vendredi, juillet 30, 2010

 

Un tsunami de cas de démence attendu au Canada

La multiplication des cas inquiète les autorités.

Alors qu'une personne développe une démence toutes les cinq minutes actuellement au pays, une personne vivra pareille situation toutes les deux minutes d'ici 30 ans. En plus des frais associés aux soins directs aux malades, les coûts liés aux proches aidants seront considérables.

Article de Catherine Lamontagne, Le Droit

Le nombre de personne atteintes de la maladie d'Alzheimer doublera au cours des 30 prochaines années et apportera du même coup un raz de marée économique, selon une étude publiée par la Société Alzheimer du Canada.

Les coûts directs et indirects liés à la démence se multiplieront par 10 au cours des prochaines années, révèle l'étude.

Alors qu'une personne développe une démence toutes les cinq minutes actuellement au pays, une personne vivra pareille situation toutes les deux minutes d'ici 30 ans. Les coûts de cette explosion de cas atteindront 153 milliards de dollars par année en 2038.

En plus des frais associés aux soins directs aux malades, les coûts liés aux proches aidants seront considérables. Les proches aidants seront de plus en plus sollicités. Le temps qu'ils consacreront aux soins va plus que tripler d'ici 2038 pour atteindre 756 millions d'heures.

Un exemple de régions touchées : l'Outaouais

Le raz de marée prédit par la Société Alzheimer n'épargne pas la région d'Ottawa où plus de 13 000 personnes vivent avec la maladie d'Alzheimer.

En Outaouais, la Société Alzheimer de l'Outaouais québécois estime que 4669 personnes seront atteintes par la maladie en 2026. En 2006, 2007 personnes étaient touchées par la maladie dont la majorité était des femmes.

Si elle affirme ne pas vouloir être alarmiste, la Société Alzheimer d'Ottawa-Renfrew est plutôt pessimiste face au nombre de personnes atteintes par cette maladie. Selon l'organisme, les cas n'ont pas cessé d'augmenter au cours des dernières années et le pire serait à venir.

« L'an prochain, la génération des baby-boomers aura 65 ans, soit l'âge le plus critique pour développer la maladie de l'Alzheimer. Or, beaucoup de baby-boomers habitent et travaillent à Ottawa. Il est donc prévisible que le nombre de personne atteinte par la maladie augmentera de façon significative », indique Debbie Seto, responsable des communications à la Société Alzheimer d'Ottawa-Renfrew.

De l'argent neuf nécessaire

La Société Alzheimer d'Ottawa-Renfrew affirme également être à bout de souffle et peine à répondre à la demande.

L'organisme offre une gamme de services, en anglais et en français, pour les personnes touchées par la maladie - notamment les moins âgées - et leurs proches. Les employés tentent surtout d'apporter de l'aide à la famille des patients, mais l'argent et les bénévoles manquent, selon Debbie Seto.

« Avec le rapport d'aujourd'hui, nous espérons que le gouvernement donnera davantage d'argent à nos organismes, mais surtout qu'il rendra possible l'implantation de services supplémentaires et de ressources humaines. À l'heure actuelle, il y a un gros manque de ce côté et ce partout au Canada », souligne Mme Seto.

Dans son étude, la Société Alzheimer du Canada recommande que les programmes de soutien aux proches aidants soient bonifiés.

Et pour retarder l'apparition de la démence, la Société Alzheimer propose que des programmes de prévention basés sur l'alimentation saine et l'exercice soient mis en place.

Selon la Société Alzheimer, mettre en place des programmes de prévention permettrait d'économiser jusqu'à 219 milliards de dollars sur une période de 30 ans.

LES GRANDES LIGNES DE L'ÉTUDE

Une nouvelle étude menée par la Société Alzheimer du Canada interpelle les autorités pour que des mesures soient prises afin de limiter l'impact des boomers sur les statistiques de la démence.

Plus la population vieillira, plus les cas de démence seront nombreux. C'est en substance le message de la Société Alzheimer du Canada qui dresse un bilan très pessimiste de la situation sanitaire du pays dans un avenir rapproché.

L'étude prévoit qu'en 2038, 1,1 million de Canadiens seront atteints par la maladie d'Alzheimer ou une autre forme de démence. Le temps passé par les aidants familiaux auprès de leurs aînés devrait tripler dans les trois prochaines années, passant à 756 millions d'heures par an. "Si nous ne faisons rien, la démence et toutes les maladies proches auront un effet désastreux sur les familles canadiennes, notre programme de soins et notre économie," s'alarme Richard Nakoneczny, président de la Société Alzheimer du Canada.

Aujourd'hui, ils sont environ 500 000 Canadiens à être atteints de démence. C'est la première cause de maladie parmi les seniors, elle coûte déjà près de huit milliards de dollars canadiens (5,34 milliards d'euros) chaque année à la société.

Aucune harmonisation des soins

Le rapport souligne aussi qu'il n'existe aucune harmonisation des soins des malades atteint de démence. Les infirmières et les médecins restent encore peu et mal formés à détecter ces maladies dégénératives. Certaines provinces comme l'Ontario ont mis en place des plans afin de mieux gérer la croissance de la population de malades mais, là encore, "les gouvernements continuent de sous-estimer le problème," souligne la Société Alzheimer du Canada.

Le sport limite l'évolution de la maladie
L'étude suggère que la pratique d'un sport après 65 ans soulagerait les efforts des aidants en limitant la progression de la maladie. L'âge est ainsi le principal facteur de démence. Les risques de développer la maladie doublent tous les cinq ans après 65 ans. L'étude prévoit que 257 000 Canadiens seront chaque année diagnostiqués, soit un nouveau malade toutes les deux minutes. Pour le moment, le gouvernement canadien est dans l'impossibilité de prendre en charge une telle masse de personnes, la solution serait sûrement de développer les soins à domicile tout en ne négligeant pas les aidants familiaux.


L'étude est basée sur le travail de Risk Analytica, une agence de consulting spécialisée en management des risques. L'étude n'est qu'une petite partie du programme financé par des agences gouvernementales mais aussi des acteurs privées comme le laboratoire Pfizer. La Société Alzheimer du Canada espère, avec ce projet, mettre en place les bases d'un plan national de prévention contre la démence.

RD

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