mardi, novembre 01, 2011

 

Les bonus RRQ pour ceux qui devront travailler après 65 ans


Source : Chronique de Josée Jeffrey, Focus Retraite & Fiscalité Inc.


« Prolonger la vie active après 65 ans »

Le mois de la planification financière de la retraite tire à sa fin. De nombreux évènements et conférences ont été organisés un peu partout pour sensibiliser les gens sur l’importance de commencer tôt à planifier leur retraite et ainsi, s’assurer de recevoir les revenus suffisants pour maintenir leur niveau de vie.

Cependant, tous n’auront pas cette liberté et devront retarder leur départ à la retraite pour travailler au-delà de 65 ans.

Devant l’espérance de vie qui ne cesse de progresser et les départs massifs des baby-boomers à la retraite, le gouvernement du Québec n’est pas sans s’inquiéter du nombre dégressif de travailleurs qui continueront de cotiser à la Régie des rentes du Québec (RRQ). Pour s’ajuster à ces réalités démographiques, des incitatifs ont été instaurés pour maintenir les travailleurs plus longtemps sur le marché du travail et qui, par conséquent, serviront à renflouer les coffres du RRQ.

Hausse des cotisations et des prestations du RRQ

Pour encourager les Québécois à retarder leur départ à la retraite, la RRQ bonifiera les rentes de retraite demandées après 65 ans, à compter de 2013. Ainsi, les prestations mensuelles seront majorées de 0,7% au lieu du taux actuel de 0,5%.

À l’inverse, les rentes de retraite demandées avant l’âge de 65 ans seront réduites à compter du 1er janvier 2014. Ces réductions graduelles atteindront 0,6% par mois d’anticipation au 1er janvier 2016 comparativement à 0,5% actuellement.
Pour assurer la pérennité des fonds de la RRQ, le taux de cotisation augmentera de 0,15% par année, durant six ans, à compter de janvier 2012. Cela représente une hausse de 33,60 $ pour les revenus d’emploi de 48 300 $ et plus.

Le taux de cotisation du RRQ passera graduellement de 9,9% à 10,8% dans les six prochaines années.

Crédit d’impôt pour les travailleurs de 65 ans et plus

Pour inciter les travailleurs expérimentés plus longtemps à demeurer ou à retourner sur le marché du travail, le gouvernement du Québec a instauré un crédit d’impôt de 16% pour chaque dollar qui excède 5000 $ de revenus de travail admissibles de façon graduelle pour atteindre 10 000 $ en 2016. Le crédit entrera en vigueur à compter du 1er janvier 2012 et la réduction maximale de l’impôt à payer sera de 1504 $ en 2016.

Cependant, ce crédit non remboursable ne pourra faire l’objet d’aucun report ou transfert en faveur du conjoint.

Les travailleurs assurés de gagner la tranche de revenu admissible pourront demander à leur employeur de réduire les retenues salariales en conséquence.

Tranche de revenu de travail admissible

L’expression tranche de revenu de travail admissible d’un particulier pour une année d’imposition donnée désignera l’excédent, sur 5 000 $, du revenu de travail admissible du particulier pour l’année, jusqu’à concurrence de :

- 3000 $ pour l’année d’imposition 2012;
- 4000 $ pour l’année d’imposition 2013;
- 5000 $ pour l’année d’imposition 2014;
- 8000 $ pour l’année d’imposition 2015;
- 10 000 $ pour les années postérieures à 2015.

Source : Revenu Québec

Voilà qui conclut ma série de chroniques sur la planification financière de la retraite. Pendant ce temps, les Québécois doivent continuer à prendre les mesures nécessaires pour assurer leur sécurité financière à la retraite.

 COMMENTAIRE DE PHILOMAGE

Pour ceux qui devront continuer à travailler après 65 ans, ce ne sera pas nécessairement le pain béni au travail. Il y a toute une mentalité à créer et aussi un environnement à développer auprès des employeurs pour faire en sorte que le travail à la retraite soit adapté aux personnes qui prennent de l'âge et qui doivent respecter de plus en plus des contraintes reliées à la santé et à leur capacité de travail.

Pour toutes les personnes qui ont travaillé toute leur vie, sans pratiquement s'arrêter, à part les congés fériés et les brèves vacances annuelles, il y aura des grincements de dents, de part et d'autre. Du côté des travailleurs, plus le temps de travail s'étirera après 65 ans, moins l'incitation au travail ou la motivation sera présente.

D'autre part, du côté de l'employeur, les attentes trop grandes en terme de productivité risquent de fragiliser ces travailleurs âgés et de raccourcir carrément leur espérance de vie. Les gains monétaires supplémentaires de ces travailleurs risquent de se convertir en coûts additionnels en soins de santé répartis sur l'ensemble des travailleurs. Maintenir des travailleurs au boulot après 65 ans ne sera toujours qu'une panacée, rien de plus.


Les solutions aux départs à la retraite hâtifs ou normaux, face à une pénurie de main-d'oeuvre prévisible et prévue depuis longtemps par les démographes du Québec, ne sont pas bien connues ou exploitées. À ce chapitre, on fait fausse route!

Il faut maintenir ou créer des emplois à forte valeur ajoutée et faire disparaître les emplois périmés ou désuets, à forte intensité de main-d'oeuvre, dans tous les secteurs de l'économie. L'accent doit être mis sur la prolongation et l'intensification de la formation de la main-d'oeuvre (la qualité de la main-d'oeuvre québécoise) et la mise en place des dernières technologies disponibles dans tous les secteurs de l'économie.

Ainsi, avec une main-d'oeuvre jeune, bien formée sur le plan des technologies, la hausse de la productivité compensera graduellement pour les sorties du marché du travail des Aînés ou des Seniors.

Pour accroître les revenus de l'État, il faut penser en terme de grands projets créateurs de richesse collective, d'aménagement du territoire québécois, d'investissements dans les ressources naturelles, dans la mise en valeur d'une économie ouverte et largement progressiste, etc. Mais, au tout départ, l'action de l'État québécois se doit de mettre l'accent sur un atout majeur qui est à la base de toute la croissance économique : la mise en valeur de sa main-d'oeuvre, par la qualification et son développement maximal, à tous les niveaux de formation.

C'est l'ingrédient essentiel et majeur qui a permis la réussite sociétale et économique de ce que l'on a appelé la Révolution Tranquille. C'est aussi ce qui va nous permettre de compenser nos carences démographiques. Et, cette recette pratique s'applique autant chez les PME que dans la grande entreprise. 

Dans une société moderne et progressiste, rien ne remplace l'élan et l'énergie de la jeunesse, couplés à l'expérience des travailleurs d'âge mûr. Passée cette étape de la vie, la société doit garantir une place bien méritée à ses travailleurs à la retraite ou en voie de l'être en leur offrant des compensations financières ou monétaires, sous forme de politiques de soutien, une récompense qu'ils ont bien gagnée suite à une longue vie active consacrée à leur famille et à leurs proches, et par ricochet, à la société en général. 

Ce ne sera pas en maintenant des personnes de plus de 65 ans au travail que l'on va résoudre le problème de la carence en main-d'oeuvre. Tout ce que l'on peut espérer, c'est une amélioration du niveau de vie à court terme. Cela saute aux yeux!

C'est en misant sur les nouvelles générations bien formées et le parrainage des travailleurs expérimentés que la crise va se résorber. L'accroissement de la richesse collective et la justice distributive orientée vers les Aînés, fera la différence. Ce qui n'empêchera pas les plus de 65 ans de se garder une place bien à eux sur le marché du travail, s'ils le désirent ou en sentent le besoin.

RD

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