mardi, novembre 30, 2010

 

Les personnes âgées du Québec en meilleure santé que leurs ancêtres

Neuf aînés sur 10 considèrent leur santé comme étant bonne, très bonne ou excellente. Les personnes âgées se disent, dans la même proportion, satisfaites ou très satisfaites de leur vie en général. Six aînés sur 10 se disent par ailleurs actifs ou très actifs physiquement.

La Presse Canadienne, Montréal, 30 novembre 2010

Contrairement à certaines idées reçues sur les conditions de vie des personnes âgées, une étude révèle que nos aînés sont en bonne forme physique et qu'ils sont en meilleure santé que leurs ancêtres.

L'enquête, menée auprès de 1528 membres de l'Association des retraités de l'éducation et des autres services publics du Québec (AREQ) et du Réseau des Fédérations de l'âge d'or (FADOQ), révèle également que les personnes de 55 ans et plus utilisent avec modération les services de santé et qu'elles consomment relativement peu de médicaments.

Ainsi, 9 aînés sur 10 considèrent leur santé comme étant bonne, très bonne ou excellente. Les personnes âgées se disent, dans la même proportion, satisfaites ou très satisfaites de leur vie en général. Six aînés sur 10 se disent par ailleurs actifs ou très actifs physiquement.

L'étude révèle également qu'un aîné sur 10 déclare avoir un problème de santé qui limite ses activités. Quant aux médicaments, les personnes âgées disent en consommer en moyenne 1,9 par jour, incluant les médicaments offerts en vente libre.

La présidente de l'AREQ, Mariette Gélinas, en déduit que les aînés ne doivent pas être pointés du doigt pour expliquer la croissance des coûts du système de santé, l'étude démontrant de surcroît qu'une personne âgée sur dix a été hospitalisée au cours de la dernière année.

Quant à la ministre responsable des Aînés, Marguerite Blais, elle estime que les résultats de cette étude gagneraient à être connus, puisqu'ils mettent en lumière le fait que les aînés peuvent être un «apport incroyable» à notre société.

Les résultats de l'enquête serviront à produire du matériel d'information destiné aux personnes âgées ainsi qu'au public en général.

COMMENTAIRE DE PHILOMAGE

Il semble de plus en plus évident, au fur et à mesure que les baby-boomers prendront leur retraite, que leurs acquis au plan de la santé, de l'éducation et en général, de leur façon de prendre soin de soi vont prévaloir et faire en sorte qu'ils seront des patients moins lourds à traiter que la génération précédente. D'après moi, ils seront aussi capables de mieux gérer leur vie et de profiter pleinement de leur retraite, tout en prenant de l'âge. Ce sont des facteurs importants à prendre en considération lorsque l'on évalue les coûts futurs du système de santé du Québec.

RD

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lundi, novembre 29, 2010

 

Elisabeth Kübler-Ross, une pionnière dans le domaine des soins palliatifs

VOIR LE SITE : http://ekr.france.free.fr/destin.htm

Personnalité unanimement reconnue comme une des plus influentes du 20ème siècle, le Docteur Elisabeth Kübler-Ross n'a laissé indifférent aucun de ceux qui l'ont lu, écouté ou connu.

Auteur du best seller « Les derniers instants de la vie » et de nombreux autres ouvrages traduits dans une trentaine de langues, elle est la figure de proue de la thanatologie moderne et de l'accompagnement des mourants.

Psychiatre, professeur de médecine du comportement, maintes fois Docteur Honoris Causa, citoyenne d'honneur d'une centaine de villes à travers le monde, adulée, chérie ou dénigrée, Elisabeth Kübler-Ross, indifférente aux honneurs comme aux critiques, n'a eu de cesse de plaider pour une humanité plus aimante, ouverte sur les autres et confiante en la vie, persuadée que par-delà la mort, un destin l'attend.

UN DESTIN ÉTONNANT!

Quelle existence étonnante que celle du Docteur Elisabeth Kübler-Ross ! Pour la plupart de ceux qui l'ont approché, elle était tout simplement « Elisabeth ». Sa présence rayonnante auprès des malades, sa verve, ses talents d'orateur (elle attirait des milliers d'auditeurs à chacune de ses conférences), sa conviction que la mort n'est qu'une transition d'un monde vers un autre, faisait d'elle un personnage quasi mythique. D'aucuns n'hésitaient pas à la nommer ironiquement « sainte Élisabeth ». Véritable gourou pour les plus fragiles, personnalité par trop new age pour certains scientifiques (qui l'avaient exclu de leur rang), elle traçait son chemin indifférente aux commentaires, prisonnière d'aucun système et toujours terriblement accessible. Prix Nobel, elle aurait pu l'être, tant ses travaux ont eu une influence considérable sur les soignants et les professionnels de l'accompagnement. Mais elle aurait dû taire ses convictions spirituelles, ce qui à quoi elle ne pouvait se résoudre. En effet, comment évoquer cette question de la mort sans soulever de multiples interrogations sur le destin de l'être, sa relation avec ses frères humains et avec la transcendance ? Plutôt que de briguer les honneurs, jouir de sa renommée ou accumuler des biens, elle préférait la simplicité du contact, la chaleur du partage, obnubilée par la recherche d'un monde meilleur. Détestant l'hypocrisie, elle mettait sa vie en adéquation avec les valeurs universelles qui nourrissaient ses livres : simplicité, respect, non jugement, tolérance, compassion, liberté, amour. Qu'importe ses détracteurs qui jugeaient ridicule ce côté peace and love, elle souhaitait être l'amie. Le pasteur Martin Luther King, la bienheureuse Mère Térésa de Calcutta, Gandhi et bien d'autres l'avaient accueillie comme tel.

L'histoire de sa vie est un véritable roman. Tout commence par sa naissance à Zurich en suisse alémanique, dont elle conservera toujours un fort accent si caractéristique. Née triplette le 8 juillet 1926, elle pesait à peine un kilo à une époque où n'existait ni couveuse ni lait maternisé. On imagine combien elle a dû développer d'emblée une énergie considérable pour survivre. Détestant cette manie de l'époque dans les milieux aisés de vouloir élever les jumeaux ou les triplés de manière strictement semblable, elle n'avait de cesse de lutter pour son individuation. Entre Erika, Eva et Elisabeth Kübler, c'était cette dernière qui osait tenir le plus tête lorsqu'elle était certaine que sa position était juste. « Elle aurait préféré se faire battre plutôt que de renoncer », témoignent ses sœurs. Selon elles, son intérêt pour les questions inhérentes à la mort débute dès le plus jeune âge, lorsqu'un voisin âgé se blesse gravement en tombant d'un arbre. Venu le visiter en compagnie de sa famille, elle est la seule à adopter une attitude naturelle faite d'intérêt et de sympathie. De sorte que le vieil homme paralysé lui confie ses peurs.

L'histoire de sa vie est un véritable roman. Tout commence par sa naissance à Zurich en suisse alémanique, dont elle conservera toujours un fort accent si caractéristique. Née triplette le 8 juillet 1926, elle pesait à peine un kilo à une époque où n'existait ni couveuse ni lait maternisé. On imagine combien elle a dû développer d'emblée une énergie considérable pour survivre. Détestant cette manie de l'époque dans les milieux aisés de vouloir élever les jumeaux ou les triplés de manière strictement semblable, elle n'avait de cesse de lutter pour son individuation. Entre Erika, Eva et Elisabeth Kübler, c'était cette dernière qui osait tenir le plus tête lorsqu'elle était certaine que sa position était juste. « Elle aurait préféré se faire battre plutôt que de renoncer », témoignent ses sœurs. Selon elles, son intérêt pour les questions inhérentes à la mort débute dès le plus jeune âge, lorsqu'un voisin âgé se blesse gravement en tombant d'un arbre. Venu le visiter en compagnie de sa famille, elle est la seule à adopter une attitude naturelle faite d'intérêt et de sympathie. De sorte que le vieil homme paralysé lui confie ses peurs.

Contrairement aux souhaits de ses parents qui l'auraient préféré voir construire un foyer, elle manifeste le désir de devenir médecin et trouve un emploi dans un laboratoire afin de subvenir elle-même à ses études. Nous sommes à la fin des années 30. C'est l'époque des premiers réfugiés juifs arrivant en Suisse. Elle est chargée de les accueillir, les laver, les épouiller et les réconforter. La souffrance de ces êtres apeurés fuyant le régime nazi est sa première expérience de la détresse humaine. Elle la saisit à bras le corps sans ménager sa peine. Engagée volontaire dans les « Peace Corps », troupes de bénévoles dont la mission est de soutenir les populations après la libération, elle part en Pologne. Elle découvre l'horreur des camps de concentration, notamment celui de Maïdenek où étaient orientés femmes et enfants. Elle frissonne devant les amas de cheveux, de chaussures, de lunettes, par hangars entiers. Là, elle découvre sur les murs des baraquements réservés aux enfants, des dessins de papillons, symboles de transformation. Elle est alors persuadée que ces petits, avant de disparaître dans les chambres à gaz, avaient l'intuition qu'ils survivraient à cette horreur en accédant à un monde meilleur. Le papillon deviendra son emblème. Plus tard, elle fera souvent le parallèle entre les mourants et la chrysalide dont sort libéré le papillon.

Ayant failli périr du typhus au bord d'un chemin alors qu'elle rentrait de Pologne, elle passe un court séjour dans l'est de la France où elle s'occupe de prisonniers allemands. Choquée par les traitements qui leur sont infligés, elle gardera un souvenir mitigé de notre pays. Elle achève ses études de médecine en 1957, diplômée de l'Université de Zurich. Elle rencontre à cette occasion un jeune interne américain, Emmanuel Ross, dont elle décide qu'il sera un jour son mari. Beau garçon, convoité par beaucoup de jeunes femmes suisses (Elisabeth est loin d'être la plus attirante), il est en définitive séduit par sa volonté farouche et se laisse entraîner au domicile de ses parents. Le mariage a lieu en février 1958 ; les jeunes époux décident de vivre aux États-Unis et d'y poursuivre leurs carrières. La découverte de l'Amérique moderne est un choc pour la jeune Elisabeth, désormais Kübler-Ross. Sait-elle qu'à peine dix ans plus tard, elle fera la une du très populaire « Time Magazine » ?

Arrêtons-nous sur cette personnalité hors du commun. Elisabeth montre déjà une assurance troublante. Amoureuse de sa Suisse natale, de ses traditions encore fortes, elle a du mal à comprendre cette société fondée sur le pouvoir et l'argent mais pas à s'y intégrer. Elle s'amuse des facilités offertes outre atlantique mais ne fait pas du confort sa préoccupation, du Dollar sa religion. Installée chichement à New York avec son époux, elle est déterminée à poursuivre sa spécialité de psychiatrie. Appelée à plusieurs reprises au chevet de patients qui divaguent à l'occasion de leur agonie, elle est très vite touchée par l'abandon dans lequel vivent ces malades, délaissés par une médecine toute puissante vis-à-vis de laquelle ils représentent un échec. Plutôt que de les calmer par des drogues sédatives, elle les interroge sur leurs peurs, leurs croyances et leurs attentes. Scandale ! A l'heure de la fusée sur la lune, des grosses américaines et du rock and roll, cette approche apparaît totalement déplacée. Il faut taire la mort, faire en sorte qu'elle survienne le plus discrètement possible afin de ne pas perturber la griserie des vivants hantés du phantasme d'immortalité. On lui bloque l'accès des services ; qu'importe, elle y pénètre la nuit. On la surnomme « le vautour », qualifie de morbide son intérêt pour les mourants.

