mercredi, octobre 05, 2011

 

Une pétition pour améliorer les soins aux aînés


Deux préposées aux bénéficiaires, Johanne Frigon (à gauche) et Camille Martin, lancent une pétition en ligne pour réclamer de meilleurs soins aux aînés.

SOINS AUX PERSONNES ÂGÉES: « On s’en va vers un mur! »

Article de Johanne Roy, Journal de Québec, 3 oct. 2011

Deux préposées aux bénéficiaires sonnent l’alarme sur la détérioration des soins aux personnes âgées en lançant une pétition en ligne qui sera déposée à l’Assemblée nationale.

« Les aînés sont les bâtisseurs de notre nation. On leur doit des soins dignes. Or ce n’est pas cela dans le système de santé », déplore l’une des instigatrices de ce cri du cœur, Camille Martin, préposée aux bénéficiaires dans un centre de soins de longue durée de la région de Québec.

« Dans les centres d’hébergement, les effectifs sont au strict minimum. On tourne les coins ronds. Un préposé aux bénéficiaires a jusqu’à dix toilettes à faire le matin. On n’a pas le temps de donner aux aînés l’attention dont ils ont besoin », se désole Mme Martin.

En centre de longue durée, les personnes âgées ont droit à un bain complet, une fois par semaine. « Le reste du temps, c’est la toilette partielle : visage, mains, aisselles, parties génitales. Les pieds ne sont lavés qu’une fois par semaine. Il y a de plus en plus de plaies de lit », rapporte Johanne Frigon, préposée aux bénéficiaires, à Trois-Rivières, qui prend aussi le bâton du pèlerin afin de dénoncer ces lacunes.

La démarche de ces deux préposées a reçu l’appui de la Fédération des préposés aux bénéficiaires publics et privés du Québec. Lancée vendredi dernier, leur pétition est parrainée par la députée péquiste Carole Poirier.
 
« Levez-vous! »

« C’est toute la société qui est concernée par les soins déficients dispensés à nos aînés. Je dis aux gens : levez-vous et ayez plus de dignité que cela », exprime Mme Martin.

« Je n’ai rien contre le projet d’amphithéâtre à Québec. En voyant tout ce monde à la Journée bleue, hier (dimanche), je me disais qu’il faudrait faire de même pour nos personnes âgées », déclare-t-elle.

Selon cette dernière, il faut réorienter les ressources dans le système de santé vers les « vraies priorités ». « Cela prend quelqu’un qui aura l’audace de faire le ménage. Les préposés sont essoufflés; la relève n’est pas assurée. Si on ne fait rien, on s’en va vers un mur », prédit Mme Martin.

COMMENTAIRE DE PHILOMAGE

Il y a lieu de se demander, face à ces pétitions, quels rôles les administrateurs jouent vraiment dans les organisations qui s'occupent des aînés. La courroie de transmission normale d'un établissement destiné aux aînés, c'est de remonter la chaîne administrative jusqu'au premier gestionnaire et faire rapport périodiquement des besoins à court, moyen et long terme des personnes âgées.

Pourquoi faut-il une pétition publique, adressée aux politiciens pour les sensibiliser aux problèmes présents et futurs des usagers? Il m'apparaît qu'il y a quelqu'un qui ne fait pas son job au quotidien. Je considère la pétition comme un moyen extrême pour obtenir des correctifs urgents, lorsque la gestion au quotidien n'est plus en mesure de faire face aux problèmes récurrents.

La ministre responsable des Aînés, Mme Blais est généralement très à l'écoute des clientèles dont elle est responsable. Pourquoi ne pas lui faire part directement, via l'administration des établissements, de ces problèmes récurrents et corrigibles, plutôt que de s'adresser à une députée de l'Opposition, qui, elle, ne peut que transmettre la pétition à l'Assemblée nationale et attendre la réponse de la Ministre?

C'est aux corps intermédiaires, tel que la Fédération des préposés aux bénéficiaires publics et privés du Québec, La Fadoq, l'AQDR et bien d'autres organisations du même acabit, de faire pression sur le gouvernement en place. Le rôle des préposés, c'est d'avancer les arguments ou pièces justificatives, de faire des déclarations en y associant les aînés eux-mêmes ou leurs représentants, parents et amis. Surtout, la première étape est d'avertir ou d'aviser les gestionnaires de ces établissements déficients de mettre en place les correctifs nécessaires, sinon de faire rapport aux Autorités compétentes de la situation.

RD

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