dimanche, octobre 29, 2006

 

« Vieillir » : Une émission radiophonique de Radio-Canada passée inaperçue.


Je voudrais que l'on réécoute une émission radiophonique qui a sûrement passée inaperçue, tellement nous avons de choses à faire tous les jours. Elle porte sur l'art de « vieillir ».

C'est une émission de qualité, qui mérite d'être réentendue plusieurs fois en vue de bien s'approprier les propos traités par les invités qui sont de marque. Je retranscris ici le résumé de l'émission tel que l'a fait Radio-Canada sur son site Internet. N'oubliez pas de vous rendre y écouter les extraits audio. Ça vaut la peine!


Pour retrouver le site Internet de Radio-Canada

http://www.radio-canada.ca/radio/emissions/document.asp?docnumero=17281&numero=1663

Date et heure de diffusion

[Le mardi 24 janvier 2006, de 20h à 22h]

L’interviewer

Serge Bouchard

Les invités

· Michèle Charpentier, professeure à l’École de travail social de l’UQAM, spécialisée en gérontologie sociale et en droits des personnes âgées. Elle a publié, aux Presses de l’Université du Québec, en 2002 : Priver ou privatiser la vieillesse? Entre le domicile à tout prix et le placement à aucun prix.

· Serge Gauthier, professeur titulaire au Département de psychiatrie, de neurologie, de neurochirurgie et de médecine de l’Université McGill. Directeur de l’unité de recherche sur la maladie d’Alzheimer au Centre McGill d’études sur le vieillissement.

· Antonine Maillet, la citoyenne illustre. Auteure de La Sagouine, de Pélagie la Charrette qui lui a valu le Goncourt en 1979. Sa dernière œuvre, Le temps me dure, a été publiée en 2003.


Résumé de l’émission

Dans notre société, non seulement nie-t-on le vieillissement, non seulement ne veut-on pas vieillir, mais on fait tout pour arrêter le temps et combattre la nature. Serge Bouchard en discute avec ses invités.

La vieillesse est-elle un naufrage?

Serge Bouchard s’inspire de Charles de Gaulle pour poser la question à ses invités. La complice de Serge Bouchard, Ariane Émond, a choisi de faire partie de cette émission. « Je suis une gérontophile depuis mon tout jeune âge. » Serge Gauthier estime qu’on met trop souvent l’accent sur les aspects négatifs du vieillissement, alors qu’il y a de belles choses à vivre. « Les dernières années, celles où on approche de la mort, sont souvent difficiles parce qu’on est rarement en bonne santé », admet Michèle Charpentier. Elle nuance ses propos puisque la vieillesse s’étend, aujourd’hui, de 60 à 100 ans. Ce sont des années qui sont aussi très riches! Antonine Maillet répond d’abord par une boutade : « Quand on sait nager, ce n’est pas un naufrage! » Elle poursuit. « Ceux qui aiment vivre vont vouloir que leur vieillesse soit vivante, tout en étant conscients qu’ils s’approchent de la mort. »

Quelques réflexions

Qu’est-ce qu’un humain? C’est la conscience, c’est le temps, c’est la liberté. Finalement, être vieux, c’est savoir vieillir. Dans notre société essentiellement centrée sur le présent, on nie le vieillissement, on nie l’existence des vieux. Non seulement on ne veut pas vieillir, on fait tout pour arrêter le temps et combattre la nature. On n’utilise plus la vieillesse comme une donnée précieuse et utile à notre communauté. On voit le vieux comme un dégénéré, qui n’est plus bon à rien. On est tellement obsédé par l’Alzheimer, qu’on est convaincu que les vieux n’ont aucune mémoire. On n’y a donc plus recours. On ne les croit plus, puisqu’on les imagine complètement dépassés par les événements.

La perte de la mémoire

La sagesse qu’on attribuait aux vieux du village, qui vivaient d’ailleurs avec leurs enfants, a disparu. On a perdu la référence, la mémoire. On nie le contenu. La parole du sage est niée. On ne s’intéresse plus à sa mémoire. Le dialogue est brisé, on parle au vieux en paternaliste, comme si c’était un enfant... Bref, on n’accepte pas la transformation du corps qui, on le croit, a détruit l’esprit. Mais où effectivement peut-on tracer la ligne? Quand un spécialiste déclare-t-il la fin cognitive? Malgré la diminution cognitive, peut-on dire qu’il y a encore une possibilité de rencontre avec l’autre?

La tradition

Être vieux, c’est une construction culturelle qu’on détruit. Les vieux ne sont plus beaux comme traditionnellement ils l’ont été. On les trouve rebutants. On ne veut plus s’en approcher. Les Amérindiens, toutes cultures confondues, ont toujours eu un culte où ils idolâtraient les vieux. Les anciens résolvaient la déchéance en les laissant mourir. Le vieux annonçait lui-même sa fin et on amorçait le rituel de l’abandon.

EXTRAITS SONORES (se rendre sur le site de Radio-Canada). Voir l'adresse Internet au début de l'article :

Vieillir, première partie[Écoutez l'extrait audio »]00:52:31


Vieillir, deuxième partie[Écoutez l'extrait audio »]00:53:31


Voilà! J'espère que vous y trouverez des réponses intéressantes à vos préoccupations courantes et futures.


RD





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