dimanche, mars 23, 2008
Le secret d’une retraite heureuse n’est pas financier.
Tiré d’un article paru dans Affaires Plus, Février 2008 et rédigé par Simon Diotte
On a l’impression qu’une retraite réussie se fonde uniquement sur une bonne planification financière. Erreur…
Certains considèrent seulement qu’il est interdit de se retirer du monde une fois à la retraite. « La retraite n’a aucun sens si elle ne sert qu’à s’amuser. Il faut continuer à apprendre, à se réaliser et à être utile à la société ». On ne tourne pas le dos à trente ans de vie active en criant ciseau.
Même s’il nous exaspère souvent, le travail comble chez l’être humain des besoins essentiels, comme le sentiment d’accomplissement et d’appartenance, l’estime de soi, sans oublier la sécurité financière. Après la vie active, il faut trouver de nouveaux moyens de répondre à ses besoins, à défaut de quoi on risque de connaître un sentiment de vide.
Le problème, c’est que les préretraités passent énormément de temps à planifier financièrement leur retraite, mais ne consacrent qu’une fraction de ce temps à la préparer.
Donner un nouveau sens à sa vie
Comment meubler 20, 30 ou 40 ans de votre existence sans les diktats de la productivité? Les spécialistes en planification de la retraite sont unanimes : la clé de la réussite, c’est de donner un nouveau sens à sa vie. Toute notre vie active a été consacrée à la réussite professionnelle, l’achat d’une maison, la fondation d’une famille. Mais, à la retraite, une remise en question s’impose pour prendre un nouveau départ.
Faute de quoi, on risque de rater cette étape. L’erreur, c’est de ne pas planifier quoi que ce soit avant la retraite. Selon une étude de Statistique Canada de 2005, 20 % des personnes de 65 ans et plus souffrent de dépression à divers degrés, mais les chercheurs estiment que l’état dépressif est probablement sous-déclaré dans les enquêtes. Il est fréquent qu’après un, deux ou cinq ans à la retraite, les gens se sentent déprimés, faute d’avoir réussi à concrétiser leur projet de retraite.
Prendre sa retraite en main
Il importe de faire le bilan de notre vie, de redéfinir notre mission le plus tôt possible, en nous questionnant sur nos valeurs et sur notre place dans la société. Qu’est-ce qui me fait vivre? Comment puis-je me rendre utile? Il ne faut pas quitter sa vie professionnelle avec des remords et des regrets. La retraite doit s’inscrire dans la continuité et non comme une fuite en avant.
La recette du bonheur n’existe pas, mais les études montrent que les personnes qui réussissent le mieux la transition travail-retraite sont celles qui poursuivent des activités entreprises durant leur vie professionnelle.
Beaucoup de préretraités portent des lunettes roses et voient la retraite comme des vacances éternelles. Penser à long terme est primordial pour une retraite réussie.
À ceux qui entament une retraite sans projet, il y a lieu de prendre un temps de réflexion de quelques mois, histoire de se remettre les idées en place. Il faut cependant ne pas trop s’installer dans une zone de confort, où il y a danger de se scléroser. Cette période permet d’éviter la prise de décisions précipitées – l’erreur par excellence des nouveaux retraités – comme de déménager à la campagne, dans un lieu où l’on ne connaît personne.
On doit insister sur l’importance de l’engagement social. On ne peut pas se retirer du monde et passer le reste de ses jours à s’amuser. L’être humain ne peut s’infantiliser ainsi. Il a besoin de se sentir utile et doit continuer à se développer. Le travail à temps partiel, le travail autonome, le bénévolat, le transfert de connaissances, la famille. Il existe autant de façons de redonner un sens à sa vie qu’il y a de retraités.
Pour ceux qui ne s’y prennent pas d’avance, il existe des ressources pour aider à définir des projets de retraite, comme du coaching, des cours de planification de la retraite et des conseillers d’orientation. Malheureusement, les retraités pensent rarement à consulter, comme si, à cette époque de leur vie, ils n’avaient plus besoin d’aide.
Le grand avantage de la retraite, c’est que notre rapport au temps a complètement changé. Nous faisons les choses à notre rythme, quand cela nous tente.
Des pièges à éviter dans la planification de la retraite
· Prendre des décisions radicales : déménager illico à la campagne, où on ne connaît personne, ou tout vendre pour s’acheter un VR et partir à la conquête de l’Amérique.
· Avoir une vision à court terme : à la retraite, je rénoverai ma maison de fond en comble. Bravo! Et après?
· Tout miser sur une seule activité : je jouerai au golf le plus souvent possible. En plus des risques de lassitude, que ferez-vous en cas de blessure?
· Se remettre en forme : très bien, mais faire de l’exercice trois fois par semaine ne constitue pas un plan de retraite. Allez-vous relever des défis et socialiser?
· S’occuper de ses petits-enfants : vous êtes trop accaparant, vos enfants commenceront à trouver votre aide plutôt lourde.
· Tomber dans la consommation maladive : un écran plasma, une cuisinière en inox, une motoneige neuve. On n’en lasse.
· Acheter le rêve d’un autre si votre conjoint raffole du camping sauvage en Abitibi, êtes-vous obligée de le suivre? En couple, vivez des expériences diverses et partagez vos découvertes avec une douce moitié.
