samedi, mars 02, 2013

 

Abus chez les aînées : beaucoup de plaintes


Beaucoup de plaintes

Article de Héloïse Archambault, Journal de Québec. 1er mars 2013

La moitié des personnes qui appellent dénonce des membres de leur famille

La ligne téléphonique d’aide aux aînés ne dérougit pas depuis sa mise en place, en octobre 2010. Elle a déjà reçu 10 356 appels.

«Le volume d’appels est élevé. Les données indiquent que le besoin est là», avoue Marick Bertrand, superviseure clinique de la Ligne Aide Abus Aînés (LAAA).

Lancée il y a deux ans et demi, la ligne téléphonique a connu un début fort ­achalandé, avec 4879 appels durant sa ­première année d’existence.

(Vous pouvez joindre la Ligne Aide Abus Aînés en composant le 1-888-489-2287)

Plus de 3000 appels

Or, le Journal a constaté que les dénonciations continuent de s’accumuler. Pas moins de 3074 appels ont été reçus entre le 1er avril 2012 et le 31 janvier dernier. C’est beaucoup plus que la prévision initiale de 3000 appels par année.

«Le fait que les gens dénoncent est une excellente chose, réagit Mathieu Santerre, ­directeur général par intérim de l’Association québécoise des retraités des secteurs ­public et parapublic (AQRP). Surtout que le geste le plus difficile à poser, c’est la dénonciation.» Les aînés victimes de maltraitance sont ceux qui dénoncent le plus, avec 35 des appels enregistrés. À noter que près de 70 des appels ont été faits par des femmes.

Fait inquiétant, près de la moitié des agresseurs potentiels sont des membres de la famille de l’aîné qui dénonce. «Ces données viennent confirmer la complexité de la problématique de la ­maltraitance, qui est le plus souvent ­imbriquée dans des relations familiales des plus significatives pour la personne victime», peut-on lire dans le rapport de recherche sur la pertinence de la ligne, ­déposé en mars 2012.

CHSLD surreprésentés

Par ailleurs, la plupart des dénonciations concernent des aînés qui vivent à leur domicile (59%). Or, le rapport constate une surreprésentation des appels en provenance des centres d’hébergement, qu’ils soient ­publics ou privés.

Relevant du ministère de la Santé et des Services sociaux, la LAAA dispose d’un budget annuel de 807 ­­­­000$. Des employés sont ­disponibles 7 jours sur 7, entre 8 h et 20 h.

Le mandat de la ligne est d’abord ­d’offrir un service d’écoute. Au besoin, une orientation peut être faite vers le Centre de santé et de services sociaux (CSSS) ou l’organisme concerné. «Lorsque les gens appellent, on les oriente vers les meilleures instances pour les aider, explique Marick Bertrand. Si la personne est trop en détresse, on peut ­l’aider à faire une demande.»

Mais le service ne fait pas de suivi des dossiers à long terme. «Quand le niveau de risque est élevé, on peut faire un suivi à court terme, ajoute-t-elle. Mais ce sont souvent des dossiers qui ne se règlent pas facilement.»

Manque de suivi

De son côté, le Conseil de la protection des malades déplore justement ce manque de suivi.
«C’est bien beau les appels, mais est-ce qu’ils règlent les problèmes? demande le président Paul Brunet. Qu’est-ce qu’ils font concrètement pour les aînés qui ­demandent de l’aide? Nous, lorsqu’on ­reçoit une plainte, on va jusqu’au bout.»

COMMENTAIRE DE PHILOMAGE

On voit, à la lecture de cet article que l'on met en place des moyens, à grand frais, pour aider les aînés. Mais il ne semble pas y avoir de coordination ni de véritable suivi lorsqu'il y a un abus quelconque. Imaginez un ou une aînée qui se plaint de mauvais traitements par un membre de sa famille et que personne ne donne suite à cette plainte. C'est l'enfer sur terre pour cette personne âgée. Il est certain que la personne qui abuse va se venger ou tout faire pour que rien ne paraisse à l'avenir. Personne n'aimerait vivre une telle situation.

C'est pourquoi, les organismes comme l’Association québécoise des retraités des secteurs ­public et parapublic (AQRP) devrait prendre ça en main et faire enquête, à partir des relevés de plaintes et rencontrer les personnes âgées abusées ou du moins, visiter un échantillonnage suffisant pour renforcer les mécanismes visant à défendre ces personnes, et même aller jusqu'à interpeler les autorités pour les avertir d'agir et vite.

RD






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