mardi, décembre 18, 2012
Élection générale québécoise de 2012
Déroulement de l’élection générale québécoise de 2012
L'élection générale québécoise de 2012 a eu lieu le 4
septembre 2012. Elle a élu les députés de la 40e législature de l'Assemblée
nationale du Québec.
Le Québec élit un gouvernement minoritaire du Parti
québécois et Pauline Marois devient la première femme première ministre du
Québec.
Déclenchement des élections
Le 11 juillet 2012, le quotidien montréalais La Presse
annonce que l'élection générale aurait lieu le 4 septembre 2012. Le contexte
québécois (Grève étudiante, Commission Charbonneau, etc.) aurait été la cause
de l'anticipation des élections. Le 1er août 2012, Jean Charest confirme les
rumeurs et demande la dissolution du parlement provincial et la tenue
d'élections législatives anticipées.
Après trois mandats à la tête du Québec, bon nombre
d'observateurs de la scène politique québécoise estiment que le premier
ministre Charest prend un pari risqué en déclenchant des élections 15 mois
avant la fin théorique de son mandat, en décembre 2013. Le gouvernement sortant
est affaibli par un taux d'insatisfaction record de plus de 70 % depuis
plusieurs mois. Pour remporter un quatrième mandat consécutif — ce qui
égalerait la performance de Maurice Duplessis entre 1944 et 1959 —, il doit
regagner la confiance de l'électorat francophone pour se faufiler entre le
Parti québécois de Pauline Marois et la Coalition avenir Québec, un nouveau
parti politique, fondé par l'ex-péquiste François Legault et héritier de la
défunte Action démocratique du Québec, le parti de centre-droit de Mario
Dumont.
Partis politiques
Le chef du Parti libéral du Québec, Jean Charest, a décidé
de faire de la stabilité et du maintien de l'ordre établi son thème en début de
campagne. Contesté par des manifestants qui s'opposent à la hausse des frais de
scolarité et à la loi 12, le premier ministre sortant a organisé sa première
conférence électorale sur le tarmac de l'aéroport international Jean-Lesage de
Québec, plutôt qu'au domaine Cataraqui, qui avait été réservé la semaine
précédant le déclenchement de l'élection.
M. Charest s'en remet à la « majorité silencieuse », qui
selon lui approuve sa façon de gouverner et de ne pas abdiquer « ses
responsabilités face à la rue », et se défend d'avoir déclenché des élections
en août, avant la reprise des travaux de la Commission Charbonneau et affirme
qu'il n'a pas de leçon à recevoir en matière de probité5.
Le Parti libéral du Québec compte aussi sur le vote des
électeurs anglophones. Dès le début de la campagne, M. Charest déclare à ceux
qui seraient tentés de s'abstenir en raison de la performance étique du
gouvernement d'exercer leur droit de vote pour son parti, assimilant leur
abstention à un vote en faveur d'un référendum sur la souveraineté du Québec7.
Parti québécois
Le Parti québécois, qui forme l'opposition officielle depuis
2008, compte tirer profit de « l'usure et de la corruption » du gouvernement
libéral au pouvoir depuis 2003. Se présentant comme le parti de « l'honnêteté
», la chef péquiste Pauline Marois oppose la vision économique et nationale de
ses adversaires libéraux et caquistes à celle de sa formation politique, axée
sur les thèmes de « s'affirmer, s'enrichir, s'entraider ».
En avance dans les sondages, le Parti québécois affirme
qu'il cherche d'abord un mandat pour gouverner et non seulement pour organiser
un nouveau référendum sur le statut politique du Québec, bien que cette
question demeure un fondement du parti : « Nous préférons, nous souhaitons,
nous désirons un pays », rappelait Mme Marois le 1er août.
Coalition avenir Québec
À l'occasion de la première campagne de son histoire, la CAQ
articule un message axé sur le thème du changement. Le chef du parti et ancien
ministre péquiste François Legault insiste sur un nationalisme économique qui
passe par un changement de mission de la Caisse de dépôt et placement du
Québec, l'exploitation des ressources naturelles « au bénéfice de l'ensemble
des Québécois » et la lutte contre l'influence des syndicats et autres
bureaucrates qui résistent au changement notamment dans les commissions
scolaires, dans le système de santé et à Hydro-Québec.
