lundi, septembre 19, 2011

 

Bilan du colloque Mourir dignement : quelles alternatives?

Maître Paul G BrunetC'est sous la présidence de maître Paul G. Brunet, le frère de Claude Brunet qui a fondé le Conseil pour la protection des malades, qu'a débuté ce colloque. La présentation de maître Brunet s'intitulait Les droits des usagers, les devoirs du réseau de santé.

Quelques citations :

« Les soins palliatifs sont assurés pour 20% à 30% des Québécois selon les régions. Quant aux soins de longue durée, entre 50% et 70% peuvent y accéder. »

« C'est quand on n'existe plus pour le monde que le fait de vivre devient insupportable. La Commission sur le droit de mourir dans la dignité devrait être la Commission sur le droit de vivre dignement.

« J'ai été témoin de cabarets de nourriture qui avaient été à peine touchés par les malades, faute d'aide et de temps pour manger. Il est important que les parents et les bénévoles viennent aider les malades à manger ou que, à défaut, du personnel supplémentaire soit ajouté pour aider les malades à manger même si cela prend du temps. »

Dr Louis Roy, médecin aux soins palliatifs dans la région de Sherbrooke - Éloge de l'inconnu
Louis RoyLe dr Roy nous a rapporté que la pharmacologie actuelle nous garantit une mort sans douleur. Il nous a raconté qu'une dame de Californie était très souffrante. Elle demanda à son vieux médecin de lui procurer un médicament pour alléger sa souffrance. Ce dernier lui annonça qu'il ne pouvait rien lui prescrire. Elle alla rencontrer un médecin plus jeune et lui fit la même demande. Ce dernier lui a alors prescrit des antidouleurs très efficaces. La dame décida donc de poursuivre son premier médecin. En cour, ce dernier fit valoir que dans sa formation (documents à l'appui), il n'y avait rien de prévu pour soulager la dame. Il fut donc exonéré, mais le juge condamna tous les médecins de Californie qui n'avaient pas reçu de formation pour alléger la souffrance à suivre une formation obligatoire de dix heures. 

M. Yvon Bureau, travailleur social - Mourir dignement, alternative de l'euthanasie
Yvon BureauDepuis 25 ans, M. Bureau prône le libre choix et la compassion. Il a mentionné que la Hollande, la Belgique et la Suisse ont légalisé la mort volontaire. Des lois encadrent sévèrement cette pratique. Il faut notamment que la demande soit volontaire et mûrement réfléchie. Il faut aussi qu'elle résulte de la conviction que les souffrances du patient sont insupportables et sans perspective d'amélioration. Bref, qu'il n'existe pas d'autres solutions raisonnables.

Madame Danielle Blondeau, éthicienne - Pratiques cliniques en fin de vie : enjeux éthiques
Danielle BlondeauLa présentation de Mme Blondeau portait sur la question de sédation dans le cas de douleurs physiques et de l'importance d'avoir le consentement du malade. L'Oregon et l'État de Washington sont les seuls, à ce jour, à accepter le suicide assisté avec la Hollande, la Belgique et la Suisse. Avec l'article « Législation sur l'euthanasie par pays » de Wikipédia, on a un portrait global des législations au sujet de l'euthanasie.

Madame Johanne de Montigny, psychologue - La phase terminale : un temps précieux pour qui?
Johanne De MontignyAyant frôlé la mort à deux reprises, Johanne de Montigny nous a présenté ce qu'était un service de soins palliatifs. On y trouve généralement :
  • Un musicothérapeute – Quoi de mieux que de vivre les derniers instants de sa vie avec la musique que l'on aime, que ce soit du country, du classique ou du jazz? 
  • Un ergothérapeute – Quelqu'un qui nous indique comment être le plus autonome possible, que ce soit pour nous sortir du lit ou autre chose, nous permet certainement de vivre dignement tant que cela est possible. 
  • Un infirmier ou une infirmière – Certaines personnes prudes seront très mal à l'aise de se faire laver par une personne d'un autre sexe. Pourquoi, en fin de vie, faire subir ce stress inutile? 
  • Un agent spirituel (prêtre ou autre, selon la religion) – Un croyant appréciera certainement d'être accompagné pour le grand passage vers l'éternité.
  • Un médecin – Ce dernier devra être au courant des volontés du malade surtout si ce dernier ne veut pas d'acharnement thérapeutique. Mais qu'adviendra-t-il si le malade perd l'esprit et refuse de manger par exemple? Allons-nous le gaver?
Voilà ce qui constitue une équipe prodiguant des soins palliatifs.

