vendredi, février 19, 2016
De plus en plus de cas d'exploitation chez les aînés
Article de Valérie Gonthier, Journal de Montréal, 23 janvier 2016
UN FILS QUI A EXPLOITÉ SA MÈRE ALZHEIMER CONDAMNÉ PAR LE TRIBUNAL DES DROITS DE LA PERSONNE
«Comment tu peux faire vivre ça à ta propre mère? C’est dégueulasse», lance Michelle Peart, la fille de Myrtle Peart qui a été dépouillée par son fils.
Robert Thomas vient d’être condamné par le Tribunal des droits de la personne à verser près de 20 000 $ à sa mère pour l’avoir exploitée. Une décision qui survient trop tard, puisque l’aînée, originaire de la Jamaïque, est maintenant décédée, se désole sa fille.
Escortés par la police
En 2005, Robert Thomas, père de trois enfants, a emménagé chez sa mère avec sa famille.
Rapidement, la septuagénaire semble être intimidée par lui, ont noté ses autres enfants. «Elle évite de tenir des propos qui pourraient déplaire [à son fils]. Elle semble aussi chercher [son] approbation avant de répondre à leurs questions», a écrit la juge Ann-Marie Jones de la Cour du Québec, dans son récent jugement.
Deux ans plus tard, l’aînée a commencé à présenter des pertes de mémoire. Elle aurait confié à sa fille subir de la violence à la maison. Lorsque Mme Peart questionnait son frère sur l’état de leur mère, il restait vague.
«Michelle Peart et [un autre frère] ont de plus en plus de difficulté à avoir de contacts avec leur mère. Lorsqu’ils parviennent à la voir, à la moindre question qui lui déplaît, Robert Thomas fait appel aux policiers pour qu’ils les escortent hors de chez lui», a résumé la juge.
Source de revenus
La Commission des droits de la personne a ensuite ouvert une enquête concernant des allégations d’exploitation financière à l’endroit de Mme Peart. M. Thomas est rencontré et on lui exige des explications concernant diverses transactions dans le compte bancaire de sa mère (rénovations d’une maison en Jamaïque, achat d’essence et d’articles de toilette), alors que l’aînée n’habitait plus avec lui.
Pour la juge Jones, il est clair que Mme Peart était devenue «une source de revenus pour aider [Robert Thomas] à subvenir aux besoins de sa famille.» D’autant que l’homme aurait alors été sans emploi.
Michelle Peart est pour sa part persuadée que son frère a volé sa mère bien avant l’enquête de la Commission.
DE PLUS EN PLUS DE CAS D'EXPLOITATION
Si l’exploitation des aînés est de plus en plus dénoncée, les cas qui se retrouvent devant les tribunaux ne sont que la pointe de l’iceberg, avertissent des experts.
«Abus, fraude, maltraitance, négligence des aînés. Encore aujourd’hui, ces sujets semblent tabous pour plusieurs», note Danis Prud’homme, directeur général du réseau FADOQ, un regroupement d’aînés.
En effet, les personnes âgées victimes d’exploitation, particulièrement de la part d’un membre de leur famille, peuvent souvent se sentir honteuses face à cette situation.
«Certains se sentent humiliés, d’autres ont aussi peur des représailles», lance-t-il. Les victimes craignent d’ailleurs davantage de dénoncer si l’exploitation se vit dans un contexte familial, ajoute M. Prud’homme.
«Plus les gens sont isolés, plus c’est facile d’abuser d’eux», dit-il.
Dénonciation
Heureusement, il y a de plus en plus de dénonciations et de nombreux outils ont été mis en place pour les policiers et les intervenants sociaux, indique M. Prud’homme.
Mais selon lui, le vieillissement de la population fait en sorte qu’il y a plus de cas de fraude sur les aînés. Une avocate constate d’ailleurs que le nombre de cas d’abus à l’égard d’aînés occupe davantage sa pratique qu’il y a 10 ans.
«Aujourd’hui, non seulement il y a plus de personnes âgées, mais les gens ont plus d’économies», note Me Nancy Lajoie, spécialisée en droit de la personne.
«Et ce ne sont pas que les aînés inaptes qui sont vulnérables», ajoute-t-elle, précisant que la perte d’autonomie d’une personne âgée est souvent ce qu’il y a de plus difficile à démontrer dans ce genre de dossier.
Nombre de dossiers ouverts par la Commission des droits de la personne:
UN FILS QUI A EXPLOITÉ SA MÈRE ALZHEIMER CONDAMNÉ PAR LE TRIBUNAL DES DROITS DE LA PERSONNE
Un homme qui aurait profité de la vulnérabilité de sa
mère atteinte d’Alzheimer pour piger largement dans son compte bancaire
en plus de l’isoler et de la maltraiter vient de subir les foudres du
Tribunal des droits de la personne.
