jeudi, avril 26, 2012

 

Départ en force pour les Journées régionales sur le suicide et les aînés


JRSA Capitale-Nationale

Cette première Journée régionale sur le suicide et les aînés (JRSA) (mardi, 17 avril 2012) est le point de départ d'une tournée d'envergure. 17 JRSA auront lieu dans chacune des régions administratives du Québec en trois ans. Plus de 100 participants issus de différentes organisations étaient présents au Centre Lucien-Borne pour cette grande première lancée dans la Capitale-Nationale.

Lancé dans le contexte d'une population vieillissante et de plus en plus sensible au bien-être des aînés, le projet des Journées régionales répond à un besoin criant de se préoccuper de la question et d'offrir des solutions à court terme. Initiées par l'Association québécoise de prévention du suicide (AQPS) avec le soutien du ministère de la Famille et des Aînés et la collaboration des acteurs du milieu, les JRSA visent à dresser un état de situation de chacune des régions, favoriser la concertation des intervenants et le partage d'initiatives afin de mobiliser les acteurs.

Une société inclusive

« Il faut valoriser le rôle des aînés, entendu les soixante-cinq ans et plus, dans notre société afin qu'ils puissent continuer de l'enrichir. Aussi longtemps qu'une personne se sent partie prenante d'une communauté, elle a envie d'y contribuer. C'est à nous tous de faire une place aux aînés dans notre société qui connaît un vieillissement important de la population », a déclaré monsieur Louis Champoux, président du comité d'orientation des JRSA.

De là l'importance de cet exercice de concertation à la grandeur de la province, afin d'adapter les pistes d'actions selon les régions. En prenant connaissance des faits et des chiffres, les participants ont pu établir des constats communs qui tendent vers des perspectives positives pour l'amélioration du bien-être de nos aînés.

Temps de concertation et d'action

Puisque c'est par des efforts concertés provenant de nombreux organismes et individus que passe l'enrayement de ce fléau, la présence d'une si grande variété d'acteurs est extrêmement prometteuse pour les suites tangibles de cette journée.

Les projets favorisant les relations intergénérationnelles, des activités de groupe permettant la création d'une communauté d'appartenance, de l'entraide par les pairs pour briser l'isolement ou l'implantation d'un réseau de sentinelles au sein des milieux d'aînés ne sont que quelques-unes des pistes de solutions soulevées par les participants. Grâce à la collaboration, l'engagement et l'ouverture de chacun, c'est sans aucun doute que cette première JRSA saura favoriser l'émergence de projets novateurs et efficaces, pour une meilleure prévention du suicide auprès des aînés.

Prochaines JRSA

Les prochaines journées régionales auront lieu le 25 avril au Saguenay-Lac-Saint-Jean, le 8 mai dans Portneuf et le 23 mai en Montérégie. Pour davantage d'information sur les JRSA ou sur les dates à venir, veuillez consulter le site Internet www.aqps.info/aines.

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L’Association québécoise de prévention du suicide (AQPS) réunit les organisations et les citoyens qui souhaitent voir diminuer significativement le nombre de décès par suicide au Québec.

Coordonnées :
 
1135, Grande Allée Ouest – bureau 230
Québec (Québec) G1S 1E7
RD

 

Suicide des aînés au Québec : situation préoccupante


Le suicide chez les aînés n’est pas la catastrophe annoncée, mais il reste que, chaque année, environ 130 personnes âgées mettent fin à leurs jours, au Québec. 

«Ce sont autant de décès qui auraient dû être évités et qui ont des répercussions sur les proches. Malgré les taux de suicide en baisse chez les aînés, la situation demeure préoccupante», selon le directeur général de l’Association québécoise de prévention du suicide (AQPS), Bruno Marchand.

Chaque suicide touche au minimum dix personnes endeuillées, a rappelé M. Marchand, en marge des Journées régionales sur le suicide et les aînés, dont la tournée a été lancée mardi dans la capitale.

Au sein de la population québécoise, 0,5 % des gens font des tentatives de suicide, tandis que près de 2 % ont des idées suicidaires sérieuses.

«Le suicide chez les aînés trace aussi la voie à des proches plus jeunes, a soulevé M. Marchand. En ce sens, il y a urgence d’agir. Cela commence par le réseautage des organisations qui s’intéressent à la question du suicide et des aînés.»

L’objectif de la journée de mardi, le 17 avril 2012, était de favoriser le partage de connaissances entre une centaine d’intervenants du milieu.

Facteurs multiples


La personne âgée qui met fin à ses jours est en général un homme. La plupart du temps, plusieurs facteurs sont en cause : problèmes financiers, physiques, mentaux, perte du réseau social, isolement, soutien à donner à des proches malades.

«Des aînés vivent des pertes physiques et cognitives, a indiqué M. Marchand. Un diagnostic va amener de la détresse. Toute la question de l’isolement est à considérer. Le sentiment d’appartenance à la communauté est un facteur de protection important.»

Selon lui, on est porté à placer les personnes âgées sur la voie d’évitement. On parle des coûts de santé qu’elles génèrent, au lieu de leur contribution à la société.