Suivant son mari dans le Colorado puis à Chicago, au gré de ses affectations, son chef de service lui confie un jour la tache d'animer une conférence auprès des étudiants en médecine, car il doit s'absenter soudainement. Libre à elle de choisir le sujet. Elle a 24 h pour rédiger sa conférence. Elle décide de parler de la mort à ces jeunes médecins, espérant qu'ils développeront plus tard une attitude différente de celle de leurs aînés. Se précipitant dans la bibliothèque de l'université pour consulter des ouvrages, elle réalise, hélas, qu'aucun écrit ne traite sérieusement du sujet. Une idée germe alors soudainement dans son esprit. Elle a fait connaissance peu de temps auparavant d'une adolescente en phase terminale. Elle décide de la faire venir sur l'estrade pour relater elle-même son vécu de la maladie et son attente de la mort. Un silence glacé plane sur l'assistance durant ce témoignage ; quelques nez se vident dans un mouchoir ; une grande émotion envahit l'amphithéâtre suivie d'applaudissements nourris à la fin de la conférence. Cet évènement improvisé fait le tour de la ville et s'étend au-delà. Beaucoup sont choqués par la méthode ; quelques-uns saluent l'audace de ce médecin, soulignent son mérite et celui de sa jeune patiente. Bientôt, elle est désignée comme la spécialiste des malades en phase terminale.

Mais que leur dit-elle exactement ? Rien, répond-elle ! Elle ne fait que les écouter, eux si isolés dans leur souffrance, plongés par les soignants et leur entourage dans un silence pesant. Elle les questionne : « que pensez-vous de votre maladie ? » ; « que vous ont dit les médecins ? » ; « allez-vous guérir ? » ; « l'avenir vous fait-il peur ? » ; « que ressentez-vous ? ». Ces questions ouvertes permettent aux malades de rompre la conspiration du silence et de s'épancher. Un jour, un groupe de futurs pasteurs frappe à sa porte. Un de ces jeunes gens prend la parole et lui dit : « dans notre prochain ministère, nous allons devoir accompagner les fidèles aux portes de la mort ; or, nous ne connaissons rien de cet évènement et ne savons pas comment nous y prendre ; on nous a dit que vous vous êtes spécialisée dans ce domaine ; pourriez-vous nous former ?» Elisabeth répond modestement qu'elle-même sait très peu de choses sur ce que vivent les malades à cette étape de leur vie. Mais puisque l'occasion lui est donnée, elle propose à ce groupe d'étudiants de réaliser des entretiens et d'en consigner le contenu. Elle repère donc des patients en fin de vie dans les services du Billings Hospital de Chicago où elle exerce, et leur soumet cette proposition. La plupart acceptent. Elisabeth mène l'échange en informant les patients que derrière ce miroir sans tain, se tiennent les étudiants qui prennent des notes. Plus de deux cents interviews seront ainsi consignés. Quelque soit l'âge, le sexe et la couleur des patients, il semble que des éléments communs se dégagent de ces entretiens. Elisabeth en vient à décrire le parcours psychologique des malades en fin de vie en révélant plusieurs stades de leur cheminement : le choc à l'annonce du diagnostic, le déni, la colère, le marchandage, la dépression et l'acceptation. Elle rédige à toute vitesse un ouvrage qu'elle intitule « Les deniers instants de la vie ». Elle le dépose chez un éditeur bon marché, Macmillan, sans négocier le moindre contrat d'édition, toute heureuse d'avoir pu trouver une opportunité de faire connaître ses travaux. Concomitamment, une journaliste du très célèbre Time Magazine qui a entendu parler d'elle, vient assister à ses consultations. Ne souhaitant pas être mise en exergue, elle désigne encore une fois à cette journaliste une jeune femme leucémique qui relatera son parcours psychologique et la nature de ses entretiens avec Elisabeth. Le magazine décide de faire de ce sujet sa une et son livre sort. Nous sommes en 1969. C'est un formidable succès. Un ras de marée atteint Elisabeth sollicitée de toute part pour prendre la parole ; des sacs entiers de courriers lui parviennent des mois durant qui mobilisent tout son entourage afin que chaque lettre reçoive une réponse. Le destin a basculé. Jamais plus Elisabeth ne sera anonyme.

Ses confrères n'apprécient que peu ce succès soudain qui ne met pas leur médecine en valeur. Quant au Billings Hospital, il s'insurge contre cette mauvaise publicité faite à l'établissement sensé être un modèle de soins… et de guérison. Leur collaboration finira donc là. Pourquoi un tel succès ? Comment un seul livre a-t-il pu déclencher un si vaste mouvement ? Il est a posteriori aisé de le comprendre. Partout dans le monde, des soignants et singulièrement des femmes (infirmières, aides-soignantes, etc…) confrontés à des malades en fin de vie, éprouvaient avec eux une grande frustration : celle de ne pouvoir communiquer. Formée pour soigner les malades dans une perspective de guérison, la médecine allant de progrès en progrès, elles se trouvaient très démunie devant la mort, aucune formation ne leur ayant été apportée dans ce domaine. Pire, les médecins les abandonnaient plus soucieux de poursuivre à tout crin leur combat contre la maladie que d'apporter soulagement et réconfort aux mourants. Elles se sentaient abandonnées. Ce livre leur donnait enfin des repères. Inspirées par sa lecture, elles pouvaient se permettre d'oser ce face à face si dur avec les mourants, lesquels enfin trouvaient écoute et compassion. Elles savaient désormais que face à un être déniant la gravité de son pronostic, point n'était nécessaire de lui faire croire qu'il guérirait, mais seulement de comprendre qu'il s'agissait là d'un mécanisme de défense et que le temps ferait sans doute son œuvre. Plus nécessaire non plus de se défendre contre des malades agressifs lesquels transposaient vers les soignants la violence qui leur était faite : celle de voir s'écrouler tous leurs projets de vie. Reconnaître cette colère intérieure, lui permettre de s'exprimer, attendre qu'elle se dégonfle était la seule attitude légitime. Entendre le malade essayer de trouver des issues à l'inéluctabilité de son destin en demandant qui, un laps de temps supplémentaire, qui un nouveau traitement peut-être, attendre qu'il prenne petit à petit conscience de son état plutôt que de le ramener sans cesse à la réalité de la maladie et ne jamais le réduire à cette dernière. Accueillir les pleurs plutôt que vouloir sécher les larmes ; car pour effectuer la séparation, il est nécessaire de rompre chacun des liens qui nous unissent à la vie et ceci ne se fait pas sans douleur. Rester quoiqu'il en soit confiant en ce processus psychologique intimement inscrit au cœur de l'homme qui l'emmène vers l'acceptation, chacun selon son rythme et à sa manière. Il existe des marches avant et des marches arrière dans ce cheminement, des moments d'immobilisme, explique Elisabeth, mais tous, nous y parvenons. Ceux qui arrivent au stade de l'acceptation, témoignent de cette sérénité acquise devant la mort. Ils mettent leurs affaires en ordre, transmettent à leurs proches les leçons qu'ils ont appris de la vie, rentrent dans une dynamique du pardon avec ceux qui les ont blessés ou qu'ils ont blessés et goûtent avec une intensité infinie les quelques instants qui leur restent encore à vivre. Ainsi une tasse de café tendue avec gentillesse éclaire-t-elle leur visage, un sourire les comble. D'autres accèdent à cette dernière étape dans le secret de l'inconscience, alors qu'ils sont déjà dans le coma, après un travail intérieur qui les a parfois mené loin dans la colère ou la tristesse. Il ne faut qu'une fraction de seconde pour y parvenir. Elisabeth en est certaine : tant que l'on a pas fait tous ses deuils, il n'est pas possible de quitter cette terre. Et de souligner l'importance du langage symbolique des malades, en particulier des enfants, qu'il convient d'entendre et de décrypter.

Une révolution tranquille se déroule alors dans les couloirs feutrés des hôpitaux. Au seuil de la mort, l'homme malade et ceux qui se sont donnés pour mission de les accompagner ne sont plus seuls. L'âme d'Elisabeth est là qui guident leurs échanges. Les soins palliatifs sont en marche. L'accompagnement devient le maître mot de cette nouvelle discipline qui vient remettre la mort à sa place : dans la vie. Des groupes de travail se constituent, des unités de soins palliatifs, des hospices, des services de soins à domicile se développent animés de cette nouvelle philosophie. Le mouvement est international et se poursuit aujourd'hui. La Société Européenne de Soins Palliatifs rendra d'ailleurs un vibrant hommage à Elisabeth Kübler-Ross lors de son congrès de Genève, 100 jours avant l'an 2000, saluant là le travail de pionnière qu'elle a mené.

Désormais promue au rang de célébrité, Elisabeth n'a que faire de l'argent qui lui est proposé. Puisqu'elle ne trouve grâce dans les hôpitaux, elle ira de capitale en capitale égrainer son discours. Les cheveux courts, légèrement frisés, des yeux clairs, limpides, une mâchoire prononcée, des lunettes épaisses barrant le front qui renforcent son autorité et sa détermination, les traits secs, il faut voir cette petite femme frayer son chemin parmi la foule et marteler son message avec cet invraisemblable accent suisse allemand : « Il n'est pas possible aux soignants d'accompagner les personnes malades en phase terminale, s'ils n'ont pas fait un travail personnel sur la mort » déclare-t-elle. « S'ils deviennent capables de maîtriser leur propre peur, alors seulement seront-ils vraiment disponibles pour écouter les mourants, entendre leurs besoins et les accompagner en confiance jusqu'au crépuscule de leur vie ». Partout, aux États-Unis, au Japon, en Europe, en Australie, Elisabeth fait salle comble. D'autres livres ponctuent son parcours ; ils sont rapidement traduits dans toutes les langues : « Questions et réponses sur les derniers instants de la vie » ; « La mort et l'enfant » ; « la mort : dernière étape de la croissance » ; « La mort est un nouveau soleil » ; « Lettre à un enfant devant la mort », etc. ... Dans chacun d'entre eux, Elisabeth souligne des vérités profondes faites d'humilité, de solidarité, de compassion et de recherche de sens, leçons qu'elle a reçues de la bouche même des agonisants. « Vous vivez comme si vous étiez immortels ! », « combien sont passés avant vous et combien passeront après vous ? » ; « à quoi sert de fuir la mort en emmagasinant des biens ou en recherchant le pouvoir ? » ; « la seule chose qui compte, c'est l'amour ».

