vendredi, mars 18, 2011

 

Notre PM, M. Charest et le pouvoir gris au Québec




Article de Donald Charette, directeur du bureau politique, journal de Québec, 4 mars 2011

Le gouvernement Charest est sur une bonne lancée. Exit l’affaire Bellemare-Charest et la commission d’enquête sur la construction; Lucien Bouchard s’occupe des gaz de schiste. Il ne reste plus qu’à démontrer à la population qu’on s’occupe de ses besoins.

Le discours inaugural avait laissé entrevoir des « gestes de proximité ». C’est exactement ce qu’a fait hier le gouvernement en dévoilant sa politique pour les aînés. Cent cinquante millions de dollars dès cette année et 200 millions les années subséquentes qui serviront à des ressources intermédiaires et à des centres d’hébergement de longue durée.

Tout le milieu social réclame depuis des années de rehausser les budgets pour permettre aux gens en perte d’autonomie de vivre à la maison et d’éviter d’être placés en institution.

Québec a annoncé hier 200 places en unités de récupération, 800 places en centre d’hébergement, alors que 15 000 personnes de plus auront du soutien à domicile. La nouvelle a été accueillie avec un soupir de soulagement par le réseau social et même la CSN a salué ce « pas dans la bonne direction ».

Le gouvernement n’a pas lésiné sur les moyens et, outre le premier ministre, trois ministres — Yves Bolduc (Santé), Marguerite Blais (Aînés) et Dominique Vien (Services sociaux) — ont participé au dévoilement de Vieillir chez soi.

Depuis des années, le pouvoir public a privilégié les mesures pour les jeunes familles et a poussé la natalité avec une politique de conciliation travail-famille. Cela a donné les garderies à 7 $ et une politique de congés parentaux extrêmement avantageuse, dont n’ont jamais pu rêver les boomers maintenant accablés de tous les péchés du monde par les générations montantes. La semaine dernière, Jean Charest parlait de la conciliation travail-retraite.

Il suffit d’observer les courbes démographiques et de lire sur le phénomène du tsunami gris pour comprendre que les gouvernements doivent s’occuper de cette cohorte de citoyens qui quitteront en rangs serrés le marché du travail. Le pouvoir gris est déjà là.

Par ailleurs, on constate que notre société traite plutôt mal ses aînés et que les structures ne sont pas là ou ne sont pas suffisamment financées pour leur garantir une fin de vie paisible.

Plus de 6 000 personnes végètent sur une liste pour être placées dans un CHSLD! Quiconque a eu à s’occuper de ses parents ou de proches en perte d’autonomie est frappé par la rareté et la cherté des ressources. Le choix se fait entre un placement privé onéreux ou ajouter un nom sur la liste d’attente du public. Les résidences offrent des services à la carte et la note est salée, au point souvent de faire fondre ce que les gens ont pris une vie entière à épargner.

Les gouvernements réagissent avec une lenteur désespérante aux mouvements sociaux. Le renversement démographique au Québec est fort documenté et des signaux ont été envoyés depuis longtemps. Quant au rapport de la commission sur les aînés, voilà plus de trois ans qu’il a été déposé.
Il faudra bientôt prendre des décisions impopulaires, hausser les contributions à la Régie des rentes pour éviter que la caisse ne se vide, peut-être repousser l’âge de la retraite, comme cela s’est fait en Europe, trouver la façon de garder des gens au travail, freiner l’exode des « jeunes » employés de l’État qui partent avant tout le monde. Ça, c’est plus difficile que d’investir des millions.

COMMENTAIRE DE PHILOMAGE

Effectivement, le gouvernement du Québec a subi des attaques de l'Opposition, dont les assises étaient plus que faibles. Pendant ce temps, les vraies problèmes s'accumulent et les vraies solutions ne sont pas mises en place. Il faut admirer notre PM et son équipe qui ont su passer à travers leur propre tsunami personnel, sans y laisser leur peau. Ça aussi, c'était champion!

RD

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