jeudi, mars 22, 2007

 

Atteindre le plaisir par la conscience et vice-versa.

J’ai lu récemment un bouquin écrit par Daniel Chabot, psychologue, intitulé « « Plaisir et conscience », publié par les Éditions Québécor en 2001 (160 p.). Rien de bien compliqué: des idées toutes simples et qui peuvent nous aider à atteindre un peu plus de bonheur et de santé dans notre vie de tous les jours.

Moi, j’y ai retrouvé des pistes intéressantes à intégrer dans ma vie. Pour me faire plaisir et garder en mémoire une partie des écrits de l’auteur, je vais retenir un certain nombre de phrases du volume qui m’apparaissent tout particulièrement importantes.

RÉSUMÉ

« La matière première du bonheur et de la santé, c’est le plaisir éprouvé à chaque instant. Toutefois, pour y accéder, il importe d’user d’une grande conscience.

En fait, la conscience est la pierre d’assise de la sagesse. Sans elle, l’être humain se range au niveau de l’animal, où pulsions et instincts dominent.

Le problème fondamental de notre époque n’est pas le stress, ni la drogue, ni le sida, ni la guerre. Il réside dans le fait que les gens ne s’amusent pas, ne rient pas, ne jouent pas, ne jouissent pas suffisamment. En fait, dans leurs loisirs, les gens ne vivent pas pleinement l’instant présent. Ils ne font que se divertir, se changer les idées, se défouler ou compenser pour les frustrations de la journée ou de la semaine.

Bien que nous vivions à une époque d’opulence et d’abondance, la majorité de nos contemporains vivent encore comme nos ancêtres de l’âge de pierre. Ils sont dominés par leurs instincts, leurs pulsions et surtout, leurs émotions. Ils suivent le courant de la pensée et des valeurs dominantes, et ils regardent leur vie en regrettant le passé et en espérant leur avenir. Leurs peurs et leurs insécurités les inquiètent et leurs sentiments de culpabilité les rongent.

Leur conscience est encombrée par leurs émotions, par leurs souvenirs et par leurs soucis quotidiens d’êtres normaux. Donc, plus de place pour la conscience des moments qui passent, pour les plaisirs directs. Plus de place pour la seule et unique chose qui existe réellement : l’instant présent. Ils sont inconscients mais ils vivent.

C’est grâce à la conscience que l’on peut surmonter toutes les émotions qui nous rongent et qui sont sources de déplaisir comme : la peur, la culpabilité, la frustration, la rancune, la jalousie, la nostalgie et la mélancolie.

Une place importante doit être accordée à l’oubli. En effet, plus on oublie, plus on libère l’espace de notre conscience pour qu’elle puisse saisir le présent et en jouir au maximum.

Le plaisir est une fonction nécessaire à l’équilibre individuel et humanitaire. De même, une place importante doit être accordée à l’apprentissage du déplaisir, c’est-à-dire au fait que le déplaisir soit quelque chose que l’on cherche spontanément et naturellement à éviter.

Enfin, surtout, la véritable dimension de l’amour doit être redécouverte et mise à profit.

La matière première du bonheur et de la santé, c’est le plaisir éprouvé à chaque instant. Toutefois, pour y accéder, il importe d’user d’une grande conscience.

La recherche du plaisir est le moteur ultime du comportement humain. Aucun geste n’est posé dans le but de l’éviter. Dans toutes nos actions, il y a une recherche de plaisir, de satisfaction, de mieux-être, de bonheur. Il y a dans notre cerveau, de petits noyaux de neurones chargés tout spécialement de nous procurer des sensations agréables.

À l’inverse, nous avons aussi dans notre cerveau un centre du déplaisir, une sorte de système d’alarme chargé de nous avertir dès que quelque chose ne tourne pas rond. Lorsqu’il se met en marche, le système de déplaisir met en branle tout un ensemble de réactions physiologiques qui provoqueront des comportements de fuite, d’évitement ou même d’agressivité si la fuit est impossible.

En réalité, nous sommes fabriqués « biologiquement » pour le plaisir. Lorsque nous nous éloignons de cette réalité, la sonnette d’alarme du déplaisir se fait entendre. Mais, tous les principes, toutes les règles morales, toutes nos culpabilités, toutes les peurs, bref, tous nos interdits au plaisir, feront en sorte que trop souvent nous négligerons d’écouter cette sonnette d’alarme. Avec les conséquences que cela peut avoir sur notre vie de tous les jours et notre santé.