«Comment tu peux faire vivre ça à ta propre mère? C’est dégueulasse», lance Michelle Peart, la fille de Myrtle Peart qui a été dépouillée par son fils.
Robert Thomas vient d’être condamné par le Tribunal des droits de la personne à verser près de 20 000 $ à sa mère pour l’avoir exploitée. Une décision qui survient trop tard, puisque l’aînée, originaire de la Jamaïque, est maintenant décédée, se désole sa fille.
Escortés par la police
En 2005, Robert Thomas, père de trois enfants, a emménagé chez sa mère avec sa famille.
Rapidement, la septuagénaire semble être intimidée par lui, ont noté ses autres enfants. «Elle évite de tenir des propos qui pourraient déplaire [à son fils]. Elle semble aussi chercher [son] approbation avant de répondre à leurs questions», a écrit la juge Ann-Marie Jones de la Cour du Québec, dans son récent jugement.
Deux ans plus tard, l’aînée a commencé à présenter des pertes de mémoire. Elle aurait confié à sa fille subir de la violence à la maison. Lorsque Mme Peart questionnait son frère sur l’état de leur mère, il restait vague.
«Michelle Peart et [un autre frère] ont de plus en plus de difficulté à avoir de contacts avec leur mère. Lorsqu’ils parviennent à la voir, à la moindre question qui lui déplaît, Robert Thomas fait appel aux policiers pour qu’ils les escortent hors de chez lui», a résumé la juge.
M. Thomas aurait aussi fait signer à sa mère une procuration
générale ainsi qu’un mandat en cas d’inaptitude. Sa sœur a alors tenté
de signaler à la banque et la police la maltraitance subie par sa mère,
en vain.
Source de revenus
La Commission des droits de la personne a ensuite ouvert une enquête concernant des allégations d’exploitation financière à l’endroit de Mme Peart. M. Thomas est rencontré et on lui exige des explications concernant diverses transactions dans le compte bancaire de sa mère (rénovations d’une maison en Jamaïque, achat d’essence et d’articles de toilette), alors que l’aînée n’habitait plus avec lui.
Pour la juge Jones, il est clair que Mme Peart était devenue «une source de revenus pour aider [Robert Thomas] à subvenir aux besoins de sa famille.» D’autant que l’homme aurait alors été sans emploi.
Michelle Peart est pour sa part persuadée que son frère a volé sa mère bien avant l’enquête de la Commission.
DE PLUS EN PLUS DE CAS D'EXPLOITATION
Si l’exploitation des aînés est de plus en plus dénoncée, les cas qui se retrouvent devant les tribunaux ne sont que la pointe de l’iceberg, avertissent des experts.
«Abus, fraude, maltraitance, négligence des aînés. Encore aujourd’hui, ces sujets semblent tabous pour plusieurs», note Danis Prud’homme, directeur général du réseau FADOQ, un regroupement d’aînés.
En effet, les personnes âgées victimes d’exploitation, particulièrement de la part d’un membre de leur famille, peuvent souvent se sentir honteuses face à cette situation.
«Certains se sentent humiliés, d’autres ont aussi peur des représailles», lance-t-il. Les victimes craignent d’ailleurs davantage de dénoncer si l’exploitation se vit dans un contexte familial, ajoute M. Prud’homme.
«Plus les gens sont isolés, plus c’est facile d’abuser d’eux», dit-il.
Dénonciation
Heureusement, il y a de plus en plus de dénonciations et de nombreux outils ont été mis en place pour les policiers et les intervenants sociaux, indique M. Prud’homme.
Mais selon lui, le vieillissement de la population fait en sorte qu’il y a plus de cas de fraude sur les aînés. Une avocate constate d’ailleurs que le nombre de cas d’abus à l’égard d’aînés occupe davantage sa pratique qu’il y a 10 ans.
«Aujourd’hui, non seulement il y a plus de personnes âgées, mais les gens ont plus d’économies», note Me Nancy Lajoie, spécialisée en droit de la personne.
«Et ce ne sont pas que les aînés inaptes qui sont vulnérables», ajoute-t-elle, précisant que la perte d’autonomie d’une personne âgée est souvent ce qu’il y a de plus difficile à démontrer dans ce genre de dossier.
L’exploitation des aînés en bref
Définition
Le fait de profiter de l’état de vulnérabilité ou de dépendance
d’une personne pour la priver de ses droits. Toute personne â̂gé́e a le
droit d’ê̂tre protégé́e contre toute forme d’exploitation, selon la
Charte des droits et libertés de la personne du Qué́bec.