Option nationale
Le parti Option nationale entend mener la première campagne
de son histoire sur le thème de la souveraineté du Québec. Pour Jean-Martin
Aussant, le chef de ce nouveau parti fondé en 2011, « tous les problèmes qui
vont être énumérés lors de la campagne électorale seraient mieux réglés si le
Québec était souverain ». Lors du lancement de sa campagne à Nicolet, Aussant a
reçu l'appui du député indépendant Pierre Curzi, qui ne sollicitera toutefois
pas un second mandat lors de l'élection de 2012. Les priorités du programme
d'Option nationale seront la nationalisation des ressources naturelles, la
gratuité scolaire et l’instauration d’élections à date fixe incorporant un mode
de scrutin proportionnel.
Option nationale veut également augmenter la participation
des jeunes dans le processus politique, soulignant que son équipe de candidats
sera la plus jeune parmi celles des grands partis en lice. L'ancien député
péquiste admet que la campagne de son parti sera plus modeste que celle de ses
adversaires, une lacune qu'il comblera par une présence accrue sur le terrain
et les médias sociaux.
Dans le cadre de la campagne électorale, Option nationale
s'est entendue avec Québec solidaire pour que ces derniers ne présentent pas de
candidat dans Nicolet-Bécancour afin de faciliter l'élection de Jean-Martin
Aussant. En échange, Option nationale ne présente pas de candidat dans Gouin,
circonscription de la coporte-parole de Québec solidaire Françoise David.
Québec solidaire
Pour sa troisième campagne électorale, Québec solidaire a
pour objectif d'augmenter sa représentation à l'Assemblée nationale et de faire
une percée à l'extérieur de Montréal. Les deux porte-parole du parti, Amir
Khadir et Françoise David, affirment que la présence de leur formation
politique est nécessaire au bon fonctionnement de la démocratie et qu'« une
quinzaine de circonscriptions » seront ciblées au cours de la campagne.
Le parti de gauche, qui fera campagne avec le slogan «
Debout », veut axer sa campagne sur cinq thèmes : l'éducation gratuite, la
protection des ressources naturelles, les transports électriques, les retraites
et l'indépendance du Québec.
Québec solidaire ne présente pas de candidat dans
Nicolet-Bécancour, circonscription du chef d'Option nationale, Jean-Martin
Aussant. En échange, Option nationale ne présente pas de candidat dans la
circonscription de Gouin, où se présente la coporte-parole de Québec solidaire
Françoise David.
Enjeux
Avenir politique du Québec
La question de l'avenir politique du Québec est un enjeu de
la campagne électorale. Avec deux autres partis — Québec solidaire et Option
nationale — qui affichent clairement leur position en faveur de la souveraineté
du Québec, le Parti québécois, porteur historique de cet enjeu, propose une
stratégie afin de rapatrier des compétences et des budgets actuellement
exercées par le gouvernement fédéral.
Dans une entrevue au Globe and Mail de Toronto quelques
jours avant le déclenchement de la campagne, le porte-parole péquiste en
matière d'affaires intergouvernementales canadiennes, Bernard Drainville, a
expliqué que son parti désirait exercer l'ensemble des compétences dans les
domaines de l'assurance-emploi, des communications et du développement
économique régional en plus d'exiger que les politiques linguistiques
québécoises s'appliquent partout au Québec, y compris dans les domaines de
compétence fédérale.
Économie
L'économie québécoise demeure relativement robuste malgré
les soubresauts de la crise économique mondiale de 2008. Depuis 2006, le taux
de chômage fluctue autour d'une moyenne de 7,5 %, après un sommet à 8,5 % en
2009. En juin 2012, le taux de chômage désaisonnalisé au Québec s'établissait à
7,7 %.
Jean Charest, qui veut faire de l'économie son principal
cheval de bataille a promis la création de 250 000 emplois et la réduction du
taux de chômage à 6 % au cours d'un prochain mandat libéral. Dans un document
rendu public au second jour de la campagne et qualifié de « mince » par la
presse, le PLQ compte en outre «assurer le rayonnement de notre métropole» et
stimuler l’emploi, notamment chez les travailleurs «expérimentés» par une série
de mesures à être annoncées plus tard. Commentant l'annonce, le rédacteur en
chef de Jobboom, Éric Grenier, fait toutefois remarquer que l'économie
québécoise a ajouté 237 000 emplois entre 2003 et 2008 pour une croissance
annuelle de 1,25 %. Cette performance est toutefois inférieure à l'Ontario qui
avait enregistré une croissance de 1,43 % durant la même période. Les
prévisions économiques du mouvement Desjardins et d'Emploi-Québec prévoient
d'ailleurs que de 45 000 nouveaux emplois seront créés en 2012. Les
prévisionnistes des deux institutions prévoient d'ailleurs l'atteinte d'un taux
de chômage de 6 % d'ici 5 ans, ce qui en fait une promesse peu risquée.