· Faire n’importe quoi pour passer le temps, en recréant son ancien horaire de travail : la retraite, c’est aussi avoir du temps pour soi.
RD.
On a l’impression qu’une retraite réussie se fonde uniquement sur une bonne planification financière. Erreur…
Certains considèrent seulement qu’il est interdit de se retirer du monde une fois à la retraite. « La retraite n’a aucun sens si elle ne sert qu’à s’amuser. Il faut continuer à apprendre, à se réaliser et à être utile à la société ». On ne tourne pas le dos à trente ans de vie active en criant ciseau.
Même s’il nous exaspère souvent, le travail comble chez l’être humain des besoins essentiels, comme le sentiment d’accomplissement et d’appartenance, l’estime de soi, sans oublier la sécurité financière. Après la vie active, il faut trouver de nouveaux moyens de répondre à ses besoins, à défaut de quoi on risque de connaître un sentiment de vide.
Le problème, c’est que les préretraités passent énormément de temps à planifier financièrement leur retraite, mais ne consacrent qu’une fraction de ce temps à la préparer.
Donner un nouveau sens à sa vie
Comment meubler 20, 30 ou 40 ans de votre existence sans les diktats de la productivité? Les spécialistes en planification de la retraite sont unanimes : la clé de la réussite, c’est de donner un nouveau sens à sa vie. Toute notre vie active a été consacrée à la réussite professionnelle, l’achat d’une maison, la fondation d’une famille. Mais, à la retraite, une remise en question s’impose pour prendre un nouveau départ.
Faute de quoi, on risque de rater cette étape. L’erreur, c’est de ne pas planifier quoi que ce soit avant la retraite. Selon une étude de Statistique Canada de 2005, 20 % des personnes de 65 ans et plus souffrent de dépression à divers degrés, mais les chercheurs estiment que l’état dépressif est probablement sous-déclaré dans les enquêtes. Il est fréquent qu’après un, deux ou cinq ans à la retraite, les gens se sentent déprimés, faute d’avoir réussi à concrétiser leur projet de retraite.
Prendre sa retraite en main
Il importe de faire le bilan de notre vie, de redéfinir notre mission le plus tôt possible, en nous questionnant sur nos valeurs et sur notre place dans la société. Qu’est-ce qui me fait vivre? Comment puis-je me rendre utile? Il ne faut pas quitter sa vie professionnelle avec des remords et des regrets. La retraite doit s’inscrire dans la continuité et non comme une fuite en avant.
La recette du bonheur n’existe pas, mais les études montrent que les personnes qui réussissent le mieux la transition travail-retraite sont celles qui poursuivent des activités entreprises durant leur vie professionnelle.
Beaucoup de préretraités portent des lunettes roses et voient la retraite comme des vacances éternelles. Penser à long terme est primordial pour une retraite réussie.
À ceux qui entament une retraite sans projet, il y a lieu de prendre un temps de réflexion de quelques mois, histoire de se remettre les idées en place. Il faut cependant ne pas trop s’installer dans une zone de confort, où il y a danger de se scléroser. Cette période permet d’éviter la prise de décisions précipitées – l’erreur par excellence des nouveaux retraités – comme de déménager à la campagne, dans un lieu où l’on ne connaît personne.
On doit insister sur l’importance de l’engagement social. On ne peut pas se retirer du monde et passer le reste de ses jours à s’amuser. L’être humain ne peut s’infantiliser ainsi. Il a besoin de se sentir utile et doit continuer à se développer. Le travail à temps partiel, le travail autonome, le bénévolat, le transfert de connaissances, la famille. Il existe autant de façons de redonner un sens à sa vie qu’il y a de retraités.
Pour ceux qui ne s’y prennent pas d’avance, il existe des ressources pour aider à définir des projets de retraite, comme du coaching, des cours de planification de la retraite et des conseillers d’orientation. Malheureusement, les retraités pensent rarement à consulter, comme si, à cette époque de leur vie, ils n’avaient plus besoin d’aide.
Le grand avantage de la retraite, c’est que notre rapport au temps a complètement changé. Nous faisons les choses à notre rythme, quand cela nous tente.
Des pièges à éviter dans la planification de la retraite
· Prendre des décisions radicales : déménager illico à la campagne, où on ne connaît personne, ou tout vendre pour s’acheter un VR et partir à la conquête de l’Amérique.
· Avoir une vision à court terme : à la retraite, je rénoverai ma maison de fond en comble. Bravo! Et après?
· Tout miser sur une seule activité : je jouerai au golf le plus souvent possible. En plus des risques de lassitude, que ferez-vous en cas de blessure?
· Se remettre en forme : très bien, mais faire de l’exercice trois fois par semaine ne constitue pas un plan de retraite. Allez-vous relever des défis et socialiser?
· S’occuper de ses petits-enfants : vous êtes trop accaparant, vos enfants commenceront à trouver votre aide plutôt lourde.
· Tomber dans la consommation maladive : un écran plasma, une cuisinière en inox, une motoneige neuve. On n’en lasse.
· Acheter le rêve d’un autre si votre conjoint raffole du camping sauvage en Abitibi, êtes-vous obligée de le suivre? En couple, vivez des expériences diverses et partagez vos découvertes avec une douce moitié.
· Faire n’importe quoi pour passer le temps, en recréant son ancien horaire de travail : la retraite, c’est aussi avoir du temps pour soi.
RD.
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