mercredi, février 02, 2011

 

Les peurs des aînés sont-elles fondées?


LETTRE adressée à MME MARGUERITE BLAIS, ministre responsable des Aînés et parue dans le Journal de Québec, le 2 février 2011.

Auteure : Mme Ghislaine Gillet-Cimon

« Nous constatons que vous offrirez à l'avenir plus de crédits aux associations de prévention du suicide, celui-ci touchant de plus en plus la classe dite des aînés.

La solution est-elle de faire plus de publicité pour prévenir le suicide chez nous ou de trouver des adoucissements à la vie des aînés? Étant moi-même aînée, je puis énumérer quelles sont leurs principales sources d'inquiétudes et les défis qu'ils ont à relever à mesure que le temps passe.

Les craintes de pertes physiques, de l'ouïe, de la vue, de la mobilité entre autres et, surtout de la sénilité. Perte du permis de conduire si elles en ont un et difficultés croissantes à participer à la vie sociale.

Les craintes économiques : celle de l'inflation et des crises financières qui grugent leur capital. Peur de manquer d'argent constante.

La crainte de devoir prendre les transports en commun quand on ne s'en sent pas la force. Peur journalière de tomber sur la glace l'hiver quand on est encore capable de sortir dehors. Ceci en plus des craintes communes à tous les mortels : d'être agressé, etc.

La peur de devoir déménager, d'être propulsé dans des gîtes inadéquats, peur d'être abandonné parce que la famille est trop occupée ou de les proches sont décédés ou malades eux-mêmes. Et peut-être leur plus grande peur : de ne pas trouver de médecin ou de ne pas le rejoindre en cas d'urgence. Peur d'être malade et d'attendre de longues heures ou de longues journées sur des civières à l'hôpital. Peur qu'on les renvoie souffrantes chez elles. Peur de na ps recevoir le soutien des CLSC, comme on le leur avait promis depuis des années. Peur de mourir sans doute, et surtout, de souffrir longtemps avant de mourir. Voilà pourquoi, peut-être, se suicident les personnes âgées. »

COMMENTAIRE DE PHILOMAGE

Il y a un profond désespoir qui est exprimé dans cette lettre de Mme Gillet-Cimon. Pourtant, moi-même étant dans la fin 65ième année de ma vie, je me rends compte, à la lumière de ces « peurs » qu'il y a une forte proportion de personnes âgées qui n'ont pas entendu sonner la cloche de la retraite. Ce que je veux dire, c'est que l'on ne devient pas vieux en un jour, il y a une vie derrière soi, avant de franchir les frontières de la retraite.

La mise en garde que suscite votre plaidoyer est la suivante : n'arrivez pas à l'âge d'un aîné sans avoir pris vos précautions. C'est ni plus ni moins une application de la fable de la cigale et de la fourmi aux aînés.

Alors, au lieu de faire de la publicité contre le suicide, on devrait plutôt dire aux gens de mieux préparer leur retraite, de prendre les mesures nécessaires pour ne pas tomber dans l'indigence et mettre en place des mécanismes de contrôle très stricts concernant les personnes handicapées ou en état d'indigence.

La retraite, ça se prépare! Tout comme vivre la vie de tous les jours, à tout âge. Si on a un bon contrôle sur sa vie et son environnement, les peurs vont en grande partie s'estomper parce qu'elles n'auront pas de fondements ou encore qu'une solution facile sera à portée de la main.

Mme la ministre Blais devrait mettre l'argent de ses crédits disponibles sur la préparation à la retraite, surtout dans une société comme le Québec où la population vieillit en accéléré. Les désespoirs des cinquante ans et plus pourraient alors se transformer en espoir d'une vie meilleure et bien remplie jusqu'à des âges très avancés.

RD

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