mercredi, mars 06, 2013

 

Les aînés ont une peur bleue des CHSLD


Article de Johanne Roy, Journal de Québec, 4 mars 2013




QUÉBEC - Conséquence des histoires d’horreur rapportées dans les médias, les personnes âgées craignent comme la peste de finir leurs jours dans un centre d’hébergement. À tort.

«Les aînés ont une peur incommensurable d’aller en CHSLD. Ils sont certains qu’ils auront de mauvais soins et qu’ils vont se faire ébouillanter dans leur bain», confirme Lorraine Chartier, coordonnatrice à la Conférence des tables régionales de concertation des aînés du Québec, un organisme mandaté pour donner son avis au ministère de la Santé.

«Nous sommes les yeux et les oreilles du ministère sur tout ce qui touche le respect des droits des aînés», précise Mme Chartier, dont l’organisme participe aux visites ministérielles d’appréciation de la qualité en hébergement.

Chaque fois qu’un CHSLD est mis en cause, c’est très démobilisant pour l’ensemble du personnel en soins de longue durée, constate, pour sa part, la directrice générale de l’Association québécoise d’établissements de santé et de services sociaux (AQESSS), Michèle Pelletier.

«Des directeurs généraux nous ont même dit : ‘’Nos employés ont presque honte de dire qu’ils travaillent en CHSLD!’’ Il y a déjà beaucoup de postes vacants. C’est un secteur qui n’apparaît pas attrayant à première vue et où les tâches peuvent être assez ingrates», soulève Mme Pelletier.

Selon la directrice générale du Conseil québécois d’agrément (CQA), Lyne Pelletier, la population peut être rassurée, car les cas de mauvais traitements sont des exceptions. «Si un centre éprouve des difficultés sur un point, il aura un accompagnement plus serré. Au Québec, tous les établissements sont engagés dans une démarche de qualité. On ne voit pas cela ailleurs, au Canada», signale-t-elle.

Portrait « satisfaisant »

Chaque CHSLD reçoit une visite de certification aux trois ans, une visite d’appréciation de la qualité des services aux deux ans, ainsi qu’une visite d’agrément aux quatre ans. S’ajoutent les inspections des différents ordres professionnels.

«Le portrait est dans l’ensemble satisfaisant. Les conditions sont un peu plus difficiles en CHSLD public qu’en centre privé conventionné, principalement à cause des contraintes budgétaires. La pénurie de personnel soignant est aussi problématique. Or un système de qualité ne peut être maintenu sans la mobilisation du personnel», ajoute Marianne Bracco, directrice de l’agrément au CQA.

Dans chaque centre public et privé, la démarche d’agrément s’accompagne toujours d’un sondage auprès des résidents et des proches, réalisé par des personnes n’ayant pas de lien avec l’établissement.

Écarts importants

Ce sondage touche trois aspects, la relation avec le client, la prestation professionnelle et l’organisation des services. En 2012, les CHSLD visés ont recueilli de bonnes notes dans l’ensemble, supérieures à 80 %, les centres privés récoltant des scores légèrement plus élevés.

La démarche a en outre permis de mesurer des écarts assez importants d’un centre à l’autre pour certains critères, comme la continuité des services. «Un intervenant du CQA se rend également dans les CHSLD observer les lieux physiques, à partir d’une grille de 100 critères, comme l’encombrement des couloirs ou la température de l’eau. Il y passe une journée entière», précise Mme Bracco.
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Dîner des chefs au CSSS de Trois-Rivières

Des aînés hébergés au CSSS de Trois-Rivières seront conviés, ce printemps, au 6e dîner des chefs, un événement festif qui permet d’intégrer les plats les plus appréciés à la carte régulière des établissements.

Au menu, velouté de poivron rouge grillé et tomate, bœuf à l’érable et tarte mousse aux fraises, entre autres créations culinaires qui sont concoctées par les chefs des centres d’hébergement.

En mai 2012, plus de 160 personnes ont pris part à l’événement, au centre d’hébergement Roland-Leclerc.

