samedi, mars 27, 2010

 

À CHAQUE ÂGE SON BILAN DE SANTÉ

À CHAQUE ÂGE SON BILAN DE SANTÉ

Article rédigé par Agnès DUPERRIN et Stéphanie PAICHELET, Notre Temps, Septembre 2009

Objectif d'un bilan de santé : repérer un éventuel risque pour mieux le combattre et rester en forme.

ZOOM SUR LES EXAMENS CONSEILLES À 50, 60, 70 OU 80 ANS

C'est le fondement de la médecine chinoise traditionnelle : agir avant l'arrivée d'un pépin de santé. Mais se rendre chez le médecin quand tout (apparemment) va bien n'est pas une démarche évidente. Pourtant c'est un atout pour garder la forme !!

Les bilans de santé permettent de faire le point de temps en temps sur son état physique et de rectifier le cas échéant quelques-unes de nos habitudes, voire de mettre en place un traitement.

Le minimum, c'est de surveiller chaque année avec son médecin généraliste quelques indicateurs clés : poids, tension, vue, audition et réflexes. Et d'en profiter pour mettre à jour son calendrier vaccinal.

Cette simple visite suffit à repérer une perte de taille, évoquant un problème d'ostéoporose ou un problème de thyroïde, détectable par une simple palpation du cou.

Du côté dentaire, une seule règle à tout âge : c'est un contrôle annuel, et une visite rapide en cas de douleur. C'est essentiel pour continuer à bien se nourrir et garder le sourire !

D'autres examens complémentaires pourront être prescrits par le praticien, selon l'âge, le sexe, les antécédents de santé et le style de vie de chacun. Ils sont particulièrement précieux en présence de facteurs de risque connus : tabac, manque d'activité physique (moins de vingt minutes par jour d'activité soutenue), surpoids ou alimentation déséquilibrée (excès de graisses animales et carences en fruits et légumes).

Une personne fumeuse depuis plus de vingt ans ou sujette à un essoufflement ou une toux devra par exemple programmer une radio des poumons et un contrôle du souffle pour vérifier l'absence de broncho-pneumopathie (BPCO)

Comment vous aider à programmer vos prochains rendez-vous médicaux ?

POUR TOUS, UN BILAN DE SANTE GRATUIT

L'Assurance maladie offre à chaque assuré un bilan de santé tous les cinq ans. Au menu, l'examen clinique du médecin, suivi d'une batterie de tests : prise de sang, contrôle de la vision et de l'audition, évaluation de la capacité respiratoire, électrocardiogramme, examen dentaire et analyse d'urines. Un examen très personnalisé. Pour en bénéficier, contactez la caisse d'assurance maladie, qui vous adressera une demande à retourner dûment remplie. Une convocation précisera la date, le lieu et l'heure de l'examen (compter 2h30).

À PARTIR DE 50 ANS

Dosage du taux de PSA

Pourquoi ? Pour détecter un cancer de la prostate. Quand les tumeurs n'ont pas encore grossi, les chances de guérison sont multipliées. Les signes d'alerte sont des difficultés ou un besoin fréquent d'uriner, un gonflement de la prostate, des douleurs à la hanche ou au dos.

Comment ça se passe ? Une simple prise de sang estime la concentration de l'antigène prostatique spécifique (ou PSA), marqueur de l'activité de la prostate. En cas de doute, une biopsie (prélèvement) est prescrite.

À quel rythme ? Les professionnels ne sont pas unanimes. Un dépistage une fois par an permettrait, selon l'Association française d'urologie, de dépister et guérir 95% de ces tumeurs. D'autres études soulignent le risque de sur-traitement : ces cancers évoluent généralement très peu ou très lentement. Il n'est donc pas toujours utile d'intervenir, d'autant que l'opération peut entraîner des troubles sexuels ou urinaires.

