mardi, mai 08, 2012
Politique sur le vieillissement : investissements majeurs de 2,7 milliards $
Article de Johanne Roy, Journal de Québec, 4 mai 2012
En compagnie de deux autres collègues, la ministre responsable des Aînés, Marguerite Blais, a donné le 3 mai 2012 le coup d’envoi de la toute première politique sur le vieillissement.
Afin de permettre aux aînés québécois de demeurer le plus longtemps possible dans leur milieu, Québec offrira des services à domicile à 50 000 personnes âgées de plus d’ici à cinq ans.
Le gouvernement québécois dévoile les principales mesures de son ambitieuse politique sur le vieillissement qui prévoit des investissements supplémentaires de près de 2,7 milliards de dollars, en 2016-2017.
VIEILLIR DANS LA COMMUNAUTÉ (Engagements d'ici à cinq ans ) :
- 1,16 milliard $ pour prévenir la perte d'autonomie.
- 1,31 milliard $ pour des environnements sains et sécuritaires.
- 22,7 millions $ pour favoriser la participation des aînés au développement de la société.
- Ajouts récurrents de 727 millions $ pour la santé des aînés.
« Les investissements additionnels prévus cette année sont de moins de 200 millions. L’annonce d’aujourd’hui est clairement une promesse électorale » , a déclaré, peu impressionnée, la présidente de l’association québécoise des retraités des secteurs public et parapublic, Madeleine Michaud.
Ces propos ont rapidement fait réagir la ministre responsable des Aînés, Marguerite Blais, qui a piloté ce dossier. « Pensez-vous qu’une telle politique, qui a demandé la contribution de 18 ministères et organismes gouvernementaux, se prépare en une semaine? », a répliqué la ministre.
Agir en amont
La politique Vieillir et vivre ensemble, chez soi, dans sa communauté vise à faire face au
vieillissement accéléré de la population québécoise.
Elle touche les différentes facettes de la vie des aînés, de façon à intervenir en amont des problèmes et éviter autant que possible le recours aux soins lourds.
Cette toute première politique gouvernementale sur le vieillissement comprend notamment la création d’un programme conciliation travail-retraite et l’ajout d’une douzaine de maisons des grands-parents. Ces lieux favoriseront les échanges entre les aînés et les jeunes, entre autres, par l’aide au devoir.
« La vieillesse, c’est beau, quand c’est bien vécu » , a témoigné avec aplomb M. René Bureau, de Québec, un aîné autonome qui célébrera en juillet son 97e anniversaire.
Hébergement
Il reste que 3 % des Québécois âgés vivent en centre de longue durée en raison d’une perte d’autonomie importante. Hormis la création de 800 nouvelles places en hébergement d’ici à cinq ans, la politique gouvernementale comporte peu de mesures concrètes pour rehausser les soins et améliorer la qualité de vie des aînés hébergés.
Le plan d’action sur le vieillissement vise par ailleurs à faciliter les déplacements des aînés dans la communauté. On souhaite, entre autres, étendre le système de navettes déjà en place à Montréal, Laval et Sherbrooke.
COMMENTAIRE DE PHILOMAGE
Enfin, le gouvernement dépose les grandes lignes de sa politique concernant les aînés. S'il y a un sujet pressant et qui doit être assumé, c'est bien la sécurité et le bien-être des aînés.
Quand on voit avec quelle vigueur nos jeunes québécois et québécoises réclament la gratuité scolaire (le tout cuit dans le bec) à l'Université, on se demande où sont rendues les valeurs de notre belle société québécoise ? Serons-nous en mesure, dans un proche avenir, de fournir les services ou les soins que cette politique prévoit pour nos aînés ?
Normalement, la Jeunesse fait partie des forces vives d'une société qui s'assume dans le temps. C'est la relève qui va prendre les places laissées par les Seniors pour assumer la continuité et poursuivre l'élan de la génération précédente. Or, il y a lieu de constater que cette facette de la réalité sociale ne semble plus intéresser un nombre important de la présente génération.
La formation, dans tous les champs d'activité (ou l'Éducation en terme général), c'est l'ingrédient essentiel et majeur pour maintenir une société dans la voie du progrès et assumer le bien commun de tous les citoyens qui la composent. L'État doit consacrer à ce poste budgétaire (le deuxième en importance après la Santé), une grande part des impôts perçus de toutes les sources pour mettre en place les infrastructures, les programmes d'études, les ressources pédagogiques, etc. Pourquoi ne pas demander une juste contribution aux étudiants universitaires qui profiteront le plus de cet investissement ? Car, n'oublions pas que, à part quelques frais généraux, l'École est gratuite jusqu'à la fin du CÉGEP.
Soulignons que les Seniors, même s'ils ne travaillent plus, continuent de payer leurs impôts, de s'occuper de leur famille respective et de remplir leurs engagements sociaux.
Pourquoi nos jeunes d'aujourd'hui veulent-ils tout avoir sans rien donner en retour ? Il y a un coût sociétal élevé à assumer le maintien des jeunes à l'école (de la maternelle à l'université) mais aussi un très grand bénéfice pour l'individu qui se rend au bout de sa formation. Alors, pourquoi ne devrait-il pas en assumer une partie des coûts ?
RD