Article source: http://fr.canoe.ca/infos/quebeccanada/sante/archives/2012/04/20120417-205043.html

RD

mardi, avril 24, 2012

 

Euthanasie : Le clergé québécois inquiet des dérives


Article de Rémi Nadeau, Journal de Québec, 21 avril 2012

« Si un malade sait qu’il peut emprunter cette voie-là, dans un moment de dépression ou de découragement, il pourra être tenté de choisir la solution rapide (du suicide assisté), alors qu’il aurait pu faire une démarche personnelle », argue Mgr Bertrand Blanchet.


Permettre aux médecins d’abréger les souffrances des grands malades « érigerait l’euthanasie en système », dénonce l’Assemblée des évêques catholiques, qui mène une charge en règle contre la recommandation de la commission parlementaire Mourir dans la dignité.

Discrète jusqu’ici, l’Assemblée des évêques catholiques du Québec condamne sévèrement la volonté des députés de légaliser « l’aide médicale à mourir ».

Le président du comité bioéthique de l’assemblée, Mgr Bertrand Blanchet, estime que le recours à l’euthanasie entraînerait une « banalisation du suicide » malsaine pour la société québécoise.

Selon lui, les souffrances physiques des malades peuvent être soulagées « dans la grande majorité des cas », ce qui laisse une trop large part de la décision de mettre fin à une vie reposer sur « une appréciation subjective » des souffrances morales de la personne. « À partir de quel moment peut-on déterminer que les souffrances morales deviennent intolérables? », questionne Mgr Blanchet, qui craint les effets pernicieux d’un « système permettant de donner la mort » sur les « personnes fragiles ».

« Si une personne voit quelqu’un décider d’en finir parce qu’elle estime que ses souffrances psychiques sont incontrôlables, elle sera influencée et se demandera pourquoi ce ne serait pas son tour, si elle se sent comme un poids pour ses proches et pour la société », explique l’évêque.

Fin de vie dans la douleur

Mgr Blanchet juge qu’il faut parfois limiter le droit à l’autonomie de l’individu et protéger les personnes contre elles-mêmes, pour éviter qu’elles ne choisissent une voie rapide et facile, au détriment d’une occasion « d’approfondir le sens de leur vie ». « La fin de vie peut être l’occasion d’une démarche personnelle pour faire la paix (…) l’idée n’est pas de valoriser la souffrance, mais elle a parfois une valeur humanisante », a-t-il ajouté.

Risques de dérive

L’Assemblée des évêques catholiques craint même une dérive entraînant le recours massif à l’euthanasie, si le gouvernement du Québec décidait d’appliquer la recommandation de la commission parlementaire spéciale. « Dans un contexte où l’on demande constamment l’efficacité, la performance à tout prix dans les hôpitaux, bien, une façon d’être performant, ce sera peut-être de libérer rapidement les lits d’hôpitaux des personnes qui n’ont plus de conscience. Ça devient une pente glissante. »

 L’Association de prévention du suicide se montre aussi « préoccupée » par la recommandation de la commission parlementaire de permettre l’euthanasie.

À l’instar de l’Assemblée des évêques catholiques, elle craint que des gens ne décodent qu’il est normal de penser au suicide lorsqu’on se retrouve aux prises avec des souffrances, qu’elles soient physiques ou psychologiques.

Vigilance

Selon le directeur général, Bruno Marchand, la prise en compte des souffrances psychologiques, par la commission, commande beaucoup de vigilance. « Ça peut être très large. Quelqu’un qui souffre d’un trouble de personnalité, est-ce qu’on peut considérer que c’est une maladie incurable et qu’il s’agit de souffrances atroces, certainement. Alors si on considère qu’on peut lui permettre de se donner la mort, on ouvrirait un pan de mur, on serait inquiet », a confié au Journal M. Marchand.

Il soutient que tout dépendra de la façon avec laquelle le gouvernement communiquera sa décision s’il décide d’appliquer la proposition de la commission Mourir dans la dignité. « J’espère que les gens n’entendront pas dans ce message-là que c’est normal de penser à abréger ses souffrances quand ça va mal, parce que ça irait à l’encontre de toutes les campagnes de prévention », a prévenu Bruno Marchand.

Un fardeau

Le directeur s’inquiète aussi des conséquences de la médiatisation de rapports démontrant l’impact du vieillissement de la population. « On présente souvent les coûts de santé que ça représente, le fardeau sur les fonds de pension, et quand on dit ça, on énonce des faits, mais ça amène la perception que les aînés sont un fardeau, et ça, ça devient nuisible. »

Accueillant les conclusions des élus avec beaucoup de nuance, il affirme du même souffle que les députés membres de la commission ont « mis suffisamment de précautions » dans leurs propositions pour que l’association soit tout de même moins inquiète.

 AIDE MÉDICALE À MOURIR

Le 22 mars 2012, la commission parlementaire spéciale « Mourir dans la dignité », a dévoilé ses recommandations après avoir initié son travail en décembre 2009.

La commission regroupant 12 députés des différentes formations politiques, présidée par la libérale Maryse Gaudreault, a mené une tournée de consultation à travers le Québec et a rencontré 32 experts avant de remettre son rapport.

Elle a présenté 24 recommandations, dont celle de modifier les lois afin de permettre l'euthanasie, rebaptisée « aide médicale à mourir ». 