Ostéodensitométrie

Pourquoi ? Pour protéger le capital osseux en repérant une éventuelle ostéoporose. Le risque de fracture est plus élevé chez les femmes que chez les hommes en raison des modifications hormonales de la ménopause mais aussi parce que les hommes possèdent une plus grosse ossature.

Comment ça se passe ? L'ostéodensitométrie mesure la densité osseuse par rayons X. Un examen indolore qui ne dure que quelques minutes. À quel rythme ? C'est variable selon les personnes. Un seul examen peut suffire. Attention a pratiquer les examens dans le même Centre pour pouvoir les comparer !

Contrôle bucco-dentaire

Pourquoi ? Pour protéger ses dents et ses gencives.

Comment ça se passe ? Le dentiste réalise un bilan parodontal (l'état des gencives) et des dents. Pour continuer à croquer la vie à pleines dents, à tout âge !

À quel rythme ? Une fois par an (en l'absence de douleurs)

Mammographie

Pourquoi ? Le cancer du sein atteint aujourd'hui une femme sur dix. Repérer des lésions minuscules augmente les chances de guérison (neuf sur dix avec un dépistage précoce), limite l'agressivité des traitements et permet de plus en plus souvent de conserver le sein.

Comment ça se passe ? En cabinet de radiologie, le sein est radiographié de face et de profil. La fiabilité du test est assurée par ce double cliché suivi d'une double lecture.

À quel rythme ? Tous les deux ans, dans le cadre du dépistage généralisé et gratuit offert à toutes les femmes de 50 à 74 ans. Plus tôt en cas d'antécédent familial ou personnel.

Bilan cardio-vasculaire

Pourquoi ? Pour éviter l'accident- infarctus ou accident vasculaire cérébral. Les maladies cardio-vasculaires évoluent sans douleur avec peu ou pas de symptômes. Pour protéger son cœur, il faut d'abord agir contre ses ennemis en arrêtant de fumer, en mangeant de tout en quantité raisonnable, en étant actif physiquement. Contrairement aux idées reçues, les femmes aussi sont concernées. « Lorsqu'elles perdent leur protection hormonale, à la ménopause, les risques flambent », insiste le Dr Kay Perlemuter, cardiologue et directrice du centre de check-up à l'hôpital américain de Paris.

Comment ça se passe ? On commence par un interrogatoire, afin de repérer des facteurs de risque, et la mesure de la pression artérielle (chaque année, puis tous les 6 mois après 70 ans). On poursuit avec une prise de sang pour mesurer cholestérol et glycémie. Un électrocardiogramme de repos (indolore) pourra être prescrit. Il s'agit d'enregistrer des impulsions électriques émises par le muscle cardiaque via des électrodes posées sur la peau. Il permet de détecter des troubles du rythme ou de conduction électrique et des défauts d'oxygénation du cœur. Une épreuve d'effort peut aussi être proposée. Sur vélo ou tapis roulant, un effort progressif est mené sous contrôle médical. « Ce test nous aide à dépister un trouble du rythme ou une souffrance des artères coronaires qui peuvent n'apparaître qu'à l'effort », précise le Dr Kay Perlemuter. « Chez les femmes, cette épreuve n'est pas pertinente car la maladie coronaire touche d'abord les petits vaisseaux difficiles à détecter. Nous préférons un score calcique coronaire. » Ce scanner flash évalue l'état des artères coronaires (qui amènent le sang au cœur).

À quel rythme ? Un bilan tous les trois ans, voire tous les ans si l'on cumule les facteurs de risque (tabagisme + diabète ou antécédents familiaux + hypertension artérielle…). Une automesure régulière de la tension est conseillée à la maison . La liste des autodensitomètres validés par les professionnels est disponible sur Internet : www.comitehta.org.

Mesure de l'acuité visuelle

Pourquoi ? Pour adapter la correction visuelle et préserver la vue en repérant tôt une éventuelle pathologie : glaucome, DMLA (dégénérescence maculaire liée à l'âge) ou cataracte (opacification du cristallin, notamment).

