samedi, octobre 14, 2006
Le manque de temps : quelle catastrophe!
Je suis à la retraite depuis la fin de juillet 2005. Croyez-le ou non, je manque de temps. J’ai débuté ma retraite en faisant toutes sortes de travaux autour de la maison. Je ressentais un immense besoin de repos, loin du stress quotidien du travail. Je dormais beaucoup. Je prenais aussi tout mon temps pour faire mes activités de loisirs.
Et les jours se sont succédés, les uns après les autres. L’automne a passé comme par enchantement. J’avais fait le projet de m’acheter des skis de fond pour l’hiver. Ce que je fis dès les premières neiges. Encore une nouvelle activité qui venait s’ajouter à Internet, le cinéma, le piano, les jeux sur ordinateur, la lecture, le magasinage, le ménage quotidien, la bouffe, la lessive, les promenades dans les centres d’achat, et j’en passe et j’en oublie.
Les premiers beaux jours du printemps arrivèrent plus vite que je ne l’espérais. C’était la première fois depuis des décennies que je pouvais contempler la succession des jours, avec un soleil qui prenait rapidement de la vigueur, en allongeant dans le temps la durée de ses rayons.
Maintenant que j’étais maître de ma destinée, tout allait trop vite à mon goût. Je voulais que le temps s’arrête de passer et que les jours soient plus longs. J’achetai le kayak de mes rêves lors d’une exposition sportive et il fallut attendre les beaux jours pour me promener sur la rivière Saint-Charles qui coule à quelques kilomètres de chez moi. L’été fut l’occasion de prendre l’air tous les jours, beau temps mauvais temps. Le sentiment d’insouciance et de liberté sans fin commençait à m’habiter. Les journées de chaleur me donnaient l’impression de flotter dans l’air. Je me disais que c’était ça l’euphorie de prendre sa retraite pendant que l’on pouvait en profiter.
Après une année de repos, je réalisais graduellement que je me sentais bien et en meilleure forme. Rapidement, je mis une sourdine sur les souvenirs désagréables du passé pour me tourner résolument vers l’avenir. Parce que j’avais désormais encore un avenir devant moi. Cet avenir était conjugué de plus en plus au présent. Je ne regrettais pas le passé; il y a eu de grandes joies dans ma vie comme de grands malheurs. Mais, tout change et on ne peut retourner en arrière, sauf en évoquant des souvenirs qui, finalement, ne valent pas le temps présent, le temps à vivre au quotidien.
L’été 2006 a passé allégrement, sans grand souci, ni préoccupation. Après avoir monté une remise à l’arrière du terrain, le reste du temps a été partagé dans de nombreuses activités du genre ordinateur, natation, kayak, patins à roulettes, de petits voyages d’une journée dans des coins ensoleillés de la Province, etc. J’avais toutes sortes de projets dans la tête et je commençai à réaliser que je manquais de temps. Je voulais aller à la pêche, faire de la peinture, découvrir de nouveaux horizons et quoi d’autres encore. Hélas, oui! Je manquais de ce précieux et indéfini temps qui passait à la vitesse de l’éclair, les nuits prenant d’assaut les jours qui s’écoulaient en laissant des traces dans le temps.
Sur les pistes cyclables, je rencontrais des gens comme moi qui n’avaient que du bon temps devant eux. En faisant de l’exercice, ils se maintenaient en forme et se montaient une banque de temps. L’âge n’était plus un souci pour nombre d’entre eux car certains voguaient vers le grand âge. Pourtant, le pied forçait toujours sur la pédale et les muscles du corps se raidissaient pour maintenir la cadence. Je jasais avec plusieurs et toujours le même constat : la plupart de ces personnes avaient des lueurs dans les yeux, une vie bien remplie derrière eux et ils gambadaient comme des gamins après avoir subi des pontages et des revers de toutes sortes. Mais, ils se gardaient toutes sortes de petits bonheurs quotidiens. Car c’est là le secret de toute existence : ce sont ces petits bonheurs quotidiens qu’il faut vivre à tout prix.
En me comparant avec ces gens-là, je me disais qu’il y avait un avenir pour les Vieux de mon temps. Après de longues conversations sur tout et rien, eux aussi, se rendaient compte qu’ils manquaient de temps pour réaliser leurs projets de tous les jours. Je n’étais donc pas tout seul à penser comme ça.
Alors, je me dis qu’il faudra ménager mon temps parce qu’il s’écoule à la vitesse de l’éclair, tellement je suis accaparé par la vie de tous les jours.