Outre ses conférences, Elisabeth se consacre à ses ateliers initiés dans les années 70. Elle y rassemble malades en phase terminale, familles et soignants. Tous viennent y déposer leur mal de vivre, leur peur de mourir, leur crainte de la séparation. Cinq Jours durant, Elisabeth les aident à exprimer leur colère, leur tristesse, leur amour aussi, afin de faciliter leur cheminement. Les soignants s'y inscrivent pour apprendre comment accompagner les grands malades et leurs proches. Rapidement, ils découvrent qu'eux aussi sont porteurs de deuils non résolus (« d'unfinished business » dirait Elisabeth) et qu'ils ne différent guère de ceux qu'ils sont sensés accompagner. « Nous sommes nous des endeuillés de quelqu'un ou de quelque chose » ; « chacun d'entre nous porte en lui une souffrance non résolue » ; « la vie suppose une succession d'attachement et de détachement » ; « chaque fois, nous avons à refaire le même cheminement que celui que connaissent les mourants » » ; « les deuils non résolus de la vie pèsent sur nous comme des valises trop lourdes, nous empêchant de vivre pleinement notre vie et d'accéder à l'amour inconditionnel » ; « chaque fois que l'on défait un de ces deuils, on se rapproche de cet amour inconditionnel » ; « ainsi construisons-nous chaque jour les conditions futures de notre mort ». Tel est l'enseignement qu'Elisabeth donne au cours de ces séminaires. Il faut y avoir assisté pour comprendre la formidable énergie qui se dégage du groupe, souvent constitué d'une centaine de participants de tous âges, toutes races et toutes nationalités. Tout commence banalement par des chants. Elisabeth prend sa guitare et entame une mélodie douce qui évoque la séparation. Progressivement les défenses tombent et quelques yeux commencent à piquer. Les émotions qui jalonnent le parcours de deuil, réveillés par ces chants, viennent à la surface. Elles sont facilitées, utilisées comme matériel de travail avec simplicité, respect et bon sens. Il faut voir ces hommes, assis sur un matelas au beau milieu du groupe, hurler leur colère en massacrant des bottins de téléphone à l'aide d'un tuyau de gaz découpé, arracher sauvagement les pages pour protester contre la violence qui leur a été faite par leurs parents, frères, sœurs, épouses ou éducateurs ; des femmes envahies de larmes, sanglotant, secouées de spasmes, le visage rougi par l'émotion, à la perte d'un enfant ou d'un conjoint. Cela dure des heures et des heures ; chacun y passe. L'histoire de l'un ravive en l'autre une souffrance qu'Elisabeth ou un des ses assesseurs exploitent aussitôt pour défaire l'écheveau de la douleur incluse au plus profond de chaque participant. Bien des fois, l'expression des émotions enfouies amène la personne à revivre l'évènement traumatisant. Viols, crimes, suicides, abus sexuels, scènes de guerre ramenées par nombre de vétérans du Vietnam, se déroulent là, « en direct ». Les esprits sont laminés par tant de souffrance tandis que les cœurs s'ouvrent progressivement pour accueillir l'autre dans son authenticité et sa beauté. A l'issue du séminaire, un climat d'apaisement est palpable, les visages rayonnent, les participants tombent dans les bras les uns des autres remplis de cet amour inconditionnel. Un fragment de cette humanité vient de se libérer du joug de la souffrance, prêt à repartir dans la vie sans désormais la craindre. Les séminaires sont pris d'assaut. Elisabeth en organise partout aux États-Unis, en Europe et ailleurs. Un directeur de prison écossais lui demande d'en animer un dans sa prison. C'est chose faite. Détenus et surveillants s'y inscrivent et découvrent que le crime trouve toujours son origine dans une blessure faite au criminel ; et que les mâtons ne sont pas exempts de ces blessures. « Nous avons tous la possibilité de devenir un jour Hitler ou Jésus », martèle Elisabeth. Les uns et les autres mesurent le poids de leurs fractures intérieures et font le choix de modifier leurs rapports. « Jamais plus la vie ne sera pareille dans cette prison », témoigne le directeur désireux d'y poursuivre le processus de guérison. De même, Elisabeth part en Afrique du Sud, en pleine période de l'Apartheid et y organise des séminaires « black and white ». Infatigable Elisabeth qui parcoure des milliers de kilomètres et délaisse son foyer et les deux enfants qu'elle mettra au monde : Kenneth et Barbara.

Plus le temps passe, plus elle insiste sur les messages de vie reçus des mourants. Son discours se spiritualise. Elle fait elle-même plusieurs expériences de mort imminente qui la font accéder à ce tunnel et à cette lumière que certains malades décrivent lorsqu'ils ont survécus à une réanimation. Elisabeth avait très tôt recueilli ces témoignages et bien loin de les critiquer les avait publiés. Aussi, n'est-il pas étonnant que Raymond Mudy lui demande de préfacer son livre « La vie après la mort » qui traite de ces « near death experiences ». Elle se consacre aux enfants mourants, n'hésitant pas à en enlever certains, avec l'accord de leurs parents, pour les ramener à la maison le soir de Noël. L'épidémie du SIDA se révèle au grand jour. Des homosexuels, des toxicomanes commencent à s'inscrire à ses séminaires. Elle relève le défi de cette nouvelle maladie et s'insurge contre toute forme de discrimination faites aux malades. Son livre « Le SIDA : un défi à la société » sera une contribution majeure dans la lutte contre l'exclusion. Elle rêve de monter un home d'enfants séropositifs orphelins de leurs parents. Elle court après les fonds, amasse jouets et vêtements que l'on veut bien lui donner. Jamais malheureusement son projet ne verra le jour, tant l'opposition du voisinage est grande. Le Klu Klux Klan ira jusqu'à tirer dans sa maison pour l'en dissuader.

De plus en plus marginale dans la communauté scientifique, Elisabeth part en Californie pour mener une expérience de communication avec l'au-delà. Elle veut percer le mystère de la mort dont elle est convaincue qu'il ne s'agit que d'un passage d'un monde vers un autre. Aveuglée par ce désir, elle s'adjoint la collaboration d'un médium qui s'avèrera être un escroc. Désolation de ses proches qui ne comprennent pas son choix. Des séances pour le moins étranges rassemblent des participants voulant communiquer avec un disparu. Des voix se font entendre, des ombres apparaissent. Tout cela n'est qu'une gigantesque mise en scène orchestrée par son collaborateur. Elisabeth va mettre du temps à s'en apercevoir. Cet épisode de sa vie sellera la rupture définitive avec le monde scientifique. Partout la rumeur se répand : « Elisabeth Kübler-Ross est devenue folle ». Son entourage familial est abasourdi ; il a du mal à suivre. Trop absente du foyer, Emmanuel Ross lui demande de choisir entre son travail et lui. Elle n'hésite pas et décide d'écouter cette voix qui lui demande de poursuivre. Il finira par divorcer. Son aura n'en souffrira pas, tant elle se montre disponible envers ceux qui souffrent. Une escale dans un aéroport et la voilà aussitôt entourée de gens qui lui racontent les pages sombres de leur vie. Elle demeure chérie de beaucoup, seule à comprendre la profondeur de leur tristesse et capable de l'alléger. Elisabeth n'a de cesse d'écouter, et d'inciter à venir faire ses séminaires. Combien de personnes aura-t-elle ainsi accompagné ? Nous ne le saurons jamais.

Les séminaires « Vie, mort et transition » se succèdent. Des cycles de formation à l'animation sont mis en place. Progressivement, une équipe d'assistants se constitue autour d'elle, faite de personnalités formidables aux parcours étonnants. Lasse de son expérience californienne, Elisabeth achète une ferme en Virginie, dont le caractère vallonné lui rappelle sa Suisse natale. En 1985, elle est nommée professeur de médecine du comportement à l'Université de Charlottesville. Elle élève des lamas, des saint-bernard, des ânes, des moutons, toujours par deux, un mâle et une femelle. Une vraie arche de Noé complétée par un immense potager qui lui permet de récolter fruits et légumes naturels qui alimenteront la cuisine du centre voisin. On ne parle pas encore d'écologie, mais elle se préoccupe déjà de l'avenir de la planète. Les participants aux séminaires sont priés de mesurer leur consommation d'eau et de limiter au strict nécessaire l'usage des détergents. Implantée à proximité d'une réserve indienne, une délégation sioux vient lui conférer le statut de grand-mère dans la nation indienne et lui offrir un gigantesque totem. Il trônera à l'entrée de sa maison, à côté du drapeau suisse qui flotte au sommet d'un mat. En Australie déjà, une bande d'aborigènes sortant tout droit du bush, avait fait irruption dans une conférence pour lui présenter un calumet et une tortue sacrée. Ces nations dites primitives avaient bien perçu la sagesse et l'universalité de son message. Sa maison est un véritable bric à brac. Livres, cristaux, objets traditionnels indiens, portrait de Jésus, statuettes d'E.T. (elle avait adoré ce film), paquets de cigarettes, cendriers pleins, chocolats suisses (c'est son péché mignon), sacs de courrier, images d'anges ou de papillons se mêlent dans un désordre indescriptible. Elisabeth vivra là des années heureuses. Usée par les voyages incessants, ridée par la fatigue, elle vieillit. Elle n'est pourtant pas si âgée, mais elle a tant donné. Ses élèves assument désormais seuls l'animation des séminaires. Elle y fait une courte apparition en fonction de sa disponibilité (elle se déplace encore beaucoup). Une solide équipe est en place autour d'elle qui laisse présager que ses élèves pourront à l'avenir la relayer. Malgré tout, Elisabeth est présente. Avec sa secrétaire particulière, prénommée « Ange », elle s'occupe de tout, vérifie tout, décide de tout et répond à chaque courrier qui lui est adressé.

Début 90, sa santé vacille. Elisabeth fait plusieurs accidents vasculaires cérébraux qui la forcent à limiter son activité. Hors de question cependant d'arrêter le tabac ni son travail d'écriture. Elle commence à préparer son départ, organise ses obsèques mais ne lâche pas. Partout dans le monde, des groupes « Friends of Elisabeth Kübler-Ross » (EKR pour les familiers) se sont constitués qui l'invitent à prendre encore la parole. En France, l'association Elisabeth Kübler-Ross voit le jour. Elle vient à Paris faire une conférence en avril 1994. Le palais de la Mutualité est archi comble. L'establishment est là, partagé entre un mouvement d'admiration et une réserve de rigueur dans notre vieux pays à l'esprit souvent critique. Il peine à s'associer à ce mouvement parti des Etats-Unis. On parle de secte, d'illumination. N'empêche ; Elisabeth continue de vendre des milliers de livres chaque année dans nos librairies. Par son écriture simple, terriblement efficace, elle soutient ainsi des milliers de personnes confrontées à la maladie, la mort ou le deuil. Elle parle pour eux, expose leur souffrance en des mots qu'ils n'auraient eux-mêmes pu trouver ; elle est leur voix ; elle leur offre l'espoir : « il n'y a pas de deuil qui ne puisse se faire, si lourd soit-il » ; « nous avons toutes les capacités en nous » « Trust the process » (faisons confiance) répète-t-elle sans cesse. Au lendemain de sa conférence parisienne, à peine de retour chez elle, Elisabeth fait un accident vasculaire plus grave. Elle est hospitalisée, râle contre les médecins qui ne le regarde pas, ne lui disent rien, se drapent dans leur science et l'interdisent de fumer. Sacrée Elisabeth ! Son tempérament est sa force, sa colère son moteur. Elle signe sa pancarte et s'échappe de l'hôpital. Jamais elle ne pourra se résoudre à accepter ces attitudes qui lui semblent inhumaines. D'autres accidents se succèdent. Cette fois c'est plus sérieux. Elle demeure hospitalisée plus longtemps. Son équipe s'interroge. Que faire ? Annuler les séminaires ? Il y a tant d'inscriptions qui parviennent chaque jour; le calendrier est programmé pour des mois encore. Ses élèves en qui elle a mis toute sa confiance décident de poursuivre. De retour dans son centre, elle explose de colère. Elle a tant de mal à supporter cette limitation d'activité imposée par son corps. Par surcroît, un terrible accident vient de se produire. En son absence, sa maison a brûlé. Accident ou attentat ? Il sera impossible de le dire. Elisabeth n'ayant pas mis fin à son projet d'orphelinat pour enfants sidéens, le Klu Klux Klan n'a pas desserré son étau. Tous ses manuscrits originaux, les lettres d'amitié émanant de personnalités internationales, ses objets sacrés, les souvenirs de ses premières années sont détruits. Seul son totem est sauvé. Elle décide subitement de dissoudre son équipe, d'annuler tous les séminaires, d'interdire quiconque d'utiliser son nom et part se réfugier en Arizona où elle désire prendre sa retraite à proximité de son fils Ken. C'est la fin de l'épopée, un trait définitif sur une éventuelle école qui aurait pu lui survivre, à l'image de l'école psychanalytique. Ses collaborateurs sont désolés. Respectueux de son choix, admiratifs de son œuvre, ils poursuivront sous leur nom propre le travail appris à ses côtés. En France, la toute jeune association EKR dont elle est la présidente d'honneur, échappe à cette destinée. Elle est autorisée à continuer à porter son nom.