La commission propose un encadrement, ainsi que des critères « essentiels » pour l'euthanasie. Ainsi, seul un médecin pourrait injecter une dose mortelle afin d'abréger les souffrances d'une personne malade. Le patient, majeur et atteint d'une maladie grave et incurable, devra exprimer lui-même ce souhait.

LA COMMISSION SE DÉFEND

 La présidente de la commission parlementaire Mourir dans la dignité, Maryse Gaudreault, qualifie d'exagérée la réaction de l'Assemblée des évêques catholiques, qui craint que l'euthanasie ne soit «érigée en système». «Notre recommandation de permettre l'aide médicale à mourir, dans un contexte de fin de vie, ça n'a rien à voir avec des personnes qui auraient le goût de s'enlever la vie parce qu'ils connaissent une période sombre», a réagi la députée libérale de Hull.

Même si elle soutenait que la sortie de l'Assemblée des évêques était prévisible, elle s'expliquait mal pourquoi le président de son comité bioéthique, Bertrand Blanchet, pouvait craindre des dérives et une banalisation du suicide.

«Je trouve que c'est exagéré, et c'est faire fi de toutes les précautions que nous avons prises dans nos recommandations.»

Mgr Blanchet a effectué une sortie dans nos pages dimanche, prévenant que l'Assemblée des évêques tentera de convaincre les élus de ne pas emprunter cette voie.

Les membres de la commission parlementaire spéciale demandent au gouvernement de déposer un projet de loi permettant «l'aide médicale à mourir» au plus tard en juin 2013.

COMMENTAIRE DE PHILOMAGE

Il fallait s'y attendre. l'Assemblée des évêques catholiques est cautionnée par le Vatican et pense qu'elle possède encore le pouvoir d'inverser les décisions prises légalement et/ou légitimement, en toute âme et conscience, par les membres d'une commission mandatée en vue de faire des recommandations sur le mourir dans la dignité.

Il faudrait rappeler à cette Assemblée des évêques catholiques le peu de cas que l'Inquisition a fait de la vie humaine, pendant des siècles et des siècles (pas des décennies), pour s'assurer que certains de ses ouailles avaient ou non la FOI. Quand on relit la « petite » histoire de l'Église catholique, ses faux procès, les tortures endurées par de pauvres citoyens, les brûlés sur la place publique, la chasse aux sorcières, ..., on se demande qu'est-ce que ces religieux viennent faire dans ce débat contemporain ?

Les douleurs de l'enfantement ont été soulagées pour faciliter les naissances. Tout au long de la vie humaine, la médecine intervient pour guérir les maladies et prolonger la vie. Et, la fin de la vie, alors? Désormais, il est temps de faciliter ce passage de la fin de la vie, pour ceux dont la souffrance est extrême, sans espoir de retour à la vie normale. Il s'agit d'un geste humanitaire que la personne agonisante a le droit de demander puisqu'elle est en fin de vie, Pour tout homme et femme qui font face à cette échéance, il est absolument fondamental d'atténuer la douleur et les souffrances et d'espérer mourir en toute sérénité, dans le calme et la paix de l'esprit. Voilà pourquoi il faut appliquer « l'aide médicale pour mourir », lorsqu'il n'y a pas moyen de faire autrement.      

Complètement inacceptable et dépassée cette vision de Mgr Blanchet :  « La fin de vie peut être l’occasion d’une démarche personnelle pour faire la paix (…) l’idée n’est pas de valoriser la souffrance, mais elle a parfois une valeur humanisante ».

RD

dimanche, avril 22, 2012

 

Les médias : des clichés sur les aînés

 Article de Stéphane Baillargeon - Le Devoir, avril 2012.

L'opposition a sorti le gourdin contre le blanchon automatisé du ministre Yves Bolduc cette semaine à l'Assemblée nationale et les médias ont vite rapporté la controverse. Normal. Cette histoire de robot antidépresseur a permis encore une fois de concentrer les habituels clichés âgistes sur les coûts réputés exorbitants de l'entretien des vieux, décrits par euphémisme comme des «personnes du troisième âge».

«La question de l'âgisme est tout aussi "dangereuse" que la question du racisme ou du sexisme, dit Martine Lagacé, professeure agrégée du Département de communication de l'Université d'Ottawa, sans commenter précisément cette histoire de toutous bébés phoques. Sauf qu'on parle très peu de cette forme d'exclusion. L'âgisme est même très souvent toléré dans notre société et dans les médias.»
Le débat sur le toutou à 6000 $ portait sur les ressources allouées aux soins «pour les aînés». Le ministre de la Santé a expliqué les vertus thérapeutiques d'un toutou bébé phoque que ses fonctionnaires sont en train d'expérimenter dans les centres d'hébergement et de soins de longue durée (CHSLD).

«Les personnes âgées réagissent aux émotions et sont capables d'avoir des émotions avec ça», a proposé le docteur en chef. Peine perdue. L'opposition a continué à décrier le manque de ressources pour s'assurer «que les bains soient donnés et que les repas soient mangeables [...] au lieu de faire appel à des clowns».

La professeure Lagacé s'intéresse à la discrimination envers les personnes âgées et aux rapports intergénérationnels depuis son doctorat en psycho sociale (1997) qui analysait l'impact des stéréotypes sur des fonctionnaires fédéraux en retraite anticipée. Avec ses collègues psychologues, médiologues ou économistes, depuis quinze ans, elle scrute les clichés colportés dans la société et au travail en particulier.