Déjà l’automne qui s’envole et il faudra se préparer pour l’hiver. J’espère qu’il me restera encore du temps pour prendre le temps de respirer le bon air froid en faisant à nouveau du ski de fond sur les pistes avoisinantes. Et la vie continue,...
Bonne automne à tous!
RD
Et les jours se sont succédés, les uns après les autres. L’automne a passé comme par enchantement. J’avais fait le projet de m’acheter des skis de fond pour l’hiver. Ce que je fis dès les premières neiges. Encore une nouvelle activité qui venait s’ajouter à Internet, le cinéma, le piano, les jeux sur ordinateur, la lecture, le magasinage, le ménage quotidien, la bouffe, la lessive, les promenades dans les centres d’achat, et j’en passe et j’en oublie.
Les premiers beaux jours du printemps arrivèrent plus vite que je ne l’espérais. C’était la première fois depuis des décennies que je pouvais contempler la succession des jours, avec un soleil qui prenait rapidement de la vigueur, en allongeant dans le temps la durée de ses rayons.
Maintenant que j’étais maître de ma destinée, tout allait trop vite à mon goût. Je voulais que le temps s’arrête de passer et que les jours soient plus longs. J’achetai le kayak de mes rêves lors d’une exposition sportive et il fallut attendre les beaux jours pour me promener sur la rivière Saint-Charles qui coule à quelques kilomètres de chez moi. L’été fut l’occasion de prendre l’air tous les jours, beau temps mauvais temps. Le sentiment d’insouciance et de liberté sans fin commençait à m’habiter. Les journées de chaleur me donnaient l’impression de flotter dans l’air. Je me disais que c’était ça l’euphorie de prendre sa retraite pendant que l’on pouvait en profiter.
Après une année de repos, je réalisais graduellement que je me sentais bien et en meilleure forme. Rapidement, je mis une sourdine sur les souvenirs désagréables du passé pour me tourner résolument vers l’avenir. Parce que j’avais désormais encore un avenir devant moi. Cet avenir était conjugué de plus en plus au présent. Je ne regrettais pas le passé; il y a eu de grandes joies dans ma vie comme de grands malheurs. Mais, tout change et on ne peut retourner en arrière, sauf en évoquant des souvenirs qui, finalement, ne valent pas le temps présent, le temps à vivre au quotidien.
L’été 2006 a passé allégrement, sans grand souci, ni préoccupation. Après avoir monté une remise à l’arrière du terrain, le reste du temps a été partagé dans de nombreuses activités du genre ordinateur, natation, kayak, patins à roulettes, de petits voyages d’une journée dans des coins ensoleillés de la Province, etc. J’avais toutes sortes de projets dans la tête et je commençai à réaliser que je manquais de temps. Je voulais aller à la pêche, faire de la peinture, découvrir de nouveaux horizons et quoi d’autres encore. Hélas, oui! Je manquais de ce précieux et indéfini temps qui passait à la vitesse de l’éclair, les nuits prenant d’assaut les jours qui s’écoulaient en laissant des traces dans le temps.
Sur les pistes cyclables, je rencontrais des gens comme moi qui n’avaient que du bon temps devant eux. En faisant de l’exercice, ils se maintenaient en forme et se montaient une banque de temps. L’âge n’était plus un souci pour nombre d’entre eux car certains voguaient vers le grand âge. Pourtant, le pied forçait toujours sur la pédale et les muscles du corps se raidissaient pour maintenir la cadence. Je jasais avec plusieurs et toujours le même constat : la plupart de ces personnes avaient des lueurs dans les yeux, une vie bien remplie derrière eux et ils gambadaient comme des gamins après avoir subi des pontages et des revers de toutes sortes. Mais, ils se gardaient toutes sortes de petits bonheurs quotidiens. Car c’est là le secret de toute existence : ce sont ces petits bonheurs quotidiens qu’il faut vivre à tout prix.
En me comparant avec ces gens-là, je me disais qu’il y avait un avenir pour les Vieux de mon temps. Après de longues conversations sur tout et rien, eux aussi, se rendaient compte qu’ils manquaient de temps pour réaliser leurs projets de tous les jours. Je n’étais donc pas tout seul à penser comme ça.
Alors, je me dis qu’il faudra ménager mon temps parce qu’il s’écoule à la vitesse de l’éclair, tellement je suis accaparé par la vie de tous les jours.
Déjà l’automne qui s’envole et il faudra se préparer pour l’hiver. J’espère qu’il me restera encore du temps pour prendre le temps de respirer le bon air froid en faisant à nouveau du ski de fond sur les pistes avoisinantes. Et la vie continue,...
Bonne automne à tous!
RD