Elisabeth mettra 8 ans à mourir. Handicapée, ne parvenant même plus à ouvrir un courrier toujours si abondant, installée dans un lit médicalisé, entourée d'une chaise percée et d'un déambulateur, elle apporte la preuve de son humanité, n'en déplaise à ceux qui voulaient faire d'elle un gourou. Septuagénaire à peine, retirée en plein désert arizonien, au milieu des cactus, des serpents, des coyotes et des oiseaux cardinaux aux couleurs chatoyantes, son totem indien et un tepee toujours plantés devant sa maison, servie par une indienne consciencieuse, souriante malgré ses accès de mauvaises humeur et ses demandes incessantes, Elisabeth offre le spectacle d'une grand-mère bien banale, souvent tyrannique, qui maudit le ciel de ne pas la rappeler. Des visiteurs affluent toujours dans ce désordre invétéré qu'elle a su reconstituer. Qu'un journaliste vienne, qu'une caméra la filme, aussitôt elle se redresse et retrouve sa verve : « il faut protéger la terre » ; « le 21ème siècle verra l'avènement des femmes » (on ne parle pas encore de parité !) ; « les hommes travailleront moins » ; « ils devront s'ouvrir à la spiritualité et à l'amour inconditionnel ». Ses yeux brillent. Le ressort n'est pas cassé ; c'est là son drame ! Elle donne son accord à un projet de film à Hollywood, qui doit retracer sa vie et reçoit les acteurs. Elle a encore envie d'écrire et publie durant ces années « Mémoires de vie, mémoires d'éternité » et « La mort est une question vitale ». Un jour, un homme se présente à elle comme thérapeute. Séduite (elle a toujours aimé les hommes), elle accepte de refaire un travail personnel avec lui. Il l'aide à apprendre la patience, à se détacher, à accepter que les choses soient comme elles sont. Elle entame l'écriture d'un dernier livre « On grief and grieving » (non encore traduit en français) et à peine la dernière page écrite, meurt chez elle, entourée des siens, à l'âge de 78 ans. Nous sommes le 24 août 2004 ; c'est le jour anniversaire de son passage dans l'au-delà. Elle l'a tant attendu ! « On ne peut quitter cette terre tant que l'on n'a pas fait tous ses deuils » disait-elle. Elle n'aura pas échappé à ce sort qui, pour elle, aura été un travail d'Hercule.

COMMENTAIRE DE PHILOMAGE

Rien qu'un petit mot complémentaire : nous avons beaucoup à apprendre en écoutant le « vécu » de nos semblables. N'oublions pas que chaque vie humaine est un perpétuel recommencement avec une épopée qui se forge tout au long de l'existence!

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Soins de longue durée pour les aînés : les besoins devraient doubler d’ici à 2031

QUÉBEC (Agence QMI) - Avec un taux de vieillissement de la population parmi les plus élevés du monde, le Québec risque de voir ses besoins en soins de longue durée doubler d'ici les vingt prochaines années.

C'est du moins ce que souligne l'Association québécoise des retraité(e)s des secteurs public et parapublic (AQRP) en s'appuyant sur une étude menée par l'Institut national de santé publique du Québec. «Il faut revoir l'offre de soins de longue durée au Québec», signale l'AQRP dans un communiqué.

Selon l'étude de l'Institut basée sur des travaux réalisés par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le nombre de personnes ayant besoin de soins de longue durée pourrait être de deux à trois fois supérieur d'ici à 2031.

Les régions les plus touchées seraient les Laurentides, Lanaudière et l'Outaouais. L'étude prédit également que le Québec devrait enregistrer l'un des taux d'accroissement les plus élevés du nombre de personnes de 65 ans et plus, parmi les pays de l'OCDE.

«Plutôt que de voir ces projections comme une catastrophe, il faut considérer cette situation comme une occasion de changement dans l'organisation des services aux personnes âgées, croit Madeleine Michaud, présidente de l'AQRP. Il faudrait notamment s'assurer que les personnes âgées bénéficient réellement de l'augmentation de l'offre de soins à domicile des dernières années», ajoute Mme Michaud. L'étude publiée en mai est accessible sur le site web de l'Institut national de santé publique du Québec.

TITRE DE L'ÉTUDE

« Vieillissement de la population, état fonctionnel des personnes âgées et besoins futurs en soins de longue durée au Québec »

ADRESSE INTERNET POUR OBTENIR L'ÉTUDE DE L'INSTITUT NATIONAL DE SANTÉ PUBLIQUE DU QUÉBEC :

http://www.inspq.qc.ca/pdf/publications/1082_VieillissementPop.pdf

CONCLUSION DE L'ÉTUDE

Cette étude visait à estimer l'évolution future des besoins en soins de longue durée chez les personnes âgées du Québec de façon à mieux soutenir les décideurs dans les modifications à apporter dans l'organisation et le financement de ces soins. Ainsi, au cours des prochaines décennies, la population du Québec va enregistrer, parmi les États et les pays développés, l'un des vieillissements les plus rapides de sa structure par âge. Le vieillissement projeté d'ici 2031 devrait se solder par un doublement du nombre de personnes âgées de 65 ans et plus. En faisant l'hypothèse que les taux d'incapacité selon l'âge et le sexe observés actuellement demeuraient stables, l'effet seul du vieillissement devrait entraîner une hausse importante du nombre de personnes âgées ayant des besoins en soins de longue durée. L'effet de cette hausse serait amplifié par le fait que les effectifs de la population active demeureraient relativement constants. Tous les éléments sont en place pour assister à une pression accrue des besoins en soins de longue durée sur le système de santé, sur les finances publiques ainsi que sur la capacité de payer des individus. Les soins de longue durée ne sont pas tous couverts par le système public et les finances des individus sont de plus en plus mises à contribution.

D'autre part, même en faisant des scénarios optimistes en ce qui concerne l'évolution future des taux d'incapacité selon l'âge, l'effet du vieillissement entraînerait tout de même une hausse importante de la demande en soins de longue durée. Mais plutôt que de voir ces projections comme une catastrophe incontournable, il s'agit de considérer cette situation comme une opportunité de changement dans l'organisation de services aux personnes âgées. Des pays qui sont bien plus avancés que le Québec et le Canada dans le processus de vieillissement de leur population ont déjà mis en place des changements importants. Dans un ouvrage collectif portant sur le privé dans la santé, Lafortune et collab., (2008) décrivent en détail des changements qu'ont instaurés certains pays comme le Danemark. Le Québec devrait s'inspirer des initiatives mises en place ailleurs, parce que le vieillissement et les besoins grandissants de sa population âgée en soins de longue durée sont inéluctables. Nous espérons que cette étude servira à montrer qu'il est maintenant temps de mettre en place, comme dans d'autres pays, des services intégrés pour les personnes âgées, dont des services de longue durée de proximité. Et comme le disent si bien Lafortune et collab. (2008), en citant Jacobzone (2000), « les décideurs sont appelés à voir le recours aux soins de longue durée comme un risque normal de la vie qui nécessite une couverture au même titre que les services médicaux ».

RD

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samedi, novembre 27, 2010

 

Le design, un antidote au vieillissement



Sonia Rykiel, la reine de la maille qui, à 80 ans, n'en finit plus de lancer de nouvelles collections et de conquérir de nouveaux marchés.





Article de Jean-Claude Poitras, Le Devoir, 28 novembre 2010

(Ci-dessus, à gauche) Créateur et homme d'affaires, le designer Jean-Claude Poitras est engagé dans l'industrie de la mode depuis plus de trente ans et fut maintes fois récompensé sur la scène nationale et internationale. Il a été nommé chevalier de l'Ordre national du Québec en 1996.

Contenu de son article

À l'instar des plus grands artistes de la planète, les designers de mode et d'intérieur partagent un même destin. La créativité et le design semblent représenter de formidables antidotes au vieillissement.

De Cézanne à Miro, de Frank Lloyd Wright au Corbusier, de Calder à Giacometti, les créateurs les plus marquants ont souvent produit leurs œuvres majeures bien au-delà de la soixantaine. Pablo Picasso, au soir de sa vie, répliqua à un richissime américain qui venait de lui commander une toile exclusive et qui s'étonnait du fait que le maître lui promettait ce tableau pour le lendemain : « Vous vous dites surpris par le prix exorbitant de cette œuvre unique que j'aurai créée pour vous en moins d'une journée. Sachez, monsieur que j'y aurai plutôt consacré 74 ans et 3 mois de mon existence. »

Les médias internationaux ont beau vouloir, à chaque rendez-vous de la mode nous faire découvrir le nouveau Saint-Laurent ou le petit génie qui va révolutionner l'univers fashion, les exemples de réussite restent des cas d'exception qui confirment la règle. Promis à un bel avenir et plébiscités par la presse toujours en mal de nouveauté, les jeunes designers encensés l'espace de quelques défilés voient la plupart du temps leur carrière se transformer, ici comme ailleurs, en feux de paille, trois petits tours et puis s'en vont. Force est de constater que l'important et ultime défi dans ce métier n'est pas d'arriver, mais plutôt de durer.

On observe en 2010, à l'échelle internationale, que plusieurs designers parmi les plus influents et qui représentent toujours les véritables figures de proue du style et des tendances ont largement dépassé l'âge de la retraite.

Visionnaires parfaitement structurés et encadrés par une équipe loyale et dévoués à la cause des couturiers, ils ont réussi à imposer une école de pensée qui leur est propre, qui porte leur signature distincte et qui va se perpétuer bien après leur mort. Tous ces artistes de la mode ont bien sûr eux-mêmes fait leurs classes dans les maisons de couture les mieux cotées : Patou, Chanel, Dior, Givenchy, Balenciaga, Scherrer, Ungaro, Rabanne, etc.

Respectueux et fiers de leur tradition, mais profondément engagés à la faire évoluer, les designers américains et européens toujours d'actualité continuent à nous servir d'exemples et de modèles. Leur mission est de pouvoir léguer en héritage à la relève leur style et leur expérience, afin qu'elle puisse accroître et immortaliser leur œuvre. Ces icônes du monde de la mode poursuivent leur quête d'absolu parfois contre vents et marées et sont source d'espoir pour tous leurs contemporains.

Parmi ceux qui ont assurément l'étoffe des héros, il faut mentionner :

  • Sonia Rykiel, la reine de la maille qui, à 80 ans et secondée par sa fille Nathalie, n'en finit plus de lancer de nouvelles collections et de conquérir de nouveaux marchés;
  • Karl Lagerfeld, né en 1933, qui ne cesse de se réinventer en faisant encore et toujours rayonner son talent pour la maison Chanel;
  • Giorgio Armani, 76 ans, le pape du luxe à l'italienne, qui vient d'ouvrir son premier hôtel-boutique époustouflant à Dubaï;
  • Issey Miyake, le génie inventeur des plis permanents parmi tant d'autres choses, qui poursuit sa route de marginal à plus de 72 ans;.
  • Ralph Lauren, 71 ans, qui propulsa le style New England dans les années 1970, tant côté mode que côté d'éco, avec un succès mondial jamais démenti;
  • Calvin Klein qui, à 68 ans, maîtrise de mieux en mieux l'essence de son style épuré qui a su rallier toutes les générations.

