mercredi, février 17, 2010

 

Oui à l’euthanasie.


Sur son lit d’hôpital, deux mois avant de mourir, Mme Morissette décrit dans les détails la souffrance d’une femme terrassée par la maladie, pour qui la médecine ne peut plus rien faire.



Commission parlementaire sur l'euthanasie, Journaliste : Geneviève Lajoie

Les députés de la consultation portant sur le droit de mourir dans la dignité ont eu droit à un témoignage posthume émouvant, mardi matin, en commission parlementaire.

L'Association québécoise pour le droit de mourir dans la dignité milite pour que chaque personne puisse avoir une fin de vie conforme à sa volonté et la présidente, Hélène Bolduc, n'y est pas allée dans la dentelle avec les élus de l'Assemblée nationale pour réclamer la légalisation de l'euthanasie et du suicide assisté au nom des gens qui vivent des souffrances insupportables.

Elle a tenu à lire aux parlementaires le témoignage de Claire Morissette, co-fondatrice de Cyclo-Nord-Sud et de CommunAuto, morte en 2007 d'un cancer généralisé, à l'âge de 53 ans. Sur son lit d'hôpital, deux mois avant de mourir, Mme Morissette décrit dans les détails la souffrance d'une femme terrassée par la maladie, pour qui la médecine ne peut plus rien faire.

«Une fois ses moyens d'intervention épuisés, la médecine conventionnelle vous laisse vous dégrader de façon «naturelle», les organes faillissent et vous découvrez d'autres douleurs, d'autres écoeurements. Au bout du compte, la médecine vous laisse mourir de faim ou de soif. [...] On aurait un chien dans cet état, qu'on l'achèverait par compassion. C'est tout ce que je demande: un peu de compassion. SVP, un peu de pitié et de compassion. SVP. SVP. SVP.», écrit-elle.

Selon Hélène Bolduc, cette histoire, comme bien d'autres, démontre sans l'ombre d'un doute que les personnes atteintes d'une maladie en phase terminale ou vivants des souffrances insupportables devraient pouvoir recevoir, à leur demande, une aide médicale active nécessaire à une fin de vie digne et sans douleurs.

Pour que ce droit de mourir dans la dignité soit respecté, a plaidé Mme Bolduc, il faut que l'euthanasie et le suicide assisté soient décriminalisés et qu'une loi fixe clairement le cadre et les conditions du libre exercice de ces actes médicaux.

À ses yeux, la qualité de fin de vie est une question totalement subjective, et c'est pour cette raison qu'on ne peut accepter, dans une société comme la nôtre qui reconnaît plusieurs droits civiques, que quelqu'un puisse décider à la place d'une autre de la manière de partir.

«Le sens que chacun donne à sa vie est essentiel à notre définition de la dignité humaine», estime Hélène Bolduc, qui a tenu à souligner qu'une forte majorité de personne croit que l'euthanasie et le suicide assisté sont des solutions acceptables en certaines circonstances.»

RD

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