mardi, juin 11, 2013
Retraite - Prestations déterminés
Agence QMI, Journal de Québec, 11 juin 2013
La santé des régimes de retraite est une question qui préoccupe toujours bon nombre de travailleurs canadiens et québécois. Selon la firme spécialisée Mercer, la situation financière des régimes de retraite au pays a continué de prendre du mieux en mai.
En fait, il se trouve de moins en moins d'experts qui craignent pour l'avenir des régimes à prestations déterminées, qui ont été particulièrement malmenés pendant la crise financière.
Taux d'intérêt
La remontée éventuelle des taux d'intérêt devrait permettre à ces régimes de revenir à un niveau de capitalisation adéquat, estime Michel St-Germain, conseiller principal en régime de retraite chez Mercer.
« En fait, ce qui pourrait vraiment aider la sécurité de ces régimes-là, c'est une hausse des taux d'intérêt à long terme, a-t-il indiqué. Et ces taux d'intérêt ont augmenté quelque peu depuis le début de l'année, en fait ils ont augmenté de 20 points de base. Ils sont encore très bas, mais la plupart des experts s'attendent à ce qu'à un moment donné, les taux reviennent à un équilibre qui est un peu plus élevé, ce qui aiderait énormément à la sécurité de ces régimes. »
Résistance à 2008
M. St-Germain a souligné qu'en dépit du ralentissement économique des dernières années, il y a peu de cas de régimes de retraite qui n'ont pas rencontré leurs promesses.
Il n'y a donc pas seulement le système bancaire qui est en santé, le système des régimes de retraite a bien résisté à la crise de 2008 et une hausse des taux d'intérêt ramènerait à une situation normale.
« Je pense que les gestionnaires des régimes ont appris une leçon de ce qui s'est passé au cours des cinq ou six dernières années, c'est-à-dire qu'il y a des risques à promettre une rente de retraite et il y a des moyens qu'on peut prendre pour mieux contrôler ces risques. Je m'attends, suite à ces leçons-là, à ce que les risques soient mieux gérés et, d'une certaine façon, que les risques qui sont pris avec les placements des caisses de retraite soient réduits dans le futur, » a affirmé M. St-Germain.
COMMENTAIRE DE PHILOMAGE
C'est une évidence toute simple : les taux d'intérêt de base doivent monter graduellement. Le capital disponible a un prix; sa rémunération, ce sont les taux d'intérêt.
À l'heure actuelle, les taux d'intérêt sont maintenus artificiellement bas pour plusieurs raisons, dont celle de ne pas perturber le secteur de l'immobilier. On sait qu'un relèvement soudain des taux d'intérêt serait dévastateur pour les détenteurs d'hypothèques à court et moyen terme et entraînerait des faillites personnelles importantes. De même, la Banque du Canada doit aligner ses taux d'intérêt sur la banque fédérale américaine, en les maintenant plus bas. Et ils sont déjà très bas aux USA.
Le résultat net, c'est que le véritable prix du capital est sous-estimé et ce sont les régimes de retraite qui en souffrent. Le mouvement à la hausse des taux d'intérêt est perçu comme constant et devrait, comme le dit M. St-Germain, adopter se rétablir dans les mois à venir.
RD