vendredi, décembre 04, 2009

 

Le sens de la vie

Voici un témoignage de Stephen Jarislowsky qui porte à réflexion. Pour ce financier qui est devenu milliardaire, la fortune accumulée est un élément important de sa réussite personnelle, mais il a su voir beaucoup plus loin.

« Cette année marque le 60e anniversaire de l'obtention de mon MBA de la Harvard Business School, de Boston. De mes compagnons de classe, 8 % ont confirmé leur présence à ce qui pourrait être nos dernières retrouvailles.

Nous avons tous vécu la Grande Dépression et la plupart d'entre nous avons participé à la Deuxième Guerre mondiale. Jusqu'à il y a 15 ans environ, le magazine Fortune suivait les diplômés de la classe 1949 tous les cinq ans et une panoplie de statistique ont été compilées sur nos réalisations et sur ce qui nous intéressait à diverses étapes. Nous étions « la classe des privilégiés et des fortunés ». Notre groupe comptait six chefs de direction de sociétés figurant au palmarès du Fortune 500. Pour l'anecdote, soulignons que la plupart d'entre nous avons travaillé pour une seule entreprise et que plus de 90 % d'entre nous (et je n'en fait pas partie) n'ont eu qu'une seule épouse.

Pendant ces prochaines retrouvailles de trois jours, je présiderai un panel sur ce qui importe dans la vie et sur ce qu'elle nous a appris. Il est clair qu'à l'échelle de l'univers, nous sommes dérisoires. Toutefois, au cours de notre existence, nous pouvons laisser notre marque sur notre famille, sur nos amis et sur la grande collectivité, que ce soit sur le plan local ou sur le plan international. Dans cette optique, nous devons non seulement nous préoccuper de nous-mêmes et de nos proches, mais également essayer d'étendre notre action, de ne jamais limiter nos horizons, et de toujours viser plus loin. Si nous pensons aux autres, que l'éthique nous tient à cœur, que nous sommes curieux, que nous avons l'esprit ouvert et que nous visons l'excellence dans toutes les sphères de notre vie, il y a de bonne chances que nous parvenions à être une source d'inspiration pour autrui. Si vous travaillez fort, dans un esprit d'éthique et d'équilibre, les gens tendront l'oreille, seront fiers de travailler à vos côtés et se sentiront en confiance sous votre gouverne.

Le courage de viser l'excellence dans tout ce que vous faites et d'entreprendre de nouvelles choses qui vous tiennent à cœur : voilà en partie ce qu'on entend par « ne pas limiter vos horizons ». Il s'agit de donner l'exemple pour inciter les autres à vous suivre.

Et l'argent, qu'en est-il? Le fait d'en avoir suffisamment vous offre la liberté d'élargir vos horizons et d'avoir une vie bien remplie. Le manque d'argent vous limite. Par contre, le fait de posséder trop d'argent peut vous rendre esclave et vous faire perdre le sens des réalités. Dans ma vie, j'en suis arrivé à avoir « trop d'argent », grâce à la chance et à l'objectif que j'avais d'élargir mes horizons au maximum. La chance passe souvent, mais il faut savoir la reconnaître. Pour moi, la vie n'a de sens que si l'on ne cesse jamais de parfaire son éducation et de tirer des leçons de l'expérience, de sorte qu'à mon âge, alors que vous pourriez peut-être en avoir fait davantage, vous n'auriez pas perdu votre vie. Le sens de la vie, c'est ce que vous en faites. »

Source : Les Affaires Plus, décembre 2009

RD

Libellés :






<< Home

This page is powered by Blogger. Isn't yours?