mercredi, novembre 06, 2013

 

Les emplois pour les Seniors, une manne pour les entreprises ?



« Ils ne veulent pas de vieux, vous pensez ? »

17 ANS : C'est le nombre d'années en moyenne qu'un travailleur de 55 ans peut espérer offrir à un employeur avant d'être ralenti par la maladie.


(Article d'Alain Samson, Journal de Québec, 28 octobre 2013)

Il est tellement facile, après cinquante ans, de se présenter à une entrevue avec le sentiment que ça ne sert à rien et qu'on est vaincu d'avance. Que c'est des jeunes qu'ils veulent. Que c'est perdu d'avance.

D'accord, les jeunes sont en symbiose avec les nouvelles technologies. D'accord, ils ont le potentiel d'être avec l'entreprise pendant des décennies et ils représentent, conséquemment, un meilleur investissement au chapitre de la formation. D'accord, leurs capacités physiques sont supérieures, Mais...

Si vous vous présentez avec cet état d'esprit, les chances que vous décrochiez l'emploi sont minimes. Qui engagerait quelqu'un qui n'est pas enthousiate et qui ne dégage aucune confiance en soi ?

Vous souhaitez l'emploi et vous pensez que vous serez à la hauteur des attentes ? La première personne à convaincre dans ce cas, c'est vous-même. Tant que vous nourrirez un dialogue intérieur voulant que ce soit perdu d'avance, vous n'arriverez pas à convaincre qui que ce soit de votre valeur.

Commencez par vous rappeler vos faits d'armes. Ce sont vos grandes réalisations, vos sources de fierté. Qu'avez-vous fait pour aider vos employeurs antérieurs ? Comment vous êtes-vous distingué ? Faites la liste de vos accomplissements et assurez-vous de la relire avant votre entrevue.

Ensuite, revenez sur terre face aux autres générations. Oui, ils ont la technologie dans la peau, mais est-ce tout ce qui importe pour bien travailler ? D'autant plus que, une fois que vous avez appris quelque chose, vous la retenez. Ils ont le potentiel de rester des décennies à l'emploi d'une entreprise, mais vous savez très bien qu'ils ont la bougeotte et qu'ils changeront souvent d'emploi. Tandis que vous...

Bien sûr, ils sont plus en forme que vous, mais les emplois sont de plus en plus ouverts à l'idée d'aménager les postes afin qu'ils conviennent aux employés.

Je joins à cette chronique une liste des avantages pour les employeurs de faire appel aux talents des travailleurs plus âgés. Faites-en la lecture avant votre entrevue. Vous réaliserez que ce serait une erreur pour cet employeur de passer à côté de vous. Vous êtes un joyau à découvrir. Faites en sorte qu'il le réalise.

LES AVANTAGES DE RECOURIR À UN TRAVAILLEUR PLUS ÂGÉ :

- Les travailleurs âgés sont plus fidèles et restent plus longtemps en poste.
- La population québécoise étant vieillissante, pour assurer un bon contact avec la clientèle, c'est une bonne idée d'avoir des employés vieillissants.
- Les travailleurs âgés sont ponctuels.
- Selon l'AARRP, les travailleurs âgés ont à coeur de faire un travail de qualité.
- Ils ont de bonnes compétences en écriture et en arithmétique.
- Ils savent bien s'entendre avec leurs collègues.
- On peut compter sur eux en situation de crise.
- Ils sont trois fois plus en forme que ceux du même âge, il y a quarante ans.

COMMENTAIRE DE PHILOMAGE

Il ne s'agit plus d'une lutte à l'emploi : les jeunes face ou contre les plus vieux

Dans un avenir très rapproché, il n'y aura plus de concurrence ou de choix entre engager un jeune face à un plus âgé. On s'en va carrément vers une grave pénurie de main-d'oeuvre, à tel point que les employeurs vont engager tous ceux qui vont leur tomber sous la main. Autant, les entrepreneurs au début des années 80 se sont foutus de la gueule des travailleurs plus âgés en les débauchant, autant aujourd'hui et demain, ils seront à genoux pour engager des Seniors qui voudront bien retourner sur le marché du travail et à leurs conditions.

L'employeur se doit d'améliorer les conditions de travail et d'adopter beaucoup plus de souplesse face à ses employés plus âgés.

La génération des babyboomers a trimé dur, toute une vie active au boulot, pour faire évoluer la société québécoise telle qu'on la connaît aujourd'hui. Pas tous seront capables de retourner sur le marché du travail en remettant l'épaule à la roue, sur le même pied que les plus jeunes. Il faudra créer les conditions gagnantes comme aménager les lieux de travail, les horaires de travail, les congés de maladie, les pauses nécessaires au travail, allonger des congés décents et surtout des salaires intéressants, ... 

Quand on a passé plus d'une quarantaine d'années à travailler assidûment sur le marché du travail, il n'est plus question de faire ses preuves comme le laisse entendre l'article de M. Samson. L'employeur n'aura pas d'autres choix que de s'accommoder des personnes âgés qui vont se présenter pour son offre d'emploi et d'utiliser au meilleur les compétences acquises et l'expérience personnelle de la personne âgée de plus de 50 ans. Le reste est une question d'apprentissage pour une personne restée active, nécessitant un léger soutien teinté d'un peu de patience.

La donne va changer complètement : pénurie de jeunes, manque de qualifications professionnelles (jeunes non diplômés), manque de spécialisation de la main-d'oeuvre disponible, etc. Il y aura aussi une difficulté grandissante à recruter des personnes âgées dépassées la soixantaine, les SENIORS, qui préfèreront les joies de la retraite à l'accumulation de richesse. La question « santé » deviendra un handicap croissant avec lequel il faudra composer. Ce ne sera pas rose!

À mon avis, c'est un juste retour des choses!

RD







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