Finances publiques
Au cours des neuf années du gouvernement Charest, la dette
brute du Québec a augmenté un peu plus rapidement que l'inflation, passant de
53,1 % à 55,8 % du produit intérieur brut (PIB). Durant la même période, la
dette représentant les déficits cumulés du gouvernement, exprimée en
pourcentage du PIB, est demeurée relativement stable à 34,5 % et s'établissait
à 119,5 milliards $ en 2012. Les économistes des grandes institutions
financières québécoises estiment que la dette publique est « très élevée » mais
que ce problème n'est « pas trop préoccupant présentement », compte tenu des
bas taux d'intérêts sur les marchés obligataires. François Desjardins,
économiste au Mouvement Desjardins, estime toutefois que cette dette limite la
marge de manœuvre du gouvernement.
Éducation
Principal thème de l'actualité au cours des six premiers
mois de 2012, la question des droits de scolarité dans les universités
québécoises a fait l'objet d'engagements de tous les partis d'opposition dès
les premiers jours de la campagne électorale. Seul le Parti libéral du Québec
entend maintenir de la hausse qui a provoqué une série de débrayages dans les
cégeps et universités et de la loi 78 qui impose le retour en classe et limite
le droit de manifester. Dès le premier jour de la campagne, le chef libéral a
dit jurer qu'il irait de l'avant avec cette mesure de son programme malgré les
manifestations.
Le 2 août, le Parti québécois indique qu'il prendra trois
mesures pour répondre aux revendications étudiantes. S'il est porté au pouvoir,
le PQ annulerait la hausse de 1778 $ sur 7 ans, abrogerait la loi 78 et
convoquerait un sommet sur l'enseignement supérieur dans les 100 jours de
l'élection.
La CAQ dit faire de l'éducation une « priorité absolue ».
François Legault a soutenu qu'il est plus essentiel de renforcer l'enseignement
primaire et secondaire que de maintenir les droits de scolarité à leur niveau
actuel. L'ex-ministre de l'Éducation a demandé aux étudiants grévistes de
retourner en classe à la mi-août et leur propose une hausse des droits de scolarité
de 1 000 dollars sur 5 ans, en échange d'une bonification de l'aide financière
aux étudiants.
Intégrité et gouvernance
Le dernier mandat du gouvernement sortant a été difficile
sur le front de l'intégrité de la classe politique. Les révélations des
journalistes d'enquête et de l'opposition sur les Centres de la petite enfance,
la nomination des juges, le financement des partis politiques et la collusion
et la corruption dans le secteur des travaux publics ont régulièrement défrayé
la manchette depuis 2009 et forcé le premier ministre à congédier un ministre
et à former deux commissions d'enquête.
Néanmoins, le chef libéral, Jean Charest, estime que son
gouvernement a fait du bon travail pour enrayer ces phénomène et s'accorde une
note de 8⁄10 à ce chapitre. Il rappelle la création de l'Unité permanente
anticorruption, les modifications à la loi sur le financement des partis
politiques et des mesures pour contrer la fraude dans l'industrie de la
construction.
De son côté, la CAQ propose la création du regroupement des
activités des commissaires au lobbyisme et de celui à l'éthique et à la
déontologie au sein d'un commissaire à l'intégrité de la vie publique, amender
la loi sur le lobbyisme pour interdire toute activité d'influençage entre la
publication d'un appel d'offres et l'octroi d'un contrat, limiter les
contributions politiques à 100 $ par année par parti politique, en plus de
donner aux maires la possibilité d'annuler un appel d'offres si les prix
demandés sont trop élevés.
François Legault a toutefois dû répondre aux questions
pointues des journalistes sur différentes irrégularités entourant son parti
comme la citation à procès de son candidat-vedette, le Dr Gaétan Barrette, pour
lobbyisme illégal, l'implication présumée du secrétaire-trésorier du parti dans
un scandale immobilier à Montréal ou des irrégularités dans la liste des
donateurs du parti, soulevées par le Parti libéral.
Source de l’information : http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lection_g%C3%A9n%C3%A9rale_qu%C3%A9b%C3%A9coise_de_2012
RD