L'espérance de vie s'allonge et les stéréotypes s'étendent. Les clichés sur les vieux renversent ceux sur les jeunes. La vieillesse est technophobe, la jeunesse, technophile. Les travailleurs de plus de 45-50 ans sont blasés, improductifs, conservateurs, tandis que les moins de 40-45 ans se révèlent motivés, dynamiques, progressistes. Et puis, les vieux sont laids et les jeunes sont beaux, évidemment.

Ces lieux communs ont des effets très pernicieux. «La présence de stéréotypes âgistes en milieu de travail ou auprès des retraités a un impact psychologique important, poursuit la spécialiste. Les clichés affectent leur santé psychologique et leur estime. Ils poussent aussi des travailleurs à la retraite.»

Tout ça a un énorme coût socioéconomique qu'un collègue de Mme Lagacé est en train de mesurer au Canada. Reste la cause, ou à tout le moins «les véhicules de transmission» de ces images déformantes, qu'une première analyse médiatique pionnière vient de cerner. Des études ultérieures s'intéresseront à d'autres paroles publiques, les discours politiques et médicaux notamment.

La professeure a concentré l'enquête pionnière sur La Presse et The Globe and Mail. Un premier recensement a permis de choisir un peu plus de mille articles publiés pendant certaines semaines de 2000, de 2005 et de 2009. Un second tri a ramené l'échantillon à 120 textes, soit 60 pour chacun des grands quotidiens, tous soumis à une fine analyse de contenu considérant chaque fois les thèmes abordés, la longueur de l'article, le ton général ou le vocabulaire dans ce monde où les euphémismes abondent: seniors, elders, aînés... «Le mot soigné cache une vision négative», résume la chercheuse qui a présenté une version préliminaire de son enquête à l'Observatoire Vieillissement et Société le mois dernier.

Vrai négatif, faux positif

Et alors, quelles sont les grandes conclusions? «Quand la presse canadienne parle du vieillissement, elle en parle de manière très polarisée, résume la chercheuse. D'un côté, on en parle de manière négative en répétant que c'est une mauvaise affaire de vieillir, un poids lourd pour la société. Dans cette vision, les personnes âgées sont des victimes et elles exigent des soins sans rien donner en retour. D'un autre côté, les médias en parlent avec des exemples exceptionnels, en louangeant tel monsieur de 85 ans capable de nager sept kilomètres, ce qui renforce au fond le cliché du vieux habituellement incapable, y compris pour les autres personnes âgées.»

Le traitement médiatique oscille entre le vrai négatif et le faux positif. «Ce langage polarisé ne correspond pas à la réalité du vieillissement, poursuit Mme Lagacé. Les faux positifs créent de l'âgisme dans la génération des personnes âgées. Le discours négatif qui décrit les personnes âgées comme des gens séniles dans le besoin crée un âgisme intergénérationnel.»

Les exégètes des médias n'ont pas vu de différence notable entre les deux journaux. Le Globe comme La Presse traitent d'ailleurs le plus souvent la vieillesse sous l'angle économique, ce qui accentue la perspective utilitaire, pour ne pas dire néolibérale.

«Le Globe se concentre plus sur la démographie, le tsunami gris qui s'en vient. La Presse s'attarde plus à la retraite, demande sans cesse combien ça va coûter d'entretenir les retraités. Ce discours sous-tend que la personne âgée n'est plus productive au sens économique et néolibéral. On oublie toute sa présence sociale.»

À peine une douzaine d'articles portaient sur les rapports intergénérationnels positifs. Douze sur cent vingt...

Autre constat: les vieilles femmes n'existent presque pas dans le corpus. Cette double norme discriminatoire corrobore des études antérieures sur l'absence des femmes âgées à la télé.

Reste à savoir si les médias créent les clichés ou les reproduisent. Martine Lagacé pense que les deux possibilités ne s'excluent pas. Les journalistes semblent méconnaître la réalité des personnes âgées et tombent vite dans les redites et les poncifs.

«Dans La Presse, les CHSLD sont presque toujours présentés comme des mouroirs. Il y a une part de vérité. Mais il y a aussi de beaux endroits et de belles histoires à raconter», dit la professeure, qui recommande aux médias de faire de la vieillesse une spécialité, comme l'éducation ou la danse contemporaine.

«Le vieillissement de la population, ce n'est pas qu'une mauvaise nouvelle, conclut Martine Lagacé. La preuve: le Japon traite très bien ses personnes âgées et c'est une société moderne et beaucoup plus vieillissante que la nôtre. Seulement, au Japon, les croyances autour du vieillissement sont beaucoup plus positives, revalorisantes pour le travailleur vieillissant et les personnes aînées. »

COMMENTAIRE DE PHILOMAGE

Très intéressant comme article. Avec l'arrivée en masse des baby-boomers à la retraite, il va être nécessaire de traiter autrement l'actualité concernant les Seniors. La place occupée par les activités des Seniors va croître dans les journaux parce que ce sont des lecteurs assidus et qu'ils seront présents ou actifs dans tous les secteurs de la société québécoise.

