jeudi, mai 19, 2011
Résidence transformée en immeuble à logement et expulsion de personnes âgées
« 86 personnes âgées poussées vers la sortie »
Article de Jean-François Racine, Journal de Québec, 19 mai 2011
Des dizaines de personnes âgées de Québec ont été obligées de déménager en raison du changement de vocation de leur résidence.
(Voir le site Internet : http://www.st-aubert.ca/index.html)
Les derniers mois ont été difficiles pour le groupe de locataires et leurs familles, qui ont appris que la résidence Le Boisé St-Aubert, à Charlesbourg, n’offrirait plus les services prévus.
Les propriétaires ont choisi de convertir la résidence en immeuble à logements et les aînés dans le besoin ont dû chercher un toit ailleurs avant juillet.
Les services d’infirmerie, de cafétéria, de surveillance, de transport et d’activités se seront plus disponibles. La chapelle n’est plus accessible, la salle de loisirs non plus. Des proches parents ont vite protesté.
Protestations
« Ma mère a une fracture de la hanche et elle aurait eu besoin des services. Ça crée beaucoup de stress et d’angoisse chez des personnes vulnérables », a confié une femme qui ne veut pas être identifiée pour éviter des problèmes supplémentaires.
« Ils nous ont dit ça comme ça au début mars. Un homme de 92 ans en tremblait. Ça fait un an et demi que je suis ici. Heureusement, je suis plus jeune un peu. J’ai encore mon auto. C’est complètement illogique. Les services ont été coupés partout. Comment voulez-vous qu’une madame âgée seule se trouve un autre logement? Je trouve ça choquant », ajoute Jean Boulanger, qui a choisi de demeurer sur place.
Seulement sept des 93 locataires de l’immeuble ont décidé de renouveler leur bail à un prix moindre. Les autres ont choisi de quitter.
L’un des propriétaires, Jean-Guy Laverdière, affirme que les changements ont été faits dans les normes. « Personne n’a été chassé. Les gens ont eu quatre mois de préavis, ce qui respecte la loi. Nous sommes à la fin du processus et nous n’avons pas eu de problème. »
Dès le début, un avis de modification aux conditions du bail a été expédié aux locataires.
Leur cas n’est pas unique puisque des fermetures ont déjà eu lieu ailleurs. Pourtant, dans ce dossier, la Régie du logement pourrait intervenir.
Pour modifier les conditions d’un bail, l’avis nécessaire est de trois à six mois. Toutefois, si les conditions sont modifiées avant la fin du bail en vigueur, des recours demeurent possibles pour les locataires.
Un porte-parole précise qu’il pourrait aussi s’agir d’un changement d’affectation d’un logement. Les locataires auraient ainsi droit à un avis de six mois, une indemnité de trois mois de loyer et le paiement des frais de déménagement. « On va informer les gens. C’est un peu complexe. Pour l’instant, ils peuvent consulter un avocat », a dit Jean-Pierre Le Blanc, de la Régie du logement.
COMMENTAIRE DE PHILOMAGE
Ce sont des situations déplorables et pas faciles à vivre pour des personnes âgées. S'il y a une chose difficile à accepter pour les aînés, c'est le changement dans ses habitudes; il peut s'agir du lieu où elles habitent comme de la façon dont elles vivent leur quotidien.
Dans une situation telle que décrite par le journaliste, il devrait y avoir un organisme privé ou public qui prend en charge la coordination des opérations pour faire en sorte que personne ne se sente lésée tout au long de ce déplacement et replacement dans un autre lieu d'habitation convenable. Évidemment, ce nouveau choix devra se faire en fonction des désirs exprimés par les personnes âgées touchées par un tel chambardement.
L'aide juridique pourrait s'impliquer dans de tels cas, puisque beaucoup de ces personnes âgées ont des seuils de revenus suffisamment bas pour leur permettre d'utiliser gratuitement ces services fournis par l'État québécois. Évidemment, les personnes de soutien les mieux placées pour tout négocier sont les proches parents ou les bénévoles qui leur viennent en aide habituellement.
RD
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