Les malaises suscités par le déplaisir peuvent affaiblir le système immunitaire chez l’humain et amener toutes sortes de réactions négatives pouvant entraîner des maladies liées au stress et à la détresse psychologique.

Résumons-nous! L’être humain est un être de plaisir; c’est sa raison d’exister. Il est fait pour penser, créer et s’épanouir. Le potentiel d’épanouissement est en chacun de nous et la rechercher du plaisir en est le moteur essentiel. L’individu qui n’arrive pas à réaliser son plaisir risque de mettre en péril son équilibre et ce, à tous les niveaux.

Outre la joie de vivre, le rire et l’optimisme, la relaxation et la visualisation ont aussi démontré leur efficacité en ce qui a trait à la santé.

Plus que jamais, la science confirme qu’il importe d’orienter nos vies vers un maximum de satisfaction et de plaisir si l’on souhaite vivre en bonne santé et plus heureux. L’être humain est fait pour vivre jusqu’à 120 ans. Actuellement, avec notre espérance de vie qui se situe autour de 75 ans, nous exploitons à peine 63 % de notre potentiel de longévité.

Un être heureux sécrète autour de lui du plaisir et de l’amour et contribue du même coup à l’équilibre de l’humanité toute entière.

L’être heureux et bien portant est forcément celui qui prend totalement en charge sa destinée.

L’imagination est l’outil par excellence de la conscience et elle nous permet d’élaborer des plans et des projets, de se fixer des objectifs et aussi de trouver des solutions à nos problèmes et de mettre en place des stratégies pour se sortir du déplaisir.

Caractéristiques des gens heureux :

1- Ils démontrent une grande aptitude à établir des rapports humains chaleureux et intimes. La personne saine et consciente est capable d’avoir des relations avec d’autres personnes, relations qui peuvent être à la fois très intimes et très détachées. Ces gens ne sont ni possessifs ni jaloux et ont une grande capacité de compassion. Dans leurs rapports avec les autres, il leur est facile d’accepter les valeurs et les croyances différentes des leurs. De plus, ils n’éprouvent pas le besoin d’établir des relations avec un très grand nombre de personnes. D’ailleurs, ils préfèrent souvent leur solitude à des interactions peu profondes.
2- Ils ont une perception globale et réaliste du monde. L’être sain et conscient perçoit les événements tels qu’ils sont dans leur ensemble et non tel qu’il voudrait qu’ils soient. Ses perceptions ne sont pas altérées par ses besoins, ses valeurs ou ses mécanisme de défense. Il a une vision globale des choses et non une vision fragmentée. Ainsi, lorsqu’il perçoit quelque chose, il adopte une attitude passive, i.e. qu’il se laisse imprégner par elle. Il n’écoute pas uniquement ses oreilles, ne goûte pas uniquement avec sa langue, ne touche pas uniquement avec ses yeux, mais avec toutes les cellules de son corps. Tout son être participe à sa perception de la réalité. De cette manière, la réalité n’est pas filtrée à travers un seul et unique canal. Devant les problèmes qui se posent à lui, il peut mieux saisir les éléments réels qui le constituent et non seulement les aspects qui le concernent et l’affectent personnellement.
3- Ils démontrent une grande acceptation d’eux-mêmes, des autres et de la nature en général. L’être sain et conscient a une image positive et une grande estime de lui-même. Il s’accepte tel qu’il est et ne s’identifie pas à tout ce qui le concerne. De cette manière, il peut profiter et jouir des bonnes choses de la vie sans regret, sans honte et sans justification. Il présente une stabilité émotionnelle telle qu’il peut prendre plaisir à manger sans excès, qu’il dort bien, qu’il jouit d’une vie sexuelle sans inhibition et remplie ses fantaisies. De la même manière, il accepte les autres tels qu’ils sont et, devant leur différences, il ne se sent pas menacé et il n’a pas absolument besoin d’avoir raison lorsqu’il échange des propos divergents avec les autres. Il accepte les faiblesses des autres et n’est pas menacé par leurs forces. Il est aussi amoureux de la nature et sait le contempler telle qu’elle est plutôt que d’en abuser ou d’essayer de la modifier.
4- Ils ont le sens de l’humour, sont très spontanés et créatifs, tout en étant simples. L’être sains et conscient sait rire de tout, en commençant par lui-même. La capacité de rire de soi (et non de se diminuer soi-même) est d’ailleurs l’indice par excellence de l’estime de soi. L’être sain est aussi très spontané, i.e. qu’il est en accord avec ce qu’il est fondamentalement. Il ne porte pas de masque et se montre tel qu’il est. Cette spontanéité le rapproche beaucoup de l’enfant et contribue à sa grande créativité. Il ne faut pas penser uniquement à la créativité artistique ou scientifique, mais à la créativité dans son sens général, dans tous les petits gestes simples de la vie.
5- Ils sont non-conformistes tout en ayant un profond sens de l’éthique. L’être sain et conscient est guidé par son sens personnel de la justice et de la vérité, et non par ce que la norme sociale tend à lui imposer. Il est de ce fait indépendant et libre penseur. Il n’agit pas pour plaire ou être aimé par les autres, mais par ou pour ce qu’il croit fondamentalement. Il est, de ce fait, révolutionnaire, mais pas révolté. Sa notion de ce qui est juste et bon le guide dans ses actions.
6- Ils sont concernés par l’humanité. L’être sain et conscient se sent concerné par les autres, par ceux qui l’entourent, mais aussi par l’humanité dans son ensemble. Il est animé par un profond désir de contribuer à l’épanouissement des individus et de l’humanité. Il a, de ce fait, une vision élargie des problèmes humains et de la réalité humaine. Il ne se contente pas de voir uniquement les choses du point de vue de l’individu mais aussi du point de vue humanitaire. Il s’engage donc dans des activités humanitaires.
7- Ils sont religieux, c’est-à-dire reliés à l’univers. Sans être nécessairement mystique ou appartenir à une assemblée, l’être sain et conscient est religieux, c’est-à-dire qu’il se sent en permanence relié à lui-même, à l’humanité, à son créateur et à l’univers infini, et il considère tous ses gestes en fonction de chacun de ces niveaux.
8- Ils connaissent l’amour. L’être sain et conscient connaît l’amour de soi, l’amour des autres et de l’humanité et l’amour universel. C’est à partir de cette constante qui, il voit la vie et ses rapports avec elle.