On retrouve le même phénomène dans le monde des architectes d'intérieur, avec en tête de liste la légendaire Andrée Puttman, toujours active à 85 ans, instigatrice du premier hôtel-boutique dans le monde, l'incontournable Morgan's de New York. Cette designer emblématique représente aujourd'hui la référence en matière de style contemporain. Et que dire de Christian Liaigre, 65 ans, de Jacques Garcia, 63 ans, et de Philippe Starck, 61 ans, qui exercent incontestablement, de nos jours, leur leadership et leur suprématie sur la planète design en s'attirant le respect et l'admiration de tous, jeunes comme moins jeunes?

Pendant ce temps, au Québec, on peut compter sur les doigts d'une seule main les créateurs qui ont su imposer leur style au-delà de la cinquantaine, outrageusement isolés, sans soutien financier ni couverture médiatique. Les chroniqueuses chiffon, incultes prêtresses improvisées et trendy du fashion world préférant porter aux nues les jeunes designers trash au parfum de scandale, ceux qui sont victimes du cirque de la mode, ont fait le choix de déparer et de choquer plutôt que d'embellir et de séduire.

L'amateurisme omniprésent en mode locale, cela se discute bien sûr à mots couverts dans les ateliers des vrais artisans et des grands de la mode, tout en restant un sujet inévitablement tabou prenant parfois des airs de polémique, mais toujours confiné à l'arrière-scène, dans les coulisses de l'éphémère et de l'absurde. On le sait, à Montréal particulièrement, toute vérité n'est pas bonne à dire.

La mode québécoise, mal aimée et méconnue, mérite de parader sur un podium pour célébrer sa noble culture et sa belle histoire, bien au-delà du temps trop furtif d'un défilé. À quand un panthéon de la mode et du design québécois pour se souvenir et s'enrichir, pas juste pour rire?

RD

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Déclin démographique du Québec, une conséquence du vieillissement de sa population?

Le déclin démographique du Québec sous la loupe

Article de Claude Picher, La Presse, 27 novembre 2010

Il y a quelques semaines, le Bloc Québécois a hurlé au meurtre en prenant connaissance du nouveau projet de découpage de la carte électorale canadienne. On peut comprendre. Le projet prévoit la création de 34 nouvelles circonscriptions: 21 en Ontario, 7 en Colombie-Britannique et 6 en Alberta. Zéro pour le Québec.

La carte électorale évolue en fonction des changements démographiques. Or, il se trouve que la population de l'Ontario, de la Colombie-Britannique et de l'Alberta augmente beaucoup plus rapidement qu'au Québec.Au net, cela signifie une diminution du poids politique du Québec.

Ce n'est pas très encourageant, mais ce n'est rien à côté de ce qui s'en vient.

La dernière série de projections démographiques de Statistique Canada, publiée plus tôt cette année, porte sur la période 2009-2036, donc sur près de 30 ans. Ces projections tiennent compte du taux de fécondité, de l'espérance de vie, des migrations internationales et interprovinciales.

Sur une aussi longue période, beaucoup d'événements imprévus peuvent survenir, de sorte que les marges d'erreur sont importantes (en aucun cas, ces projections ne sauraient être considérées comme des prédictions). Les démographes élaborent leurs hypothèses en fonction de différents scénarios: croissance plus faible ou plus forte que prévue, et entre les deux, croissance moyenne, c'est-à-dire la situation qui apparaît comme la plus proche de la réalité.

Voyons ce que dit ce scénario de croissance moyenne:

> Entre 2009 et 2036, la population du Québec passera de 7,8 à 9,3 millions d'habitants, en hausse de 18%.

> Mais pendant la même période, la population ontarienne augmentera de 36%, deux fois plus vite qu'au Québec. En 2036, la province voisine comptera 17,7 millions d'habitants, presque le double du Québec.

> En Colombie-Britannique et en Alberta, la poussée démographique sera également très forte, avec 43% et 35% respectivement. Toujours en 2036, ces deux provinces compteront ensemble 10,3 millions d'habitants...

Cela signifie évidemment l'érosion du poids politique et économique du Québec. En 2009, le Québec comptait pour 23% de la population canadienne; en 2036, cette proportion passera à 21%.

Comment peut-on en arriver là?

Trois coupables possibles: le taux de fécondité, le vieillissement de la population et l'immigration.

Rejetons tout de suite l'hypothèse du taux de fécondité. Au Québec, le nombre d'enfants par femme était de 1,68 en 2007, niveau comparable à la moyenne canadienne de 1,66 et certainement supérieur à l'Ontario avec 1,57. En 2036, le Québec sera toujours en avance avec un taux de 1,72 contre 1,63 pour l'Ontario et 1,70 pur l'ensemble du Canada. Si le poids démographique du Québec diminue, ce n'est pas parce que les couples québécois ne font pas assez d'enfants.

Il y a aussi le vieillissement de la population. Plus la proportion de personnes âgées augmente, plus les décès sont nombreux par rapport aux naissances. La population québécoise vieillit plus rapidement que la moyenne canadienne, mais jamais à un rythme qui pourrait expliquer les énormes écarts de croissance que l'on vient de voir. En fait, toutes les provinces canadiennes font face à un problème de vieillissement accéléré.

Ainsi, la proportion de Canadiens âgés de 65 ans ou plus passera, entre 2009 et 2036, de 13,9 à 23,7%. Au Québec, les chiffres correspondants sont de 14,9 à 25,8%. En Ontario, de 13,7 à 23,5%. Dans les provinces de l'Atlantique, les aînés dépasseront 30% de la population en 2036.

Ces chiffres peuvent expliquer une partie du déclin démographique du Québec. Ainsi, en 2036, l'accroissement naturel (les naissances moins les décès) sera devenu négligeable au Québec, mais les autres provinces connaîtront également des diminutions importantes à ce chapitre.

Le vieillissement de la population créera des pressions énormes sur le système de santé, sur le marché du travail, sur les finances publiques, sur la richesse collective et sur les régimes de retraite privés et publics, entre autres (je vous invite, sur ce sujet, à lire l'excellent reportage de mon collègue Rudy Le Cours, proposé dans le portfolio sur les régimes de retraite de La Presse Affaires de mardi prochain).

Mais en aucun cas, le vieillissement ne peut expliquer que la population augmentera deux fois plus vite en Ontario qu'au Québec.

Reste l'immigration. Voilà la coupable. Voyons plutôt: toujours entre 2009 et 2036, le Québec accueillera en moyenne 49 000 immigrants par année. L'Ontario, 143 000. À la fin de la période, le Québec comptera 1,3 million de nouveaux citoyens (plus leurs enfants), contre près de quatre millions pour l'Ontario. La Colombie-Britannique, 1,5 million de plus.

C'est sans compter les soldes migratoires interprovinciaux; bon an mal an, 30 000 Canadiens choisissent de quitter leur province pour s'installer en Colombie-Britannique, tandis que 10 000 Québécois s'exilent vers d'autres provinces.

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Le Canada fait du 1er octobre la Journée nationale des aînés

La ministre d'État aux aînés, Diane Ablonczy, a annoncé le 19 novembre dernier que désormais, le 1er octobre serait reconnu comme la Journée nationale des aînés au Canada.

La Loi à cet effet a reçu la sanction royale. « Notre gouvernement est fier de souligner les contributions importantes que les aînés continuent d'apporter aux collectivités canadienne grâce à leur expérience, à leur expertise et à leurs connaissances », a déclaré la Ministre.

« Les aînés canadiens ont énormément donné à nos familles, à nos collectivités, à nos milieux de travail et à notre pays. Le 1er octobre représente pour tous les Canadiens l'occasion de célébrer ces contributions et de manifester leur reconnaissance », a-t-elle poursuivi. La date du 1er octobre coïncide avec la Journée internationale des personnes âgées de l'Organisation des Nations unies (ONU).

1er octobre 2010 : JOURNÉE INTERNATIONALE DES AÎNÉS

Le 1er octobre 2010 a eu lieu la Journée Internationale des Personnes Âgées. Les différentes activités organisées tout au long de cette journée ont eu pour but de rappeler que les droits des personnes âgées sont indissociables des principes énoncés par l'ONU.

Tout au long de cette journée, plusieurs initiatives ont été organisées. On y a fait le point en ce qui concerne le respect des droits des personnes âgées dans le monde depuis la mise en place des principes en faveur des personnes âgées énoncés pour la première fois par les Nations Unies en 1991 : indépendance, participation, épanouissement personnel et dignité. Il a été également question de la mise en oeuvre des Recommandations du Plan d'Action sur le vieillissement adopté par l'ONU lors de la Deuxième Assemblée Mondiale (Madrid, avril 2002).

Selon Kofi Annan, Secrétaire Général de l'ONU, « Nous sommes tous témoins d'une révolution silencieuse ». Durant la deuxième moitié du vingtième siècle, l'espérance de vie a augmenté de vingt ans. Dans les trente prochaines années, un tiers de la population des pays développés aura plus de 60 ans et parmi celle-ci, 10% sera âgée de plus de 80 ans. Ce changement ne doit pas être réduit à la dimension démographique. Il comportera des implications sociales, économiques, culturelles et éthiques dont il faudra tenir compte.

Partout dans le monde, une génération qui a connu des périodes beaucoup plus difficiles que celle que nous traversons aujourd'hui demande, à travers ses organisations représentatives, que la société prête davantage attention à ses conditions de vie et au respect de ses droits. 70 millions de personnes âgées cherchent une place plus adéquate dans nos sociétés européennes.

De leur côté, les institutions de l'Union Européenne ne reconnaissent pas encore le rôle social que les citoyens que des citoyens de plus de 60 ans ont à jouer. Ces derniers sont tenus à l'écart de tous les processus décisionnels et même de ceux qui ont trait aux questions liées à leurs conditions de vie et à leurs droits sociaux. En Europe, la consultation des organisations représentatives des personnes âgées, recommandée par les institutions internationales de l'ONU et de l'UNECE est encore loin d'être appliquée. À l'occasion de la Journée Internationale des Personnes Âgées, la FERPA entend clairement faire comprendre qu'en Europe les personnes âgées poursuivront leur combat pour une participation active à la vie de l'UE et aux choix à opérer pour garantir à l'Europe un avenir où protection sociale, démocratie, citoyenneté et valorisation des relations intergénérationnelles formeront un ensemble homogène ! Les personnes âgées ont mérité leur place dans la société européenne. Elles constituent un patrimoine précieux pour l'Europe du futur, comme elles l'ont été pour l'Europe du passé.

Source : http://www.journee-mondiale.com/9/1_octobre-internationale_personnes_agees.htm

RD

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vendredi, novembre 26, 2010

 

La retraite réduit significativement la fatigue physique et mentale

La retraite réduit la fatigue physique et mentale

PARIS (AFP) — Les personnes souffrant d'une grande fatigue physique ou de dépression ont vu leur état significativement s'améliorer après avoir pris leur retraite, selon une grande étude sur plus de 14.000 personnes publiée récemment par le British Medical Journal (BMJ).

L'étude, conduite par Marcel Goldberg et Marie Zins de l'Inserm (Institut national français de la santé et de la recherche médicale) avec des collègues suédois, finlandais, allemands et britanniques, montre également que le passage à la retraite ne modifie pas la proportion de personnes atteintes de maladies chroniques, essentiellement liées à l'âge.

En revanche, en suivant plus de 14.000 personnes avant et après la retraite, les chercheurs observent une forte diminution de la fatigue physique et mentale ainsi qu'une baisse des symptômes dépressifs dès les premières années qui suivent le départ à la retraite.