RD 
 

mercredi, avril 11, 2012

 

Le soutien à domicile aux aînés est déficient au Québec

Article de Rémi Nadeau, Journal de Québec, 30 mars 2012

(Photo ci-contre : Raymonde Saint-Germain, protectrice du citoyen)
 
La protectrice du citoyen dénonce la dégradation des services aux aînés en perte d'autonomie.

Malgré l'adoption d'une politique gouvernementale de soutien à domicile en 2003, neuf ans plus tard, les services aux aînés en perte d'autonomie se sont dégradés.

Le Protecteur du citoyen du Québec vient de publier un rapport dévastateur documentant le non-respect de la Politique de soutien à domicile du ministère de la Santé.

On fait état notamment de nombreux aînés placés sur des listes d'attente, faute de services, des heures de services hebdomadaires largement en deçà des besoins et de budget détourné par des centres de santé et de services sociaux.

«Les aspects les plus problématiques sont l'insuffisance des heures de services allouées en fonction des besoins et les délais à recevoir les services», écrit la protectrice, Raymonde Saint-Germain.

Elle signale que son enquête, menée à la suite d'une augmentation significative des plaintes, met en lumière l'incapacité de certaines instances locales et régionales d'appliquer la politique adoptée en 2003.

Elle reproche au ministère de la Santé de ne pas fournir les ressources requises au respect de la politique.

«Faute de moyens, les instances locales ont dû développer des pratiques qui privent les usagers des services nécessaires pour répondre à leurs besoins, reportant ainsi le fardeau sur les aidants naturels», indique Mme Saint-Germain.

La protectrice déplore aussi que les violations répétées de la politique de soutien à domicile contribuent à une utilisation inappropriée des places en milieu hospitalier ou en CHSLD.

QUÉBEC PROMET UN PLAN D'ACTION EN JUIN

Le ministère de la Santé et des Services sociaux, promet qu'il remettra en juin de cette année, un plan d'action au Protecteur du citoyen, afin de corriger les lacunes documentées quant au soutien à domicile.

« Nous allons lui répondre. Nous savons que les besoins  vont en augmentant et on peut toujours faire davantage », a réagi l'attaché de presse Florent Tanlet, au nom de la ministre déléguée, Dominique Vien, qui n'était pas disponible, pour répondre aux questions du Journal de Québec.

Malgré l'évidence que les budgets accordés ne sont pas suffisants pour  répondre aux besoins des aînés en soutien à domicile, il signale qu'ils ont augmenté de 69 % depuis 2003, pour atteindre près d'un milliard annuellement.

M. Tanlet rappelle aussi que le budget récemment déposé par le ministre Raymond Bachand prévoit l'ajout de 45 millions pour les services à domicile aux personnes âgées. Toutefois, la protectrice du citoyen se questionne sur l'impact de cette enveloppe supplémentaire alors que le gouvernement impose d'une autre main des compressions de 300 millions dans le réseau de la santé.

Retard « inconcevable »

Au Parti québécois, la députée Carole Poirier accuse le gouvernement  de se traîner les pieds dans un dossier pourtant névralgique pour l'avenir des soins aux aînés. « En clair, ce que nous apprenons, c'est que nous avons pris dix ans de retard, c'est inconcevable »,  a vertement critiqué la porte-parole de l'Opposition officielle pour les aînés.

RD

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mardi, avril 03, 2012

 

L'euthanasie devrait être légalisée au Québec


Articles de Jean-Luc Lavallée, Journal de Québec, 23 mars 2012


Le Québec devrait légaliser l'euthanasie, à condition qu'elle s'exerce dans des circonstances exceptionnelles et bien balisées. Voilà l'une des principales recommandations de la commission spéciale «Mourir dans la dignité».

Les membres de cette commission parlementaire, issus de tous les partis politiques,  ont dévoilé le fruit attendu de leurs travaux, jeudi, à l'Assemblée nationale, après deux ans de labeur, de réflexion commune et une tournée provinciale de consultation.

Ils y vont de 24 recommandations unanimes, incluant la modification des lois pertinentes (Loi sur les services de santé et les services sociaux et le Code civil du Québec), afin de permettre l'euthanasie, rebaptisée «aide médicale à mourir» par les parlementaires. «C'est la même chose», a convenu la présidente de la Commission, Maryse Gaudreault, insistant toutefois sur la notion d'encadrement médical.

Même si code criminel canadien interdit formellement l'euthanasie, la Commission s'appuie sur le Barreau du Québec et soutient que ce n'est pas un obstacle pour aller de l'avant.  La députée péquiste Véronique Hivon croit que le Procureur général pourrait émettre une directive au Directeur des poursuites criminelles et pénales afin de s'assurer qu'un médecin, qui se conforme aux lois québécoises, ne puisse faire l'objet de poursuites.

Critères essentiels 

Seul un médecin pourrait injecter une dose mortelle afin d'abréger les souffrances d'une personne malade. Le patient, majeur, devrait exprimer lui-même ce souhait. La Commission a prévu d'autres critères essentiels : la personne devrait être atteinte d'une maladie grave et incurable. Ses souffrances «physiques ou psychologiques constantes, insupportables, ne pourraient être apaisées» et sa condition ne devrait présenter «aucune perspective d'amélioration».
«Nous sommes convaincus que la société québécoise souhaite ce changement. Une nouvelle option est en effet nécessaire dans le continuum de soins de fin de vie, car les soins palliatifs ne peuvent soulager toutes les souffrances physiques et psychologiques des personnes malades», peut-on lire dans le rapport.
La Commision s'est aussi inspirée des expériences à l'étranger, notamment la Belgique et les Pays-Bas. Ainsi, ils disent avoir l'assurance, étude à l'appui, que «l'aide médicale à mourir ne portera pas préjudice aux personnes les plus vulnérables, puisqu'il est possible de bien la circonscrire et la baliser afin d'éviter tout risque d'abus».