Comment ça se passe ? Prise de tension oculaire et divers tests au cabinet médical, tous indolores. Opération, traitement médicamenteux ou laser, l'ophtalmologie dispose d'une panoplie de moyens, à condition d'agir à temps. « Quand on a un caillou à la place du cristallin, la récupération de la cataracte n'est pas totale », prévient le Dr Yves Lachkar, ophtalmologiste.

À quel rythme ? Une fois tous les deux ans ou en cas de trouble soudain. A partir de 60 ans, une fois par an.

À PARTIR DE 60 ANS

Contrôle de l'audition

Pourquoi ? Pour compenser une perte auditive avant qu'elle n'entraîne un isolement social. Les signes d'alerte : une difficulté à suivre une conversation de groupe, parler plus fort, monter le son de la télé, faire répéter. Les appareils auditifs sont d'autant plus efficaces qu'ils sont mis en place tôt.

Comment ça se passe ? Le médecin ORL réalise une audiométrie, test en cabine insonorisée. Un casque sur les oreilles, la personne identifie les sons des différentes fréquences.

À quel rythme ? Tous les deux ans (chaque année après 70 ans). Plus tôt en cas de difficulté d'audition.

Test du champ de la vision

Pourquoi ? Pour repérer un glaucome, qui avance sans bruit et menace la vue. « Cette maladie se traduit au début par une réduction du champ visuel », explique le Dr Yves Lachkar, ophtalmologiste.

Comment ça se passe ? Prise de la tension de l'œil (comme la pression d'un pneu), observation du nerf optique ( le glaucome étant une détérioration progressive de ce nerf) et examen du champ de la vision.

À quel rythme ? Une fois par an. Et en cas de trouble soudain.


À PARTIR DE 70 ANS

Bilan neurocognitif

Pourquoi ? Pour repérer dès le début une maladie neuro-dégénérative (Alzheimer, Parkinson…). Plus le dépistage est précoce, plus les traitements sont efficaces et l'autonomie préservée.

Comment ça se passe ? « C'est souvent la famille qui note des changements, la personne n'a pas toujours conscience de ses troubles », note Hélène Videaud, neuropsychologue au centre de la mémoire de Limoges. Des tests rapides, quatre en sept minutes, sont proposés par le médecin généraliste avant un bilan neuropsychologique plus complet (1h30) réalisé dans un centre de la mémoire, basé sur des activités de la vie quotidienne : gestion des transports, du téléphone, de l'argent, des médicaments. Le médecin propose ensuite une prise en charge adaptée : stimulation de la mémoire, conseils aux aidants, etc…

À quel rythme ? Une seule fois, en cas de difficulté d'orientation, de mémorisation ou de trouble de la personnalité.

Examen du fond de l'œil

Pourquoi ? La dégénerescence maculaire liée à l'âge affecte la vision centrale et empêche de lire, conduire ou regarder la télévision. Un traitement peut limiter sa progression s'il est antérieur à la perte visuelle.

Comment ça se passe ? Avec une loupe, l'ophtalmologue examine la rétine et recherche une atteinte de la macula. C'est un examen simple, rapide et indolore.

À quel rythme ? Une fois par an. Ou en cas de signe d'alerte : lignes droites gondolantes ou se déformant (les grilles de mots croisés sont un bon test) par exemple.

Examen de la peau

Pourquoi ? Les mélanomes sont de redoutables cancers de la peau. Ne pas leur laisser le temps de s'installer permet de guérir à coup sûr.

Comment ça se passe ? Le dermatologue vérifie, loupe à la main chaque parcelle de votre peau. Il peut retirer un grain de beauté suspect, sous anesthésie locale, pour le faire analyser et confirmer ou infirmer le diagnostic de mélanome.

À quel rythme ? De méchants coups de soleil pendant l'enfance, une peau blanche, des grains de beauté nombreux et/ou atypiques, les personnes à risque doivent s'examiner face à la glace tous les trois mois, pour repérer un grain de beauté changeant de forme ou de couleur, et consulter leur dermatologue une fois par an.