"L'amélioration de la santé est claire pour l'ensemble des participants, toutes catégories socioprofessionnelles confondues, et elle persiste longtemps après le départ en retraite", relèvent-ils.

Les personnes suivies appartiennent à la cohorte française GAZEL mise en place en 1989 et composée à l'origine de plus de 20.000 agents du secteur de l'énergie (EDF-GDF) en activité.

Par ailleurs, selon l'étude, la diminution de la fatigue et des symptômes dépressifs dans les années suivant le départ en retraite est plus forte parmi les personnes souffrant de maladies chroniques (maladies cardiovasculaires, pulmonaires ou diabète) que parmi celles qui sont indemnes de ces maladies chroniques.

Les spécialistes soulignent l'importance d'améliorer les conditions de travail dans un contexte où la durée de vie professionnelle s'allonge.

Cependant "il est difficile de généraliser les résultats du fait de l'appartenance des personnes à la même entreprise. En effet, les retraités de la cohorte Gazel ont bénéficié d'une sécurité de l'emploi et d'un départ à 55 ans en moyenne", souligne le professeur Marcel Goldberg.

Des études comparables sur des personnes ayant des conditions de travail particulièrement difficiles, ou dont l'âge de la retraite est plus élevé sont nécessaires, selon lui. C'est d'ailleurs l'un des objectifs de la nouvelle cohorte "Constances" (Inserm, Assurance Maladie...) qui inclut des participants de tous secteurs professionnels.

RD

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mardi, novembre 23, 2010

 

OBTENIR LE « PASSEPORT BIEN VIEILLIR »

OBTENIR LE « PASSEPORT BIEN VIEILLIR »
à l'adresse suivante :

http://framework.agevillage.com/documents/pdfs/passeport_bien_vieillir.pdf

Le passeport pour le bien vieillir élaboré et publié par l'Institut de gérontologie sociale en partenariat avec la CNSA et le Département environnement et société de l'Université de Provence est le résultat de 27 années de pratiques préventives de l'équipe de l'Institut.

Il rassemble les enseignements engrangés dans le domaine du bien vieillir. Ce guide a l'ambition d'ouvrir la porte vers une nouvelle étape de la vie, celle du temps libéré après le travail. La route peut être longue si l'on prend soin de soi.

10 fiches pratiques sur 2 axes distincts composent le « Passeport pour le bien vieillir » :

- Comment bien vivre sa retraite ? Optimiser sa santé / Prévenir les risques / Le bien être / Maintenir le lien social.

- Quand vieillir devient difficile – La solitude / La dépression / Le deuil / L'annonce d'un diagnostic / Le handicap et la dépendance.

En voici un extrait :

« Les 10 commandements du Professeur Marius Audier*–Principes de lutte contre le mauvais vieillissement- constituent la fiche n° 10.

1 - Actif tu resteras afin de vieillir agréablement.

2 - A bien te nourrir tu veilleras pour conserver tes forces longuement.

3 - Du lit tu n'useras que pour la nuit, uniquement.

4 - De tes loisirs t'occuperas, pour te distraire sainement.

5 - Le plus souvent tu marcheras pour que circule ton sang pleinement.

6 - En compagnie, tu vieilliras plus aisément.

7 – La joie de vivre tu conserveras afin de vivre gaiement

8 – Des projets tu feras pour conserver la foi au renouvellement.

9 – Des autres tu t'occuperas, afin de les aider moralement.

10 – Le médecin, tu consulteras, deux fois par an assidûment.

RD

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ACCEPTER DE VIEILLIR ET DE VOIR LES SIENS VIEILLIR

TEXTE de Christiane BEDOUET

Le vieillissement n'est pas toujours facile à vivre, qu'il s'agisse de soi ou de l'entourage proche. Pourtant, on rencontre des vieillards pleins de sérénité et dont le visage rayonne... L'essentiel est sûrement de ne pas se replier sur soi-même.

« À notre époque où augmente de plus en plus le nombre de personnes âgées dans la société, il nous faut changer notre regard sur la vieillesse, dont on ne retient trop souvent que les côtés négatifs même si l'on sait que, à moins de mourir jeune, on n'y échappera pas. Il s'agit d'apprendre à « bien vieillir », sans se tromper sur le sens de cette expression.

À tout âge, quand on vit des moments très durs, on peut s'en sortir grâce à une grande force de caractère, ou bien on peut sombrer.

« L'homme porte en lui l'enfant qu'il a été et le vieillard qu'il sera un jour ». J'aime cette phrase parce qu'elle nous dit que, quel que soit l'âge, ce dernier n'efface pas la personnalité de chacun.

Ce qui est grave, c'est que dans notre société « jeuniste », on a encore des chances, si les apparences physiques sont sauves et les activités « branchées », d'être considéré comme un senior dynamique. Mais, lorsque les marques du temps se voient de plus en plus sur le visage, la silhouette, la démarche, et que certaines activités doivent être réduites ou abandonnées, on risque de glisser peu à peu dans la catégorie des marginalisés : on est à l'étape de la vieillesse avec ses pertes et son inéluctable issue, à plus ou moins long terme, qu'est la mort.

Cette vieillesse donc, la société, l'entourage proche, parfois, ne veut pas la voir : on se bouche les yeux, on met tout cela dans un coin car, finalement, on ne veut pas entendre parler de la mort. Et c'est naturel, on n'a pas à culpabiliser d'avoir ces réactions premières, c'est humain.

La question est de parvenir à admettre que la mort est inévitable et qu'elle peut frapper à tout âge. Il ne nous faut pas « faire l'autruche », la mort fait partie de la vie. Si nous parvenons à admettre cela, je crois que nous pourrons, en face de la vieille personne diminuée, voir non plus uniquement la dégradation apparente, mais ce que cette personne est au fond d'elle-même : quelqu'un qui, comme nous, a peur de mourir, quelqu'un qui, comme nous, a vécu une enfance, une jeunesse, un âge adulte, quelqu'un qui, comme nous, a besoin d'être en relation, d'être aimé et compris. Nous serons deux êtres humains l'un face à l'autre, celui qui est en face de moi est mon frère en humanité.

Et alors la vieille personne qui, parfois, ne pouvait plus se voir non plus elle-même parce qu'elle se sentait en quelque sorte exclue de la communauté humaine, alors cette personne, peut-être, aura moins tendance à se réfugier dans son monde qui n'est déjà plus le nôtre, elle se sentira reconnue comme l'un de nous, partageant la même humanité. Même si elle ne peut plus vivre comme avant, elle aura l'essentiel, la communication toujours possible, même si elle est non verbale, avec des frères en humanité. Ainsi, si l'état de la personne le permet, elle pourra peut-être, alors que le physique diminue, faire grandir en elle le spirituel et apporter beaucoup de sagesse à son entourage.

C'est un long cheminement, cela ne se fait pas d'un coup de baguette magique et il est normal que cela n'aille pas de soi. Il y aura, au cours de ce cheminement, des hauts et des bas, mais celui-ci ne se fera pas sans la personne concernée ni sans l'empathie de l'entourage.

Aussi faut-il faciliter le rapprochement intergénérationnel : il s'agit de vivre tous ensemble avec ce que chacun, à la place qui est la sienne, peut apporter aux autres et recevoir des autres. Il est important de ne pas creuser le fossé entre les générations, il est important de faciliter leurs échanges. Non seulement pour que les personnes « âgées » ne soient pas isolées, mais aussi parce qu'elles peuvent apporter beaucoup aux jeunes, comme les jeunes peuvent leur apporter beaucoup.

Il est urgent de ne plus cacher la maladie, la vieillesse, la mort : il faut en parler, les jeunes en ont besoin pour se construire, pour faire face aux épreuves qu'ils pourront rencontrer quand ils seront adultes, pour accepter notre condition humaine, pour accepter la vieillesse lorsque, pour eux, elle viendra aussi. Il s'agit, si les facultés le permettent, de vivre jusqu'au bout ce que l'on a à vivre. Ainsi, plus il avance en âge, plus l'homme est appelé à ne garder que l'essentiel (et c'est beaucoup !) : ce qui le différencie de l'animal.

En conclusion, accepter de vieillir n'a rien à voir avec la résignation. « Vieillir c'est grandir, et grandir c'est vieillir ». Plus on grandit et plus on sait que « l'essentiel est invisible pour les yeux », et plus on rencontre l'Humain dans toute sa profondeur. L'important est de rester ouvert à la relation. »

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dimanche, novembre 14, 2010

 

Le choc immobilier des baby-boomers

Article de Michel Girard, La Presse, 13 novembre 2010

Le marché immobilier québécois va connaître un bouleversement majeur à partir de la prochaine décennie. Cela touchera plus particulièrement les maisons unifamiliales. Et plus elles sont cossues, plus les propriétaires écoperont des conséquences du prochain choc immobilier.

C'est ce qui se dégage de l'étude immobilière réalisée par Marie-Claude Guillotte et Sébastien Lavoie, économistes de Valeurs mobilières Banque Laurentienne. Leur étude analyse l'impact du vieillissement de la population québécoise sur le dynamisme du marché immobilier à long terme.

Il en ressort que le vieillissement de la population aura pour effet de modifier sensiblement le visage du marché immobilier québécois.

Pour effectuer leur étude, les analystes Guillotte et Lavoie se sont inspirés des résultats d'une étude démographique réalisée par l'Association des constructeurs d'habitations du Québec de concert avec la Société d'habitation du Québec. Cette étude met en lumière un fait irréversible: les baby-boomers âgés actuellement entre 45 et 65 ans comptent rester dans leur propriété actuelle pour une autre période d'environ 14 ans en moyenne.

Par extrapolation, un très grand nombre de baby-boomers d'aujourd'hui passeront inévitablement dans la catégorie d'âge des 60-74 ans lorsqu'on aura atteint la décennie de 2020. Conséquence de ce phénomène?

«Bon nombre d'entre eux mettront leur habitation en vente pour déménager dans un condo avec services, une maison de retraite plus petite ou encore un logement locatif», expliquent Marie-Claude Guillotte et Sébastien Lavoie.

Ils ajoutent que le nombre de maisons individuelles à vendre augmentera quand les baby-boomers de 75 ans et plus devront délaisser le marché immobilier. Cela aura pour effet de modifier l'équilibre du marché, alors que l'offre de propriétés (maisons mises en vente) risque de dépasser la demande (nombre d'acheteurs potentiels).

Ce n'est pas tout, loin de là. Lorsqu'on arrivera dans la décennie de 2020, un autre problème inévitable viendra influencer le marché immobilier. Il s'agit d'une baisse de la demande provenant du groupe des premiers acheteurs de maisons (les 25-39 ans) et de celle provenant des acheteurs dits en déplacement (le groupe de 40-59 ans).

La cause de cette chute de demande de propriétés par rapport à aujourd'hui? Elle est attribuable au ralentissement du nombre de naissances qui a été enregistré dans les années 70, 80 et 90. Parenthèse: grâce cependant au mini-boom de naissances des dernières années, lequel est survenu à la suite d'une stimulante politique gouvernementale de la famille, on réussira, semble-t-il, à freiner le déclin de la demande (le nombre d'acheteurs) vers 2031.

Malgré cette petite cure de rajeunissement de la population, l'équilibre du marché immobilier subira une transformation majeure. Les analystes Guillotte et Lavoie rapportent, dans leur étude, que, d'ici 30 ans, le nombre d'acheteurs (les 25-59 ans) devrait être similaire au nombre de vendeurs (les 60 ans et plus). On parle donc d'un ratio acheteurs/vendeurs de 1 pour 1.