Soins palliatifs

La Commission recommande aussi de développer les soins palliatifs à domicile au Québe et de de dispenser une formation en soins palliatifs à tous les intervenants du réseau de la santé. Elle espère le dépôt d'un projet de loi d'ici juin 2013.

Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Yves Bolduc, a réitéré son «ouverture» mais a déclaré qu'il préférait étudier le rapport avant de le commenter.

MILIEU DE LA SANTÉ : un rapport généralement bien reçu

 Bien que les réactions soient mitigées, le rapport de 180 pages qui prévoit un encadrement précis pour l'euthanasie, a été généralement bien reçu dans le milieu de la santé.

Plusieurs recommandations s'inspirent d'ailleurs de celles formulées par le Collège des médecins. La Fédération des médecins omnipraticiens s'est également dite « satisfaite » des conclusions de la commission et de la recommandation 21 qui évoque une modification du Code de déontologie, « afin que les médecins puissent pratiquer une aide médicale à mourir selon les critères
prévus par la Loi », tout en confirmant leur droit à l'objection de conscience.

Amir Khadir, lui-même médecin et membre de la Commission, a souligné que la solution palliative, constitue déjà une forme d'euthanasie, puisque les médecins savent qu'en agissant ainsi, « ils précipitent la mort des patients qui agonisent ». Dans ce contexte, il juge que les patients seront « soulagés de savoir que tout ça est encadré, que ce n'est pas laissé à l'à-peut-prêt, ou dans une confusion, et juste au bon gré du médecin ou de l'infirmière de l'équipe au moment où ces décisions graves sont prises. »

L'Association québécoise des établissements de santé`et de services sociaux (AQESS) a quant à elle reconnu les efforts de la Commission qui a mis l'accent sur les soins palliatifs.

« La légalisation de l'euthanasie et du suicide assisté`soulève des enjeux éthiques et moraux très délicats. En nos rangs, les avis sont partagés. Des questions et des craintes de dérapage subsistent. »

Opposants à l'euthanasie 

Pour sa part, la Coalition des médecins pour la justice sociale, « dénoncent toutes ouvertures à l'euthanasie même dans les cas de souffrance exceptionnelle. » L'euthanasie va à l'encontre du Code de déontologie des médecins du Québec, plaide-t-elle.. « Est-ce que l'ouverture au suicide assisté et l'euthanasie est une façon de se débarrasser  des personnes les plus malades, âgées, handicapées ou dépressives?

Faire moins peur

« Là, on demande à toute une société d'endosser un acte qu'on appelle maintenant « une aide médicale pour mourir ». On a de la difficulté à gérer la santé. Imaginez gérer la mort précipitée par injection ? C'est précipité. C'est mettre la charrue devant les boeufs, sans savoir si on est capable d'aider nos soins palliatifs à mieux se développer », s'est insurgé Mme Linda Couture, directrice générale du réseau Vivre dans la dignité.

RD

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Les conclusions de la Commission :Une preuve de maturité


Opinion de Jean-Luc Mongrain, Journal de Québec, 25 mars 2012

La commission parlementaire spéciale faisant suite à la consultation concernant les soins de fin de vie et le choix de mourir dans la dignité a rendu ses conclusions ; 24 recommandations dont la principale ouvre la porte au suicide assisté.

Or il ne s’agit pas d’une grande porte tournante. Faudra plus qu’une simple demande. La procédure sera stricte, le cadre bien défini balisé par des paramètres très clairs.

AVANCÉE

Le sujet était sensible et délicat, voire tabou. Certainement difficile aussi. Mais tous ceux et celles qui ont réfléchi à la question l’ont fait avec honnêteté, ouverture d’esprit et respect.

Une société qui se penche sur un tel sujet fait preuve d’une grande maturité et de compassion envers ses membres. Juste sur ce point, nous venons de franchir un pas important dont il faut se féliciter.

La difficulté majeure était de présenter des conclusions qui n’imposent rien à personne et laissent à chacun le libre choix. Tout un défi, qui semble avoir été relevé.

LIBRE CHOIX

Il n’y a pas si longtemps, dans le Québec croyant et traditionnel, tous les questionnements trouvaient réponse dans le carcan de la religion, faisant de ceux qui pensaient ou agissaient autrement des gens qui n’avaient tout simplement rien
compris ! Petit comme raisonnement.

Heureusement, nous avons réussi à nous sortir de ce moule. Cela a pour effet cependant que nous devons maintenant trouver ensemble nos réponses au lieu de nous plier à des diktats religieux sans devoir réfléchir.

GUIDÉ PAR LA MORALE

Le jugement moral de chacun demeure l’élément central d’une décision aussi importante. Ce qui aujourd’hui est en voie de disparition, c’est la culpabilité civile et collective qui entourait ce tabou.

Nous avons dorénavant la liberté de demander et de pouvoir être entendus, écoutés et respectés dans notre choix.

