mardi, juin 11, 2013

 

Le pouvoir gris au Québec




Article de Jean-Marc Léger, Journal de Québec, 11 juin 2013

Chaque année, on vieillit d'un an. Derrière ce simple constat se cache une réalité lourde de conséquences, car non seulement chacun de nous vieillit, mais le Québec, aussi, vieillit rapidement. Et, on le sait, la vieillesse se termine toujours mal.

Pourquoi pensez-vous que le golf est redevenu à la mode et que le tennis l'est moins ? Parce qu'à 50 ans, on délaisse le tennis pour le golf.

Pourquoi pensez-vous que les émissions de cuisine, les magazines de jardinage, les cours de Pilates, les visites au centre commercial, le magasinage à la pharmacie et les voyages organisés sont plus populaires que jamais ? Parce qu'à 50 ans, on se préoccupe davantage de sa qualité de vie.

LE QUÉBEC VIEILLIT 

Il y a maintenant plus de 3 millions de personnes âgées de plus de 50 ans au Québec, dont 1,3 million de personnes de plus de 65 ans.

D'ici 25 ans, le quart de la population aura plus de 65 ans et dépassera le nombre de jeunes de moins de 20 ans.

Tout cela parce qu'on fait moins d'enfants, que la cohorte des baby-boomers a plus de 50 ans et que l'espérance de vie dépasse les 80 ans.

Le Québec est une société vieillissante et les aînés, qu'on le veuille ou non, vont occuper une place de plus en plus importante dans la vie québécoise.

MAUVAISE DIRECTION

Le Québec sera plus endetté. Ces aînés auront besoin de plus de soins de santé, alors qu'il y aura moins de travailleurs pour financer le système.

Le Québec sera plus pauvre. Le revenu moyen des personnes âgées est de 27 000 $ par année. Près d'un Québécois sur deux ne dispose d'aucun régime collectif de retraite et plus des deux tiers n'on aucun plan d'épargne.

Le Québec sera plus individualiste. Près de 30 % des 65 ans et plus vivent seuls à la maison. Le Québec sera plus conflictuel. Il y aura un choc générationnel de valeurs entre les jeunes de 20-49 ans (qui seront moins nombreux que les plus de 50 ans) et les plus âgés.

LE CONTRAT SOCIAL

Toutes ces statistiques sont déprimantes, n'est-ce pas ? Parce qu'avant la vieillesse signifiait la sagesse et la dignité alors qu'aujourd'hui, elle est perçue comme une charge.

On peut remédier à cette situation en s'attaquant tout de suite aux causes du problème. La semaine dernière, le Réseau FADOQ a demandé à la société québécoise de s'engager formellement à signer un contrat social pour assurer une meilleure qualité de vie aux aînés. Il a raison, car notre devoir collectif est d'assurer le respect des condtions de santé, de sécurité, de bien-être  et d'appartenance de toutes les personnes âgées.

Comme le dit judicieusement le Réseau FADOQ, cessons de voir le vieillissement comme un problème, mais plutôt comme une belle occasion de tirer profit du savoir, de l'expérience  et de la sagesse de ces générations d'aînés.

Ces hommes et ces femmes ont encore tant à donner à la société québécoise. Donnons-leur la chance de se rendre utile et ouvrons-leur notre coeur.

Car, heureusement ou malheureusement, c'est là que vous passerez le reste de votre vie.

RD





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