Vous ne trouvez pas cela alarmant? Sachez que ledit ratio acheteurs/vendeurs est de 2 pour 1 à l'heure actuelle. Et en 1970, on avait un ratio acheteurs/vendeurs de 3 pour 1.

Concrètement, ça veut dire quoi un ratio acheteurs/vendeurs qui s'atténue avec les années? Ça laisse carrément présager que le marché de la revente de propriétés «fracassera de nouveaux records» dans les 15 à 20 prochaines années. Il devrait dépasser annuellement les 100 000, soit 20 000 de plus que cette année.

L'impact de cette abondance de propriétés à vendre? «Bien que les critères des acheteurs ne cadrent pas toujours parfaitement avec les logements disponibles sur le marché, expliquent les deux analystes, nous sommes d'avis que les prix s'ajusteront à la baisse si nécessaire, pour attirer la demande et faire en sorte que le stock de maisons unifamiliales disponibles sur le marché de la revente s'écoule.»

Comme la demande pour l'unifamiliale chutera au rythme du vieillissement de la population québécoise, les mises en chantier chuteront. Il faudra s'attendre à un vieillissement du parc d'immeubles de ce type d'habitation. La bonne nouvelle? Le marché de la rénovation a des chances de connaître une excellente période lorsqu'on franchira la décennie de 2020.

Autre secteur immobilier qui verra l'avenir en rose: le marché des logements multiples de plus petite taille. Et ce sera le pactole pour les promoteurs et propriétaires des logements multiples qui offriront par surcroît des services spécifiques aux retraités...

Morale de cette histoire: plus la population vieillit, plus les petits logements prennent de l'envergure!

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mercredi, novembre 10, 2010

 

Les plaisirs de ma vie – Stephen Jarislowsky

VOICI CE QU'ÉCRIVAIT RÉCEMMENT STEPHEN JARISLOWKY SUR LES PLAISIRS DE LA VIE

Quand on atteint l'âge qui est le mien, les perceptions changent. Certaines choses perdent de l'importance, tandis que d'autres en gagnent. Alors que mes lecteurs sont encore préoccupés par leur quotidien et cherchent des moyens d'améliorer leur sort ou simplement d'assurer leur sécurité financière et celle de leur famille, force m'est d'admettre qu'à 84 ans, j'ai plus de vécu que d'avenir. Je n'ai pas à me lancer sur une piste de ski (au risque de passer les six derniers mois de ma vie dans le plâtre) pour avoir du plaisir, et je n'ai plus l'âge de courir les jupons, même si je sais reconnaître les jolies femmes. Aujourd'hui, je prends plaisir à passer du temps avec ma famille et à voir mes quatre petits-enfants de un an à quatre ans découvrir le monde en croyant que « Gaga » (un sobriquet de mon cru) sera toujours là. Les enfants ont des gènes complexes, mais je peux reconnaître un petit Jarislowsky des milles à la ronde, car à mes yeux ils frôlent la perfection.

Je commence à oublier plus de choses qu'à en apprendre de nouvelles, particulièrement les noms. Ils sont difficiles à retenir, mais je m'en tire en demandant leur nom aux gens, car ils s'attendent de toute façon à ce que je sois un peu « gaga ».

Voyager, de préférence avec des amis ou la famille, procure de grands plaisirs : nouvelles impressions, nouveaux endroits, perspectives différentes et nouvelles décisions. Le temps passe plus lentement en vacances que lorsqu'on suit la routine de la maison, ou, dans mon cas, celle du bureau. Nous nous sommes marié, Gail et moi, mais pas pour déjeuner ensemble ni pour que je dirige la maison, le bureau me convenant parfaitement à cet égard. Les gens sont généralement aimables avec le vieil homme que je suis, et au bureau, je me sens un peu chez moi. Les jeunes qui m'entourent m'aident à rester jeune.

Dans mon cas, comme personne ne peut me congédier, j'ai peu d'efforts à faire et ma formidable adjointe (anciennement, appelée secrétaire) m'évite les ennuis et m'aide à me rappeler des choses, même les noms des personnes qui viennent me voir.

Quoique bien pratique, l'argent n'est plus un but en soi, ni les biens matériels d'ailleurs, mais l'art demeure une passion qui m'apporte beaucoup de bonheur, tout comme une belle journée ou une bonne surprise telle qu'une lettre d'un ancien camarade de classe ou d'un amour de jeunesse. Toutefois, rien n'est aussi agréable que de voir son petit-fils d'un an faire ses premiers pas tout seul.

Mon grand-père avait 84 ans lorsqu'une de ses petites-filles lui a dit : « À ton âge, tu devrais avoir hone de commencer à courir après les filles! » Et il a répondu : « À quel âge devrais-je donc commencer ? »

Voilà, les plaisirs qui viennent avec l'âge. La recette : restez actif physiquement et mentalement pour préserver votre corps et votre esprit, et où que vous alliez, n'oubliez jamais d'apporter votre sens de l'humour!...

Source : Magazine Les Affaire Plus

COMMENTAIRE DE PHILOMAGE

Pour qui veut connaître un peu plus la vie de Stephen Jarislowky, voici un extrait trouvé sur WIKIPEDIA :

Stephen A. Jarislowsky est un investisseur milliardaire (246e fortune mondiale en 2005 selon le classement annuel du magazine Forbes, avec 1,1 milliard de dollars américains) et philanthrope canadien, né à Berlin en septembre 1925.

Né de parents juifs aisés, il subit l'antisémitisme d'État de l'Allemagne nazie et est obligé, avec sa famille, de quitter l'Allemagne pour rester en vie. Il passe le reste de son enfance ainsi que son adolescence aux Pays-Bas et en France. Il émigre aux États-Unis en 1941, à l'âge de seize ans, et étudie en construction mécanique à l'université Cornell, après avoir étudié à l'école préparatoire d'Asheville. Après ses études, il a servi dans les forces armées des États-Unis. Il a terminé sa formation de base et a étudié le japonais à l'université de Chicago. Après la guerre, il était envoyé au Japon pour faire du contre-espionnage. Il retourne aux États-Unis pour continuer ses études, plus précisément pour une maîtrise en cultures orientales à l'université de Chicago (1949), où il obtient le titre honorifique de Phi Beta Kappa, et pour une maîtrise en administration des affaires (MBA) à l'université Harvard (1952).

Puis, il est parti travailler à Montréal pour Alcan Inc. et obtient le poste d'adjoint au directeur des finances. Il fonde Jarislowsky, Fraser et compagnie, une société de gestion de fonds qui est maintenant l'une des plus importantes au Canada, à Montréal en 1955 et la présidera pendant plus de quarante-sept ans. Maintenant très connu et très respecté, M. Jarislowsky soutient divers organismes de charité, a donné son nom à sept chaires universitaires.

Bien que non actif en politique M. Jarislowsky s'oppose au nationalisme québécois. En 1997, lors d'un discours prononcé à l'association municipale de Westmount, il raconta comment peu après le référendum de 1995, il suggéra la partition du Québec et de la transformation de Montréal en ville-état. Il fit aussi le rapprochement entre le nationalisme québécois de Parizeau et Bouchard et le nazisme allemand et fascisme italien. (voir liens externes)

Il parle cinq langues, soit l'allemand, le français, l'anglais, le néerlandais et le japonais.

TOUTE UNE VIE, N'EST-CE PAS!

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lundi, novembre 08, 2010

 

Qu’adviendra-t-il de mon FERR au décès?

CONVERTIR SES REER EN FERR : UN CAS TYPE

Article de Josée Jeffrey, D. Fisc., Pl. Fin., collaboration, Journal de Québec, 30 0ctobre 2010

Germain a 70 ans et sa conjointe Hélène, 60 ans. Il détient des REER d'une valeur totale de 60 000 $. Vu son âge, il devra les transformer prochainement en FERR. Les revenus de pension actuels du couple suffisent largement à combler leur coût de vie. Combien retira-t-il de son FERR et où peut-il placer ce revenu additionnel tout en économisant fiscalement? Et s'il décède dans quelques années, est-ce que sa conjointe pourra obtenir la valeur de son FERR? Si oui, sous quelle forme ce montant lui sera-t-il versé? En REER ou en FERR?

D'abord, l'année où il atteindra 71 ans, Germain devra transférer ses REER en FERR, et ce, avant le 31 décembre. De ce fait, il sera soumis aux retraits obligatoires, l'année suivante. Le montant qu'il recevra dépendra de la valeur de son FERR au 31 décembre de l'année précédente et du pourcentage établi en fonction de son âge. Le retrait minimum sera calculé ainsi au début de chaque année. Le taux de ce retrait est basé sur la formule suivante : 1/(90 moins l'âge du titulaire ou de son conjoint).La Loi de l'impôt sur le revenu n'impose aucune limite maximale pour le retrait du FERR.

À tout moment, Germain pourra retirer des sommes additionnelles, s'il en a besoin. Il n'existe aucun plafond pour le FERR.

Pour le bénéfice de nos lecteurs, il n'a pas besoin d'attendre 71 ans pour transférer ses REER en FERR. Il aurait pu le faire en tout temps.

Conseil important : parce que Germain ne compte pas sur ce revenu additionnel pour subvenir à ses besoins, il sera préférable de choisir l'âge de sa conjointe pour diminuer la valeur de son retrait obligatoire. Comme elle est plus jeune que lui, la valeur de ce retrait minimum sera calculée en fonction de son âge à elle. Par exemple, au lieu d'un retrait minimum annuel de 4 428 $ (60 000 $ X 7,38 %), son retrait sera de 1 998 $, soit 60 000 $ X 3,33 %.

Fractionner son revenu de pension

Tout comme vos revenus de pension actuels, ceux provenant d'un FERR deviendront aussi admissibles au fractionnement de revenus de pension, pour les personnes âgées d'au moins 65 ans.

Comme vous le savez sans doute, depuis 2007, vous pouvez attribuer jusqu'à 50 % de vos revenus de pension admissibles dans la déclaration de revenus de votre conjointe. Les rentes de retraite d'un régime de pension agréé sont éligibles au fractionnement de revenus de pension et ce, qu'importe l'âge du rentier ou de sa conjointe.

Cette stratégie vous permet de doubler le crédit d'impôt pour revenus de pension et d'équilibrer les taux d'imposition de chaque conjoint. Et plus l'écart de revenus entre les conjoints est important, plus le fractionnement de revenus de pension sera appréciable fiscalement.

Que faire avec le surplus de revenus?

Tous les montants reçus du FERR viendront augmenter votre revenu imposable. Vos surplus pourront être investis dans un CELI. Ces cotisations ne seront pas déductibles de vos revenus, par contre, tous les rendements obtenus dans ce compte seront libres d'impôt. Les retraits du CELI seront non imposables et n'affecteront pas vos crédits d'impôt et votre admissibilité aux programmes sociofiscaux.

Qu'adviendra-t-il de votre FERR à votre décès?

Si vous avez désigné Hélène à titre de bénéficiaire de votre FERR, soit directement dans le régime ou dans votre testament, elle deviendra une bénéficiaire admissible. Ainsi, elle pourra transférer cet actif à votre décès, et ce, sans conséquence fiscale. De plus, elle aura le choix de le transférer dans un FERR ou dans un REER, si elle n'a pas encore atteint 71 ans. Il sera aussi possible pour Hélène de se procurer une rente ou tout simplement se faire rembourser la totalité du FERR reçu à votre décès.