À l’aide d’une grille d’évaluation, chaque résident participant donne son appréciation des mets dégustés.

Quelques semaines plus tard, les recettes les plus populaires se retrouvent dans les cinq centres d’hébergement. Ce concept novateur permet aux résidents d’avoir leur mot à dire sur la composition de leur menu.

«Nous devons composer nos plats en gardant en tête qu’ils pourraient être exécutés de façon régulière. Il faut respecter les exigences de notre politique alimentaire, ainsi que la disponibilité des ingrédients», signale Christian Delisle, chef cuisinier au centre d’hébergement Cooke.

Expérience culinaire

Pour l’occasion, les chefs confectionnent une douzaine de plats variés, des potages aux desserts. La rencontre permet aussi de recueillir les commentaires des résidents sur leur appréciation des repas servis au quotidien.

La nutritionniste prend bonne note des remarques et apporte les ajustements nécessaires. La présidente du comité des usagers au CSSS de Trois-Rivières, Denise Proulx, confirme que cette activité très attendue est appréciée de tous.

Si le spaghetti au tofu et le gaspacho n’ont guère été prisés des résidents, le sauté de porc aux patates douces et le potage aux courgettes ont ravi les papilles. Près de 2400 repas sont servis chaque jour dans les cinq centres d’hébergement, qui comptent quelque 700 résidents.

Ceux-ci sont de plus en plus ouverts à découvrir de nouveaux aliments, selon le chef Christian Delisle.
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Espaces de vie aux accents méditerranéens

Mobilier et décoration d’inspiration méditerranéenne, parfum d’ambiance à la lavande... Ce qui pourrait s’apparenter à un petit nid douillet correspond en fait à l’un des espaces de vie du centre d’hébergement Des Chênes, à Jonquière.

La direction du CSSS a profité de la réfection complète du bâtiment de deux étages, dont la construction remonte aux années 1950, afin de créer un milieu de vie convivial pour les 64 résidents âgés.

«Il s’en est fallu de peu que le bâtiment (qui a abrité l’hôpital d’Arvida) soit démoli. C’est grâce aux efforts concertés de beaucoup de gens convaincus et convaincants que ce projet s’est concrétisé», affirme Dominic Boudreau, directeur des soins en CHSLD au CSSS de Jonquière.

Les locaux, inaugurés officiellement en janvier, ont été transformés de manière à reproduire une atmosphère familiale à l’intérieur de huit espaces de vie distincts, comprenant des salons et des cuisines.

Mémoire des sens

«Chacune de nos ‘’maisons’’ a sa propre thématique − urbaine, zen, contemporaine, méditerranéenne et autres −, dans laquelle on travaille la mémoire olfactive et visuelle des résidents», explique M. Boudreau.

Une subvention de l’agence régionale a permis de restaurer des meubles, dont certaines antiquités, par un artisan de la région.

Chaque «maison» regroupe entre six et 14 résidents. Quelques fois par mois, les résidents ont droit à un vrai petit déjeuner maison avec œufs et rôties préparés sur place.

«Tout le monde vient donner un coup de main, de la chef de programme au préposé, en passant par l’éducatrice et l’ergothérapeute», relate M. Boudreau.

À partir de l’automne, tout le service se fera sur place, grâce à des chariots chauffants. En arrivant dans la salle à manger, les résidents peuvent sentir l’odeur de la soupe qui mijote, ce qui stimule l’appétit.

Impacts positifs

«Les résidents s’alimentent mieux; on voit une prise de poids», précise M. Boudreau. Deux premiers espaces de vie ont été accessibles en janvier 2012. L’aménagement des huit «maisons» est terminé depuis septembre.

«On a noté plusieurs impacts positifs, dont la participation plus grande des familles. Elles ont participé à la décoration des chambres et leur présence est plus significative auprès de leurs proches hébergés», rapporte Dominic Boudreau. Les résidents sont aussi plus calmes, ce qui réduit le recours à la médication et à la contention.

RD





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