dimanche, janvier 20, 2013
Des résidences pour aînés sabreront les services personnels
(Article de Tommy Choinard, La Presse, 18 janv. 2013)
Ci-contre, résidence pour personnes âgées semi-autonomes, Laval)
Des résidences pour personnes âgées
autonomes s'apprêtent à éliminer des services pour éviter d'être sous le
coup de nouvelles normes plus sévères et coûteuses.
Le gouvernement Marois doit adopter sous
peu un nouveau règlement pour encadrer les quelque 2000 résidences pour
aînés du Québec. Ce règlement instaurerait officiellement, pour la
première fois, deux catégories de résidences: pour personnes âgées
autonomes et semi-autonomes. Les normes sont plus sévères pour la
deuxième catégorie, notamment en vertu du Code du bâtiment et pour ce
qui est du nombre d'employés.
Seules les résidences pour personnes
semi-autonomes seraient autorisées à offrir des «services d'assistance
personnelle». Ces services vont de la distribution de médicaments à
l'aide pour l'alimentation, l'hygiène ou l'habillage. Il n'est pas
question de soins infirmiers. Il s'agit plutôt, par exemple, d'aider une
personne âgée à se mettre des gouttes dans les yeux ou à enfiler des
bas de soutien.
Or, de 85 à 90% des résidences pour
personnes autonomes offrent ce type de soins à l'heure actuelle, selon
Yves Desjardins, président du Regroupement québécois des résidences pour
aînés (RQRA).
Elles deviendraient du jour au lendemain des
établissements pour aînés semi-autonomes, en vertu du nouveau règlement.
Selon M. Desjardins, les normes qui s'y appliqueraient feraient
augmenter les loyers et aggraveraient les ennuis financiers de plusieurs
résidences.
Des propriétaires veulent donc mettre
fin aux services d'assistance personnelle pour éviter d'être classées
dans la catégorie «semi-autonomes». «Il y en a qui vont le faire parce
que c'est beaucoup plus coûteux d'être semi-autonome. Un propriétaire de
quatre résidences en Abitibi, de 635 unités, a déjà décidé de le
faire», a indiqué M. Desjardins.
Transfert aux CLSC
Les
aînés qui souhaitent obtenir des services d'assistance personnelle
devront se tourner vers leur famille ou les CLSC. Or, ces derniers sont
débordés. Et ils négligent les personnes qui habitent dans des
résidences, accuse M. Desjardins. «On l'a dit au gouvernement: si vous
nous mettez ça trop serré, vous risquez d'avoir le problème. Mais il vit
avec le risque et pense qu'il n'y aura pas de problème. Jusqu'à
maintenant, on nous dit qu'il n'y aura pas de changements[au
règlement]», a-t-il ajouté.
La protectrice du citoyen, Raymonde
Saint-Germain, a dénoncé elle aussi le fait que les résidences pour
personnes âgées autonomes ne pourraient plus offrir de services
d'assistance personnelle. «Est-ce à dire qu'une personne habitant cette
catégorie de résidence pour aînés devra déménager dès qu'elle aura
besoin d'un peu d'aide pour se souvenir des heures de repas? Ou
simplement pour mettre ses bas le matin?», se demande-t-elle dans un
avis transmis au gouvernement l'an dernier. Elle recommande à Québec de
revoir la définition des catégories. De son côté, le RQRA propose de
s'inspirer d'autres provinces canadiennes et de créer trois catégories
(autonomes, soins légers et soins lourds) qui auraient des normes
propres.
Le nouveau règlement découle de la loi
que le gouvernement Charest a adoptée pour améliorer la qualité des
services dans les résidences pour aînés. La première mouture du
règlement a été déposée - mais pas adoptée - par les libéraux le 30 mai.
Le gouvernement Marois a repoussé l'adoption du règlement, prévue en
novembre. Une source confirme que le dossier a été abordé lors de la
réunion du Conseil des ministres, mercredi. Il devrait de nouveau en
être question à la réunion du 30 janvier. Au cabinet du ministre de la
Santé et des Services sociaux, Réjean Hébert, on a refusé de commenter
l'affaire.
COMMENTAIRE DE PHILOMAGE
Un dossier à suivre attentivement. À première vue, on pourrait porter le jugement suivant : c'est donc difficile d'agir correctement et de copier ce qui se fait de mieux ailleurs, surtout dans la province voisine de l'Ontario !!!!
Notre bourgeoise de Première Ministre n'aura sûrement pas besoin d'habiter ce genre de résidences et de faire la distinction entre résidences pour
personnes âgées autonomes et semi-autonomes. Mais, à l'âge où elle est rendue (65 ans), il pourrait lui arriver des « choses » comme le reste du monde ordinaire. Après tout, elle est entrée dans la période de l'âge d'or, depuis quelques années déjà.
RD