mercredi, janvier 24, 2007

 

L’immortalité (3) : les différentes approches.

L’évolution des croyances et leurs consolidations sous forme de doctrines religieuses, a servi d’assises à la plupart des civilisations humaines, dans toutes les parties du monde et ce, depuis le début de l’humanité. La recherche de l'immortalité a souvent été un important levier qui a mobilisé des générations d'hommes perdus dans leur univers terrestre.

Devons-nous en rester là ? Si la plupart des dogmes religieux ont été définis dans des temps lointains, par exemple, dans les premiers siècles du Christianisme, gardent-t-ils toute leur pertinence ou sont-ils à ce point vrais que rien ne peut les remettre en question ? Jusqu’au XIXe siècle, on croyait que l’Homme avait été créé à l’image de Dieu, tel que l’enseignait la Bible. Or, les dernières découvertes en anthropologie nous donnent la preuve que l’homme est non seulement un produit de l’évolution, mais qu’il partage un ancêtre commun avec tous les primates. Dieu n’a sûrement rien à voir avec tous ces stades évolutifs.

L’immortalité est bien mal servie par toutes ces découvertes qui montrent combien nous sommes intimement liés à tout ce qui est vivant sur cette terre. En fait, nous sommes semblables aux autres mammifères et possédons des dons hérités de cette évolution qui nous sont propres. Voilà la grande réponse à nos angoisses existentielles. Cela nous donne-t-il des liens privilégiés avec Dieu lui-même, créateur de toute vie sur terre ? Pour ceux qui ont la Foi religieuse, il semble qu’il faille répondre par l’affirmative. Pour les autres, le mystère demeure entier.

L’approche traditionnelle religieuse

Immortalité, existence infinie de l'âme après la mort physique

« La doctrine de l'immortalité est commune à de nombreuses religions ; cependant, elle prend des formes différentes selon les cultures, allant de la disparition définitive de l'âme à sa survie finale et à la résurrection du corps. Dans l'hindouisme, l'objectif personnel final est l'absorption dans l'« esprit universel ». La doctrine bouddhiste promet le nirvana, l'état de bonheur absolu atteint par la disparition totale de la personnalité. Dans la religion de l'Égypte ancienne, l'accès à l'immortalité dépendait de l'appréciation divine de la valeur de la vie d'un individu. Dans la mythologie grecque, l'âme poursuivait son existence dans le royaume souterrain de l'Hadès.

Dans le christianisme, l'islam et le judaïsme, l'immortalité promise est d'abord celle de l'âme. Le christianisme et l'islam se distinguent du judaïsme en affirmant qu'après la résurrection du corps et un jugement général de toute la race humaine, le corps sera réuni à l'âme afin de recevoir sa récompense ou de subir sa punition. Dans l'eschatologie juive, la résurrection de l'âme aura lieu lors de l'avènement du Messie. »

Source : "immortalité." Microsoft® Encarta® 2007 [CD]. Microsoft Corporation, 2006.

Voilà ce que nous offre en bref l’approche religieuse traditionnelle. Tout est fondé sur la Foi. Ainsi, La foi chrétienne repose sur la doctrine de la résurrection du Christ : « Si le Christ n'est pas ressuscité, notre foi est vaine », écrivit saint Paul (1er épître aux Corinthiens, XV, 13-19).

Les interprètes chrétiens du dogme de la résurrection, théologiens et exégètes, se demandent si la résurrection concerne tous les êtres vivants, ou seulement les êtres humains, ou encore les seuls chrétiens et si elle est déjà accomplie et réalisée dans le Christ, ou si elle ne surviendra qu'à la fin des temps. Ce débat a été rouvert récemment par le théologien catholique allemand Hans Urs von Balthasar.

D’autres façons d’aborder l’immortalité de l’homme

Depuis toujours, l’homme ne cesse de rechercher ce qui le rendrait éternel. De multiples questions restent sans réponse, telle que : « Pourquoi vieillit-on ? »

Des pistes d’interprétation intéressantes :

http://www.immortalite.fr/doc/?pas=10

« Grâce à de nombreuses améliorations en matière d’hygiène et d’alimentation, l’espérance de vie des êtres humains s’est considérablement accrue durant le dernier siècle. »

« Espérance de vie. De 25 ans en 1740, elle atteint plus de 80 ans en 2006 (84 ans pour les femmes, 77 ans pour les hommes) selon l’INED. Elle augmente actuellement de trois mois par an. Au Japon, elle est de 82 ans. »

« Doyens. La doyenne de l’humanité a été pour un laps de temps l’Américaine Elizabeth Bolden, 116 ans. Une des doyennes des Français, Simone Capony, a atteint 112 ans. Jeanne Calment, morte en 1997 à 122 ans 5 mois et 14 jours, détient le record de longévité humaine démontré par un acte d’état civil. »

« S’ils ne visent pas l’immortalité, la grande majorité des biogérontologues s’entendent cependant sur la pertinence de chercher à ralentir le processus de vieillissement. Ne serait-ce que pour subir à plus petites doses les effets de l’immense tsunami humain que fera déferler sur le monde industrialisé tous ces baby-boomers devenant vieux en même temps. »

« La mort ne devrait pas être notre ennemie. La fragilité et la souffrance le sont. Ce qu’il faut viser, c’est d’augmenter le nombre d’années de vie en santé. »

« Le cocooning, un environnement sans stress, est en effet un facteur déterminant de longévité. »

