dimanche, septembre 09, 2012

 

Travaillez fort et vivez longtemps...


Article d'Yves Dalpé, psychologue, Le Soleil, 9 septembre 2012

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Selon une étude américaine, ce sont les gens qui restent très impliqués dans une carrière significative et qui travaillent le plus fort qui vivent le plus longtemps.
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(Québec) Si vous êtes comme moi, vous êtes charmés par les reportages sur les centenaires qui semblent encore lucides et en bonne santé. On pose toujours la même question à ces personnes: quel est votre secret? Et on entretient tous nos propres idées sur la question en s'imaginant, par exemple, qu'il faut surtout éviter les excès, se reposer beaucoup et probablement prendre tôt sa retraite pour se ménager. La vérité vous paraîtra peut-être surprenante, mais elle a beaucoup de sens pour moi.

Voulez-vous vivre longtemps et en bonne santé? Voici donc la vraie recette selon une recherche fascinante sur la longévité effectuée par deux chercheurs américains qui viennent de publier aux États-Unis le fruit de leur travail.

Fait inusité, les 1500 personnes recrutées pour cette recherche l'ont été en 1921 quand elles étaient enfants (garçons et filles)! Ce bassin de sujets de recherche a donc apporté des informations précieuses s'étalant sur une durée de 90 ans. Comme les chercheurs ont accumulé durant toutes ces années des données sur les traits de personnalité de ces personnes, leurs relations interpersonnelles, leurs diverses expériences dans la vie et leur cheminement professionnel tout au cours de leur vie, ils ont pu faire de riches liens scientifiques.

Ces chercheurs, Friedman et Martin, auteurs du livre intitulé The Longevity Project publié en 2011, peuvent donc livrer les vrais secrets d'une longue vie. Premièrement, ils entérinent l'idée des liens étroits entre la santé mentale, la santé physique et la longévité. Autrement dit, ce sont les gens en bonne santé mentale qui sont en bonne santé physique et qui vivent longtemps. Les auteurs dénoncent par le fait même le modèle biomédical traditionnel qui conçoit la maladie comme une pure malchance occasionnée par des facteurs externes à l'individu. Par exemple, le malheureux hasard d'avoir été contaminé par des microbes.

Non, la maladie n'arrive pas par hasard. Saviez-vous que les 10 principales causes de décès aux États-Unis sont attribuables à des comportements modifiables? Des facteurs comme le type de personnalité, la qualité des liens conjugaux, familiaux et amicaux d'une personne entrent en jeu pour expliquer les grandes différences entre les individus en terme de susceptibilité aux blessures et aux maladies. Par exemple, nos chercheurs Friedman et Martin rapportent que les garçons non consciencieux, même ceux qui étaient très intelligents, ont par la suite, dans leur vie d'adulte, vécu de mauvais mariages, ont fumé davantage et consommé plus d'alcool, se sont moins scolarisés et ont eu moins de succès dans leur travail en plus de décéder plus jeunes que les autres.

Autre constatation surprenante de cette recherche longitudinale de 90 ans: le stress, selon Friedman et Martin, fait l'objet d'un «terrible malentendu». Les auteurs déplorent même ces mauvais conseils donnés aux personnes vieillissantes de ralentir le rythme au travail, de «prendre ça mollo», de cesser de se faire du souci et de se retirer en Floride. La longévité penche au contraire du côté des travaillants, affirment-ils. Les chercheurs ont en effet découvert que ceux qui travaillent le plus fort sont ceux qui vivent le plus longtemps! Les gens responsables et qui réussissent dans la vie vivent longtemps, spécialement s'ils se dédient à des objectifs et à des personnes. Ce sont ceux qui restent très impliqués dans une carrière significative et qui travaillent le plus fort qui vivent le plus longtemps.

Toujours selon cette recherche longitudinale impressionnante, pour vivre longtemps et en bonne santé, le plus important n'est pas tant de s'astreindre à des programmes d'exercice rigoureux, mais bien plus d'être connecté aux autres de multiples façons par le mariage, la famille, l'amitié, le travail, la communauté et de se sentir utile. L'individu typique qui vit le plus longtemps et en bonne santé est consciencieux, est entouré de bons amis, déploie son énergie dans un travail significatif pour lui, vit un mariage heureux dont il se sent responsable. C'est foncièrement une personne réfléchie qui planifie ses actions et est persévérante dans ses entreprises malgré les défis de la vie.

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 COMMENTAIRE DE PHILOMAGE

L'individu forme un tout. Pour vivre vieux, il doit y avoir convergence dans la façon de vivre les  divers âges de la vie. C'est fondamental! Comme on ne peut éviter tous les dangers et hasards malencontreux de la vie, notre attitude psychologique face aux défis joue énormément dans notre réussite à prolonger notre existence, avec la meilleure qualité de vie possible.

Ce qui n'exclut aucunement les petites et bonne recettes au quotidien pour préserver notre santé : bien manger, bien dormir, éviter les grands stress, ne pas se surmener, respecter ses limites, ...

Le reste est pour une large part une question d'hérédité. Pour vous réconforter, pensez à vos grands-parents et arrières-grands-parents. S'ils ont vécu vieux et heureux, il y a toutes les chances que la même chose vous arrive. Sinon, lancez les dés : probablement que la chance jouera en votre faveur.

RD







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