Nombre de dossiers ouverts par la Commission des droits de la personne:
- 2012-2013: 104 cas
- 2013-2014: 106 cas
- 2014-2015: 61 cas
dimanche, février 07, 2016
Aînés: petit guide pour s'y retrouver
Aînés: petit guide pour s'y retrouver: EDUCALOI.QC.CA
- Logement et famille- Se protéger- Questions de santé- Perte d’autonomie et inaptitude- Tout savoir sur les testaments- Mieux planifier sa succession- Prévoir ses funéraillesPour mieux comprendre certains enjeux importants qui touchent les aînés. Éducaloi a créé ce dossier spécialement pour eux. On y trouve de l'information sur le logement, la famille, la fraude, la planification financière, la santé, les testaments et plus encore.COMMENTAIRE DE PHILOMAGEUn super site à consulter, FAIT SUR MESURE pour les aînés ou les aidants naturels qui s'en occupent.RD |
Les ainés n’échappent pas aux problèmes financiers
On entend presque quotidiennement parler de la situation financière fragile des ménages québécois. Les dossiers de faillite sont en hausse, la dette moyenne des foyers augmente rapidement, le pouvoir d’achat décline, etc. Par contre, ce qui fait moins la une des journaux ce sont les problèmes d’endettement que connaissent nos ainés.
Tout récemment, la banque HomEquity et l’agence Equifax Canada se sont interrogés sur l’endettement à la retraite. La principale conclusion de leur étude est que l’endettement, notamment l’endettement hypothécaire, est en forte hausse chez les Canadiens âgés de 55 ans et plus.
Retraités et hypothéqués
En 2015, c’est 16,5% des personnes âgées de plus de 55 ans qui ont une hypothèque à rembourser, soit 10% de plus qu’en 2013.
Le nombre d’ainés hypothéqués n’est pas le seul chiffre à la hausse ; le solde hypothécaire moyen aussi est en hausse. En fait, il a bondi de 11% entre 2013 et 2015, soit de 158 000$ à 176 000$.
Les personnes âgées de plus de 70 ans ne sont pas épargnées non plus. Celles-ci ont un solde hypothécaire moyen de 140 000$ et leur dette globale a augmentée de 12% entre 2013 et 2015.
Cette situation est des plus alarmante car les gens dans ce groupe d’âge n’ont généralement pas beaucoup de revenus et chaque dollar compte. Le bilan financier de ces derniers devrait être positif, en théorie du moins.
Retards de paiement
Selon un rapport Equifax Canada publié le 14 septembre dernier, le taux de défaillance à 90 jours + chez les 65 ans et plus a augmenté pour la première fois depuis 2010. En effet, il a grimpé de 2,4% ce trimestre en comparaison avec une baisse de 5,1% au trimestre précédent.
« À la lumière du fait que, depuis quelque temps, l’endettement des aînés augmente plus rapidement que celui des autres groupes d’âge, nous surveillerons de près cette tendance dans les trimestres à venir. » fait remarquer Regina Malina, directrice principale d’Aperçus de décision à Equifax Canada.
Les faillites et propositions de consommateur suivent le pas
Sans grande surprise, cette hausse de l’endettement chez les personnes âgées se traduit en une augmentation du nombre de dossiers d’insolvabilité (faillites et propositions de consommateurs) déposés par ceux-ci.
L’augmentation se chiffre à 4 238 dossiers pour 2014 en comparaison avec 3 914 pour 2013. Cela représente 8,28% de plus et ce, sur une période d’une année seulement. La situation est particulièrement inquiétante lorsque mise en contexte avec la hausse provinciale qui fut de seulement 4% pour la même période, tous groupes d’âge confondus.
Les causes
La firme de syndics ontarienne Hoyes & Michalos s’est penchée sur les causes de cet endettement chez les ainés dans son rapport « Joe Debtor: Marginalized by Debt » (disponible en anglais seulement). Les trois principales raisons recensées pour lesquelles les ainés amorcent leur retraite endettés sont :
- Les dettes accumulées sur une longue période pour pallier aux coûts de la vie, des besoins familiaux et des dépenses médicales.
- Les dettes encourues pour ne pas faire défaillance sur les paiements hypothécaires et les intérêts accumulés sur les dettes non-garanties.
- Les impôts à payer sur les revenus supplémentaires et les retraits à leur fonds de pension.
De plus en plus, les Canadiens amorcent leur retraite sans pour autant avoir eu le temps ou les moyens nécessaires pour épargner assez d’argent afin de garantir leur santé financière pour les années à venir. C’est un problème de société qui transforme le visage du soi-disant « âge d’or ».
COMMENTAIRE DE PHILOMAGE
Il existe au Québec des spécialistes en réorganisation financière qui peuvent aider les aînés qui ne voient plus le bout du tunnel au plan financier. Pierre Roy & associés font partie de ces spécialistes. Il est facile de les contacter en consultant leur site Internet : http://pierreroy.com.
Pour de l'information plus générale, il est toujours possible de se procurer la revue suivante :
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