VIVRE DANS LA DIGNITÉ 

À partir d’aujourd’hui, certains opteront pour une mort assistée, d’autres pas. Nous devons aussi prendre nos responsabilités envers ces personnes. Il nous faudra mieux répondre à leurs besoins.

Les soins de fin de vie, les traitements palliatifs ne sont pas à leur pleine mesure au Québec. Les spécialistes en ce domaine confirment qu’il existe des soins de confort et de soulagement encore beaucoup plus développés que ceux qui sont disponibles actuellement.

À quand une tournée de consultation et pourquoi pas une commission parlementaire spéciale pour encadrer la dignité de la vie ; en CHSLD, en établissement, en milieu hospitalier, en foyer et à la maison ?

Notre société a grandement besoin de ces temps de réflexion, car il n’y a pas que les sujets limites et urgents qui doivent nous interpeler, mais aussi notre réalité de citoyens dans la cité.

RD

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Opinions : euthanasie et suicide assisté

Jean Mercier, D.E.S. Ph.D. est professeur titulaire au département de science politique de l'Université Laval. Il a présenté un mémoire en commission parlementaire, en février 2011,et est membre de l'Association québécoise sur le droit de mourir dans la dignité, ainsi que du collectif Mourir digne et libre.

Au Québec, l'euthanasie et le suicide assisté ont longtemps été des sujets tabous. Ces mesures devraient-elles être permises par la loi?

« PLUSD'OPTIONS POUR DIMINUER LASOUFRANCE EN FIN DE VIE »

Dans les prochains jours, la commission sur le mourir dans la dignité déposera (ou aura déposé) son rapport à l’Assemblée nationale. Il est souhaitable que la commission garde à l’esprit qu’une solide et constante majorité de Canadiens et de Québécois sont en faveur d’abréger les souffrances de patients au seuil de la mort, par l’euthanasie ou le suicide assisté s’il le faut.

La commission et ses membres ne peuvent pas ignorer les témoignages directs, à la fois crédibles, rationnels et émouvants, de personnes qui, comme l’ancien haut fonctionnaire Ghislain Leblond, ne demandent qu’à choisir le moment de leur mort devant la perspective de souffrances morales et physiques croissantes et de plus en plus intolérables. Madame Ginette Leblanc, devant une situation comparable à Trois-Rivières, attend aussi avec espoir les recommandations de la commission.

L’espace m’empêche de reprendre ici, un à un, les arguments que j’ai présentés dans mon mémoire à la commission il y a un an, au salon rouge de l’Assemblée nationale. J’avais alors fait la critique des arguments principaux en faveur du statu quo : arguments religieux, philosophiques, légaux, arguments des soins palliatifs et, enfin, les craintes de dérapage.

Comme l’a bien démontré le professeur de philosophie Wayne Summer dans son livre récent Assisted Death, il ne reste aucun argument philosophique convaincant pour que, dans des sociétés démocratiques, basées sur le libre choix, on force des gens, qui ne le veulent pas, à souffrir le martyre dans les derniers stages de leur vie.

Loin d’être en opposition, les soins palliatifs et l’aide au mourir devraient être vus de façon complémentaire, comme c’est le cas en Belgique, pays qui est beaucoup plus avancé que nous en la matière.

Quant à l’argument avancé par les autorités ecclésiastiques catholiques, à savoir que le fait de ne pas vouloir souffrir le martyre en fin de vie est un symptôme d’une société « égoïste », on ne sait pas s’il faut en rire ou pleurer. L’individualisme est peut-être un problème social, mais ce n’est certes pas en forçant les gens à souffrir sans raison, à endurer des maux de cœur constants, à peiner à respirer et à subir toutes sortes d’humiliations durant les derniers moments de leur vie qu’on réglera la question!

Quant aux supposés « dérapages » des sociétés en avance sur nous en la matière, comme la Belgique ou la Hollande, la Société royale du Canada, un des organismes de politique publique les plus respecté en Amérique de Nord, a conclu, dans un rapport très documenté, que cet argument ne tient pas la route, ce supposé « dérapage » faisant surtout office d’épouvantail à moineaux.

En conclusion, entre le désir légitime des Canadiens et des Québécois de réduire les souffrances intolérables en fin de vie et sa mise à l’œuvre, il ne reste guère, aujourd’hui, comme arguments, que des déformations d’expériences étrangères, des excès de langage et des arguments dogmatiques d’autorités ecclésiastiques, déguisés en propos philosophiques.

Non à la mort politiquement assistée

par Louis-André Richard (professeur de philosophie et écrivain)
Louis-André Richard est professeur de philosophie, écrivain et président de l'Institut Jean-Paul Desbiens. Il est l'auteur de deux ouvrages sur le sujet ; « Plaidoyer pour une mort digne » et « La nation sans la religion? Le défi des ancrages au Québec ».

 « NON À LA MORT POLITIQUEMENT ASSISTÉE »

Parce que l’euthanasie porte atteinte à la vie d’autrui, mourir dans la dignité ne doit pas être associé au fait de l’autoriser, de la valider ou de l’endosser.

Parfois sur nos écrans, nous regardons des fictions mettant en scène la fin de vie : c’est un papa atteint d’un cancer à qui le fils médecin procurera un comprimé délétère provoquant sa mort. C’était dans un épisode du téléroman La promesse. 

