mardi, octobre 11, 2011

 

À l'hôpital Maisonneuve-Rosemont, un Senior se jette du 9e étage


Un homme en fin de vie s'est lancé dans le vide dimanche matin, depuis la chambre qu'il occupait dans l'hôpital Maisonneuve-Rosemont, à Montréal.

Peu après 7h dimanche, les policiers ont été appelés alors qu'un homme de 74 ans, en phase terminale, s'est enlevé la vie en se jetant du 9e étage de l'hôpital.

Le SPVM a confirmé que l'homme n'aurait eu aucune difficulté à ouvrir l'une des fenêtres de sa chambre. Un infirmier, qui requiert l'anonymat, affirme que la mort du septuagénaire a jeté une onde de choc sur le personnel soignant.

Le Bureau du coroner a été mandaté pour enquêter sur ce drame. Il sera assisté par le SPVM.
«Ce qui est certain, c'est que le patient a manqué de surveillance, et d'encadrement. On ne décide pas de se lancer par une fenêtre parce que ça nous tente à un moment donné. Il y a des questions et des réponses qui doivent être données», explique Paul Brunet du Conseil pour la protection des malades.

Pas la première fois

À Saguenay, en février 2008, un patient de 62 ans avait sauté du troisième étage de l'hôpital de Chicoutimi. Il se trouvait à ce moment-là dans l'unité des soins palliatifs.

Une histoire similaire était déjà survenue un an plus tôt, à Lévis.

Des chiffres inquiétants

Selon le Bureau du coroner, 57 suicides en milieu hospitalier, dont sept chutes dans le vide, ont été relevés entre 1999 et 2003.

Les personnes âgées de 65 ans et plus y sont surreprésentées. Le Bureau du coroner avait d'ailleurs émis la recommandation que les chambres soient plus sécuritaires pour les patients à risque, à la suite d'un décès.

Aujourd'hui, 40% des individus qui s'enlèvent la vie ont 50 ans et plus. Les facteurs qui les poussent à commettre un tel geste peuvent être la solitude, la maladie ou l'isolement.

«Mourir en paix, mourir sainement»

Pour Yvon Bureau, militant pour le droit de mourir dans la dignité, le décès de ce septuagénaire en fin de vie soulève bien plus qu'un débat sur le caractère sécuritaire de l'établissement.

«D'abord, il faut accepter qu'une personne qui est rendue en fin de vie, au bout de son corps, au bout de sa vie, puisse dire: "C'est assez, je veux mourir", explique le militant. À ce moment-là, si la personne sait qu'on va l'écouter, elle ne se dira pas: "OK, je vais m'organiser toute seule".»

RÉACTION DE LA MINISTRE RESPONSABLE DES AÎNÉS, MME BLAIS


En entrevue sur les ondes de LCN ce matin (10 octobre), la ministre du gouvernement Charest, Mme Marguerite Blais a indiqué ne pas pouvoir commenter sur ce cas particulier, mais a ajouté a que la détresse psychologique chez les aînés est de plus en plus fréquente. Elle a ajouté que le suicide des personnes âgées est toujours un sujet tabou dont on parle peu.

«Quand on a fait notre consultation publique sur les conditions de vie des aînés en 2007, je peux vous dire que les gens ne croyaient pas que les aînés pouvaient attenter à leur vie. Le suicide, ça ne fait pas partie d'un processus normal lié au vieillissement, mais je pense qu'il y a une maladie terrible qui s'appelle la détresse, la solitude chez nos aînés et je crois que l'on pourrait combler cette solitude», a-t-elle soutenu.

Par ailleurs, la ministre Blais a estimé aussi que plus de mesures préventives devraient être mises en place pour aider les personnes, de tout âge, qui songent au suicide.

Rappelons que l'homme de 74 ans n'aurait eu aucune difficulté à ouvrir l'une des fenêtres de sa chambre située au 9e étage de l'hôpital. Le Bureau du coroner a été mandaté pour enquêter sur ce drame.

Le suicide assisté, une solution?

Cette histoire relance également tout le débat entourant le suicide assisté. Yvon Bureau, auteur du livre «Ma mort, ma dignité, mes volontés», espère d'ailleurs que le gouvernement ira dans ce sens au cours des prochains mois.

«Quand nos personnes âgées arrivent à la fin de leur vie, je pense qu'il y a de meilleures façons de terminer leur vie. [...] On écoute et il faut les entendre. Quand quelqu'un dit que c'est suffisant, où le mot mourir n'a plus de sens, est-ce qu'on pourrait l'aider à terminer sa vie?», a-t-il affirmé à TVA Nouvelles.

«Avec la commission parlementaire qui s'en vient, je pense qu'il y a un espoir pour que des situations comme ça ne se reproduisent plus. Que quelqu'un qui est en train de mourir, s'il ne veut pas mourir longtemps ou avec des douleurs, puisse avoir une aide médicale active pour terminer sa vie. [...] J'espère juste que l'histoire de ce monsieur, que ce cri du corps et du cœur, va nous changer comme société et va amener nos députés à prendre des lignes directrices», ajoute M. Bureau.

Une sécurité à revoir?

Pendant ce temps, à l'hôpital Maisonneuve-Rosemont, certains employés sont catégoriques : le septuagénaire qui a sauté du neuvième étage avait déjà manifesté à plusieurs reprises l'intention de s'enlever la vie.

«Son plan était fait et il l'a dit à plusieurs personnes», a affirmé à TVA Nouvelles une employée de l'établissement.

Une de ses collègues croit quant à elle que la sécurité est déficiente au neuvième étage de l'hôpital. «Moi je pense que le neuvième, ça fait longtemps qu'ils auraient dû trouver un moyen de sécurité pour les fenêtres. Les fenêtres s'ouvrent très grand», dit-elle.

Toujours selon ces employées, il semble que ce soit la troisième fois qu'un patient se jette dans le vide à l'hôpital Maisonneuve-Rosemont.

La direction de l'établissement n'a toujours pas réagi au triste événement survenu dimanche matin.

RD

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