Si elle opte pour le transfert dans un REER, elle devra transformer son REER en FERR, l'année de ses 71 ans ou se procurer une rente, si elle le désire. Elle sera donc soumise à un retrait obligatoire, l'année suivante, toujours en fonction de son âge à elle, à moins qu'elle se retrouve avec un conjoint plus jeune qu'elle.

Information additionnelle pour Germain : savez-vous que vous pouvez encore cotiser au REER même si vous avez plus de 71 ans? En effet, si vous possédez encore des droits inutilisés pour cotiser au REER, vous pouvez cotiser au REER de conjoint tant et aussi longtemps que Hélène atteindra 71 ans, et ce, malgré le fait que vous soyez âgé de plus de 71 ans. Encore mieux, c'est vous qui aurez droit à la déduction fiscale dans votre déclaration de revenus pour votre cotisation au REER de conjoint.

Maintenant, vous voilà prêt à profiter pleinement de votre retraite.

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Le suicide chez les ainés, un phénomène banalisé

Ces dernières années, au Québec, c'est dans le groupe d'âge des 50 ans et plus que la baisse des taux de suicide a été la moins marquée.

Article de Johanne Roy, Le journal de Québec, 29 octobre 2010

Maladie, perte d'un conjoint, perte de sa demeure... L'an dernier, près de 140 personnes de 65 ans et plus ont mis fin à leurs jours au Québec.

Dans la tranche des 50 ans et plus, quelque 450 Québécois sont passés à l'acte, autour de 41 % de l'ensemble des suicides au Québec.

« On ne prête pas assez attention aux remarques sur la mort faites par les personnes âgées. C'est clair que ce phénomène est banalisé », observe le directeur général de l'Association québécoise des retraités des secteurs public et parapublic, Luc Vallerand.

Une femme de 91 ans s'est ainsi enlevé la vie par noyade, à Saint-Pie, en 2009. Quatre mois plus tôt, cette aînée avait quitté son logement pour un centre d'hébergement, ce qu'elle acceptait difficilement.

Selon un membre de sa famille, la dame parlait souvent de suicide, mais on ne pensait pas qu'elle passerait à l'acte.

Soutien psychologique

La dame âgée a été retrouvée inanimée dans un ruisseau, près de la maison de son fils chez qui elle était en visite ce jour-là.

Le coroner a recommandé que le CLSC offre un soutien psychologique aux personnes âgées en perte d'autonomie qui doivent être déménagées.

En décembre 2009, un homme de 82 ans a été trouvé pendu dans le garage de sa résidence. En plus de vivre le deuil de sa conjointe, il souffrait de douleurs chroniques.

Deux mois auparavant, un homme de 72 ans avait connu le même sort. Il aurait exprimé à ses proches qu'il pensait au suicide, mais il semble que personne n'ait cru bon aller chercher de l'aide.

Saut d'un balcon

En juillet 2008, un homme de 84 ans a succombé à un polytraumatisme après s'être jeté en bas du balcon de sa résidence pour personnes âgées.

Il présentait des problèmes médicaux handicapants qui réduisaient grandement sa qualité de vie. Le coroner a, entre autres, recommandé que le ministère de la Santé mène une campagne de sensibilisation au phénomène du suicide chez les personnes âgées.

« Au Québec, depuis 20 ans, plusieurs campagnes de prévention ont ciblé les jeunes, mais rien n'a encore été fait pour le groupe des 50 ans et plus », soulève M. Vallerand.

Selon ce dernier, c'est dans ce groupe d'âge que la baisse des taux de suicide a été la moins marquée, ces dernières années. Pertes d'emploi, mises à la retraite forcées... La détresse est souvent grande chez les 50 ans et plus.

COMMENTAIRE DE PHILOMAGE

Ce genre de comportement chez les aînés va sans aucun doute avoir tendance à devenir plus fréquent avec le vieillissement en accéléré au Québec et l'arrivée des baby-boomers à la retraite. Ce problème devrait faire partie des discussions en cours au niveau de la Consultation publique sur le droit de mourir dans la dignité. À être étudié comme une priorité.

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jeudi, novembre 04, 2010

 

Voyage au pays du palliatif

Pierre Desforges, infirmier en soins palliatifs, Société des soins palliatifs à domicile du Grand Montréal.

Photo: François Roy, La Presse

Article de Patrick Lagacé, La Presse

C'est un pays dont on ne revient jamais. Je parle bien sûr du pays du palliatif. Chaque jour, Pierre Desforges, infirmier en «soins palls», comme on dit dans le jargon de la fin de vie, arpente cette contrée inhospitalière.

Il a 62 ans. Parcours atypique: fossoyeur, boucher, massothérapeute puis, à 48 ans, Pierre a eu une envie de soigner son prochain. Il s'est inscrit... en médecine!

On l'a refusé, bien sûr. «Mais ils m'ont pris en nursing...»

C'est ainsi que Pierre Desforges a abouti à la Société des soins palliatifs à domicile du Grand Montréal, qui aide annuellement et gratuitement 1200 patients en phase terminale à rester chez eux le plus longtemps possible. Soixante pour cent du budget annuel de la Société provient de l'État, les dons comblent le reste.

Chaque jour, Pierre arpente donc Montréal et veille sur ses patients. Il s'assure que leur médication est bien calibrée, il fait des prises de sang, il conseille les proches. Pierre est souvent la première personne que la famille appelle, quand un patient meurt. Un job, disons, tout aussi atypique que le parcours de cet infirmier au physique d'ours...

Pourquoi le palliatif, Pierre? Pourquoi la mort?

«C'est un job qui touche tous les aspects de la personne, dit-il, au volant de sa Mazda. Physique, mental, spirituel. J'ai travaillé en désintox, où tout le monde a une carapace. Pas aux soins palliatifs: tu touches à ce qu'il y a de plus essentiel chez l'humain.»

Ce matin-là, fin juin, Pierre fait des arrêts dans Villeray, dans Ahunstic, dans Outremont. Gestes vifs, patience, écoute active. Tous ses patients sont dans les pinces du crabe.

Avenue Bernard, dans un bel immeuble typiquement outremontais, Pierre débarque dans l'appartement de Marcel Quenneville, âgé de 84 ans. Jusqu'à son cancer, il y a quelques mois, M. Quenneville était actif et boute-en-train, sur les greens de golf comme ailleurs. Il est désormais cloué au lit, incohérent.

«Tantôt, dit Suzanne Boivin-Fecteau, conjointe de M. Quenneville, il voulait probablement la bassine. Mais je ne suis pas sûre de ce qu'il veut, au fond. C'est difficile de le comprendre.»

Pierre hoche la tête, tapote sa paperasse. Mme Boivin-Fecteau est une belle femme, chevelure poivre et sel. Elle a 75 ans mais en paraît 10 de moins, facilement. Elle irradie l'énergie. Dans Wikipédia, sous l'entrée «aidante naturelle», il y a probablement sa photo...

Mme Boivin-Fecteau se bat pour que son Marcel écoule ses derniers jours ici, à la maison, chez lui. Même si ça l'épuise, même si elle doit se battre avec «le système» pour obtenir de l'aide à la maison.

- Pourquoi le garder à la maison?

- Parce que Marcel est plus heureux ici.

J'ai rappelé Mme Boivin-Fecteau, récemment. Son Marcel est mort en juillet, finalement vaincu par le crabe. Entouré d'amour, calmement, à la maison, dans son lit. Au bout du fil, malgré le vide, malgré l'épuisement des derniers mois, Suzanne Boivin-Fecteau parle de la mort de son amoureux comme d'un «beau moment».

«Je lui tenais la main. Je lui ai dit, Marcel, tu peux partir... Il a ouvert l'oeil. Puis, il est parti.»

C'est Pierre Desforges qui a fait la toilette du corps de M. Quenneville, juste avant l'arrivée de la morgue.

Pourquoi le palliatif?

Parce que ça permet de finir la vie un peu plus sereinement. Et même de l'allonger un peu.

Une des études les plus remarquées du congrès annuel de l'American Society of Clinical Oncology, l'été dernier, portait justement sur les bienfaits des soins palliatifs pour des malades en phase terminale du cancer du poumon. Un premier groupe de malade a reçu des soins palliatifs dès le diagnostic, parallèlement aux soins curatifs. Un second groupe n'a reçu que des soins curatifs.

Résultat: les malades placés en soins curatifs et palliatifs ont vécu en moyenne 2,7 mois de plus que ceux de l'autre groupe. Ils ont été hospitalisés moins souvent. Leur qualité de vie s'en est trouvée améliorée.

Le prestigieux New England Journal of Medicine a parlé, en éditorial, d'une étude qui change carrément le paradigme des soins palliatifs. «L'ancien paradigme en limitait l'accès aux seuls patients qui étaient clairement sur le point de mourir.»

Le hic, c'est que le palliatif - à l'hôpital, en maison spécialisée, à domicile - est encore un parent pauvre dans les soins de santé.

Isabelle Dumont, de l'École de service social de l'Université McGill, spécialiste de la question, note qu'il y a encore beaucoup de travail à faire: «Une proportion significative de personnes en fin de vie n'ont pas accès à des soins palliatifs et doivent même, dans certains cas, passer par les urgences pour recevoir les soins dont ils ont besoin. Dans ces conditions, il n'est malheureusement pas possible de vivre les derniers moments de sa vie dans un climat permettant de dire adieu à ses proches et de vivre cette étape le plus sereinement possible.»

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Petit immeuble à logements, dans Villeray. L'appartement est propre, mais en désordre. Le patient, que Pierre Desforges rencontre pour la première fois, a le cancer. Je n'arrive pas à distinguer si M. Fernando est objectivement vieux ou si la maladie le vieillit.

- Je ratatine, dit-il à Pierre en pinçant ses os, assis à sa table de cuisine.

Il a l'accent du Portugal, qu'il a quitté il y a une vie de cela, pour le Québec.

- Votre cancer, c'est quoi?

- Je ne sais pas, répond le patient en faisant la moue.

- Votre médecin, c'est qui?

- Le docteur Perrotte.

- Ah, vous, c'est la prostate, donc, dit Pierre, connaisseur.

Mon ours d'infirmier cherche une veine. Le bras de M. Fernando est minuscule, dans ses grosses pattes. Il finit par trouver. M. Fernando lui envoie un «Bravo, mousieur!». Il fait un geste large, montre la cuisine. «C'est un peu à l'envers, dit-il. J'ai donné pas mal d'affaires.»

Du salon nous parvient le son d'un film américain. M. Fernando sort des photos d'un sac d'épicerie.

Des photos de lui, à l'hôpital. Avec des infirmières. Avec la réceptionniste. Avec un médecin. Là, la chaise où il reçoit ses traitements.

Des photos de lui, au IGA du coin. Avec la caissière. Avec des commis.

Sur les murs de l'appartement de M. Fernando, cependant, pas une seule photo n'orne les murs. Et ça me frappe, comme une tonne de brique.

M. Fernando ne veut pas nous voir partir. Il parle de tout. De la pluie, du beau temps. De ces Cherry Blossom, qui coûtent habituellement un dollar, mais qui étaient soldées, à 25 cents, chez IGA, hier. Tenez, tenez, dit-il, je vous en donne, j'en ai amplement...

M. Fernando est encore sur le pas de sa porte, à nous parler, quand nous sortons du petit immeuble. Cet homme, c'est clair, n'a personne à qui parler de «l'horreur morale d'imaginer le monde sans soi» (1)...

Nous entrons sans un mot dans la Mazda. L'infirmier démarre.

«La maladie, c'est une chose, finit par dire Pierre Desforges. Mourir seul, c'en est une autre. Mourir seul, c'est mourir deux fois.»

RD

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