vendredi, décembre 22, 2006
La fête de Noël, un archaïsme?
D’abord, faisons le point sur ce qu’est la fête de Noël. Selon Microsoft Encarta :
« Noël, fête célébrée le 25 décembre en souvenir de la naissance de Jésus-Christ. Avec Pâques, c'est la fête la plus importante du calendrier chrétien. Les Évangiles ne faisant mention d'aucune date, il n'existe pas de certitude quant au jour exact de la naissance du Christ ; celui-ci ne fut fixé officiellement que vers 336, les autorités religieuses choisissant d'incorporer, plutôt que de les ignorer, les anciens rites païens (en particulier les saturnales qui célébraient le solstice d'hiver). C'est pourquoi la fête de Noël n'est pas véritablement le jour anniversaire de la naissance du Christ, mais la célébration de la venue sur terre du Sauveur…
L'image familière du Père Noël, avec sa longue barbe blanche et sa houppelande rouge, son traîneau tiré par des rennes et son sac rempli de jouets, est une invention américaine apparue pour la première fois en 1868, dessinée par Thomas Nast pour Harper's Magazine »
Noël quand l’aspect religieux n’y est plus qu’un fond de scène
Pour un très grand nombre de gens du Québec, les fêtes religieuses incorporées dans le calendrier ne correspondent plus ni à leurs pratiques religieuses ni à leurs croyances. Pourtant, elles sont célébrées comme si elles avaient toujours une signification réelle pour l’ensemble de la société québécoise.
Qu’est-ce qui arriverait si, du jour au lendemain, on remettait en question ces jours dit fériés et on leur donnait une toute autre signification, comme celle du Solstice d’hiver. C’est ce qui est en train d’arriver pour tenir compte des cultes religieux minoritaires et des non-croyants.
Aujourd’hui, en invoquant la Tradition, on continue de célébrer ces fêtes sans s’interroger dans quelle mesure elles sont des événements qui ont un vrai sens religieux ou civil.
Noël est devenu un temps d’arrêt pour la plupart des travailleurs, une pause obligatoire qui fait en sorte que l’on puisse profiter de congés bien mérités. C’est aussi un événement largement médiatisé et fortement commercialisé.
Pour beaucoup de gens, quand on a dépassé la soixantaine, c’est aussi un événement familial où l’on reçoit sa famille et surtout, ses petits enfants. Mais, même là, ça commence à s’estomper. Les familles éclatées sont de plus en plus nombreuses et Noël ne devient finalement qu’une fin de semaine bien fêtée où l’on s’échange des cadeaux, en prenant un verre entouré de décorations de Noël.
Le temps des fêtes de Noël : qu’est-ce qu’il en reste?
Dans le fond, ce sont les enfants qui gardent le meilleur souvenir de la magie de Noël avec le Père Noël et toute la mythologie qui l’entoure. Mais, le rythme moderne de la vie est de plus en plus lié aux jeux informatisés et de moins en moins, à la Tradition. Alors, comme société, nous nous créons un décor qui n’a plus de sens que dans l’apparat et le côté commercial de la chose prend toute la place.
Avec quel regard faut-il regarder toutes les activités qu’elles engendrent? Celui du Vieux qui grinche parce que le temps de l’émerveillement est passé ou celui qui joue au grand-père et distribue des cadeaux à tous ses petits-enfants ou le contemplatif qui regarde les gens s’amuser en pensant à autre chose?
Les plus grands bénéficiaires, ce sont sûrement les démunis de notre société qui sont l’objet d’une attention particulière en cette période de l’année. Malgré toute l’abondance dans laquelle nous vivons, tous n’ont pas accès à un niveau de vie convenable. La pauvreté, puisqu’il faut l’appeler par son nom, existe toujours et c’est durant les fêtes que les gens partagent le plus avec les moins nantis.
Et, après la période des fêtes, les gens retournent travailler, ayant beaucoup dépensé et fêté d’abondance, faisant ripaille contre mauvaise fortune. Les années passent, les enfants grandissent et la famille se disperse. Alors, graduellement s’impose le temps de la retraite et tous les jours deviennent des jours de fête, tant que la cigale peut chanter et danser, comme le dit si bien la fable de Lafontaine.
Que reste-t-il des Fêtes traditionnelles d’Antan? Peu de chose. C’est avec un regard lointain et en poussant un long soupir que l’on se remémore les Noël de notre enfance où la part du merveilleux et le sens de la Fête étaient beaucoup plus prononcés qu’aujourd’hui. La famille et la parenté était alors plus présentes dans nos mœurs et les occasions de réjouissance ensemble aussi. Le monde religieux sur lequel se fondaient Fêtes de Noël est de moins en moins présent dans la société contemporaine québécoise.
La fête de Noël de demain
C’est la diversité et la pluralité qui s’imposent graduellement. La société est devenue laïque dans ses manifestations sociales et religieuses. Le temps des rajustements va venir des nouvelles générations qui vont réinventer Noël à leur façon, un Noël adapté à leur vie de tous les jours. Et, nous, les plus vieux, qui aurons vécu toutes les étapes de cette évolution, il nous restera dans la tête la musique de Noël d’antan qui garde toujours sa place en tous lieux.
Ce qui ne nous empêche pas d’être heureux et de profiter des beaux jours des fêtes de Noël où tout le monde se donne des airs de fêtards et de gagnants. C’est ça la vie, après tout : un renouvellement continuel des générations d’humains.
RD