jeudi, juin 06, 2013
Soins à domicile déficients au Québec
Article de Régys Caron, Journal de Québec, 6 juin 2013
SITUATION ALARMANTE
Québec dépense cette année 2,8 milliards $ pour les personnes en perte d'autonomie, dont 500 millions $ pour les soins à domicile.
SOINS À DOMICILE DÉFICIENTS
Les personnes âgées en perte d’autonomie attendent jusqu’à trois ans avant d’avoir accès aux services à domicile requis. Pendant ce temps, les professionnels affectés aux soins à domicile passent la majeure partie de leur temps dans leurs bureaux.
Ces constats formulés par le vérificateur général du Québec, Michel Samson, tombent au moment où le gouvernement Marois s’apprête à accroître les services à domicile aux personnes en perte d’autonomie. Trois agences de santé et trois centres de santé et de services sociaux (CSSS) ont été vérifiés par l’équipe de M. Samson, qui relève d’importantes lacunes dans son rapport déposé hier, à l’Assemblée nationale.
Au CSSS du Sud de Lanaudière, les délais d’attente vont de 453 jours pour obtenir des services sociaux, à 896 jours pour des services d’ergothérapie, à 991 jours pour obtenir des services de nutrition, a constaté le vérificateur général. Celui-ci note que le repérage des personnes âgées vulnérables se fait principalement à l’urgence des hôpitaux.
Malgré l’obligation légale faite aux CSSS d’établir des plans d’intervention suivant les besoins des personnes, 52 % des dossiers examinés n’en comportaient pas. Pourtant, dans 93 % des dossiers examinés, l’évaluation des besoins avait été faite. On évalue donc les besoins sans établir comment y répondre.
L’absence de standards provinciaux quant à la qualité des services laisse des écarts importants d’un CSSS à l’autre. Ainsi, en Outaouais, le nombre d’heures consacrées en moyenne pour chaque personne âgée est de 54 heures par année, comparativement à 96 heures dans la région de Montréal et à 101 heures dans Lanaudière. Une autre région n’offre que 33 heures.
Peu d’heures
«Les services rendus aux personnes âgées sont parfois insuffisants, mais aucune analyse ne permet d’évaluer dans quelle mesure ils le sont, signale le V.G. «Peu d’heures de services à domicile sont faites et le nombre varie grandement d’une catégorie à l’autre. On peut se questionner sur la nature et l’organisation du travail», écrit-il. Le ministère de la Santé n’a établi aucune cible quant au nombre d’interventions que les employés devraient faire chaque jour, note le V.G.
Le ministre de la Santé, Réjean Hébert, reconnaît l’existence des lacunes. «Le Vérificateur général confirme ce que j’observe depuis des dizaines d’années», a dit le Dr Hébert. Les problèmes identifiés trouveront leurs solutions dans le régime d’assurance autonomie que prépare le gouvernement Marois, a précisé le ministre.
Autres lacunes
Le V.G. a constaté des lacunes comparables quant aux services dévolus aux personnes souffrant d’un handicap intellectuel ou de troubles envahissant du développement. L’État a dépensé 886 millions $ pour cette clientèle en 2011-2012, et là aussi, les délais d’attente sont jugés trop longs.
COMMENTAIRE DE PHILOMAGE
Le Québec est loin d'avoir pris le virage « vieillissement EN ACCÉLÉRÉ de sa population ». En fait, on attend que la pression soit suffisamment forte de la part des usagers pour rétablir un équilibre dans la répartition des soins à domicile ou encore en donner suffisamment, compte tenu des besoins exprimés.
Ça fait pauvre et déconnecté!
RD
Québec dépense cette année 2,8 milliards $ pour les personnes en perte d'autonomie, dont 500 millions $ pour les soins à domicile.
SOINS À DOMICILE DÉFICIENTS
- Les délais d'attente pour des services d'ergothérapie sont en moyenne de deux ans et demi et de trois ans pour des services de nutrition;
- Les clientèles en déficience intellectuelle et trouble envahissant du développement ont explosé de 600 % depuis 10 ans;
- Les attentes se sont allongées de 176 %;
- Certains délais vont jusqu'à huit ans;
- Les listes d'attente ne cessent de croître.
Les personnes âgées en perte d’autonomie attendent jusqu’à trois ans avant d’avoir accès aux services à domicile requis. Pendant ce temps, les professionnels affectés aux soins à domicile passent la majeure partie de leur temps dans leurs bureaux.
Ces constats formulés par le vérificateur général du Québec, Michel Samson, tombent au moment où le gouvernement Marois s’apprête à accroître les services à domicile aux personnes en perte d’autonomie. Trois agences de santé et trois centres de santé et de services sociaux (CSSS) ont été vérifiés par l’équipe de M. Samson, qui relève d’importantes lacunes dans son rapport déposé hier, à l’Assemblée nationale.
Au CSSS du Sud de Lanaudière, les délais d’attente vont de 453 jours pour obtenir des services sociaux, à 896 jours pour des services d’ergothérapie, à 991 jours pour obtenir des services de nutrition, a constaté le vérificateur général. Celui-ci note que le repérage des personnes âgées vulnérables se fait principalement à l’urgence des hôpitaux.
Malgré l’obligation légale faite aux CSSS d’établir des plans d’intervention suivant les besoins des personnes, 52 % des dossiers examinés n’en comportaient pas. Pourtant, dans 93 % des dossiers examinés, l’évaluation des besoins avait été faite. On évalue donc les besoins sans établir comment y répondre.
L’absence de standards provinciaux quant à la qualité des services laisse des écarts importants d’un CSSS à l’autre. Ainsi, en Outaouais, le nombre d’heures consacrées en moyenne pour chaque personne âgée est de 54 heures par année, comparativement à 96 heures dans la région de Montréal et à 101 heures dans Lanaudière. Une autre région n’offre que 33 heures.
Peu d’heures
«Les services rendus aux personnes âgées sont parfois insuffisants, mais aucune analyse ne permet d’évaluer dans quelle mesure ils le sont, signale le V.G. «Peu d’heures de services à domicile sont faites et le nombre varie grandement d’une catégorie à l’autre. On peut se questionner sur la nature et l’organisation du travail», écrit-il. Le ministère de la Santé n’a établi aucune cible quant au nombre d’interventions que les employés devraient faire chaque jour, note le V.G.
Le ministre de la Santé, Réjean Hébert, reconnaît l’existence des lacunes. «Le Vérificateur général confirme ce que j’observe depuis des dizaines d’années», a dit le Dr Hébert. Les problèmes identifiés trouveront leurs solutions dans le régime d’assurance autonomie que prépare le gouvernement Marois, a précisé le ministre.
Autres lacunes
Le V.G. a constaté des lacunes comparables quant aux services dévolus aux personnes souffrant d’un handicap intellectuel ou de troubles envahissant du développement. L’État a dépensé 886 millions $ pour cette clientèle en 2011-2012, et là aussi, les délais d’attente sont jugés trop longs.
COMMENTAIRE DE PHILOMAGE
Le Québec est loin d'avoir pris le virage « vieillissement EN ACCÉLÉRÉ de sa population ». En fait, on attend que la pression soit suffisamment forte de la part des usagers pour rétablir un équilibre dans la répartition des soins à domicile ou encore en donner suffisamment, compte tenu des besoins exprimés.
Ça fait pauvre et déconnecté!
RD