samedi, juillet 31, 2010
40% des Canadiens n'ont encore rien fait pour préparer leur retraite
Article de Gérard Samet, journal de Québec, 30 juillet 2010
Comment expliquer ce paradoxe : la presque totalité des Canadiens est favorable à la planification de leur retraite dès l'âge de 35 ans, alors que cela reste un vœu pieux pour la moitié d'entre eux.
Le document de l'Institut Info-Retraite BMO explore la psychologie et les priorités antagonistes qui nuisent à la mise en place d'un plan d'épargne de retraite efficace. Il dénote une opposition entre les croyances et les comportements des Canadiens.
Deux idées principales en ressortent : d'abord la gratification immédiate, les gens préfèrent vivre et consommer aujourd'hui plutôt qu'épargner pour demain.
Ensuite, la surabondance d'information, ce qui entraîne la paralysie de choix. Tout l'intérêt de l'enquête de la BMO est de constater la difficulté psychologique de la population concernée de se projeter dans l'avenir.
RAISONS
Tous les prétextes sont bons. Les enfants, l'endettement de consommation, l'achat d'une maison, souvent perçu comme le rêve d'une vie. Selon ce rapport, les êtres humains agissent de façon irrationnelle.
« SE PRÉSERVER UN REVENU DE RETRAITE COMPLÉMENTAIRE EST ÉGALEMENT NÉCESSAIRE »
« Le choix est trop complexe pour beaucoup », estime Daniel Gladu, planificateur financier et planificateur en Placements et retraite à la Banque de Montréal (BMO). Il reçoit les clients lorsqu'ils investissement dans l'achat d'une maison ou dans leur entreprise. « Investir dans une maison ou dans une entreprise ne peut pas remplacer une planification de retraite. L'entreprise peut perdre sa clientèle, quant à la maison, elle coûte cher en taxes et en entretien. Comment faire pour la conserver si l'on n'a plus de revenus ? »
Il indique que dans ce cas, ses clients sont obligés de revendre leur maison à perte. « Quant à ceux qui disent que leur entreprise a beaucoup de valeur, je tiens à leur rappeler que 90 % de ceux qui travaillaient pour GM ont presque tout perdu. »
NÉCESSITÉ
Mettre en place un plan de retraite est donc une nécessité pour diversifier ses actifs et limiter les risques. « Se préserver un revenu de retraite complémentaire est également nécessaire lorsque l'on bénéficie d'un bon plan par son entreprise », croit Jean Bergeron, associé de la firme Morneau Sobeco. « Beaucoup d'entreprises ont connu des difficultés économiques et il est toujours possible d'avoir de mauvaises surprises. »
Pour motiver les Canadiens et les inciter à choisir une planification de retraite adéquate, il est nécessaire qu'ils soient mieux informés. « Il faut aider les Canadiens en leu donnant de meilleurs outils », estime Véronique Mercier, vice-présidente aux communications de la Caisse de dépôt et placement du Québec. « Il suffit d'expliquer aux Canadiens que leur retraite doit être au cœur de leurs préoccupations. Nous avons créé l'organisme Question Retraite, destiné à la promotion de la planification et de la sécurité des retraités. »
« ADOPTER YN RPIKE ACTIF »
Claude Paquin, porte-parole du Groupe Investors, indique à ce sujet que l'enjeu « passe par la définition de leurs objectifs de vie, le choix des bons véhicules financiers et une répartition sécuritaire des investissements qui ne sont pas uniquement des placements boursiers ».
Pour Tina Di Vito, chef de l'Institut Info-Retraite BMO qui a commandé cette étude, « il est primordial que les Canadiens adoptent un rôle actif dans la planification de leur avenir et qu'ils s'y mettent le plus tôt possible ».
Le rapport de l'Institut Info-Retraite BMO se fonde sur un sondage mené par The Strategic Counsel. Le sondage a été mené auprès de 2 034 Canadiens de 35 ans et plus entre le 26 mai et le 2 juin 2010.
COMMENTAIRE DE PHILOMAGE
Il y a lieu de se demander si le gouvernement fédéral ne devrait pas intervenir dans ce secteur d'activité. Le vieillissement accéléré de la population augmente sensiblement les charges sociales qu'aura à soutenir le gouvernement canadien et les entrées de fonds au plan de la taxation sont limitées.
Pour aider les Canadiens à préparer leur retraite, le gouvernement fédéral devrait proposer un plan de mise de côté en vue de constituer un fonds commun pour les futurs retraités.
Chaque Canadien pourrait avoir le choix d'investir selon ses moyens, en modulant le plan selon les contributions de chacun. Au moment de la retraite, les revenus de retraite seraient proportionnels aux déboursés de chacun ainsi qu'à la période des contributions. Ainsi, la mise en place d'un tel régime permettrait de garantir à tout citoyen canadien qui a contribué de se garantir une rente complémentaire rendue à la retraite.
En outre, ce fonds commun pourrait servir à financer des activités liées aux besoins sociaux des aînés, dont le maintien à domicile, le développement de technologies adaptés aux Seniors, etc.
C'est une façon de canaliser l'épargne de tous les travailleurs, de la faire fructifier en faveur des futurs Seniors, tout en soutenant les efforts du gouvernement qui veut assurer un mieux-être aux futurs retraités, sans les priver outre mesure de la jouissance de leur vie présente.
Le Québec le fait bien avec sa Régie des Rentes (RRQ). En étendant une telle initiative à l'échelle canadienne, sur l'ensemble de la population des provinces canadiennes, le Fédéral pourrait accumuler des fonds en vue de payer à tous les contributeurs une rente plus élevée, proportionnelle aux contributions et financer aussi toutes sortes de besoins dont, par exemple, des logements adaptés aux Seniors ou aux aînés.
C'est sûr qu'une telle mesure ne plairait pas aux institutions financières qui veulent généralement canaliser l'épargne des futurs retraités dans leurs goussets pour faire encore plus de profit, tout en voulant priver les gens actifs du fruit de leur labeur quotidien.
C'est beau de penser à sa retraite, mais avant, il faut vivre sa vie de tous les jours. Il faut se donner les moyens de profiter de cette vie à tout âge.
RD
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