Madame Hélène Bolduc - Testament de vie ou directives anticipées
Hélène BolducL'A.Q.D.M.D, vous connaissez? Madame Hélène Bolduc a présenté son « Testament de vie ou directives anticipées ». Visitez le site de cet organisme à la page suivante : aqdmd.qc.ca. Votre notaire vous a probablement suggéré d'ajouter à votre testament une clause au sujet de l'acharnement thérapeutique. Mais qu'arrivera-t-il dans les cas de démence? Selon une étude récente réalisée à l'Université du Michigan, 42,5% des aînés de plus de 60 ans deviendront inaptes. Ce pourcentage passe à 50% après 85 ans. Et l'état de démence (incluant l'Alzheimer) peut durer de 5 à 15 ans. Au premier stade, la personne peut, par exemple, oublier à quoi sert une fourchette. Il est encore temps d'agir et de rédiger au plus vite son « Testament de vie ou directives anticipées ». Le document proposé par l'AQDMD doit être signé par le malade et par deux témoins. Il n'est pas obligatoire de procéder à l'homologation, une opération qui peut prendre jusqu'à trois mois. Au deuxième stade, la personne oublie de manger et de boire. Faut-il alors la gaver? C'est à ce moment que le « Testament de vie » doit être connu du médecin pour qu'il prenne les dispositions nécessaires pour respecter les volontés du malade. Le « Testament de vie ou directives anticipées » doit être remis au médecin dès que le malade est hospitalisé pour des raisons de démence, par exemple. Il est aussi important que le malade ait nommé un mandataire en accord avec sa conception de la fin de vie.

Docteure Jana Havrankava - Que faire avec une personne de 75 ans qui arrive au bout de sa vie? 
Jana HavrankavaCette personne est encore consciente. La médecine peut la faire survivre pour environ trois semaines avec des narcotiques, mais sans qualité de vie. C'est le devoir du médecin d'être présent à la mort, mais ce n'est jamais facile pour personne. Elle nous présenta le cas d'un malade atteint de diabète à qui on devait couper la jambe pour éviter la gangrène. Ce dernier refusa net! Le médecin n'a pas pu opérer. Ce malade est décédé par sédation palliative (défendu au Canada de parler de sédation terminale). Il a aussi été question des nombreux cas de suicide chez les aînés qui veulent mettre fin à leur vie avant de ne plus pouvoir le faire. Des soins palliatifs avec un « Testament de vie » bien clair peuvent parfois prolonger la vie de nombreux malades. Il y a des données positives à cet effet.

Source : Association québécoise de gérontologie

COMMENTAIRE DE PHILOMAGE

Le débat sur l'euthanasie et les diverses formes de suicides assistées se poursuit au Québec. Il est important de noter que ce débat a lieu alors que les Baby-boomers arrivent à leur retraite. Les changements ou ajustements légaux, religieux et médicaux que l'on adoptera auront une importance considérable pour cette génération de Québécois et Québécoises qui s'engagent dans la dernière tranche de leur vie. Ils ont tout intérêt à défendre leurs points de vue et à faire valoir les options qu'ils préfèrent parce que certains d'entre eux seront nécessairement confrontés à ces maladies terminales extrêmes.

Il faudra bien inventer, un jour, l'élixir permettant de passer de vie à trépas dans une atmosphère de détente et de vie bien remplie, loin des douleurs extrêmes et des angoisses existentielles.

RD

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