrir à la personne vieillissante une alternative agréable à sa résidence individuelle et lui permettre d'avoir la même autonomie, le même libre choix en ce qui concerne l'organisation de sa vie et le même sentiment d'habiter un lieu où on se sent chez soi.

Le RQRA, une force de représentation

Le RQRA regroupe des gestionnaires et des propriétaires de résidences et CHSLD privés de dix chambres ou appartements et plus offrant, dans tout le Québec, une gamme plus ou moins étendue de services et de soins. Forte du mandat que lui confient ses membres, le RQRA contribue à faire avancer significativement de nombreux dossiers porteurs pour le secteur de l'habitation et de l'hébergement des personnes âgées au Québec, en mettant à profit sa force de représentation aux niveaux politique, administratif et opérationnel.

Le RQRA intervient dans certains dossiers sociaux et économiques dont les retombées bénéficient non seulement à ses membres, mais également à la société québécoise dans son ensemble.

Le RQRA, un regroupement de qualité

La mise en place d'un processus d'amélioration continue de la qualité des services offerts passe nécessairement par la formation. Le regroupement travaille en étroite collaboration avec les principaux intervenants du domaine pour développer des programmes de formation structurés répondant aux besoins de ses membres.

« Place au défi du vieillissement de la population » et points de vue exprimés par Yves Desjardins, PDG de la RQRA

Article de Réal Demers, le journal des 50 +

Le vieillissement de la population osera de nombreux défis à la société québécoise, particulièrement dans le secteur de l'hébergement et des soins de santé. Selon Yves Desjardins, PDG de RQRA, les propriétaires de résidences privées doivent se préparer dès maintenant à relever le défi de la démographie.

« Le vieillissement de la population québécoise représente évidemment un potentiel de développement immense pour les gestionnaires de résidences privées. En raison de l'arrivée massive des baby-boomers sur le marché, il faudra toutefois mettre en œuvre une approche différente pour répondre à leurs besoins. Cette clientèle sera plus exigeante et les gestionnaires devront s'adapter à cette nouvelle réalité », explique le pdg dont l'organisation regroupe 586 des quelque 2 210 résidences privées à l'échelle du Québec.

Le caractère du milieu de vie en résidence ainsi que la diversité des activités et services offerts constituent autant d'éléments qui pourraient éventuellement faire l'objet d'ajustement au cours des prochaines années.

Résidences toujours plus grandes

Selon M. Desjardins, plusieurs tendances se font actuellement sentir dans l'univers des résidences privées pour aînés. « On note une tendance vers des résidences de plus en plus imposantes, ce qui pourrait signifier des années plus difficiles pour les résidences de petite taille ». La mise en place de nouveaux services et la présence de personnel mieux qualifié représentent deux facettes en émergence sur le marché.

« Notre juste place »

Par ailleurs, quelque 300 propriétaires et représentants de l'industrie se sont donné rendez-vous dans un hôtel montréalais du 17 au 19 février dernier, afin de prendre part au congrès annuel du RQRA. Sous le thème « Notre juste place », l'événement a donné lieu à des conférences et à des ateliers sur plusieurs thèmes dont la certification des résidences privées, l'équité salariale et l'approche relationnelle des soins. « Comme l'indique le thème du congrès, le RQRA veut prendre sa place, faire partie des discussions avec le gouvernement et les autres intervenants du milieu. Après tout, le secteur des résidences pour aînés est l'acteur privé le plus important en santé au Québec. »

RQRA

Site Internet : http://www.rqra.qc.ca/

Adresse postale :

2325, rue Centre, bureau 307

Montréal (Québec) H3K 1J6

Tél.: (514) 526-3777, 1 888 440-3777

Téléc.: (514) 526-2662

Courriel: info@rqra.qc.ca

RD

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