lundi, octobre 24, 2011

 

Claude Castonguay garde le cap sur son REER obligatoire

Article de Carl Renaud, Argent, 22 octobre 2011, Canoë.ca


Claude Castonguay demeure convaincu de la pertinence de son REER obligatoire même si le gouvernement Charest a rejeté l’idée en début d’année.

L’ancien ministre aimerait que son projet soit repris par les partis politiques à l’Assemblée nationale, surtout que le Royaume-Uni adoptera un plan semblable dans moins d’un an.

Les travailleurs britanniques et leurs employeurs contribueront à un régime de retraite national à compter d’octobre prochain. De telles initiatives sont incontournables pour résoudre la carence d’épargne des futurs retraités, croit Claude Castonguay.

«Ça fait 40 ans qu’on essaie d’encourager les travailleurs à cotiser et les résultats ne sont toujours pas là», a affirmé le père de l’assurance maladie. En janvier dernier, il a proposé au gouvernement de créer un REER obligatoire pour les travailleurs sans régime de retraite chez leur employeur.

Celui qui a jadis présidé la Banque Laurentienne déplore que trop de Québécois, parmi ceux qui quittent le marché du travail, ne sont pas suffisamment préparés en prévision de la retraite.

Une étude de l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) a d’ailleurs révélé la semaine dernière que le nombre d’aînés ayant de faibles revenus est en forte croissance au Québec. Cette part de la population est passée de 4,6% à 12,3% de 1996 à 2008.

«Il y a la moitié des travailleurs qui ont pour seule épargne l’équité sur leur maison ou leur condo. C’est insuffisant et ce n’est pas un actif liquide», a poursuivi M. Castonguay.
 
Des idées contestées

Le régime de retraite national créé par le gouvernement britannique fait l’objet de vives contestations comme celui proposé par Claude Castonguay. Un sondage publié au cours des derniers jours a révélé que 27% des travailleurs du Royaume-Uni ont l’intention de se retirer du régime lorsqu’il sera en vigueur à compter d’octobre 2012. Un droit de retrait est prévu même si l’adhésion est obligatoire pour tous les travailleurs de 22 ans et plus.

Cette désertion annoncée n’inquiète pas Claude Castonguay. «C’est déjà un grand pas en avant si près de 70% de la population décide de contribuer au régime de retraite», a-t-il commenté.

Plusieurs prétendent qu’ils n’ont pas les moyens de verser des contributions au régime national. Le régime prévoit que les travailleurs et les employeurs devront débourser des contributions correspondant à 1% de salaire annuel de chaque employé alors que le gouvernement va consentir un allègement fiscal de 1%. Les parts des travailleurs et des employeurs grimperont à 4% en 2017.

L’actuaire Michel Saint-Germain, de la firme Mercer, a quelques réserves face aux régimes de retraite obligatoires. Il estime qu’on ne doit pas forcer les travailleurs à mettre de l’argent de côté.

«Pour certains contribuables, il est préférable de rembourser l’hypothèque plutôt que d’épargner», a-t-il dit, ajoutant que les travailleurs à faibles revenus n’ont même pas besoin d’épargner en vue de leurs vieux jours.

«Les programmes en place (NDLR : la régie des rentes du Québec, la pension de vieillesse et le supplément de revenu garanti, par exemple) assurent déjà leur niveau de vie», a ajouté M. Saint-Germain.

L’actuaire estime que les programmes obligatoires, comme celui proposé par Claude Castonguay, doivent être dotés d’un droit de retrait permettant aux travailleurs de ne pas participer.

«Moi, je ne serais pas surpris que le tiers de la population refuse d’adhérer à un régime obligatoire. L’épargne retraite n’est la priorité de tout le monde», a lancé Michel Saint-Germain, soulignant que les résultats du sondage britannique ne l’étonnent pas.

Claude Castonguay n’est pas opposé au concept de droit de retrait mais il croit que les travailleurs qui se retirent ne devraient plus avoir le droit de prendre part au régime dans le futur.

RD

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