Petit programme de mieux-être et d’amour de soi

Il importe donc d’apprendre à écouter ces messages de déplaisir, même s’ils sont parfois douloureux et si on ne les écoute pas, ils peuvent se transformer en des résultats néfastes : troubles et déséquilibres psychiques et physiques. Voici une petite méthode simple à mettre en pratique quotidiennement.

1- Soyez toujours attentif à ce que vous ressentez.
2- Lorsque vous ressentez un malaise, plutôt que d’essayer de l’ignorer ou de l’analyser et de chercher une raison, ce qui vous conduit droit aux alibis, accueillez ce malaise comme un message.
3- Au lieu d’essayer de refuser ou d’inhiber ces sensations désagréables, mettez-vous à leur écoute, en vous disant que votre système de déplaisir, votre allié, vous transmet un signal d’alarme.
4- Étant donné que le signal d’alarme est toujours accompagné de la solution, mettez-vous à son écoute plutôt que d’essayer de le fuir ou de l’éviter futilement.
5- Accueillez ce message comme un cadeau, comme quelque chose de très précieux et non comme un malheur.
6- Retirez-vous dans un lieu où vous serez seul et tranquille et fermez les yeux et dites-vous : « Qu’essaies-tu de me dire? Ma conscience est maintenant disposée à recevoir ce message. Quel est-il? »
7- Une fois que vous aurez bien compris de quoi il s’agit, prenez-le en note sur une feuille de papier et notez aussi l’action que vous devez entreprendre pour le résoudre.

Des phrases à se répéter souvent et qui sont susceptibles de nous apporter plus de bonheur dans la vie :

Ø Aucun homme ni aucune femme sur terre ne peut m’aimer plus que moi-même.
Ø Je suis et le simple fait d’être me remplit de bonheur.
Ø Je suis et le simple fait d’être me remplit d’amour pour moi-même.
Ø Ma réelle fonction sur terre est d’aimer.
Ø Tout ce qui n’est pas donné est perdu.
Ø Plus j’aime et plus je reçois d’amour.
Ø Je distribue autour de moi tout l’amour que j’ai, en ayant la conviction qu’il me reviendra multiplié.
Ø J’aurai toujours plus de personnes à aimer que j’en serai capable.
Ø Je recevrai toujours plus d’amour que je pourrai en prendre. »

Des choses simples comme, l'oubli, l'imagination, l'amour de soi et des autres, liées à des attitudes et à des comportements repensés et réajustés en fonction de notre quotidien, peuvent changer notre façon d'aborder la vie, du jour au lendemain. Il s'agit d'une affaire de plaisir et de conscience.

RD

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