Plus ou moins subtilement, on véhicule ainsi l’idée d’entériner l’euthanasie dans certaines circonstances, nous laissant croire qu’il s’agit d’un acte de compassion.
Mais qu’en est-il? Dans les faits, l’opinion publique est divisée sur cette question morale et il semble difficile de savoir qui a raison.

Comment soutenir l’idée que la pratique de l’euthanasie soit inacceptable? Il faut chercher du côté du semblable plutôt que de celui du dissemblable. En fin de vie, nous sommes tous pareils. Nous sommes fragiles. Nous craignons de souffrir et nous avons toujours besoin des autres, même quand, ironiquement, on sollicite leur présence pour mettre fin à nos jours. Tel est notre lot à tous et la marque probante de notre égalité citoyenne en fin de vie. Voilà ce qui doit être protégé.

De tout temps, la loi assure cette protection en fixant les obligations sociales nécessaires au fonctionnement de la société. Elle sanctionne les délits contrevenant à l’ordre public, mais elle n’indique pas et n’impose pas le bien. 

C’est pourquoi le fondement des lois s’exprime sous forme d’interdits. Le devoir de l’État est de maintenir le respect de l’ordre public par le respect des interdits.

L’enjeu concernant l’euthanasie touche à l’interdit de porter atteinte à la vie d’autrui. À cet égard, il faut assurer la sécurité, surtout aux plus fragiles d’entre nous. Cela garantit aussi l’expression la plus équitable des libertés individuelles, car la liberté réclamée du mourant de contrevenir à l’interdit impose nécessairement la transgression de ce même interdit par celui qui l’aidera. Politiquement, nous n’avons aucun besoin de changer nos pratiques. Les demandes d’euthanasie sont rarissimes et elles doivent être passibles de sanctions. 

Pour les exceptions, s’il pouvait en avoir, il y aura toujours l’examen des circonstances atténuantes. Politiquement, l’exception ne doit pas imposer un changement de règle ou un détournement de sens. Il serait saugrenu d’abolir l’interdit du vol sous prétexte qu’il y a des voleurs actifs dans nos cités! Il en va de même pour l’euthanasie ou le suicide assisté médicalement ou non.

Les conditions entourant ce dernier acte dans nos existences sont tellement complexes et fragiles que l’État ne doit pas être complice d’une mort politiquement assistée. Le vieux Sophocle a peut-être raison : « C’est quand je ne suis plus rien que je deviens vraiment un homme. » Qui sait?

RD

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La Commission spéciale sur la question de mourir dans la dignité dépose son rapport


 De gauche à droite : M. Germain Chevarie, Mme Noëlla Champagne, Mme Véronique Hivon, M. Pierre Reid, Mme Maryse Gaudreault, Mme Francine Charbonneau, Mme Monique Richard, M. Benoit Charette et M. Amir Khadir.

 Jeudi 22 mars 2012

Après deux ans de travaux, les présidente et vice-présidente de la Commission spéciale sur la question de mourir dans la dignité, Mmes Maryse Gaudreault et Véronique Hivon, ont déposé, le jeudi 22 mars 2012 à l'Assemblée nationale, un rapport contenant 24 recommandations unanimes.

Rappelons que la Commission spéciale sur la question de mourir dans la dignité a été créée le 4 décembre 2009 avec pour mandat, notamment, de tenir une consultation générale sur les conditions de fin de vie, les soins palliatifs et l'euthanasie.
Prendre connaissance du rapport

Ce rapport comprend, outre des définitions et des concepts juridiques essentiels, deux grandes parties. La première concerne les soins de fin de vie et traite des questions du refus et de l'arrêt de traitement, des soins palliatifs, de la sédation palliative et de la planification des soins de fin de vie en cas d'inaptitude.

La deuxième présente les résultats de la réflexion des membres de la Commission sur l'euthanasie. Plus spécifiquement, elle décrit le contexte, les arguments en faveur et en défaveur de cette pratique et explique leur position de permettre, dans des circonstances exceptionnelles, très balisées, la possibilité pour une personne majeure et apte, souffrant d'une maladie incurable et dont les souffrances ne peuvent être apaisées de demander une aide médicale à mourir.

Elle indique également les balises de contrôle qui devraient être prévues dans la loi afin que l'aide médicale à mourir ne puisse être permise que dans les cas expressément prévus.

On peut consulter le rapport en version électronique (PDF, 3 Mo) et l’obtenir en format papier sur demande. La version anglaise sera accessible dès le mois de mai 2012.

Consulter les mémoires et témoignages des auditions

Du 7 septembre 2010 au 22 mars 2011, plus de 230 personnes et organismes ont été entendus par la Commission spéciale.

Consultez la transcription de ces auditions publiques et les mémoires présentés dans le cadre de ces consultations

Pour en savoir plus

Visitez la page Web de la Commission spéciale sur la question de mourir dans la dignité pour

Coordonnées de la commission

Secrétaire: Anik Laplante
Édifice Pamphile-Le May
1035, rue des Parlementaires
3e étage, Bureau 3.15
Québec (Québec)  G1A 1A3

Téléphone : 418 643-2722
Télécopieur : 418 643-0248
csmd@assnat.qc.ca

RD

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