mercredi, avril 21, 2010

 

Pourquoi certains retraités retournent au travail?

Ci-contre, « Patch Adams », le clown sensé faire rire les aînés du Québec. Un cadeau de la ministre Marguerite Blais.

Voici trois cas de retraités qui expliquent pourquoi ils sont retournés au travail.

« Ma planificatrice financière m'a dit que ce n'était pas payant pour moi de rester au travail, alors j'ai pris ma retraite », explique Yvon Paré. Cet ancien professeur de cégep est ensuite retourné travailler à temps partiel, comme chargé de cours à l'Université de Montréal, où il forme sa relève.

« Je ne me voyais pas rester improductif. Je suis curieux, j'aime les nouveaux défis et j'ai toujours la passion d'enseigner. »

Yvon Paré et sa conjointe Carole Casavant-Paré sont tous les deux des retraités actifs. Infirmière à la retraite, elle aussi est retournée au travail, à temps partiel, parce qu'elle tenait à son « identité sociale ». Âgé de 61 ans, ce couple de Saint-Bruno incarne la réalité des baby-boomers : ils ont trimé dur et veulent s'accorder du répit, mais ils refusent l'inactivité et veulent un travail valorisant qui réponde à leurs critères.

Pas de pression

Carole Casant-Paré était gestionnaire de cas au programme de soutien à domicile d'un CLSC. Elle s'est prévalue de la retraite progressive, mais malgré cela, le poids des responsabilités était trop lourd, car on lui demandait d'être à la fois intervenants-pivot auprès de sa clientèle régulière et d'aller faire des évaluations à domicile dans le cadre d'autres programmes (désengorgement des urgences, soins palliatifs, convalescence).

Puis le CLSC l'a rappelée pour faire de façon ponctuelle une partie de son ancien travail, soit les évaluations à domicile. Le travail avait été réorganisé et les deux tâches avaient été séparées. Elle a accepté avec joie. « C'est ponctuel, je fais ce que je connais le mieux, et je peux utiliser mon expertise », relate-t-elle. Ce emploi lui permet également d'être aidante naturelle pour sa mère et son beau-père, tous deux âgés de 86 ans.

Pas pour l'argent

Après avoir passé un an au golf, George Bourelle, ancien pdg de Prévost Car et de Novabus, s'ennuyait. Il a d'abord accepté de siéger à un conseil d'administration. Ensuite, ce fut un mandat à titre de dirigeant par intérim. Maintenant, il siège à quelques conseils et il aide de jeunes présidents d'entreprise qui recherchent de l'accompagnement individuel en stratégie.

À 69 ans, Georges Bourelle est donc « au travail » environ trois jours par semaine. « L'argent que cela m'apporte, ce n'est pas grand-chose, observe-t-il. Je le fait parce que je trouve important de transmettre mon expérience et parce que j'ai envie de rester en contact avec mon réseau social. De cette façon, j'ai le bonheur de contribuer à bâtir quelque chose sans avoir à en subir le stress », explique-t-il.

Trois raisons pour retourner au travail

Selon la psychologue Josée Blondin, le retour au travail répond à trois besoins élémentaires : un besoin de structure, un besoin d'intégration sociale et un besoin d'accompagnement.

Sonder ces motivations chez leurs employés aidera les employeurs à mieux formuler leur offre. Votre employé a-t-il envie de développer des compétences non exploitées? Veut-il continuer à faire ce qu'il fait le mieux? Voilà des pistes, avance-t-elle. Quant à eux, les retraités de retour au travail doivent cerner leurs motivations avant de s'engager dans un nouvel emploi.

Chose certaine, l'employeur sera appelé à faire preuve d'une plus grande souplesse. « Ils me disent : l'été je ne travaille pas, je fais mon jardin. L'hiver, s'il y a tempête de neige, oubliez-moi; et rappelez-moi seulement si vous avez un mandat intéressant », lance Marie-Christine Hébert, directrice-adjointe des ressources humaines à la Commission scolaire de Montréal.

Source : Journal Les affaires, du 3 au 9 avril 2010.

COMMENTAIRE DE PHILOMAGE

À ce chapitre, rappelons que le ministre Sam Hamad dirige un comité interministériel sur le vieillissement actif depuis avril 2010. Dans cette démarche, il est accompagné du ministre des Finances, Raymond Bachand et de la ministre des Aînés, Marguerite Blais. « Nous voulons trouver des incitatifs pour encourager les employés de 55 ans et plus à demeurer des travailleurs actifs. Nous voulons aussi aider les employeurs à fidéliser cette main-d'œuvre. La rareté les rendra plus souple », dit le ministre Hamad concernant son mandat.

Je leur souhaite bonne chance! Il m'apparaît très clairement que ceux qui auront les moyens de prendre leur retraite vont la prendre en très grande majorité. Après cinq ans à la retraite, dans mon cas personnel, je ne me suis pas ennuyé une seconde et il n'a jamais été question d'un retour éventuel sur le marché du travail. Les raisons personnelles sont multiples : premièrement, il y a la santé et le besoin de vivre à son rythme et sans stress. Deuxièmement, après avoir gagné ses études dès l'âge de 17 ans, et n'avoir pas arrêté de travailler depuis cette date, l'incitatif d'un retour au travail après 60 ans est très faible, même pour « des considérations d'intégration sociale ». Ce qu'il ne faut pas oublier, c'est que l'humain change en vieillissant et ses priorités aussi. Ceux qui vieillissent mal ou s'adaptent mal à leur nouveau contexte de vie sont les personnes qui vont rechercher à faire un retour sur le marché du travail. Tant mieux si ces personnes y trouvent un leitmotiev pour poursuivre leur vie, mais quant à moi, je les salue bien bas parce que le temps de la retraite n'a pas de prix, et ce n'est surtout pas le temps de tenter de se revaloriser et de reprendre le collier...

RD

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