Test Hémoccult et coloscopie

Pourquoi ? le cancer colorectal se développe lentement. Son « moteur » : les polypes, qui s'installent sur la paroi de l'intestin. « Ce cancer grave est guérissable si le diagnostic est précoce. On retire alors les polypes avant qu'ils n'évoluent vers un cancer », affirme le Pr François Piette, gériatre.

Comment ça se passe ? Entre 50 et 74 ans, vous bénéficiez en France d'un dépistage systématique gratuit : un courrier vous invite à retirer un test Hémoccult chez votre médecin traitant. Ce test simple est réalisé à domicile, par le prélèvement d'un fragment de selle de la taille d'un grain de riz à déposer sur une plaquette. L'échantillon est envoyé à un laboratoire d'analyses. Si les résultats sont positifs, une coloscopie (exploration visuelle de l'intestin) complémentaire sera prescrite.

À quel rythme ? Tous les deux ans. Ou plus tôt en cas de présence de sang dans les selles, diarrhée ou constipation.

Le frottis cervico-vaginal

Pourquoi ? C'est une arme radicale pour agir avant l'installation d'un cancer du col de l'utérus.

Comment ça se passe ? Le gynécologue ou le médecin généraliste prélève des cellules du col utérin à l'aide d'une petite brosse. Si elles sont jugées anormales, une biopsie sera prescrite, afin d'infirmer ou de confirmer le diagnostic.

À quel rythme ? Tous les trois ans au minimum, au moins jusqu'à 70 ans.


À PARTIR DE 80 ANS

Enquête alimentaire

Pourquoi ? Les besoins nutritionnels ne diminuent pas avec l'âge, y compris en maison de retraite. « Le métabolisme devient moins performant, il ne faut pas donc moins manger, mais mieux, en veillant à ne pas descendre au-dessous de 1500 kcal/jour », prévient le Dr Monique Ferry, gériatre et nutritionniste au centre de prévention de Valence. Les bénéfices : moins de diabète, de maladies cardio-vasculaires, de fatigue, d'ostéoporose… et surtout on évite la dénutrition et la fonte musculaire, qui accélèrent la perte d'autonomie.

Comment ça se passe ? Lors d'une consultation nutritionnelle (1h30 au total), le médecin observe les habitudes alimentaires du patient et calcule son indice de masse corporelle (IMC=poids/taille2 , qui doit être de 22 à 27 chez les seniors).« On ne perd pas du poids impunément » poursuit Monique Ferry. L'important c'est de garder un poids stable « Quand une personne âgée perd du muscle, celui-ci va être remplacé par du gras. On conseillera à ces personnes un régime riche en protéines, pour les aider à refabriquer du muscle. » L'objectif de la consultation est de livrer un maximum de conseils pratiques (guide alimentaire, fragmentation des repas, etc.)

À quel rythme ? Lors d'une variation de poids rapide.

POUR TOUS, UN CHECK-UP A DOMICILE

Fiables et simples d'utilisation, les tests à faire à la maison sont un bon moyen de surveiller régulièrement sa santé, entre deux visites chez le médecin.

En voici une liste non exhaustive :

Le lecteur de glycémie : pour évaluer les taux de sucre dans le sang. Un outil qui aide les diabétiques à mieux gérer leur maladie ;

La mesure du taux de cholestérol : un test positif (taux supérieur à 2g/l) est un signal d'alerte.

Le débitmétre de pointe : qui permet aux asthmatiques, en mesurant leur débit expiratoire, de suivre l'évolution de leurs capacités respiratoires.

L'autotensiomètre, pour évaluer sa pression artérielle.

La balance à impédance-métrie, qui calcule d'un geste le poids et la masse grasse.

Source : http://bien.vieillir.perso.neuf.fr/bilan-sante-tout-age.htm

RD

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