« Trois thèmes sont à mettre en évidence : "La sécurité, c’est-à-dire la prévention ou la détection des situations graves comme les chutes ou les malaises ; le maintien d’un contact social, indispensable à l’estime de soi ; l’instauration d’un lien médical permanent." TÉLÉASSISTANCE ET ROBOTIQUE »

« Nos sociétés obnubilées par le culte de la jeunesse assument toujours aussi mal leur vieillissement. "Vivre, c’est naître et mourir. Il faut l’accepter. On constate que les personnes qui vivent le plus longtemps sont celles qui n’ont pas peur de mourir." Le chercheur constate également qu’"il y a encore beaucoup à faire pour développer le rôle social des personnes âgées et gommer la rupture entre vieux et jeunes". »

« Reste l’éternelle question de l’éternité : jusqu’à quel âge pourra-t-on vivre demain ? L’idée d’un seuil physiologique est aujourd’hui battue en brèche. "Nous n’avons pas de connaissance scientifique sur les paramètres de la durée de vie"... Cette méconnaissance alimente les fantasmagories. Aux limites de la science-fiction et des avancées médicales, des esprits éclairés évoquent, par la transplantation successive de pièces de rechange sur les corps malades, la transformation progressive au long de la vie de l’homme en une sorte de cyborg inusable. Encore faut-il en avoir l’envie. »

Régénérer le corps humain pour contrer le vieillissement

« Des taoïstes au futurologue Ray Kurzweil en passant par Alexandre le Grand et le philosophe Bacon, la quête de la fontaine de Jouvence suscite depuis longtemps l’espoir d’une vie éternelle. Récemment, les nouvelles technologies sont venues se substituer au mythe. Pour certains scientifiques, le vieillissement doit désormais être envisagé non comme une fatalité mais comme une maladie.

Chercheur respecté, Aubrey De Grey appartient à un courant marginal — mais en forte croissance — de la biologie qui refuse l’inéluctabilité du vieillissement.

Si le XXe siècle est parvenu à ajouter des années à l’espérance de vie (qui est passée de 48 à environ 78 ans), le XXIe ambitionne lui d’ajouter de la vie aux années, permettant de mourir en quelque sorte en bonne santé... Un changement de perspective que dénonce Aubrey De Grey, pour qui notre vision du vieillissement « imprégnée de fatalité » nous empêche de développer un traitement adéquat.

Afin de « guérir » le vieillissement, Aubrey De Grey veut éradiquer les « phénomènes destructeurs » qui se produisent dans le corps, des dommages cellulaires liés à l’âge, qu’il a identifiés. Ils seraient au nombre de sept :

la liste d’Aubrey De Grey :

- les mutations qui modifient la séquence de l’ADN des chromosomes et qui peuvent causer le cancer ;
- les mutations de mitochondries ;
- les résidus, comme les radicaux libres, produits par les cellules endommagées ou mortes ;
- la sénescence des cellules, qui cessent à un moment de se diviser ;
- les agrégats extra-cellulaires comme l’amyloïde, une des causes de la maladie d’Alzheimer ;
- les liens extra-cellulaires, qui diminuent l’élasticité des tissus ;
- l’atrophie et la mort cellulaire.


Or, pour chacun de ces phénomènes, De Grey entrevoit, grâce aux nanotechnologies, à la robotique ou aux biotechnologies, une solution déjà existante ou se profilant à l’horizon. A ses yeux, le traitement du vieillissement ressemblera à un grand bricolage génétique. Il sera administré tous les dix ans à un individu. Cela permettra de remettre son horloge biologique à zéro et de vivre ainsi « très, très longtemps ».

L’approche par les moyens palliatifs

Cette approche est plutôt la mienne. Elle laisse notre destin personnel entre nos mains, entre humains qui vivent les mêmes réalités.

Si la vie doit avoir une fin et on la veut la plus lointaine possible, peut-être devrait-on apprendre à mieux apprivoiser la mort dans le futur ! Après tout, lorsque nous nous endormons chaque soir, nous perdons la conscience d’exister et nous n’en faisons pas une maladie.

On entend souvent parler, évidemment de façon très discrète, des soins palliatifs, une thérapeutique qui ne guérie pas, mais qui atténue les souffrances d’un patient en phase terminale d’une maladie incurable. Avons-nous été à la limite de nos connaissances dans ces domaines ? La réponse est non. Il y a des tabous, souvent d’origine religieuse, qui ne se transcendent pas ou que l’on préfère ignorer. L’euthanasie fait partie de ces réalités.

La souffrance et la douleur sont deux maux complémentaires que nous souhaitons éviter à tout prix. En maîtrisant ces deux terreurs, beaucoup d’angoisse et de peurs pourraient disparaître du quotidien des malades ou des grands événements malencontreux de la vie.

La recherche d’un bien-être à l’infini tout au cours d’une vie est sûrement une forme d’immortalité puisque le présent serait fait d’éternels petits bonheurs ou de malheurs avec des conséquences réduites à leur plus simple expression. Encore faut-il que les guerres cessent, que les conflits entre humains disparaissent, que la Justice règne et que l’équité sociale prévale, … etc. Pour l’instant, c’est verser dans l’utopie pure.

Préparer les conditions qui font en sorte que tous les événements de la vie soient perçus par les humains comme normaux et en faciliter les rites de passage, voilà une avenue qui redonnerait à la vie tout son sens : du début de la vie au dernier souffle de l’existence. C’est ce sur quoi les tribus primitives mettaient l’accent et ce dont on a oublié la valeur ou la teneur.

RD

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