vendredi, octobre 02, 2009

 

Suicide assisté – Le débat relancé en Suisse

Schwerzenbach, Suisse –

Deux fois par semaine en moyenne, dans un bâtiment près de la voie de chemin de fer, à Schwerzenbach, un étranger vient pour mourir. Certains sont jeunes, d'autres moins, la plupart sont atteints d'une maladie mortelle en phase terminale ou d'un handicap gravissime. Tous sont attirés par la réputation de la Suisse et ses cliniques spécialisées dans le suicide assisté.

La diffusion mercredi à la télévision britannique d'un film racontant -- et montrant -- le suicide assisté de Craig Ewert, un Américain de 59 ans atteint d'une maladie neurologique évolutive et venu mourir en Suisse il y a deux ans, a relancé le débat. Chaque année, plus d'une centaine de ressortissants étrangers gagnent la localité de Schwerzenbach, près de Zurich, et la zone industrielle qui abrite les locaux de l'association Dignitas, pour y boire une dose mortelle de barbituriques.


D'autres pays, comme les Pays-Bas ou la Belgique, ou les États américains de l'Oregon et de Washington, ont depuis peu adopté de nouvelles lois sur l'euthanasie: elles permettent aux malades en phase terminale, et dans des conditions très strictement encadrées, de recourir à un médecin pour accélérer leur mort.

Mais en Suisse, à la suite d'une loi qui remonte à 1942, n'interdisant pas l'aide au suicide, des ressortissants d'autres pays peuvent venir se donner la mort eux-mêmes, imposant peu de restrictions sur le pourquoi, le quand ou le comment. Et les médecins y sont relativement libres de prescrire un médicament permettant de le faire.

À Schwerzenbach, cinq minutes après avoir avalé un verre d'eau et de pentobarbital de sodium, le patient s'endort, et la mort survient environ une demi-heure plus tard.

Comme Craig Ewert, la plupart de ces candidats au suicide s'adressent à Dignitas, l'une des organisations suisses qui se consacrent à cette cause. Mais ses détracteurs lui reprochent d'opérer en marge de l'éthique médicale et d'avoir transformé la Suisse en un «paradis de l'euthanasie» et une destination de choix d'un tourisme d'un type particulier.

Le docteur Bertrand Kiefer, rédacteur en chef de la Revue médicale suisse, craint ainsi que certains de ceux qui se donnent la mort le fassent, non pour mettre fin à des souffrances intolérables, mais pour soulager leurs proches du fardeau qu'ils représentent.

Pour Dignitas, le seul critère pour aider quelqu'un à se suicider est que la personne «souffre d'une maladie menant inévitablement à la mort, ou d'un handicap inacceptable et veut mettre fin à sa vie et à sa souffrance volontairement».

RD

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